Une fois n'est pas coutume, voici un rapide avis de mes trois dernières lectures : Juste avant le bonheur d'Agnès Ledig, Le secret de lady Audley de Mary Elizabeth Braddon et Titus n'aimait pas Bérénice de Nathalie Azoulai.
Juste avant le bonheur - Agnès Ledig
Cela fait longtemps que Julie ne croit plus aux contes de fées. Caissière dans un supermarché, elle élève seule son petit Lulu, unique rayon de soleil d’une vie difficile. Pourtant, un jour particulièrement sombre, le destin va lui sourire. Ému par leur situation, un homme les invite dans sa maison du bord de mer, en Bretagne. Tant de générosité après des années de galère : Julie reste méfiante, elle n’a pas l’habitude. Mais pour Lulu, pour voir la mer et faire des châteaux de sable, elle pourrait bien saisir cette main qui se tend…
Je ne m'attendais à rien de particulier en commençant ce roman que l'on m'a offert récemment. Je l'ai finalement dévoré. Si j'ai adoré la première moitié du livre, la seconde a manqué selon moi de simplicité et de réalisme. Les premières pages m'ont par contre transportée. J'ai aimé ces pages au bord de la mer, cette description des petits bonheurs simples, cet amour qui unit Julie et Lulu. Mon cœur a vraiment été touchée et j'ai aimé les personnages de ce roman. A partir de l' "événement marquant" qui a lieu au milieu du roman, j'ai été étrangement plus distante face au texte.
Un joli roman, une plume simple. A découvrir!
Le secret de lady Audley - Mary Elizabeth Braddon
Après trois années à chercher fortune en Australie, George Talboys est de retour au pays. Accueilli par son ami Robert Audley, avocat, il s'apprête à retrouver sa femme Helen, quand il apprend que celle-ci est mystérieusement décédée. À Audley Court, la propriété familiale où Robert a invité son ami, d'autres événements curieux se produisent. La tante de Robert, Lady Audley, évite de croiser George. Lequel, après s'être fait montrer un portrait d'elle, disparaît brusquement. Presque aussitôt, Lady Audley se rend à Londres pour mettre la main sur les lettres d'Helen... ; lancé à ses trousses, Robert ne trouve qu'un livre annoté de la main de celle-ci, dont l'écriture rappelle à s'y méprendre celle de Lady Audley...
J'ai pris beaucoup de plaisir, durant cette saison d'automne, à me blottir près de la cheminée pour lire ce roman victorien. Même si Wilkie Collins est bien supérieur à Mary Elizabeth Braddon, les péripéties de Lady Audley m'ont beaucoup divertie. A cause d'une quatrième de couverture trop bavarde (et surtout mensongère), j'ai su très vite le pourquoi du comment de l'intrigue. Cela ne m'a pas empêchée de plonger dans cette sombre histoire. Le personnage principal est assez caricatural mais surtout drôle et touchant. J'ai trouvé Lady Audley diabolique à souhait. Un chassé-croisé très efficace, un roman au charme désuet passionnant.
A lire ... surtout pour les amateurs du genre.
Titus n'aimait pas Bérénice - Nathalie Azoulai
Titus n'aimait pas Bérénice alors que Bérénice pensait qu'il l'aimait. Titus est empereur de Rome, Bérénice, reine de Palestine. Ils vivent et s'aiment au Ie siècle après Jésus-Christ. Racine, entre autres, raconte leur histoire au XVIIe siècle. Mais cette histoire est actuelle : Titus quitte Bérénice dans un café. Dans les jours qui suivent, Bérénice décide de revenir à la source, de lire tout Racine, de chercher à comprendre ce qu'il a été, un janséniste, un bourgeois, un courtisan. Comment un homme comme lui a-t-il pu écrire une histoire comme ça ? Entre Port-Royal et Versailles, Racine devient le partenaire d'une convalescence où affleure la seule vérité qui vaille : si Titus la quitte, c'est qu'il ne l'aime pas comme elle l'aime. Mais c'est très long et très compliqué d'en arriver à une conclusion aussi simple.
J'ai, comme beaucoup d'étudiants en Lettres, dévoré les tragédies de Racine vers l'âge de 20 ans. J'avais appris par cœur une réplique de Phèdre et je la récitais souvent avec passion. Découvrir la vie de ce grand auteur a été un vrai régal. Les mots de Nathalie Azoulai sont emprunts de respect. Elle nous parle de Racine tout en gardant beaucoup de discrétion, presque de distance. J'ai retrouvé avec bonheur l'époque moderne, Louis XIV, Versailles, le théâtre. J'ai, par contre, peu accroché à l'histoire de la Bérénice moderne. J'aurais presque aimé un roman qui ne parle que de l'histoire de Racine. Je n'ai pas compris la passerelle entre les deux histoires et je n'y ai pas été sensible.
Un roman très bien écrit, fin et intelligent qui donne envie de se précipiter sur l'oeuvre de Racine.
(Photos : Romanza2018)