D.H Lawrence
Défi J'aime les classiques (Février)
Constance Chatterley épouse un homme de l'aristocratie qui après 1 mois de mariage revient mutilé de la guerre. Impuissant, les contacts physiques avec sa jeune épouse deviennent impossibles. Constance se jette dans une relation passionnelle et sensuelle avec Mellors, le garde-chasse du domaine.
" Malgré tout ce qu'on pourra dire, je déclare que ce roman est un livre honnête, sain et nécessaire aux hommes d'aujourd'hui. " DH Lawrence.
Quel dommage que l'on ne retienne que le côté scandaleux de L'amant de Lady Chatterley! Avant de l'ouvrir, je pensais trouver une simple histoire de fesses, une héroïne un peu égoïste et écervellée, un amant dénué de sentiments, une espèce de bête sexuelle. Ce que j'ai découvert m'a chamboullée. L'amant de Lady Chatterley est une magnifique histoire d'amour. Constance est une femme attachante, passionnée, qui se lance dans cette liaison adultère comme un naufragé s'accroche à une bouée de sauvetage. Constance n'est pas capricieuse ni pourrie gâtée. C'est une jeune femme seule, abandonnée. Mellors, lui, est un homme blessé, qui essaie de se détacher des sentiments humains, mais qui tombera sous le charme de la femme de son maître malgré lui. J'ai aimé cet homme. Ces deux personnages s'aiment vraiment. Non, ils ne font pas que coucher ensemble. Les scènes les réunissant sont tout simplement magnifiques. Je comprends que ce roman fut choquant lors de sa sortie. Lawrence emploie un vocabulaire assez cru par moment. Mais pour nous, lecteurs de XXIème siècle, il n'y a rien qui mérite un procès ou un scandale.
Le style est parfois un peu lourd. Peut-être est-ce la traduction. Il y a beaucoup de répétitions lourdes. Mais ça ne gâche cette belle et triste histoire. On est embarqué dedans. J'ai lu ce roman en deux jours sans pouvoir en sortir le nez.
La fin est assez étrange. On s'attend à quelque chose de brutal, de tragique. Lawrence joue avec nous et nous offre une fin sensible, toute en retenue. Une fin que l'on attend pas.
Un classique de la littérature à lire absolument.
" Constance allait se promener dans le parc et dans les bois avoisinants; elle en sentait la solitude et le mystère, chassait du pied les feuilles brunes de l'automne ou cueillait les primevères du printemps. Mais tout cela n'était qu'un songe; ou plutôt un simulacre de la réalité. Les feuilles des chênes lui semblaient des feuilles de chêne aperçues dans un miroir; elle-même était comme quelqu'un dont on lit l'histoire, cueillant des primevères qui n'étaient que des ombres, ou des souvenirs, ou des mots. "
(L'amant de Lady Chatterley, Lawrence, p42)