dimanche 31 janvier 2016

" Le verbe lire ne supporte pas l'impératif "

Comme un roman
Daniel Pennac

 Folio, 2001.

LES DROITS IMPRESCRIPTIBLES DU LECTEUR:

1- Le droit de ne pas lire.
2- Le doit de sauter des pages.
3- Le droit de ne pas finir un livre.
4- Le droit de relire.
5- Le droit de lire n’importe quoi.
6- Le droit au bovarysme ( maladie textuellement transmissible ) .

7- Le doit de lire n’importe où.
8- Le droit de grappiller.
9- Le droit de lire à haute voix.
10- Le doit de nous taire.


J'ai lu Comme un roman il y a plus de 10 ans lors d'un séjour à la campagne. J'étais jeune étudiante en Lettres. Vendredi soir, j'ai eu une envie folle de me replonger dans ce sublime éloge de la lecture.
Je n'ai jamais eu de difficulté avec la lecture. Je suis tombée dans la marmite quand j'étais petite et la magie n'a jamais cessé. J'ai attendu avec impatience le CP pour déchiffrer les lettres par moi-même, je me délectais des lectures imposées en classe tandis que mes camarades soupiraient pour la plupart de désespoir et j'ai vécu mes années de fac' de Lettres comme une illumination quotidienne. Je ne ressemble pas aux lecteurs en panne sèche que décrit Pennac dans Comme un roman. Mais en tant que lectrice compulsive, j'aimerai que tout le monde connaisse cette joie de tous les jours, cette source inépuisable d'émotions, que tout le monde comprenne ce qu'apporte la lecture dans une vie. Daniel Pennac casse les mythe, brise le pédantisme entourant la littérature, il brise les barreaux et montre que tout le monde peut lire, n'importe quand, n'importe quoi, n'importe comment. La littérature, c'est la liberté
" Les bons et les mauvais, pendant un certain temps, nous lisons tout ensemble. Insensiblement, nos désirs nous poussent à la fréquentation des « bons ». Nous cherchons des écrivains, nous cherchons des écritures; finis les seuls camarades de jeu, nous réclamons des compagnons d’être. L’anecdote seul ne nous suffit plus. Le moment est venu où nous demandons au roman autre chose que la satisfaction immédiate et exclusive de nos sensations.Une des grandes joies du « pédagogue », c’est – toute lecture étant autorisée – de voir un élève claquer tout seul la porte de l’usine Best-seller pour monter respirer chez l’ami Balzac. " (p182/183)
J'ai lu différemment Comme un roman lors de cette seconde lecture. La première fois, j'ai aimé qu'on me parle du pouvoir des mots, qu'on me raconte des anecdotes de lecture, qu'on me parle de mes chers et tendres écrivains. Cette fois-ci, je l'ai lu en tant que mère. J'ai commencé à lire des histoires à mes enfants dès leur premier jour de vie, confortablement (ou presque ... hum!) assise sur le lit de la maternité avec mon tout petit en peau à peau. Il ne se passe pas un jour sans que Romanzino ou Romanzina lisent, regardent, écoutent, sentent, manipulent un livre. Les paroles de Daniel Pennac sur l'importance de continuer à partager ce moment de lecture avec son enfant même lorsqu'il sait lire seul m'ont beaucoup touchée. Lire à deux, lire seul, se taire ou lire à voix haute. Les livres font partis de l'éducation, du partage, de la transmission
