dimanche 17 février 2013

Aventures anglaises (1)

Au départ, il y a eu ça

J'ai, durant plusieurs mois, été très sérieuse : un peu de grammaire tous les jours, les infos en anglais, ... Puis, petit à petit, rattrapée par le quotidien, ma rigueur a faibli. Voyant que je m'attelais de moins en moins à ma bonne résolution, j'ai failli tout arrêter. Je ne voyais pas les progrès, l'objectif me paraissait irréalisable. J'avais commencé Northanger abbey de Jane Austen en VO et si au début, j'étais à l'aise et prenais du plaisir, j'ai vite été engloutie par mes faiblesses, mon manque de vocabulaire. Choisir en 1er un classique (même déjà lu) n'a pas été très judicieux. J'ai plus déprimé qu'autre chose. J'ai tout laissé de côté pendant plusieurs mois.
Et puis, doucement l'envie est revenue. J'ai pris un peu de recul et j'ai enfin réalisé que des progrès j'en avais fait, même infimes. Je regarde des films en VO sous titré anglais avec plaisir maintenant (j'ai vu toute une saison de Gilmore girls de cette façon ... à aucun moment, j'ai regretté la traduction française), lorsque je tombe sur un texte quelconque en anglais (sur le net ou ailleurs), j'en comprends le sens facilement. J'ai appris du vocabulaire et la grammaire revient petit à petit. C'était dommage de tout laisser tomber. 
Il faut que j'accepte que ça ne vienne pas d'un coup, que ça prend du temps. 
Peut-être, avais-je tout simplement mis la barre trop haute en commençant par un roman classique? Et puis, mes "cours" de grammaire quotidiens étaient bien trop scolaires. 
Je continue à regarder des films en VO et j'ai commencé la lecture d'un recueil de nouvelles très courtes (Nouvelles anglaises et américaines d'aujourd'hui 1). Je m'en tiendrai là. Commençons petit! Je déprimerai moins. 
J'ai donc lu ma première nouvelle en anglais : First death of Her life d'Elizabeth Taylor. Et je viens fièrement vous en parler.


Cette très courte nouvelle, tout en retenue et délicatesse, m'a séduite. Une jeune femme est près du corps de sa mère qui vient de mourir. Elizabeth Taylor nous renvoie aux émotions pures que l'on peut ressentir à cet instant précis. La scène ne dure que quelques minutes. On ne parle pas de deuil, de manque. Tout ça viendra après. Lucy est dans le moment présent, elle observe le jardin, repense aux évènements récents, cherche ses émotions encore trop timides, trop fraîches. 
J'ai du me référer parfois au lexique pour comprendre certains mots. Mais dans l'ensemble, j'ai lu cette nouvelle avec plaisir et facilité. Vu qu'elle est très courte, je ne me suis pas perdue. 
Une belle expérience
Je possède un roman de Mrs Taylor (en français) dans ma bibliothèque : Mrs Palfrey Hôtel Claremont. Cette courte nouvelle m'a donnée envie de l'ouvrir bientôt. 

" Snowflakes turned idly, drifting down over the hospital gardens. It was four o'clock in the afertoon and already the day seemed over. So few sounds came from this muffled ans discoloured world. In the hospital itself there was a deep silence. "


(Ce billet en introduit d'autres. Je viendrai vous tenir au courant de mes lectures anglaises. Ici, j'ai fait une longue introduction, les prochains billets seront plus littéraires (du moins, j'espère!). 
Mon texte regroupe 9 nouvelles. Affaire à suivre!)

(Source image : paperblog.fr)

samedi 16 février 2013

" Tête basse - Mains sales "

1979
Jean-Philippe Blondel

Pocket, 2005.

1979. Quatre chiffres peints en rouge sur un mur décrépi. Et tant de combinaisons envisageables. Est-ce une date clé? Un code confidentiel? Une mauvaise blague? Une menace camouflée? Une invitation au voyage? Ou encore un signe du destin ? Rien de tout cela. Et un peu tout à la fois. Aux yeux, entre autres, de Virginie, Arnaud, Julien, Hervé, Paul, Elizabeth ou Annie. Respectivement maman rêveuse, jeune garçon perturbé, tagueur rageur, médecin au bout du rouleau, assassin repenti, chagrin d'amour ambulant et propriétaire très en colère. Et tous plus ou moins bouleversés par cette étrange date surgie de nulle part puis qui disparaît un beau jour, emportant avec elle un bien drôle de secret...

