mercredi 27 mars 2013

De l'océan et sa musique

Novecento : pianiste
Alessandro Baricco

Folio, 2002.


Né lors d'une traversée, Novecento, à trente ans, n'a jamais mis le pied à terre. Naviguant sans répit sur l'Atlantique, il passe sa vie les mains posées sur les quatre-vingt huit touches noires et blanches d'un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n'appartient qu'à lui : la musique de l'Océan dont l'écho se répand dans tous les ports.Sous la forme d'un monologue poétique, Baricco allie l'enchantement de la fable aux métaphores vertigineuses.

Il m'est toujours difficile de parler des romans au nombre de pages réduit. Est-ce que j'ai eu le temps de m'attacher aux personnages? Est-ce que l'immersion dans l'histoire était totale? Ne vais-je pas trop vite oublier ce tout petit roman? Des questions qui me trottent parfois dans la tête lorsque je referme de courts récits. Alors la plupart du temps, j'essaie de prendre  le roman comme il vient, je le laisse me murmurer son histoire en me disant "on verra bien" et, tout comme on vit au jour le jour, j'essaie de lire une page après l'autre sans penser à la suite, à l'après. 
Novecento est une jolie histoire, une sorte de conte intemporel très poétique et émouvant. En me laissant aller, j'ai réussi à voguer sur l'océan auprès des personnages de ce monologue. Un texte mêlant une histoire d'une simplicité enfantine à une analyse complexe de l'Homme et de ses désirs. 
Je pense que c'est un récit que l'on doit imaginer au théâtre, que l'on doit imaginer voir jouer sur une scène. 
Un petit roman à ouvrir accompagné d'un thé durant une petite heure. Une jolie écriture très humaine et sensible .... Un joli moment .... Sans être transcendant. 

Bon Dieu, je t'avais une pierre là dans la gorge, vraiment, comme une pierre, ça me tuait de l'entendre parler comme ça, je déteste les adieux, et je me suis à rire du mieux que je pouvais, assez mal d'ailleurs, et à lui dire que bien sûr j'irais le voir, et on ferait courir son chien dans les champs, et sa femme nous mettrait une dinde au four, et je ne sais plus quelles conneries encore, et lui, il riait, et moi je riais aussi, mais à l'intérieur on savait bien tous les deux que la vérité était différente, que la vérité c'était que tout serait fini, et qu'il n'y avait rien à y faire, ça devait arriver, et ça arrivait maintenant."
(Novecento : Pianiste, A. Baricco, Folio, 2002, p65)

(Source image : mabellephoto.com)

mardi 26 mars 2013

Comment occuper son temps dans le train?

Seule contre la loi
W. Wilkie Collins
I love London

Phébus, Libretto, 2009.

Au lendemain de ses noces avec Eustace Woodville, Valeria découvre qu'elle a épousé un homme riche en mystère. Tout d'abord, son vrai nom est Macallan. Cette révélation pique la curiosité de la jeune mariée... qui n'est pas au bout de ses surprises. Il s'avère que le nom de Macallan est entaché de scandales, l'homme ayant été soupçonné d'avoir assassiné sa première épouse. Les poursuites abandonnées faute de preuves, Eustace a tenté de se faire oublier. Convaincue de l'innocence de son mari, l'impétueuse Valeria décide de mener l'enquête. Contre l'avis de tous, et bientôt en opposition violente avec son entourage, elle va s'employer, dans une angoissante solitude, à lever l'un après l'autre les masques supposés protéger la bonne société victorienne. Soucieuse de dissimuler ses propres turpitudes - meurtre, chantage, extorsion -, cette dernière semble avoir fait main basse sur la Loi. 
Thriller labyrinthique, âpre réflexion sur les faux-semblants, vibrant portrait d'une héroïne libre et intraitable, Seule contre la loi passe pour le premier roman policier dont le détective est une femme. A la lecture de cet opus, on comprend l'admiration sans borne que Borges et Hitchcock vouèrent au maître W. W. Collins (1824-1889), ami et rival de Dickens en son temps.