Les pages parlant des romans qui me sont chers tels que Guerre et paix, Madame Bovary, ... sont sublimes. En tant que lectrice, rien ne me délecte plus qu'un livre qui parle de livres. 
J'ai aussi apprécié qu'il évoque "le temps de lire". J'ai beaucoup de personnes autour de moi qui me disent souvent : " J'aimerai lire mais je n'ai pas le temps". Je dois avouer ne pas être toujours très compréhensive lorsque j'entends ça. C'est vrai qu'il y a des périodes où je lis moins que d'autres, mais je lis tous les jours ... même si ce n'est que 4 malheureuses pages. Je pense que c'est tout simplement une question de priorité. 
" Où trouver le temps de lire?Grave problème.Qui n'en est pas un.Dès que se pose la question du temps de lire, c’est que l’envie n’y est pas. Car, à y regarder de plus près, personne n’a jamais le temps de lire. Ni les petits, ni les ados, ni les grands. La vie est une entrave perpétuelle à la lecture.-Lire ? Je voudrais bien, mais le boulot, les enfants, la maison, je n’ai plus le temps.-Comme je vous envie d’avoir le temps de lire !Et pourquoi celle-ci qui travaille, fait des courses, élève des enfants, conduit sa voiture, aime trois hommes, fréquente le dentiste, déménage la semaine prochaine, trouve t-elle le temps de lire, et ce chaste rentier célibataire, non ?Le temps de lire est toujours du temps volé (...) " (p136/137)
Un plaidoyer pour la liberté de lire ... et de ne pas lire. Un livre qui prône le choix et non la soumission. Je ne veux pas lire parce que je n'en ai pas envie et non parce que je suis nul en français, que je n'ai jamais aimé lire en classe, etc ... Lire est à la portée de tous. Il faut que ça redevienne un plaisir et non une obligation. Titiller l'imagination d'un enfant, partager un moment de lecture avec son ado, laisser les livres toujours et encore accessibles, les laisser lire quand ils veulent et où ils veulent. 
Un texte culte.
" C'est Kafka lisant contre les projets mercantiles du père, c'est Flannery O'Connor lisant Dostoïevski contre l'ironie de la mère («L'Idiot? Ça te ressemble de commander un livre avec un nom pareil!»), c'est Thibaudet lisant Montaigne dans les tranchées de Verdun, c'est Henri Mondor plongé dans son Mallarmé sous la France de l'Occupation et du marché noir, c'est le journaliste Kauffmann relisant indéfiniment le même tome de Guerre et Paix dans les geôles de Beyrouth, c'est ce malade, opéré sans anesthésie, dont Valéry nous dit qu'il «trouva quelque adoucissement ou plutôt, quelque relais de ses forces, et de sa patience, à se réciter, entre deux extrêmes de douleur, un poème qu'il aimait». Et c'est, bien sûr, l'aveu de Montesquieu dont le détournement pédagogique donna à noircir tant de dissertations: «L'étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts, n'ayant jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture ne m'ait ôté.»

