mercredi 30 avril 2008

Musée Rodin

Musée Rodin - Varenne - Paris

Après avoir lu Une femme d'Anne Delbée (biographie de Camille Claudel), je voulais visiter le musée Rodin depuis un bout. C'est fait! Mais gros regret, je n'ai pas pu voir l'exposition Claudel, la partie du musée qui m'intéressait le plus. Tant pis! Pour une prochaine fois ...

Autre déception : le 1er étage du musée était fermé pour cause de travaux! Pas de chance!

Mais sans tous ces petits imprévus, la visite fut exquise ...



La porte de l'enfer

Ce qui m'a le plus émue lors de ce petit tour, c'est de savoir que Rodin avait touché, caressé les sculptures que j'avais devant les yeux. On pouvait presque voir la trace de ses doigts sur certaines. C'était particulièrement bouleversant!
Plus en détail, j'ai adoré La porte de l'enfer. C'est incroyable autant de détails et de précisions. On se tient debout devant cette énorme porte, on en tremble tant c'est impressionnant. Ces âmes perdues qui surgissent de la sculpture comme pour nous tendre la main, nous appeler à l'aide m'ont donnée des frissons.
Le jardin est un pur délice. Ambiance romantique à souhait. Petites allées et marronniers. On rencontre des oeuvres à certains croisements. Je m'y suis très bien vu un livre à la main.
Autre petit plus, le bar du jardin qui propose des viennoiseries de qualités et du thé délicieux à prix raisonnable ...

Le penseur


(Source : douglas.stebila.ca ; lunettesrouges.blog.lemonde.fr ; travelphoto.net)

Il était une fois la vie ...

Il y a longtemps que je t'aime



Film franco-allemand de Philippe Claudel avec Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein.



Pendant 15 années, Juliette n'a eu aucun lien avec sa famille qui l'avait rejetée. Alors que la vie les a violemment séparées, elle retrouve sa jeune soeur, Léa, qui l'accueille chez elle, auprès de son mari Luc, du père de celui-ci et de leurs fillettes.


C'est un très beau film que je viens de voir. Sobre, vrai, humain.

Les deux actrices sont sublimes. Elles tentent de rattraper le temps perdu, de renouer des liens si brusquement détruits. Comment refaire sa vie? Comment reprendre sa vie? Le regard enigmatique de Kristin Scott Thomas nous appelle ou parfois nous toise. Fière et belle, elle semble refuser notre aide comme celle de sa soeur. Elza Zilberstein est magnifique en femme amputée de sa soeur qui cherche à enfouir les souvenirs d'enfance et les tentatives désespérées de ses parents essayant de lui faire oublier cette soeur aînée indigne.

Ce film est vrai. Les sentiments, les scènes nous transportent dans la réalité "vraie". Tout sonne juste. Un pur moment d'émotion et d'humanité ...

Un amour de la littérature et des livres présent à chaque scène. Le personnage du grand-père est tout simplement sublime. Ce vieux monsieur muet qui passe ses journées à lire m'a beaucoup émue.

Seul bémol, la bande son un peu faible ... Mais qui, malgré tout, se marrie bien avec la sobriété du film.


(Sources : allocine ; madame.lefigaro.fr)

mardi 29 avril 2008

Pause BD

Tintin et le secret de la licorne
11

Hergé, Casterman, 2006.

Tintin achète une maquette de bateau pour le capitaine Haddock. Plusieurs personnes tentent de lui acheter ... Cette pièce semble attirer la convoitise de bien du monde ...

Cette aventure dure deux albums. Ce dernier se passe avant le départ pour la chasse au trésor.
On apprend beaucoup sur l'ancêtre marin du capitaine et on plonge avec passion dans cette aventure.
Qu'une chose à dire : je file vers Le trèsor de Rackham le rouge ...

lundi 28 avril 2008

... De retour ...

Cat reading de Helga Sermat

Me revoilà, aprés une semaine d'absence. Intensité, fatigue, passion ont été les mots d'ordre de ce petit stage.

Résultat : je n'ai pas lu plus de 10 pages en une semaine, je suis en manque totale ...
Alors, à bientôt ... moi, je file lire!

(Source de l'image : backinasecond.wordpress)

samedi 19 avril 2008

... Blog en pause ...


... Pour une semaine ...

Lady in White Reading, Emilie Caroline Mundt




(Source de l'image : postershop-espana.com)

jeudi 17 avril 2008

Nous nous sommes vus dans nos rêves ...

Songe d'une nuit d'été
William Shakespeare
Librio, 2007.


Les elfes s'éveillent quand les humains s'endorment. Comment ces deux mondes peuvent-ils alors communiquer ? Contre les lois irrationnelles des bois s'affrontent celles, anti-naturelles, de la cité d'Athènes. Hermia en est une victime. Égée, son père, veut la marier à Démétrius, lui-même convoité par Hélèna. Hermia se réfugie dans la forêt, royaume des esprits et des lutins... Comédie légère en cinq actes, en vers et en prose, écrite en 1595, Le songe d'une nuit d'été est un hymne baroque et féerique au pouvoir de l'imagination.


Encore de sublimes moments! J'aime particulièrement cette pièce, je pense même que c'est celle que je préfére de Shakespeare. J'aime cette ambiance étrange, Fantasy avant l'heure, où se croise des fées et des elfes dans ce bois si mystérieux. J'aime m'imaginer dans leur monde et me dire que oui, c'est possible! L'imaginaire, le merveilleux peuvent rencontrer le réel.
Une très belle pièce, drôle, un peu libertine parfois et joyeuse, mais avec un fond profond et un amour du rêve.
Titania, Obéron, Helena, Hermia ... des personnages tous hauts en couleurs et inoubliables.
Une histoire que je trouve belle et réconfortante.


