vendredi 27 octobre 2017

Point trop n'en faut!

1, rue des petits-pas
Nathalie Hug

Le livre de poche, 2015.

Lorraine, hiver 1918. Dans un village en ruine à quelques kilomètres du front, une communauté de rescapés s'organise pour que la vie continue. Louise, jeune orpheline de seize ans, est recueillie par une sage-femme qui va lui transmettre son savoir : accoucher, bien sûr, mais aussi soigner les maux courants et être l'oreille attentive de toutes les confidences. Mais, dans cet endroit isolé du monde, les légendes nourrissent les peurs et la haine tient les hommes debout. Dans cet univers où horreur et malveillance rivalisent avec solidarité et espoir, Louise va tenter de se construire.

Voilà un roman qui m'a énormément frustrée. Je l'ai lu assez rapidement. J'étais prise dans cette histoire et plutôt heureuse de l'ouvrir. Pourtant, sur certains points, j'ai été exaspérée par ce livre. J'en veux un peu à l'auteure qui, en voulant trop en faire, a tué une histoire qui aurait pu être sublime. 
Nathalie Hug écrit bien, a des talents indéniables pour conter et faire vivre ses personnages. Quel dommage que 1, rue des petits-pas soit si ambitieux. Il y a BEAUCOUP trop de choses dans ces 400 pages : Secrets de famille, témoignage sur la 1ère guerre mondiale, vie des sages-femmes, traumatismes de guerre, survie d'un déserteur, kidnapping, reconstruction après un viol, sorcellerie, médecine illicite, ... et j'en oublie! Cette masse de thèmes m'a noyée. J'aurai tellement aimé que Nathalie Hug se contente de nous narrer l'histoire de Louise et d'Anne comme sages-femmes au lendemain de la guerre. Au fil de ma lecture, dès qu'une nouvelle intrigue apparaissait, j'avais envie de dire "Stop! Fais des choix et arrête-toi!" ... Ou alors, il aurait fallu que cette histoire soit un gros pavé de 1000 pages, plus fouillé, plus travaillé.
Je ne déconseille pas pour autant ce roman. Il est, dans un sens, agréable à lire  (attention cependant aux âmes sensibles, c'est un roman très cru), très prenant et certaines tirades de Louise sont magnifiques. Il est également instructif et j'ai appris beaucoup de choses sur les sages-femmes et la médecine. J'aurai aimé, de tout cœur, que l'auteur se concentre sur ce thème et ne parte pas dans tous les sens.
"- J'ai entendu dire que vous aviez pratiqué un avortement dans un village voisin, et que vous proposiez à vos patientes des méthodes de contraception. Vous savez que l’Église condamne ce genre de pratiques.- Nous n'avons avorté personne, m'irritai-je, mais sauvé de la mort une femme dont l'enfant était condamné. Nous devions la laisser agoniser, c'est ça ? Au nom de quoi ?- Mais l'enfant à naître est une créature de Dieu, vous n'avez pas le droit de...- Bien sûr, m'esclaffai-je, j'ai le droit de regarder mourir une patiente les bras croisés !- Louise, vous ne me comprenez pas bien . Donner la mort ou empêcher la vie ne sont pas des prérogatives humaines.- Allez dire à cette femme qu'elle devait mourir au nom de Dieu ! Et aux filles violées par leur père, ou par des déments, qu'elles doivent se réjouir d'être enceintes ! Et tant que vous y êtes, allez expliquer aux putains qu'elles ne doivent pas se prémunir d'une grossesse ! Ou mieux, pauvre curé que vous êtes, ajoutai-je folle de rage, demandez donc à votre Dieu qu'il s'incarne pour le leur dire lui-même ! Et quand il l'aura fait, alors seulement j'irai me confesser !"(1, rue des Petits-pas, Nathalie Hug, Livre de poche, 2015)
(Photos : Romanza2017)

mercredi 25 octobre 2017

1ère lecture de "grand" partagée

10 contes d'Afrique noire
Ashley Bryan

Castor poche, 1998.


Pourquoi la grenouille et le serpent ne jouent-ils plus ensemble? Pourquoi le buffle et l'éléphant ne seront jamais bons amis? Pourquoi et depuis quand les animaux ont-ils une queue? Pourquoi celle du lapin est-elle si ridicule? Écoutons la réponse du conteur au coin du feu ...

Depuis que mon garçon a 6 ans et apprend à lire, nous avons un nouveau petit rituel "lecture". Nous lisons ensemble des livres de "grand", des livres que l'on met plusieurs jours (mois!!) à lire. Jusqu'à maintenant, je lisais et il écoutait. Maintenant, il participe un peu à la lecture. Peut-être que nous ferons, dans quelques temps, des lectures à deux voix. Un moment de partage que je chéris. 
Pour sa première lecture, Romanzino avait choisi un recueil de contes africains (je lorgne d'autres titres que l'on découvrira plus tard : les abrégés de Jules Verne, les Club des cinq, les Odile Weulersse, les Petit Nicolas, .... Plein de titres qu'on découvrira ensemble ... ou qu'il découvrira seul aussi).
Je laisse la parole et le clavier à Romanzino. Voici son avis sur les 10 contes d'Afrique noire :

J'ai aimé parce que j'aime les contes d'Afrique. Ces histoires étaient rigolotes. Mes préférées sont Anansé l'araignée cherche un imbécile à berner et Pourquoi les animaux ont une queue?. J'ai aimé imaginer les paysages d'Afrique parce qu'ils sont beaux.