Mais c'est, plus quotidiennement, le refuge du livre contre le crépitement de la pluie, le silencieux éblouissement des pages contre la cadence du métro, le roman planqué dans le tiroir de la secrétaire, la petite lecture du prof quand planchent ses élèves, et l'élève de fond de classe lisant en douce, en attendant de rendre copie blanche… "
 (Comme un roman, Daniel Pennac, Folio, 2001, p 91/92) 

vendredi 29 janvier 2016

" Je me disais que, tant qu’il y aurait des livres, le bonheur m’était garanti. "

Mémoires d'une jeune fille rangée
Simone de Beauvoir


Livre de poche, 1966.

Les Mémoires d'une jeune fille rangée décrivent les vingt et une premières années de l'auteur : de sa toute petite enfance à sa réussite à l'agrégation de philosophie en 1929.

Toute femme je pense (j'espère!) revendique l'égalité des sexes. Que cette revendication soit intérieure ou active, on ne peut rester froides face au sexisme. 
Le féminisme a été longtemps chez moi assez calme. Élevée avec deux grands frères, je ne me suis jamais sentie inférieure à eux et on m'a tout de suite éduquée dans l'idée que mon sexe n'était pas un frein. Mais il n'y avait pas non plus à la maison de parti-pris, de revendications et d’engagements réels. Puis quelque chose s'est passé en moi il y a bientôt un an et demi, lors de la naissance de ma fille. Ce sentiment, je ne l'ai pas vu venir. En parti parce que je ne connaissais pas le sexe de mon bébé durant ma grossesse. Même lorsque je me projetais avec une petite fille, je n'avais pas imaginé ressentir ça à la naissance. Lorsqu'on me l'a posé sur le ventre et qu'on m'a annoncé que c'était une fille, après l'émotion, les larmes, les premiers regards, je me suis dit que j'avais un rôle important. Celui d'être là pour lui rappeler chaque jour qu'une femme peut tout entreprendre, que son sexe n'est pas un obstacle et lui apprendre à se protéger contre les petites phrases doucement assassines du quotidien. Être une femme fière et savoir vivre avec les hommes et non contre eux. J'ai envie de lui parler des héroïnes courageuses et des femmes engagées. Des remarques que je ne soulevais pas avant me hérissent le poil désormais. Je ne veux plus de "Elle pleure vraiment comme une fille! ", " Elle est très intrépide, c'est un vrai garçon!?" , ... Ce n'est jamais vraiment méchant, ni réellement macho, mais ça sous-entend plein de choses et c'est irrespectueux autant pour la femme que pour l'homme. Car oui, à mon Romanzino je lui dis aussi qu'il a le droit d'avoir peur, de ne pas aimer la bagarre et de pleurer parfois. Il apprend à respecter sa sœur, à ne pas croire aux clichés et à accepter sa grande sensibilité. 
Cette longue introduction égocentrique pour dire que je n'avais jamais lu Simone de Beauvoir jusqu'à maintenant et j'en ressors bouleversée. Comme un écho à ce que je vis depuis que je suis mère d'une petite fille, ce texte m'a fascinée. Pourtant, il ne s'agit que des premières années de Simone de Beauvoir et son engagement est encore timide, mais son intelligence, sa volonté forcent l'admiration. Ce texte autobiographique est passionnant et toute femme devrait le lire. On s'attache à cette jeune Simone nous racontant son enfance, ses doutes, son amour pour les mots et les livres. Une vraie lecture immersion. Ce roman est un monde. On plonge dans le Paris du début du XXème, ses cafés, ses étudiants, ses écrivains. Les pages sur les études universitaires de Simone sont captivantes. J'ai fait partie de sa troupe d'amis, j'ai aimé Zaza, les discussions métaphysiques, les soirées frivoles à écouter du jazz. J'ai aimé lorsqu'elle parle de l'apprentissage, de l'enrichissement intellectuel, des livres (il y a des pages sublimes sur le pouvoir de la littérature), ... Il est très difficile de parler de ce texte puissant et intime. D'un écriture à la fois spontanée et profondément érudite, Simone de Beauvoir mêle émotion et intellect, naturel et enseignement. 
Les Mémoires d'une jeune fille rangée, c'est une citation culte à chaque page, une description parfaite de l'instant présent, l'évocation pure d'un sentiment, ... 
Comme toujours lorsqu'il s'agit d'une oeuvre coup de cœur, je n'arrive pas à en parler convenablement. 
Je découvrirai avec passion et émotion la suite des Mémoires de cette grande dame. 


(Et lorsqu'on voit de nos jours ce genre de choses ... et les commentaires qui en découlent. On se dit qu'on a plus que tout besoin de relire Simone de Beauvoir).

" Le premier de mes bonheurs, c'était, au petit matin, de surprendre le réveil des prairies ; un livre à la main, je quittais la maison endormie, je poussais la barrière ; impossible de m'asseoir sur l'herbe embuée de gelée blanche ; je marchais sur l'avenue, le long du pré planté d'arbres choisis que grand-père appelait "le parc paysagé" ; je lisais, à petits pas, et je sentais contre ma peau la fraîcheur de l'air s'attendrir ; le mince glacis qui voilait la terre fondait doucement ; les hêtres pourpres, les cèdres bleus, les peupliers argentés brillaient d'un éclat aussi neuf qu'au premier matin du paradis : et moi j'étais seule à porter la beauté du monde, et la gloire de Dieu, avec au creux de l'estomac un rêve de chocolat et de pain grillé. "(Mémoires d'une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir, Livre de poche, 1966)


lundi 11 janvier 2016

Imaginer pour s'évader

Une femme d'imagination et autres contes
Thomas Hardy

Livre de poche, 2015.


