Rebecca
Daphné Du Maurier
Livre de poche, 1967.
(Edition récente : livre de poche, 2007)
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La narratrice, jeune femme d'une vingtaine d'années, rencontre le riche Maximilien de Winter, veuf depuis peu, lors d'un séjour à Monte Carlo avec Madame Van Hopper, femme snob et superficielle. Un fort lien d'amitié se tisse entre M de Winter et l'héroïne. Plus les jours passent, plus ils s'attachent l'un à l'autre. Maximilien finit par demander la jeune femme en mariage avant qu'elle ne quitte Monte Carlo. Elle accepte. Après une rapide union, ils partent vivre dans le domaine de Manderley où rôde encore l'ombre de l'ancienne Madame de Winter, Rebecca.
Wowww!! (Imaginez-moi bouche bée, les yeux pétillants et les mains tremblantes!)
Je suis totalement scotchée. C'est une belle histoire qui commence entre Daphné du Maurier et moi.
Je connais en réalité assez peu cette dame de la littérature anglaise. Je me suis offerte il y a quelques temps Les oiseaux et autres nouvelles d'elle. Je l'ai lu et j'avais apprécié ses ambiances, sa plume palpitante et imaginative. Depuis, j'entends tant de bien de cette auteure, j'aime tellement ses titres, ses histoires et tout ce que ses romans me réservent comme merveilles, que dès que je tombe sur un d'eux dans une bouquinerie, je l'achète d'office. Résultat : alors que je n'avais lu que Les oiseaux et autres nouvelles, je me suis retrouvée avec le fameux Rebecca, L'auberge de la Jamaïque, Ma cousine Rachel, Le général du roi et Le Mont-Brûlé. Je regarde tous ces petits romans, leur vieille couverture des années 50/60, je les touche, les sens et je rêve de me plonger dans leur univers extraordinaire. J'attendais donc beaucoup des romans de Daphné du Maurier. J'ai commencé par le plus célèbre, le plus connu : Rebecca. Et j'en reste sur les fesses.
J'étais pleine d'émotions à l'idée d'ouvrir ce roman que j'avais tant attendu. Je tremblais un peu. J'espérais tant de cette auteure. Et maintenant, que je l'ai dévoré, je n'ai qu'une chose à dire : j'en veux d'autres.
Ce roman est tout simplement superbe, géniallissime, cultissime, palpitant du début à la fin. Un chef d'oeuvre!
"J'ai rêvé l'autre nuit que je retournais à Manderley." Cette première phrase mondialement connue annonce à elle seule une ambiance, une histoire, des personnages, des rebondissements, tout ce que l'on aura la chance de croiser en lisant ce roman. On embarque immédiatement. On lit cette phrase et c'est parti! Ligne droite jusqu'au mot "fin". J'ai ouvert ce roman un soir de tempête. J'étais blottie dans ma couette, la douce et fébrile lumière de la lampe de chevet, les gouttes d'eau qui claquaient sur la vitre et le toit, le vent qui hurlait. J'étais à Manderley et Rebecca m'observait. Je suis ravie d'avoir attendu (sciemment) l'automne pour ouvrir ce roman. Il s'est avéré qu'il y a eu de la pluie et du vent toute la semaine. Ce qui fait que j'ai dévoré Rebecca blottie au chaud avec mon thé brûlant et le son des gouttes d'eau. J'allais me balader sous la pluie une heure dans le froid, je revenais au chaud, je m'installais et je plongeais dans ce roman merveilleux. Un régal! Je garderai le souvenir de ces instants de lecture à jamais dans mon coeur de lectrice.
Tout est superbe dans ce roman. La belle histoire entre l'héroïne et le si charismatique Max de Winter, le personnage tout simplement génial de Rebecca, l'ambiance tendu et étouffante, les descriptions des journées de la narratrice à Manderley, les temps lourds et angoissants, l'horrible Mrs Danvers, la maison au bord de l'eau, les mystères, les intrigues, les paysages, les sons, les scènes cultes (le bal masqué (j'en tremble encore!), la découverte de la chambre de Rebecca, ...) et plein d'autres choses toutes plus réussies les unes que les autres. On tremble réellement en lisant ce roman. On s'identifie tellement à l'héroïne qu'on devient elle. On comprend ses angoisses, ses doutes, ses chagrins, sa jalousie vis à vis de Rebecca. On devient la narratrice. D'autant plus qu'on ignore son prénom, qu'il n'est jamais écrit et que l'on est bien tenté (sans forcément s'en rendre compte) d'y mettre le nôtre.
Je suis aux anges à l'idée que quatre autres romans de Daphné du Maurier m'attendent dans ma bibliothèque. J'aime cette femme d'amour ... voilà ... c'est dit!
Si vous aimez les romans vivant, passionnant, prenant, si vous aimez l'ambiance des romans des soeurs Brontë, si vous voulez passer des heures intenses et inoubliables ... Lisez Rebecca!
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" Nous ne pouvons pas y retourner : c'est sûr. Le passé est encore trop proche. Les choses que nous avons essayé d'oublier se remettraient à s'agiter et cette sensation d'inquiétude, cette lutte contre une terreur irraisonnée - apaisée à présent, Dieu merci - pourrait renaître sans que nous sachions comment et redevenir notre vivante compagne. "
(Livre de poche, 1967, p 11)
(Source image : mesmer.co.uk)