" Puck - Eh bien, esprit, où errez-vous ainsi?
La fée - Par la colline, par la vallée, à travers les buissons, à travers les ronces, par les parcs, par les haies, à travers l'eau, à travers le feu, j'erre en tous lieux, plus rapide que la sphère de la lune. Je sers la reine des fées, et j'humecte les cercles qu'elle trace sur le gazon. Les primevères les plus hautes sont ses gardes. Vous voyez des taches sur leurs robes d'or : ce sont les rubis, les bijoux de la fée, taches de rousseur d'où s'exhale leur senteur. Il faut maintenant que j'aille chercher des gouttes de rosée, pour en suspendre une perle à l'oreille de chaque coucou. Adieu, toi, esprit bouffon, je vais partir. Notre reine et tous ses elfes viendront ici tout à l'heure."

(Songe d'une nuit d'été, Librio, Acte II, scène 1, p 21)

(Source de l'image : boisdesental.skyrock)

"Il était une fois ..."

Contes chinois racontés à Helen
Jacques Pimpaneau

Picquier, 2007.

Chère Helen. Les contes sont faits pour être racontés, mais puisqu'un océan nous sépare, tu devras lire ceux-ci, ou te les faire lire. Cela présente un avantage : les autres pourront en profiter. Comme je sais un peu lire le chinois, j'ai choisi des histoires qu'à ma connaissance, tu ne trouveras pas ailleurs en français ou en anglais. Telle la jeune fille de la couverture, tu pourras sauter de récit en récit à ta guise. J'ai essayé de trouver des thèmes variés, sans oublier les animaux qui nous donnent souvent des leçons d'humanité, et la magie, fort importante, car sans elle que deviendrions-nous ? Grâce à ces contes, tu apprendras que des dragons vivent au fond des grottes, que les jeunes filles peuvent se transformer en lapins, que l'avenir se lit au fond d'un puits, pourquoi les chiens courent après les chats et, plus essentiel encore, quel est celui qui possède un cœur sincère.

Quels beaux moments je viens de passer! Ce petit recueil de 50 contes chinois est tout simplement un délice. Rois, princes, paysans, sages, lapins, chiens, fées. On plonge dans un monde totalement irréel et pourtant chaque conte nous apporte une leçon de vie. Des histoires intemporelles toujours d'actualité.
Chose à noter aussi, c'est que l'auteur fait en sorte que les contes soient compréhensibles, pour nous occidentaux. Car certains contes traditionnels nous echappent parfois, mais ici, tout est lisible.
C'est drôle, tendre, poétique. Un vrai petit bonheur à chaque page ... De plus, l'édition est sublime et parsemée de jolies gravures. Autant agréable et relaxant que sérieux et enrichissant. Un magnifique moment!


"Le fils d'un roi avait bon coeur, mais il était espiègle. Un jour, du balcon du palais, il vit une vieille femme qui portait sur sa tête un seau d'eau. Il prit son lance-pierres, décocha une bille dans le bas du seau avec une telle force que la vieille trébucha et que le seau fut percé d'un trou par lequel l'eau s'écoula. La vieille était furieuse, mais voyant que l'auteur du méfait était le fils du roi, elle n'osa s'emporter contre lui et s'assit par terre en se lamentant. Le fils du roi, comprenant qu'il lui avait fait de la peine, se reprocha son geste et alla la consoler. Avec un bouchon, il répara le seau, puis alla puiser de l'eau et raccompagna la femme chez elle en portant son fardeau. Elle le remercia et lui dit :"Je te souhaite beaucoup de bonheur et en particulier celui d'épouser la fée Cornaline.
- Qui est-ce? demanda le prince. Est-elle belle? Où demeur t-elle?
- C'est une fée très belle, mais elle habite fort loin."

(La fée Cornaline in Contes racontés à Helen, Picquier, p 225)

(Source de l'image : ngansiumui.com)

mardi 15 avril 2008

Et d'un ...

Un premier roman de lu et je suis déjà très enthousiaste. Merci de ce partage belle Fashion!

- La chartreuse de Parme de Stendhal.
- Orgueil et Préjugés de Jane Austen.
- Oliver Twist de Charles Dickens.
- Marie-Antoinette de Stefan Zweig.
- Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell.

Vers les routes du Derbyshire ...

Orgueil et préjugés
Jane Austen
(Challenge Fashion’s Klassik list)

10/18, 2007.

Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans achevés de Jane Austen. Son histoire, sa question, est en apparence celle d'un mariage: l'héroïne, la vive et ironique Elizabeth Bennett qui n'est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ? Si oui, en sera-t-elle aimée ? Si oui encore, l'épousera-t-elle ? Drôle, romanesque, le chef-d’œuvre de Jane Austen reste tout simplement incontournable !

Quel roman !
Je ne sais vraiment pas par quoi commencer.
En me lançant dans ce livre, j’avais quelques appréhensions. Tant de blogs vantent les qualités de ce roman que j’avais peur de voir s’effondrer mes espérances. Parfois lorsque l’on entend trop parler d’un roman, on est déçu à la lecture. Heureusement, ce n’est pas ce qui s’est produit.
Je ne pensais pas trouver un tel bijou. J’ai bu chaque phrase avec délices, j’ai dégusté cette histoire avec avidité. J’ai aimé ce récit riche en personnages inoubliables. Ces caractères si superbes qui se croisent, s’attachent, se détachent … Je ne suis pas prête de les oublier. J’ai aimé la plume si intelligente et fine de Jane Austen. A la fois satirique, poétique, romanesque, sensible et parfois drôle. J’ai savouré les paysages si romantiques de l’Angleterre. Bref … J’ai dégusté tout le roman.
Je n’ai qu’un mot pour décrire le personnage d’Elizabeth Bennet : parfait. C’est l’héroïne parfaite des divagations de mes jeunes années. J’imaginais toujours dans ma petite tête, une jeune femme, certes belle, mais surtout naturelle, passionnée, enjouée, franche.
Quant à Darcy, que dire ? Ah ! Si ! Peut-être une chose : que je suis tombée en amour …
Ce roman m’a totalement envahie. La nuit, je rêvais que j’étais Elizabeth et que je courais dans les bosquets anglais ; le jour, dès que j’avais une seconde, je plongeais mon nez dans ce fabuleux roman. Et puis, la chance que j’ai eu de tomber par hasard ce week-end sur un bout de l’adaptation de cet œuvre par la BBC n’a fait qu’accentuer cette totale immersion.
Oubliez tous vos préjugés sur Jane Austen, chassez votre orgueil en croyant que ce ne sont que des histoires de mariages et d’amour … Lisez Orgueil et préjugés … C’est tout !