Dans le sud-ouest de l’Angleterre , au début du XIXe siècle, quatre destins de femmes meurtries par l’amour : amour impossible pour un soldat étranger, amour ensorcelé pour un violoniste de village, amour refusé par un fils trop rigide, amour rêvé pour un homme jamais rencontré…
Comme dans Tess d’Urberville et Jude l’obscur, Thomas Hardy conte à merveille dans ces courts textes les tourments de l’âme féminine et la brutalité d’une société où le sentiment n’a pas sa place.


Thomas Hardy m'a de nouveau éblouie. Un auteur qui, en peu de temps, a pris une grande place dans mon cœur. 
Il est parfois difficile avec les nouvelles de se plonger véritablement dedans, principalement à cause de la brièveté des textes. Cependant, certains auteurs arrivent à créer des nouvelles aussi puissantes et profondes qu'un roman. C'est le cas de mon cher Stefan Zweig. C'est aussi le cas de Thomas Hardy. Chaque nouvelle de ce recueil avait l'intensité d'un roman
On retrouve le profond pessimiste de Hardy. Ces quatre nouvelles n'épargnent pas ses héroïnes  (j'ai cependant trouvé Hardy plutôt tendre en comparaison de ce qu'il nous offre avec Jude l'obscur ou Tess d'Urberville).  Il parle des femmes, de leur peu de liberté et de choix, de l'emprise des hommes
La première nouvelle Le hussard mélancolique de la légion germanique ainsi que la dernière, Une femme d'imagination, sont de loin mes préférées. J'ai aimé le côté tragique de la première. Le personnage principal de la dernière nouvelle est quant à lui très émouvant. Je me suis totalement identifiée à cette femme à l'imagination débordante. 
Un style à la fois torturé mais sobre et tout en retenue. Une vision de la vie profondément noire mais aussi tendre envers l'Homme, cet être faible et malmené par l'existence. Thomas Hardy aime ses personnages. C'est la vie qui ne veut pas d'eux. 
Grâce à ce recueil , j'ai une envie folle de me replonger dans un long roman de Hardy.
" Sa longue contemplation du portrait la plongea dans la méditation. A la fin, ses yeux se remplirent de larmes et elle effleura le carton des lèvres. Puis elle se mit à rire, sur un ton de gaieté nerveuse, et s’essuya les yeux.Était-elle immorale, songeait-elle, elle, une femme mariée, mère de trois enfants, de laisser vagabonder son esprit vers un étranger de si déraisonnable façon ? "(Une femme d'imagination, Thomas Hardy, Livre de poche, 2015)
( Source image : Herman Richir, Portrait of a Woman in a Fur Wrap sur Pinterest)

jeudi 7 janvier 2016

Challenge Myself 2016

C'est reparti pour une année de belles lectures!


Je relance donc le Challenge Myself pour cette année 2016. 
Vous pouvez vous inscrire en commentaire de ce billet.