J'ai découvert Jean-Philippe Blondel grâce à un concours organisé sur la blogosphère. J'avais eu la chance de gagner 5 titres de cet auteur. J'ai rapidement lu Accès direct à la plage, puis sans raison particulière, j'ai mis de côté les 4 autres romans reçus. Il y a 2 jours, j'ai eu envie de remettre la main dessus. Mon choix s'est porté sur 1979. J'ai aimé ce titre (étrange, venant d'une phobique des nombres!) et le sujet me plaisait. J'aime les intrigues en forme de puzzle. Et puis tout comme les personnages de ce roman, cette année reflète une partie de ma vie ... C'est la date de naissance de mon frère aîné. 
J'ai aimé dans ce roman tout ce qui m'avait plu dans Accès direct à la plage. L'amour, l'espoir, le sourire cachaient sous une grosse couche de tristesse, de mélancolie collante et poisseuse. J'aime l'idée que les drames ne sont pas toujours spectaculaires et tragiques, mais que nous possédons tous notre part de noirceur et de secret. 
Virginie, Arnaud, Julien et tous les autres me sont devenus, en moins de 200 pages, familiers. Il y en a certains, comme Virginie ou Paul qui m'ont émue et attendrie. D'autres comme Annie ou Elizabeth qui m'ont mise mal à l'aise, j'ai ressenti moins d'affinités voire une totale aversion envers certains. Jean-Philippe Bondel nous laisse faire nos propres choix. Il ne nous dit pas qui aimer, qui haïr. Il nous expose les personnalités de tous ces gens, voisins, soeurs, connaissances, à nous de les aimer ou non. 
Jean-Philippe Blondel a une écriture fine. Il plonge totalement dans l'âme humaine, la dissèque et l'analyse, mais sans jamais tomber dans la lourdeur, le voyeurisme ou l'exagération. Il n'y a pas de jugements, pas de partis pris. Blondel parle d'hommes et de femmes avec sensibilité, respect et compréhension.
Une fin à énigme qui nous donne envie de reprendre l'histoire dès la première page. J'aime avoir la sensation d'avoir MON interprétation de l'histoire, de me l'avoir appropriée. 
Une belle lecture. Je compte bien ouvrir rapidement un autre de des textes de Monsieur Blondel. 

" Assise sur un banc, je regarde défiler les années - tous les aujourd'hui sont des premiers jours, mai 1978, je pars dans une course folle, je suis dans une voiture lancée à tombeau ouvert, il y aura 1979, une année qui ne correspond à rien, avec tous ces chiffres que je déteste, les impairs, le un, hautain et inutile, être unique, c'est tellement pitoyable ; le sept, trop raide et comme endimanché, incapable de bouger à cause de cette barre qui lui traverse le corps ; le neuf? Le neuf c'est le pire, c'est un mielleux, une vipère, il voudrait la rondeur d'une chiffre pair, il voudrait des courbes comme des seins ou un ventre rassurant, mais la perfidie reprend le dessus et il se termine en queue comme un scorpion, prêt à tuer d'un coup l'enfant qu'il porte dans son ventre. "
(1979, J-P Blondel, Pocket, 2005, p 21
(Source image : gentside.com)

jeudi 14 février 2013

" Qu'est-ce qui pique, pique, pique .... Qu'est-ce qui pique quand on le prend?"

La dame de pique suivi de Doubrovski et La tempête de neige
Alexandre Pouchkine
Librio, 2003.

La dame de pique, on raconte à Saint-Pétersbourg qu'une vieille comtesse possède un moyen infaillible de gagner au jeu. Pour s'enrichir et échapper à sa modeste condition, l'officier Hermann veut absolument connaître ce secret. Il est prêt à tout pour y parvenir : séduire la jeune Lisavéta Ivanovna, dame de compagnie de la comtesse, pénétrer de nuit dans le palais de la vieille dame, la menacer pour lui arracher l'aveu de son secret. Sa hardiesse sera-t-elle récompensée ?
Doubrovski narre la triste histoire d'un jeune homme devenu brigand pour venger son père.
Dans La tempête de neige, deux jeunes amoureux sont contraints d'abandonner leur rêve d'évasion à cause d'une violente tempête. 