Maintenant, une chose me tracasse ! Que lire après ça ??

« C’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier, et, si peu que l’on sache de son sentiment à cet égard, lorsqu’il arrive dans une nouvelle résidence, cette idée est si bien fixée dans l’esprit de ses voisins qu’ils le considèrent sur-le-champ comme la propriété légitime de l’une ou l’autre de leurs filles.
- Savez-vous, mon cher ami, dit un jour Mrs. Bennet à son mari, que Netherfield Park est enfin loué ?
Mr. Bennet répondit qu’il ignorait.
- Eh bien, c’est chose faite. Je le tiens de Mrs. Long qui sort d’ici.
Mr. Bennet garda le silence.
- Vous n’avez donc pas envie de savoir qui s’y installe ! s’écria sa femme impatientée.
- Vous brûlez de me le dire et je ne vois aucun inconvénient à l’apprendre.
Mrs. Bennet n’en demandait pas davantage. »

(Orgueil et préjugés, 10/18, p.21)

(Source image : molland. Illustration Orgueil et préjugés)

dimanche 13 avril 2008

La vie nous réserve parfois des surprises

Orgueil et préjugés
(épisode 3 et 4/6)

Orgueil et préjugés (Pride and Prejudice) est une télésuite britannique en 6 épisodes de 55 minutes, créée par Simon Langton


La vie me fait parfois rire.


Ce week-end, je ne suis pas chez moi et là où je loge il y a le câble. Regardant très peu la télévision (je préfère lire!!), je me suis dit qu'exceptionnellement j'allais profiter des multiples chaînes de la télévision pour trouver un bon petit film à déguster, histoire de digérer tranquillement mon déjeuner. Et sur quoi je tombe? L'adaptation d' Orgueil et préjugés ma lecture actuelle. De plus pas n'importe laquelle, celle de la BBC, s'il vous plaît, avec monsieur Colin Firth.
A partir de là, interrogation! Dois-je vraiment le regarder alors que je suis en train de le lire? Mais c'est trop tard, je suis déjà aspirée, et puis voir les personnages qui m'accompagnent depuis deux jours me transporte de joie. Comme ils sont bien choisis!
Je me dis que je vais regarder jusqu'au moment où j'ai arrêté ma lecture. Je suis tombée sur l'épisode 3 de cette télésuite. Je regarde passionnément et j'arrive vite au moment fatal. Dois-je continuer? Je vais sûrement le regretter ... Et je continue à regarder et plus je regarde, plus j'ai envie de me précipiter sur mon livre tant l'histoire me passionne.
La fin de l'épisode 3 arrive. Le 4 commence. Ce dernier se termine. La scène est sublime. Que va t-il se passer? Et là ... Plus d'épisodes. Les deux derniers sont diffusés dans une semaine. Cruelle épreuve pour mon coeur, mais si douce consolation de savoir que je vais connaître la fin dans peu de temps car j'ai le livre dans la main ... Encore mieux que le film, je vais boire les mots de Jane Austen.
Jennifer Ehle est sublime en Elizabeth Bennet. Tout à fait elle que j'imaginais. Et puis, ces images, ces paysages anglais. Que de romantisme! Ah lala! Et puis, Darcy! No comment! De voir les personnages bouger m'a donnée encore une meilleure idée d'eux pour la suite de ma lecture. Je vais pouvoir les imaginer de manière encore plus forte.
Bref! Une aventure magnifique qui m'a faite découvrir les visages et les ambiances de ma lecture, mais qui s'est arrêtée juste à temps pour me laisser la joie de connaître la fin par la plume de Jane.
Pour information, les épisodes 2 à 6 sont diffusés dimanche prochain les uns à la suite des autres sur la même chaîne (cinéma émotion)... D'ailleurs, moi je ne pourrai pas les voir ... snif!!


Dans un petit village de l'Angleterre : Longbourn, sous George III, Mrs. Bennet veut marier ses cinq filles (Jane, Elizabeth, Mary, Kitty et Lydia) afin de leur assurer un bel avenir. Lorsqu'un riche rentier arrive a Netherfield Park, elle espère vivement que ses filles sauront lui plaire, et qu'elle pourra marier l'une d'entre elles au nouveau venu. Malheureusement, ce rentier, Mr Bingley, est accompagné d'un très bon ami, qui, s'il est très riche, n'est pas un modèle d'amabilité envers la famille Bennet, et les autres voisins. L'orgueilleux Mr. Darcy, voit d'un très mauvais œil son ami s'éprendre de Jane Bennet, la plus âgée des sœurs, de peur d'un mariage malheureux.


(Source : artv.ca ; wikipedia.org ; amour.ro)

samedi 12 avril 2008

Anciennes lectures : La force du Destin!

Le cycle de L'assassin royal - Robin Hobb

Tome 1 - L'apprenti assassin
Piment, 2006.



Dans le royaume des Six-Duchés, Fitz, bâtard d’un prince rejeté par sa famille, est élevé à la cour par le maître d’écurie de son père. Le roi décide de lui enseigner l’art de la magie et à devenir un assassin...