Petit rappel des règles :
C'est votre défi, vous décidez en quoi il consiste. 
Il peut s'agir de lire 1 seul roman dans l'année comme une vingtaine ... Vous vous auto-challengez. C'est assez libre puisque c'est vous qui établissez les objectifs à atteindre. 
Il peut s'agir de :
  • découvrir un auteur que vous n'avez pas encore ouvert
  • lire (enfin) un roman que vous désirez parcourir depuis des années et que vous n'avez jamais pris le temps d'ouvrir (ou que vous craignez d'ouvrir)
  • lire une série ou une saga (ou la terminer)
  • découvrir ou lire davantage un genre littéraire particulier 
  • lire des romans sur un thème particulier
  • découvrir la littérature d'un pays
  • se réconcilier avec un auteur
  • ........ et bien d'autres choses.
Quant aux règles, elles sont simples :
  • Informez-moi de votre participation en commentaire de ce message
  • Donnez-moi le lien de votre billet publié sur votre blog annonçant votre participation au Challenge Myself ainsi que votre choix de défi personnel. Ainsi je pourrai mettre le lien de votre billet ici-même et le thème de votre défi.
  • A chaque avis de lecture en lien avec votre défi, avertissez-moi ici que je tienne à jour un récapitulatif des billets des inscrits
  • Le challenge dure toute l'année 2016 
Libre à vous de créer des dérivés à votre Challenge : création d'un marque-page spécial, visite de la maison de l'écrivain que vous découvrez cette année, voyage dans le pays en lien avec votre challenge, découverte des adaptations cinématographiques de vos lectures, etc ... Mais faites-nous vivre ces moments dans des billets!!!


Me concernant, j'ai longtemps réfléchi. Je ne savais pas trop quel thème aborder, dans quelle direction aller. J'ai fini par choisir de lire des classiques (rien d'original venant de moi, j'aime les classiques), mais j'ai choisi de découvrir des textes de différents pays. 
Mon défi Myself 2016 sera donc la lecture de 6 romans classiques venant de 6 pays différents




  • Kristin Lavransdatter de Sigrid Undset : Gros pavé de la littérature classique norvégienne (qui m'effraie un peu). Une auteure découverte chez Lilly avec un autre de ses romans. 
  • Les Buddenbrook de Thomas Mann : Auteur allemand jamais lu (mes lacunes en littérature germanique sont infinies), une histoire de famille qui me tente beaucoup.
  • Le premier amour de Sandor Marai : Ma première rencontre avec cet auteur hongrois fut manquée, mais je tiens à renouveler l'expérience car Marai m'attire de façon indescriptible. 
  • Mémoires d'une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir : Honte à moi, je n'ai jamais lu Beauvoir. Ce texte erre dans ma bibliothèque depuis des temps immémoriaux. Pourtant, il me tente, mais je n'ai jamais pris le temps de découvrir cet écrit de la littérature française.
  • Avec vue sur l'Arno de E M Forster : J'ai lu pour la première fois cet écrivain anglais cette année avec Maurice. J'ai été touchée par sa finesse et suis heureuse de le retrouver cette année. 
  • Tendre est la nuit de F S Fitzgerald : C'est l'auteur qui m'a fait découvrir la littérature classique américaine qui jusqu'alors ne m'intéressait pas. Je ne l'ai jamais relu depuis. Tendre est la nuit sera le roman des retrouvailles. 


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Liste des participants

- Lilly tentera de lire 50 romans cette année, mais également de découvrir de nouveaux auteurs classiques français.

- Unlivre Unthé a décidé de relire des textes qui l'ont marquée il y a plusieurs années.
La mère de Pearl Buck
La dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils

- L'or rouge a décidé de lire Sylivia Plath et Anaïs Nin

- Ellettres lira les classiques oubliés de sa PAL.
Une vie de Maupassant
La chartreuse de Parme de Stendhal


- Alphonsine testera les ebooks

- Romanza. J'ai décidé de découvrir de nouveaux classiques. J'en ai sélectionné 6 de 6 pays différents.
Mémoires d'une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir (France).
Le premier amour de Sandor Marai (Hongrie).


lundi 4 janvier 2016

" Un mensonge qui comporte une part de vérité est de tous le plus difficile à combattre. "

Le châle chinois
Patricia Wentworth

10/18, Grands détectives, 1994.