Mon édition regroupait trois nouvelles de Pouchkine : La dame de pique, Doubrovski et La tempête de neige. Trois nouvelles très agréables à lire. L'ambiance étrange et merveilleuse de La dame de pique et de La tempête de neige m'a enchantée. Quant à Doubrovski, j'ai trouvé cette nouvelle captivante. J'ai grignoté ces histoires avec plaisir et la plume vive de Pouchkine m'a, tout comme durant ma lecture récente de La fille du capitaine, enchantée. 
La dame de pique est une histoire intéressante et j'en ai regretté la brièveté. Mon amour de l'ambiance gothique réclamait davantage de pages. L'apparition nocturne de la dame de pique m'a réellement effrayée. J'étais dans mon lit à la lecture de ce passage et je me suis malgré moi redressée sur mon séant et j'ai observé autour de moi avec inquiétude ... (on ne sait jamais!). 
Doubrovski m'a rappelé les romans d'aventure traditionnels. Son côté "chevaleresque" m'a séduite. J'ai vraiment été prise dans cette histoire sombre et complexe. Une magnifique nouvelle qui, des trois présentées ici, est ma préférée. La cruauté de Kirila Pétrovitch (la scène des ours est terrible) me marquera longtemps  Tout comme la noblesse de coeur de Doubrovski et la tendre Maria. Une nouvelle qui m'a vraiment passionnée et émue.
Quant à la dernière, La tempête de neige, elle est très courte, mais extrêmement prenante. Une ambiance fantastique et étrange, des paysages enneigés et angoissants. Un régal!  
Ma découverte récente de Pouchkine est un délice. J'aime sa plume vive, intelligente et audacieuse, mêlant poésie et aventure. Je relirai ce grand auteur russe avec joie. J'ai déjà noté Eugène Onéguine et d'autres nouvelles ... 

(Titre du billet tiré d'une comptine pour enfants Mon hérisson)

" La comtesse ne disait mot. Hermann se jeta à genoux.
- Si jamais votre cœur a connu l'amour, s'il vous reste le moindre souvenir de ses extases, si vous avez souri en entendant les pleurs d'un fils nouveau-né, si quelque chose d'humain a brûlé dans votre poitrine, je vous supplie, madame, je vous conjure par l'amour d'une épouse, d'une amante, d'une mère, de tout ce qu'il y a de plus sacré, de ne pas rejeter ma prière, de me révéler votre secret ! Que vous sert-il ?... Peut-être est-il lié à quelque affreux péché, à une damnation éternelle, à un pacte diabolique... Songez, madame, vous êtes vieille, il ne vous reste plus longtemps à vivre - je suis prêt à prendre votre péché sur mon âme ! Livrez-moi votre secret !... Dites-vous bien que la félicité d'un homme est entre vos mains, que moi-même, mes enfants, mes petits-enfants, nous bénirons tous votre mémoire et vous vénérerons à l'égal d'une sainte...
La veille se taisait toujours. Hermann se releva.
- Vieille sorcière ! proféra-t-il en grinçant des dents. Va, je saurai bien te faire parler ! "
(La dame de pique, A. Pouchkine, Librio, 2003)

(Source image : www.behance.net)

mardi 12 février 2013

Nos amants de papiers ... Nos coups de foudre littéraires


On rencontre tout au long de notre vie littéraire des amis, des confidents, des ennemis aussi. Certains écrivains créent des personnages si vivants que leur image est nette, précise, qu'on les voit là devant nos yeux. Et parfois, certains héros ou certaines héroïnes charment notre coeur d'une façon particulière. 
En cette période de Saint Valentin, j'ai eu envie de marquer cette fête à laquelle d'habitude je ne porte pas d'intérêt particulier. J'ai repensé à tous ces héros masculins qui m'ont séduite. Des êtres de papier qui n'existent que dans l'esprit d'un auteur et qui pourtant arrivent à nous troubler, à nous faire rêver .... 
Je me suis souvenue de ces personnages et je viens vous les faire partager (en espérant que vous vous emparerez de cette idée pour publier à votre tour un billet sur les héros ou héroïnes dont vous êtes tombés amoureux-ses).

- Etienne, le héros passionné de Germinal. Un être en lutte, mais un être sensible, droit et juste. La scène de l'inondation me hante encore.

- Sirius Black de Harry Potter. Je ne saurai pas exactement ce qui me plaît dans ce personnage, mais j'ai tout de suite, dès sa première apparition dans Le prisonnier d'Azkaban, ressenti un amour profond pour lui. Loyal, mystérieux, un brin dérangé et torturé, mais aimant, tendre et fidèle.

- William Stoner qui a su par son intellect et sa profonde humilité me séduire à sa manière. 