J'en ai longtemps entendu parler avant de me décider à attaquer cette série fantastique. Je lis peu de Fantasy. J'aime beaucoup ça et j'en lis obligatoirement quelques uns dans l'année, mais je ne suis pas à proprement parler une inconditionnelle. Au sens où je ne cours pas vers toutes les nouvelles sagas fantastiques. Par contre, une de temps en temps ... du pur bonheur! J'aime plonger dans ces mondes intemporels, extraordinaires qui nous éloignent de notre quotidien. Une évasion à l'état pur!

Revenons à Fitz! J'ai beaucoup aimé l'histoire de ce jeune garçon. Bien que je ne lise pas énormément de Fantasy, j'ai trouvé qu'elle changeait de tout ce que j'avais pu entendre. C'est facile à lire mais cela ne veut pas dire que c'est simpliste. Loin de là! Parfois, la Fantasy est un peu complexe et on s'y perd. Là, tout est clair. Malgré le mystère qui jalonne le texte et les personnages, tout coule. Un bonheur! On est très vite pris dans l'histoire. Beaucoup de sentiments à la lecture, j'ai ri, pleuré aussi ... Robin Hobb a cette manie de nous avoir sans que l'on s'en rende compte. On parcourt les lignes tranquillement et d'un coup ... Hop ... on est submergé par l'émotion. Certains personnages m'ont enchantée comme Umbre, Vérité, le fou. Les protagonistes font réels tellement ils sont bien décrits et apparaissent naturellement dans l'histoire. Fitz est un personnage attachant. Il fait vite parti de notre propre monde, de notre propre réalité.

Tome 2 - L'assassin du roi

Piment, 2006.




Fitz, le bâtard royal, a survécu à sa première mission meurtrière qui a failli lui coûter la vie. Il a découvert également l’amour, mais de retour à la cour il ne peut courtiser celle qu’il aime sous peine de la condamner.

Ce second tome est encore meilleur que le premier. L'intrigue se renforce, les personnages se dessinent plus nettement ... On embarque pour Castelcerf passionnément.Les scènes avec les forgisés m'ont donnée des frissons, celles avec Molly m'ont attendrie, Vérité m'a hypnotisée, Royal m'a énervée et Kettricken, envoutée. J'attends avec impatience de savoir ce que va devenir Fitz.

Je vais bientôt reprendre cette série composée de 13 tomes (ouf!!) ... donc : suite au prochain épisode ...

"Burrich était constamment présent à cette époque et il me prodiguait les mêmes soins qu'aux bêtes de Chevalerie : nourriture, boisson, toilette et exercices, lesquels exercices constituaient en général à trotter sur ses talons pendant qu'il accomplissait ses autres besognes. Mais ces souvenirs sont flous et les détails, tels qu'ablutions ou changements de vêtements, se sont sans doute fondus dans le postulat serein d'un gamin de six ans pour qui ce genre de chose est parfaitement naturel."

(L'apprenti assassin, piment, p26)

(Source de l'image : pierre-de-tear.com)

jeudi 10 avril 2008

Où il est question de fantômes, de princes et de crânes

Hamlet
William Shakespeare

Librio, 2007


" II y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark ! " Le soir venu, le spectre du roi défunt hante les brumes du château d'Elseneur. II crie vengeance. Honte à son frère Claudius, le lâche assassin ! Hamlet, son fils, a promis... Ce crime ne restera pas impuni. Mais au bord du gouffre, le voilà qui vacille : " Être ou ne pas être ? " Jeu de miroirs, faux-semblants... Théâtre dans le théâtre... Folie simulée ou véritable démence ? Le meurtre est pourtant bien réel. Et la mort d'Ophélie annonce d'autres désastres. Au cœur de la tragédie jaillissent alors les voix mystérieuses du pouvoir et de la guerre, de l'amour et de la mort. La poésie de Shakespeare fuse à chaque instant en vocalises sublimes, composant ici le mythe universel d'une humanité confrontée à ses propres démons..

On est très loin de Roméo et Juliette dans cette oeuvre de monsieur Shakespeare. Mort, trahison, folie, meurtre ... Aucune scène qui fait rêver, que des scènes qui font frémir. C'est noir, dramatique et très pessimiste, mais Dieu que c'est bon! L'écriture de Shakespeare est toujours aussi parfaite. Tant de passion dans les mots est exceptionnel!
Une quantité incroyable de scènes cultes : la belle Ophélia flottant sur l'eau ; les spectre d'Hamlet père ; la scène du cimetière ... et j'en passe.
Une oeuvre obscure mais magnifique qui m'a fait penser au romantisme mysthique des soeurs Brontë.

"Hamlet : Anges, ministres de grâce, défendez-nous! Qui que tu sois, esprit salutaire ou lutin damné; que tu apportes avec toi les brises du ciel ou les rafales de l'enfer; que tes intentions soient perverses ou charitables; tu te présentes sous une forme si provocante que je veux te parler. Je t'invoque, Hamlet, sire, mon père, royal Danois! Oh! réponds-moi! Ne me laisse pas déchirer par le doute; mais dis-moi pourquoi tes os sanctifiés, ensevelis dans la mort, ont déchiré leur suaire! Pourquoi le sépulcre où nous t'avons vu inhumé en paix a ouvert ses lourdes mâchoires de marbre pour te rejeter dans ce monde! Que signifie ceci? Pourquoi, toi, corps mort, viens-tu tout couvert d'acier, revoir ainsi les clairs de lune et rendre effrayante la nuit. Et nous, bouffons de la nature, pourquoi ébranles-tu si horriblement notre imagination par des pensées inaccessibles à nos âmes? Dis! Pourquoi cela? Dans quel but? Que veux-tu de nous?"
(Hamlet, Librio, scène 4, acte 1, p 26)


(Source de l'image : Wikipedia.org)

lundi 7 avril 2008

Premier tag de ma vie de blogueuse ... Je suis émue!