Tanis Lyle est belle. Trop belle. Les hommes en sont fous, les femmes la détestent. Cyniquement, elle piétine les uns et les autres. Aussi n'est-il pas étonnant de la retrouver un jour tuée d'une balle dans le dos... Personne ne doit quitter le prieuré où elle avait invité ses amis pour quelques jours. Tout le monde aurait pu la tuer, tout le monde, ou presque, en avait envie. Pourtant, il n'y a qu'un assassin, et Miss Silver, l'étrange demoiselle à qui personne ne prête attention, est bien décidée à le démasquer. 

Le châle chinois fut une lecture qui tombait à point. En pleine période de fêtes et l'arrivée de la nouvelle année, j'ai apprécié ce texte simple et agréable. 
Je ne connaissais pas encore la plume de Patricia Wentworth et j'ai été conquise. A dire vrai, il n'y a rien de transcendant dans son style. Mais son naturel, sa spontanéité, sa fraîcheur ont réussi à me conquérir. 
Je ne lis que des policiers un peu "à l'ancienne" tels Agatha Christie et je suis ravie de pouvoir ajouter un nouveau nom à ma liste. L'intrigue du Châle chinois n'est pas vraiment haletante et je n'étais pas spécialement pressée de connaître le dénouement. Wentworth ne semble pas avoir le génie et la force de dame Christie, mais je n'ai ressenti aucun ennui et je n'ai pas souffert de la simplicité de l'histoire. J'ai trouvé le texte doux, reposant et passionnant. Le châle chinois m'a enveloppée. J'ai adoré ses chapitres courts et efficaces, ses personnages un brin caricaturaux mais attachants, son ambiance anglaise et même ses passages sentimentaux
Une belle découverte. Je reconnais une certaine naïveté dans l'écriture et le style de Wentworth, mais elle fait partie de ses romans "doudous" qui font du bien et qui mêlent plaisir, intelligence et simplicité. 

" Alors qu'elle extrayait de son sac à ouvrage fleuri une pelote de laine rose et des aiguilles, il songea que malgré les années elle n'avait guère changé. C'était une femme extraordinairement intelligente, intuitive, méticuleuse, pourvue d'un grand sens de l'humour, religieuse, dépourvue de coquetterie et un peu collet monté. Elle avait deux passions : le tricot et le poète anglais Lord Tennyson dont elle citait volontiers les vers pour illustrer ses propos. C'était un être extraordinairement généreux, juste et de surcroît un remarquable détective. "
(Le châle chinois, Patricia Wentworth, 10/18, 1994)



(Source image : Lady Diana Bridgeman. Harold Speed (British, 1852-1957) sur books0977.tumblr.com)

Challenge Myself 2015 terminé!

Challenge Myself 2015, c'est (bientôt) fini!


Chers challengers, 
L'année 2015 étant écoulée, votre défi personnel prend fin ... dans 5 jours. 

Merci à tous les participants d'avoir joué le jeu dans la joie et la bonne humeur.
Titine est la lectrice la plus gourmande cette année avec 9 romans lus pour son défi, suivi d'Unlivre Unthé et ses 6 lectures. Bénédicte a tenu son pari et a découvert Charles Dickens. Marjorie a poursuivi sa lecture de thrillers. Fanny a lu un roman de Dame Wharton. Emilie a lu un roman en VO. La prose d'une époque a découvert deux grands classiques. Quant à moi, j'ai lu mes quatre romans de saison. 
Tous les billets sont ICI (n'hésitez pas à me tenir au courant si j'ai oublié un lien). 
Félicitations à vous tous!

Cette année, j'avais également lancé un petit jeu. La grande gagnante fut Lilly qui a reçu en cadeau un de mes coups de cœur : Les fleurs de lune

Avant d'ouvrir une nouvelle page et un éventuel Challenge Myself 2016, je voulais déjà savoir si ça intéressait certains de repartir pour une année ???