- Lawrence Selden de Chez les heureux du monde. De l'humour, de la prestance, des émotions cachées ... ça laisse rêveuse!

- Le maître de Ballantrae, le bad boy séducteur, Marlon Brando vu par Stevenson.

- Radcliffe de la série Amelia Peabody. Je n'ai lu que le premier tome de la série, Un crocodile sur un banc de sable, mais ce bourru a su m'attendrir ... et me faire rire.

- Dans Miss Charity, nous faisons la connaissance d'un personnage masculin plein d'humour, Kenneth

- Rhett ... Oh! Rhett! Que dire d'autre? 

- Le papa de Scout dans Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur est un homme droit qui force l'admiration.

-Vérité dans la série de L'assassin royal. Très humain, souvent perdu, mais toujours droit et juste. Un héros inoubliable. 

- John Thornton bien sûr de Nord et Sud. Quelle classe! 

- Le chevalier de Lagardère du Bossu. Un mélange de perfection et d'humanité, un jeune homme insouciant devenu grave et torturé pour sauver la mémoire d'un ami. 

- Athos des Trois mousquetaires. Je pense que je l'épouserai tout de suite s'il avait la bonne idée de sortir des pages écrites par Dumas. Un être complexe dont je ne me lasse pas.

- La Môle de La reine Margot. La rencontre avec Coconnas, leurs échanges musclés, puis leur amitié sublime et enfin leur terrible fin ... Aaah! Ce chapitre ... Sublime .... 

- Chris dans La dame aux oeillets. Il pourrait être notre voisin. C'est un homme simple que l'on pourrait croiser dans la rue. Il est spontané, passionné, drôle et sensible.

- Steele de Secrets de famille, personnage sombre très émouvant ... et très séduisant. 

- Mr Rochester de Jane Eyre. Certes il n'a pas la beauté, mais il a l'intelligence, la prestance, la grandeur ... Aaah! Mr Rochester ... 

- Rastignac, le héros plein d'ambition de Balzac. Sublime dans Le père Goriot.

- Tous les héros masculins de Dame Austen. Inutile de nommé Mr Darcy, cet homme orgueilleux, mais droit qui a fait chavirer le coeur de nombreuses lectrices depuis 200 ans. La simplicité et la gentillesse de Mr Tilney ont réussi à me séduire aussi. Tout comme le triste coeur du Capitaine Wentworth, les traits d'humour et le charisme de Mr Knightley ou le dévouement du Colonel Branddon


Et vous, quel(le)s héros (héroïnes) ont réussi à vous séduire? 
Parlez-nous de vos coups de foudre littéraires en cette période de St Valentin?

(Source image : grandereveuse.fr)

jeudi 7 février 2013

" Double casse-tête "

Les filles
Lori Lansens

 Archipoche, 2001.


Dans le comté de Baldoon, au Canada, Rose et Ruby mènent une vie hors du commun - siamoises, elles sont reliées par la tête - et tout ce qu'il y a de plus ordinaire, entourées de leurs parents adoptifs et de leurs nombreux collègues et amis. Ni monstres, ni merveilles, ni phénomènes de foire, Rose et Ruby sont tout simplement « les filles ».

Au fil de réflexions graves et drôles, se dessinent deux destins unis par la fatalité, mais aussi par un amour inconditionnel, plus grand que soi.