Merci Pauline pour ce premier tag ...

Les règles sont simples:
- vous recevez la tag et vous y répondez sur-le-champ.
- vous choisissez 5 filles à qui transmettre la tag et vous allez les avertir sur leur blog.
- vous vous rapportez à Scrapzine en venant commenter ce message.

Parlez de vos premiers :

Job : Baby sitter. Et oui, j'en ai fait énormément des gardes d'enfants comme beaucoup de jeunes filles d'ailleurs. J'adorais ça! De toute façon, les enfants ont toujours fait mon bonheur ... La preuve, je travaille avec eux encore aujourd'hui ... mais ce n'est plus du baby sitting!

Voiture : Je n'ai jamais eu de voiture! Et oui! J'ai mon permis depuis un moment, mais c'est celle de ma maman que j'ai. Une saxo bic! Même s'il n'y a que moi qui m'en sert, elle est au nom de ma mère! Donc pas de tuture pour Romanza ...

Page web : Un premier blog littéraire ... Horrible d'ailleurs! Je n'avais pas posté beaucoup, je me cherchais un peu et j'étais totalement blogonulle. Bref! Je l'ai fermé très vite ... J'ai commencé à m'éclater avec "Près de la plume" que quelques mois plus tard.

Voyage : En Tunisie lorsque j'avais 10 ans. J'étais jeune, je m'en souviens peu! On était dans un hôtel et la journée, on faisait des visites guidées. Une chose m'a énormément marquée : le désert!
Depuis, je ne voyage que si je peux dormir et manger (bref vivre!) comme la population locale (du moins, j'essaie ...). Je n'aime pas trop les hôtels et les voyages organisés. Tant que je suis jeune, je profite à fond de pouvoir voyager hors des sentiers battus, en itinérant, de dormir dans une tente et de manger de tout ... Je profite aussi des amis habitants à l'étranger ... Ayant fait de la danse pendant longtemps, on a souvent voyagé pour des échanges artistiques et là aussi c'était génial car on était hébergé par les gens de là-bas. Ce que j'aime dans les voyages (qu'ils soient en France ou ailleurs) : c'est de se retrouver soi mais aussi et surtout d'échanger avec les autres.

Baiser : Affreux! J'avais 14 ans ... dans la cour du collège avec mon premier petit copain qui lui avait 16 ans! Je me souviens de m'être dit : "C'est ça? Et bien, ça ne péte pas trois pattes à un canard ce truc!!"

Je taggue : Lou (Lou book) ; Vanessa (Bibliothèque de Mara) ; Sandra (Des pas aux pages) ; Etoiles des neiges (Carnet de lectures) et Elfique ...

Mon défi à moi ...

"Laisse ton amour ruisseler sur tout ce qui vit"

Le choix de Sophie
William Styron



Folio, 2007.



A Brooklyn, en 1947, Stingo, jeune écrivain venu du Sud, rencontre Sophie, jeune catholique polonaise rescapée des camps de la mort. A la relation de la rencontre du jeune homme avec l'amour, se superposent la narration du martyre de Sophie, l'évocation de l'univers concentrationnaire et de l'holocauste nazi. Les deux veines, autobiographique et historique, irriguent en profondeur ce roman et fusionnent en une émouvante parabole sur l'omniprésence du Mal, symbolisé par l'horreur nazie, mais aussi par l'esclavage et le racisme brutal ou larvé de la société américaine, l'intolérance à tous les degrés, la férocité de la lutte de l'homme pour la vie ou la survie la plus élémentaire.


Ce roman me rend extrêmement perplexe. J'ai vécu, à la fois, des moments de grande littérature, mais il y a aussi beaucoup trop de détails qui m'ont dérangée pour classer ce livre parmi les très bons.
Ce roman est une complexité incroyable. Durant toute sa lecture, je regrettais de ne pas avoir fait des études de psychologie pour pouvoir comprendre les trois personnages principaux de ce livre. Réactions étranges, névroses, peurs enfouis. Un vrai travail qu'a réalisé William Styron pour comprendre l'inconscient humain.

Le choix de Sophie, c'est tout d'abord la Shoah et plus largement, toute forme de racisme. Personnage à part entière, la haine et la violence jalonnent tout le texte. Le récit de Sophie sur sa survie durant la guerre et Auschwitz arrive par bribes. On apprend de nouveaux élèments au fil du récit, jusqu'à la dernière révélation, le fameux "choix de Sophie", atroce, invivable. Cette Shoah si dévastatrice. Sophie en est revenue vivante et pourtant, elle n'est qu'un spectre. On ne renaît jamais après Auschwitz.
Le choix de Sophie, c'est aussi l'amitié. Une très belle histoire que ce triangle amoureux. Tous trois sont prêts à tout pour sauver l'un d'eux. Bien que tous les personnages se battent avec leur propre démon, ils s'épaulent, se soutiennent.
Le choix de Sophie, c'est le sexe. Extrêmement présent durant le roman. Grand point négatif pour ma part. Un peu de sexe ne m'a jamais dérangée, mais là c'est trop. Mots crus perpétuels, fantasmes et actes sexuelles décrits avec détails, ... Il y en a trop, jusqu'à écoeurement. Le sexe est vu comme une chose violente, parfois même une punition pour Sophie, celle qui n'aurait pas du survivre.
Le choix de Sophie, c'est aussi l'écriture et la lecture. Le jeune Stingo est écrivain. Quête de l'inspiration, quête de soi-même. On nous entraîne dans l'écriture de Stingo d'une façon géniallissime. J'ai beaucoup aimé cet aspect. Et puis, les livres! Grand point dans ce roman! Influence des romans, passion des romans ... Un hymne à la littérature.
Et enfin, je dirai que Le choix de Sophie, c'est la musique. La musique qui soulage, qui guérit, qui apaise. Celle part qui Sophie et Nathan vont s'aimer et se déchirer ...
Quel roman complexe et dur à lire! J'ai été submergée par des images et des scènes splendides, mais cette overdose de sexe dans le roman m'a presque empêchée d'apprécier certaines scènes. C'est vraiment le gros point que je lui reproche. Après ce livre vaut effectivement le coup. Une belle histoire d'amour à la fin majestueuse, un hymne à la vie, à la littérature et à la musique. Le personnage de Sophie est inoubliable. William Styron rend les personnages si humains qu'on les voit évoluer autour de nous.
Un roman qui a énormément de qualités, mais il faut avoir le coeur très très accroché ...