Ce recueil de contes fut agréable à lire. Nous avons pu discuter et partager autour de chacun d'eux. Ma petite Romanzina, du haut de ses 3 ans, s'est souvent glissée entre nous pour écouter, très attentivement, les histoires. 
Un petit recueil à grignoter.
" Des cornes de bœuf pour tout partage, ce n'est vraiment pas la richesse. Pourtant, écoutez l'histoire du garçon qui en tira fortune.Il s'appelait Mungalo, et c'était le fils d'un grand chef."(Le bœuf aux cornes magiques in 10 contes d'Afrique noire, Ashley Bryan, 1998, p51)
 
(Romanza2017)

samedi 21 octobre 2017

C'est à n'y rien comprendre!

Happy end
Julie Wolkenstein

Folio, 2008.


Dans quelques années, lorsque le niveau des océans aura monté. 
La mer grignote un bout de côte normande, engloutira bientôt les quelques villas perchées sur la falaise. Ce jour-là, Éliane, la seule survivante des trois familles de vacanciers qui y ont partagé tous leurs étés, veut voir la dernière vague. Revenue sur cette plage, elle s'accroche à sa maison, à ses souvenirs. 
À ceux qui sont morts, elle prête sa voix, revit les derniers instants de chacun. Pour différer la disparition de ce décor familier et la sienne propre, elle fait de sa mémoire une digue, un barrage : que restera-t-il de ces résidences secondaires, du goût des crevettes grises, des préjugés bourgeois, des bains de minuit, des vies réelles et imaginaires, à la toute fin?


Je profite de ces vacances d'automne tant attendues pour rédiger quelques articles en retard.

Je serai brève sur ce roman de Julie Wolkenstein. Je désirai lire cette auteure depuis un moment, mais je pense ne pas avoir choisi le bon titre. Je n'ai pas grand chose à en dire en réalité. Je n'ai pas du tout aimé. Certes, j'ai cru parfois entrevoir de jolies images, une plume délicate, mais dans sa globalité, ce fut une lecture laborieuse. Je ne suis pas du tout rentrée dans ce roman. Je suis incapable de vous expliquer quoi que ce soit sur la relation entre les personnages, leurs liens, leurs histoires. Je n'ai tout simplement pas compris grand chose. Autant j'aime la subtilité, mais là, le texte est resté totalement hermétique. C'est alambiqué, ça manque de naturel et de simplicité.
Cependant, je n'en resterai pas là avec Julie Wolkenstein. Je retenterai ma chance avec d'autres romans. Je suis sûre qu'elle a quelque chose à me dire ... malgré l'échec cuisant de Happy end.
" Comme chaque jour depuis que je suis revenue chez moi, à Saint-Contest, Brigitte s'est assise tout à l'heure à la table de la salle à manger - ça me fait une récréation, plongée que je suis dans la reconstitution virtuelle de toutes ces morts. Elle a bu quelques gorgées de thé, j'essayais de l'imaginer avec les cheveux longs qu'elle tressait autrefois, sa natte brune serait mêlée de traînées grises, je me souviens de ma surprise lorsque je lui ai ouvert la porte, le jour de la mort de son père, je ne l'avais pas vue depuis si longtemps, en découvrant ses cheveux tout courts, presque ras, comme beaucoup de femmes d'ici, passé la quarantaine. "(Happy end, J. Wolkenstein, Folio, 2008, p69)
(Photos : Romanza2017)

Trouver son rythme

Cela fait un mois et demi que j'ai commencé mon nouvel emploi. Changement de vie, d'horaires, d'organisation. J'ai pour l'instant du mal à trouver un rythme qui me convient vraiment. Passionnée par mon nouveau métier, soucieuse de trouver un équilibre entre vie professionnelle (qui est elle-même partagée entre l'éducation nationale et l'université) et vie privée, je tâte et me questionne. 


La semaine est entièrement consacrée à ma vie pro et ma vie de famille pour l'instant. Peu de place pour m'occuper de moi-même. La journée est dédiée au travail. Je m'occupe de mes enfants le soir (quand je ne rentre pas trop tard) et une fois qu'ils sont au lit, je travaille de nouveau. Le week-end, j'essaie de privilégier les temps en famille en me dégageant du temps pour bosser (toujours), faire du sport (j'arrive à aller courir 1h le dimanche) et lire (un tout petit peu). Je n'arrive pas encore à trouver le temps de faire tout ce que je souhaiterais. 



Je me dis que tout est une question de rythme. Doucement, je vais arriver à m'organiser. Je croule sous le travail (préparation de cours, rédaction de mon mémoire de recherche, évaluations du 1er semestre, ...), mais ce que je fais me passionne. J'essaie d'utiliser mon temps libre pour faire des choses avec mes Romanzini qui voient moins leur maman qu'avant durant la semaine (mais qui l'ont pour eux toutes les vacances scolaires et ça, c'est le top absolu!). Il me manque juste durant la semaine des moments où je peux lire mon roman, souffler, vider ma tête et ne plus penser au boulot. Mais ça viendra .... J'espère!