Je ne connaissais pas du tout Lori Lansens, auteure canadienne de langue anglaise, jusqu'à ce que j'en entende parler il y a à peine 1 mois. Je suis tombée par hasard sur Les filles il y a quelques jours. Je l'ai embarquée. Après le très prenant Idiot de Dostoïevski, le roman de Madame Lansens est tombé à pic.
J'ai eu peur du sujet pour tout vous avouer. Les filles n'était pas le roman de Lori Lansens qui m'attirait le plus. Une histoire de jumelles craniopages, siamoises liées par la tête (donc mon choix d'image pour ce billet est faux puisque la petite poupée représente des jumelles bicéphales ... mais bon, elle est chou, non?), m'a tout de suite fait penser à un témoignage larmoyant et pathétique. Mais il n'en est rien. Lori Lansens a imaginé une histoire drôle, touchante, universelle. Un vrai roman plein d'imagination et extrêmement profond et humain. Le but de l'auteur n'est pas du tout de témoigner de la situation de deux siamoises, mais de raconter avec simplicité la vie de deux soeurs qui malgré leur différences vivent avec des doutes, des peurs, des joies, des espoirs ... comme tout le monde. On oublie le handicap de Rose et Ruby pour ne voir en elles que deux femmes. Ce sont les mémoires des soeurs que nous lisons, elles nous parlent de leurs pensées les plus intimes, leurs amours, leurs hontes. L'histoire de deux femmes à part entière, dépendantes l'une de l'autre mais très différentes. On s'attache à Rose et Ruby. Je me suis naturellement identifiée à elles. J'ai aimé leurs péripéties (parfois un peu trop farfelues ... mais bon, je leur pardonne), leurs mésaventures, leurs beaux souvenirs d'enfance. On les suit avec joie et émotion. 
Le point fort de ce roman, outre les attachantes soeurs craniopages, c'est pour moi Tante Lovey et Oncle Stach, les parents adoptifs des jumelles. De merveilleux personnages, profondément humains, drôles, touchants. Des petits bijoux. Sans hésitation, ils sont le gros point positif de ce roman. Lori Lansens a crée deux personnalités inoubliables. Leur relation, leur amour, leurs disputes, leurs tirades. Un bonheur de lecture. Il FAUT connaître Lovey et Stach. 
Ce roman a un accent d'ancien temps totalement délicieux. Il est fourré de petites anecdotes un brin nostalgiques qu'on imaginerait bien dans les années 50. Un amour des grands espaces, un hommage à l'enfance, aux jeux, aux rêves. 
Sans être un chef d'oeuvre, Les filles est un roman "doudou" qui fait un bien fou. C'est simple, mais travaillé, profond, imaginatif. Certaines anecdotes de Rose, Ruby, Lovey et Stach résonneront encore longtemps au creux de mon oreille. Une très belle histoire. Un joli voyage.

" De temps en temps, je relis la scène de la mort de Beth dans Les quatre filles du docteur March et la dernière page des Raisins de la colère. Les derniers mots au sujet de sourire énigmatique de Rosasharn me font frissonner,. Lorsque je tiens des livres dans ma main, que je les soupèse j'éprouve pour eux un amour qui ne mourra jamais. Ils m'inspirent confiance, plus que mon ordinateur, dont je ne saurais pourtant me passer. Les livres sont faits de chair. Les livres font partie de ma chair. Qu'aurais-je fait pendant toutes ces années sans la bibliothèque de Leaford et ses trésors fabuleux? "
(Les filles, Lori Lansens, Editions France Loisirs, 2011, p 227/228)


(Source image : machinsbidules.canalblog.com)

dimanche 3 février 2013

L'histoire d'un gros malpropre et d'une pauvre petite taupe qui n'a vraiment pas de chance

De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête
Wolf Erlbruch et Werner Holtzwarth

Milan, 1999.

En sortant de chez elle, la petite taupe reçoit sur la tête, une énorme crotte non identifiée. Sploutch ! Pour trouver le responsable, elle mène l'enquête auprès des animaux qu'elle rencontre. Splatshsh ! Fait le pâté laiteux du pigeon... Pouf, pouf, le crottin du cheval... Ratatata, les petits haricots ronds du lapin... Trouvera t-elle le malpropre qui lui a fait sur la tête?


Voici mon troisième billet sur La bibliothèque de Romanzino et je vous présente LE livre indispensable : De la  petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête.


La petite taupe reçoit un gros pâté brun sur la tête un soir en sortant de son trou, elle part interroger tous les animaux pour savoir qui a osé lui faire sur la tête. Chaque animal pour se défendre va montrer à la petite taupe sa façon de faire. Et nous voilà suivant notre héroïne et observant les petits cacas du cheval, du pigeon, du cochon et j'en passe. 
Sous ses airs de livre "caca-pipi-popot", nous avons là un livre d'une grande poésie, d'un humour délirant mais tout en finesse, d'un travail d'écriture très recherché et extrêmement agréable à lire à voix haute. Les enfants sont totalement captivés (et à tout âge). Les petits aiment voir tous les animaux et s'amusent à les reconnaître. Les bruits que font chaque caca en tombant rend la lecture dynamique et amusante. Quant aux plus grands, la quête farfelue de la petite taupe et le principe même de voir l'héroïne se balader avec un "truc" sur la tête les font rire de bon coeur.
Un magnifique texte plein de poésie (si si, je vous jure), un livre extrêmement drôle dont je ne me lasse pas. Un bijou de la littérature de jeunesse! 
(Sources images : etpourdire.blogspot.com ; mobymioches.wordpress.com ; crapoussin.com ; les perlesdelacote.fr)