" Durant ces mêmes années, elle avait été privée de livres, en fait de presque toute forme de lecture, et elle se mit à lire avec avidité, s'abonnant à un journal polono-américain et fréquentant une librairie polonaise située à deux pas de Fulton Street et qui disposait d'une importante bibliothèque de prêt. Par goût, elle s'intéressait surtout aux traductions d'auteurs américains, et le premier livre qu'elle lut jusqu'au bout, elle s'en souvenait, fut Manhattan Transfer, de Dos Passos. Suivirent alors L'adieu aux armes, Une tragédie américaine et Au fil du fleuve, de Wolfe, ce dernier en traduction polonaise, une traduction si minable que, se résignant à rompre le voeu qu'elle s'était fait, au camp de concentration, de renoncer pour le restant de ses jours à tout ce qui était écrit en allemand, elle lut une traduction allemande qu'elle se procura dans une annexe de la bibliothèque publique."


(Le choix de Sophie, Folio, p 167-168)


(Source de l'image : veganism.mobi)

samedi 5 avril 2008

Sortie expo : "L'âme de femmes" - Maison Félix


Je reviens d'une exposition sublimissime à la Maison Félix à Saint Quentin en Yvelines. Avant de vous parler un peu plus en détail de cette petite visite, quelques mots sur ce petit lieu :
"Au coeur du vieux village, vous pouvez découvrir la "Maison Félix", maison appartenant autrefois à Madame Félix qui souhaitait ardemment que ce bien reste à la Commune. Après son acquisition en 1987 et plusieurs mois de réflexion au cours desquels il avait été envisagé d'en faire un musée, "La demeure des anciens", "Le foyer des enfants", il avait été décidé qu'elle serait un lieu réservé aux Ignymontains désireux de faire découvrir leur passion en proposant des expositions.Située dans le vieux village de Montigny-le-Bretonneux, la Maison Félix permet aux associations ainsi qu'aux habitants de la commune de présenter leurs œuvres."
(Montigny78.fr)

On rentre dans une cour toute simple, puis dans la fameuse petite maison Félix. Une habitation banale sur deux étages. Les deux artistes qui exposent en ce moment sont Valentina Egoshkina qui fait principalement de la peinture. C'est une adorable femme russe qui nous acceuille avec un large sourire dès notre entrée. La seconde artiste est Edith Lepoivre, dame chaleureuse au regard plein d'amour pour son art, la sculpture majoritairement.
Le titre de l'exposition est L'âme de femmes et l'on comprend vite pourquoi. Des femmes partout. Petites, jeunes, vieilles, peintes, sculptées, dessinées. C'est une exposition toute en douceur, en courbe, en finesse et délicatesse.
Valentina Egoshkina a plusieurs façon de peindre. Parfois ce sont des natures mortes, d'autres fois des portraits. Couleurs chaudes ou froides. Peinture au pinceau ou au couteau. Dans toutes ses toiles, on retrouve ses origines slaves. La peinture qui m'a le plus fascinée, c'est La valse d'automne. Une magnifique danseuse sur des couleurs automnales et chaudes. Je le voulais dans ma maison tant il était beau.
Edith Lepoivre utilise la technique japonaise Raku. "La technique du raku est un procédé de cuisson. Les pièces incandescentes sont enfumées, trempées dans l'eau, brûlées et laissées à l'air libre. Elles subissent un choc thermique important. Dans tous les cas ces pièces travaillent et chantent ainsi l'histoire de la terre, du feu et de l'eau. L'implication dans le raku est souvent plus profondément issue de sa philosophie, de ses racines et de son sens culturel. La multitude des paramètres mis en jeu permet d'obtenir des résultats variant à l'infini, ce qui confère à la pièce entièrement réalisée manuellement, la qualité d'objet unique." (Wikipedia.org) Ces sculptures sont sublimes et de savoir qu'elles sont uniques et totalement inimitables les rendent encore plus magiques. Les sculptures en terre aussi sont sublimes ... Edith Lepoivre a plusieurs styles : romantique, comique, enfantin.


Voici la seule image que j'ai pu trouver de l'exposition sur internet :



Elle a été réalisé par Edith Lepoivre et vous donne une idée du style de certaines de ses oeuvres, même si elle ne montre pas totalement le talent et l'imagination débordantes de cette grande artiste.
Bref! Une exposition qui m'a enchantée et que j'ai trouvé d'une poésie exceptionnelle. J'avais l'impression de pouvoir raconter une histoire sur toutes les oeuvres exposées ...
(Source des images : montigny78.fr ; scottmarlin.fr)

jeudi 3 avril 2008

Ancienne lecture : .... il n'y a qu'un pas!

Roméo et Juliette
William Shakespeare



Librio, 2003.





Leur amour est unique, comme la nuit qui les unit après les serments. " Veux-tu donc partir ? demande Juliette à Roméo, le jour n'est pas proche encore : c'était le rossignol et non l'alouette dont la voix perçait ton oreille craintive... " Hélas, c'était bien l'alouette, messagère de l'aube ! Il faut vivre et partir - ou mourir et rester. Cruel dilemme pour Roméo, qui a tué le cousin de Juliette. A peine les amoureux ont-ils touché le paradis qu'ils sont obligés de se séparer. Et s'il ne s'agissait que d'exil ! A Vérone, Capulet et Montague s'affrontent, ensanglantant la ville de leur vendetta. Juliette est Capulet ; Roméo, Montague. Il ne faudra que quatre jours à cet amour pour naître, se consommer, mourir... et se perpétuer. Existe-t-il mythe plus vivace que celui des amants de Vérone ?


Je me souviens avoir lu ce livre en deux heures ... Je n'ai pas relevé les yeux une seconde durant tout ce temps.
Comment un homme peut-il écrire aussi bien? J'en ai lu des phrases magnifiques d'auteurs, celles qui chamboullent le coeur. Mais aussi poétiques que Shakespeare? Je ne crois pas. C'est irréel comme écriture, c'est la prose des anges. Tout ça appartient à un autre monde et nous, pauvres mortels, on ne peut qu'admirer ... ce qui est déjà un sublime honneur.
C'est vrai que l'on connaît l'histoire par coeur, que c'est ultra-romantique, mais jamais ça ne tombe dans le banal, dans la miévrerie. A la fois irréelle et si moderne. L'amour de Roméo et Juliette est immortel presque mysthique et pourtant, on se retrouve en eux. C'est plus fort que moi, dès que j'entends un vers de cette pièce, j'ai le coeur qui se sert. C'est beau, si beau que j'ai du mal à écrire ce post.
Et puis, ces scènes mythiques : la rencontre ; la nuit de noces ; le combat avec Tybalt ou encore la mort de Mercutio .... Aaaah! Que c'est beau!
Je n'ai pas relu Shakespeare depuis ... Pourquoi? Je ne sais pas. La vie!
Mais je me suis offert Hamlet et Songe d'une nuit d'été il y a peu et je compte bien y mettre mon nez très très bientôt ... Surtout que ces deux-là ont un côté fantastique qui ne sera pas pour me déplaire.

" Roméo, prenant la main de Juliette : Si j'ai profané avec mon indigne main cette châsse sacrée, je suis prêt à une douce pénitence : permettez à mes lèvres, comme à deux pèlerins rougissants, d'effacer ce grossier attouchement par un tendre baiser.
Juliette : Bon pèlerin, vous êtes trop sévère pour votre main qui n'a fait preuve en ceci que d'une respectueuse dévotion. Les saintes mêmes ont des mains que peuvent toucher les mains des pèlerins ; et cette étreinte est un pieux baiser.
Roméo : Les saintes n'ont-elles pas de lèvres, et les pèlerins aussi?
Juliette : Oui, pèlerin, des lèvres vouées à la prière.
Roméo : Oh! alors, chère sainte, que les lèvres fassent ce que font les mains. Elles te prient ; excause-les, de peur que leur foi ne se change en désespoir.
Juliette : Les saintes restent immobiles, tout en exauçant les prières.
Roméo : Restez donc immobile, tandis que je recueillerai l'effet de ma prière. (Il l'embrasse sur la bouche.) Vos lèvres ont effacé le péché des miennes.
Juliette : Mes lèvres ont gardé pour elles le péché qu'elles ont pris des vôtres.
Roméo : Vous avez pris le péché de mes lèvres? Ô reproche charmant! Alors rendez-moi mon péché. (Il l'embrasse encore)"

(Roméo et Juliette, librio, Acte 1 scène 5, p 29)




(Source de l'image : muzik.blogs.myfreesport.fr)

mercredi 2 avril 2008

Ancienne lecture : Etre ou ne pas être?

Raison et sentiments
Jane Austen

10/18, 1999

Raison et sentiments sont joués par deux sueurs, Elinor et Marianne Dashwood. Elinor représente la raison, Marianne le sentiment. La raison a raison de l'imprudence du sentiment, que la trahison du beau et lâche Willoughby, dernier séducteur du XVIIIè siècle, rendra raisonnable à la fin. Mais que Marianne est belle quand elle tombe dans les collines, un jour de pluie et de vent.

L'évocation de Raison et sentiments provoque toujours chez moi un souvenir littéraire particulier. Déjà parce qu'il est le premier (et le seul pour le moment!) Jane Austen que j'ai lu et que j'en garde un plaisir total, mais aussi parce que la lecture de ce roman s'est faite d'une façon amusante.

Il y a environ quatre ans, je devais rejoindre mes parents en normandie (d'où je suis originaire) durant un week-end prolongé (3 jours exactement ... en comptant le jour d'arrivée!). Une petite façon de décompresser entre deux partiels à l'université. J'avais bien entendu prévu une petite lecture. J'avais emmené Raison et sentiments. Vu que c'était la première fois entre Jane et moi, je n'avais pris que ce roman en me disant que trois jours seraient convenables pour lire une écriture inconnue, pour apprécier, analyser, profiter. Je devais rejoindre mes petits parents, déjà sur place, en train. J'avais trois heures de trajet. Arrivée à la campagne assez tôt dans l'après-midi, je finis ma journée au coin du feu enchaînant thé sur thé et bien sûr avec Jane Austen dans les mains. Et là ... debut de l'aventure! Quelle surprise fut la mienne en découvrant qu'il ne me restait plus que 100 pages de ce trésor de la littérature anglaise. J'avais lu passionnément durant les trois heures de train, j'avais dévoré tout l'après-midi et voilà le résultat : il me restait deux jours et un retour en train ... sans livre!!!! Prise de panique, me voilà qui court partout dans la maison à la recherche d'un livre court que je pourrai lire en deux jours. Rien! Ou alors, déjà lu ... Il n'y en avait qu'un (mais pas court!) : La terre de Zola. Le hic c'est que mon père était en train de le lire et qu'il était hors de question que je l'embarque avec moi dans le train, puisque mon père restait en normandie encore pendant une semaine. Que faire? Et bien après mûres réflexions, j'ai décidé (difficilement) de laisser Raison et sentiments deux jours de côté, de le garder pour le train et de lire La terre durant ces deux jours. Le fait est que j'ai adoré La terre, que je me suis régalée à le lire. C'est un de mes coups de coeur à vie. Que je ne le lâchais que pour manger, boire et dormir .... mais ça ... c'est une autre histoire.

J'ai bel et bien fini Raison et sentiments dans le train où je fus si passionnée par ma lecture que le contrôleur a du me tapoter l'épaule pour que je réagisse lors du contrôle des billets (oups!) ... Ce fameux week-end reste au fond de mon coeur, car j'y ai vécu une expérience littéraire double. J'ai lu deux romans merveilleux là-bas ... Du pur bonheur! Et puis, c'était dans cette campagne que j'aime tant : profonde, mystérieuse. Pas de télévision. Lecture, lecture et lecture tout le temps.

En ce qui concerne le roman.
Oui, Jane Austen est pleine de bons sentiments. Oui, il ne se passe fondamentalement rien dans ses romans. Oui, on a parfois envie de secouer ses héroïnes. Mais comme cela fait du bien de temps en temps. J'ai aimé ce roman car c'est simple, sans artifice, ça coule, c'est doux, c'est facile à lire et captivant. J'aime la plume d'Austen et j'ai adoré Marianne et Elinor Dashwood. Marianne m'a bouleversée dans sa quête de la passion. Comme j'ai frémi lorsqu'elle explique son amour pour les mots, pour les livres ...
Dans la première partie du roman, j'ai craqué pour Marianne, cette jeune fille si passionnée. Comme je la comprenais, comme j'étais d'accord avec elle. Et puis, ensuite Elinor a conquis mon coeur, tandis que Marianne commencait doucement à m'agacer (mais je l'aime encore! Rassurez-vous!). Elinor, cette sage jeune femme, tempérée et forte. Merveilleuse!
Le personnage pour lequel j'ai eu un réel coup de foudre reste le colonel Brandon ... Aaah! Je l'épouse sans hésiter ... pas de souci!
Donc, oui, c'est vrai, Jane Austen est romantique et à fleur de peau, mais ce roman est beau, intelligent, et c'est un vrai travail sur l'âme humaine, un vrai bijou de psychologie ainsi qu'un parfaite peinture de la société puritaine de l'époque. J'ai beaucoup aimé et je compte bien poursuivre ma découverte de cette auteure ...

" - /.../ Il me serait impossible d'être heureuse avec un homme dont les goûts ne cadreraient pas en tout point avec les miens. Il faudrait qu'il entre dans tous mes sentiments ; les mêmes livres, la même musique devraient faire notre bonheur. Oh! maman, de quelle manière ennuyeuse, sans goût, Edward nous a fait la lecture hier soir! J'en étais si fâchée pour ma soeur! Pourtant, elle prenait cela très bien, elle avait à peine l'air de s'en apercevoir. Je ne tenais pas sur ma chaise. Entendre ces beaux vers, qui m'ont si souvent transportée, lus avec un calme aussi imperturbable, une si parfaite indifférence! ...

- Il aurait certainement mieux rendu une prose simple et élégante. J'y ai pensé sur le moment. Mais vous êtes allée lui donner Cowper.
- Eh bien, maman, s'il ne s'amuse pas en lisant du Cowper! ... Mais il faut tenir compte de la différence des goûts. Elinor n'est pas comme moi, elle peut donc passer là-dessus et être heureuse avec lui. Mais moi, si j'avais été éprise de lui, cela m'aurait brisée le coeur de l'entendre lire avec si peu de sentiment. "

(Raison et sentiments, 10/18, p 22)


(Source de l'image : mollands. Illustration Raison et sentiments)

mardi 1 avril 2008

Est-ce que ça se soigne docteur?


Moi : Oh! ça fait longtemps que je le veux celui-là ... En plus, il est sur ma PAL! Oh! et lui aussi ...
Ma conscience : Tu en as déjà assez ... Penses à ton porte-feuille!
Moi : Je pense plus au plaisir littéraire que ces romans vont me donner plutôt qu'à mon porte-feuille. Et puis, je ne dépense jamais rien. Le seul péché financier que je m'autorise en toute liberté, ce sont les livres, alors ... flûte!
Ma conscience : Lis déjà ceux que tu as dans ta bibliothèque. Les autres t'attendront en librairie.
Moi : Mais ça change quoi qu'il soit chez moi ou dans la librairie. J'ai toute la vie pour lire mes livres et quand je serai vieille et incapable de marcher, je serai bien heureuse d'avoir une collection de livres non lus chez moi. Et puis, même si je n'ai pas le temps de les lire, rien que le plaisir de les savoir là, près de moi, de pouvoir les toucher, les sentir ... tout ça me réjouit!


...

A ce moment ma conscience s'est tue et j'ai craqué :
- Hamlet et Songe d'une nuit d'été de Shakespeare. J'ai eu une envie récente de me saouler de l'écriture de ce génialissime poéte. Allez savoir!! J'ai déjà lu Roméo et Juliette que je déifie de tout mon être. Vous risquez bientôt d'avoir des posts sur Shakespeare.
- Agnés Grey d'Anne Brontë. Il ne me restait plus qu'elle à découvrir dans la famille Brontë.
- Orgueil et préjugés d'Austen. Et oui, je ne l'ai toujours pas lu et pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque. Grâce à Fashion et son challenge Klassik list, il sera bientôt sur ma table de nuit, dans mon sac, dans mon bain, à table, sur mon canapé ... Bon OK ... je crois vraiment que je suis malade. Est-ce que ça se soigne docteur?