Les 6 heures de train aller et retour pour me rendre à Paris ce week-end m'ont largement laissée le temps de dévorer ce roman de Monsieur Wilkie Collins. C'est le 3ème récit que je lis de ce grand auteur anglais et je suis toujours aussi conquise. Et pourtant, des trois romans lus, Seule contre la loi est celui qui m'a le moins emballée. 
L'histoire de Valeria se dévore. Mystères, meurtre, étranges personnages et secrets inavouables, un délice. J'ai retrouvé l'écriture efficace, intelligente et si haletante de La dame en blanc.  Les pages défilent, on ne voit pas le temps passer. Un roman comme je les aime. Mais je ne le classe pas en tête de mes lectures "Wilkie Collins" car l'ambiance et l'atmosphère générales m'ont moins bouleversée que celles de L'hôtel hanté et La dame en blanc. La qualité de ce texte est indéniable, mais il me manquait un je-ne-sais-quoi de plus British, de plus unique. Et puis, ce roman vendu comme une "thriller labyrinthique" n'est pas si tordu que ça. Le dénouement n'est pas très renversant et l'enquête en elle-même est assez basique. Malgré cela, on suit notre Valeria dans ses péripéties plus déterminée que jamais. On oublie certaines réflexions profondément misogynes (vive le XIXème!) et on embarque dans cette terrifiante histoire d'épouse empoisonnée. 
Si on ne devait lire ce roman que pour une seule chose, ça serait pour le merveilleux personnage de Miserrimus Dexter. Chapeau Mister Collins d'avoir créé cet homme totalement farfelu, effrayant, hilarant et pitoyable. Tant d'émotions en un seul personnage, c'est grandiose! 
Je ne me lasse pas de Wilkie Collins et plus je le lis, plus je l'aime ... même avec quelques faiblesses. Basil et Pierre de lune m'attendent sur leur étagère ... et les autres attendent en librairie que je les adopte.
Une valeur sûre! A lire sans modération!


" Maintenant que je suis remise de ma stupéfaction et en mesure de réfléchir calmement, je persiste à dire que cet homme étrange n'est pas fou à proprement parler. Il me paraît exprimer ouvertement - de façon aussi désordonnée que bruyante, je vous l'accorde - des pensées et des sentiments que tous nous cachons parce que nous les tenons pour des faiblesses. Je vous avoue que je me suis moi-même souvent imaginée dans la peau d'une autre personne et que j'en ai chaque fois retiré un certain plaisir. Un de nos premiers jeux d'enfant - à condition de posséder un peu d'imagination - est de changer de personnage, de devenir une fée, une reine, bref, n'importe quoi d'autre que ce que nous sommes dans la réalité. Mr Dexter, tout comme les enfants, ne s’embarrasse pas de ces pudeurs et, si c'est là être fou, alors il l'est assurément. "
(Seule contre la loi, Wilkie Collins, Phébus, 2009, p227)

(Source : Lady Marjorie, James Jebusa Shannon)

dimanche 24 mars 2013

Salon du livre 2013 : Le butin

Perdue dans les allées, émerveillée par toutes ces couvertures de livres, plongée dans cette si enivrante ambiance littéraire, voici ce que j'ai ramené :


La rivière sans repos de Gabrielle Roy : Accompagnée de l'accent chantant des libraires du stand québécois, je me suis choisie un roman de cette grande plume féminine découverte il y a quelques années avec Bonheur d'occasion. Tous ses romans, aux noms enchanteurs, me faisaient de l'oeil, mais j'ai choisi celui-ci à la couverture si apaisante.


La cloche de détresse de Sylvia Plath : Ce roman me tentait depuis longtemps tout en appréhendant son côté sombre. J'ai hâte désormais de m'y plonger.


Ecoute la pluie de Michèle Lesbre : Passer au stand Sabine Wespieser est toujours un délice. On tombe sur des personnes passionnées qu'on ne se lasse pas d'écouter. Après avoir été touchée l'année dernière par Nina par hasard, je me suis laissée tenter par Ecoute la pluie


Quatrains d'Emily Dickinson : J'avais envie d'un recueil de poésie. Emily Dickinson m'a toujours attirée, j'ai choisi ses quatrains ... à grignoter.


Le vent dans les saules de Kenneth Grahame : Aux anges d'être tombée sur ce bijou. Désireuse de le lire depuis des années, je pense que mes heures de lecture printanière vont être délicieuses.

L'intrus de Claude Boujon : Un trésor de plus dans la bibliothèque de Romanzino. Une histoire très drôle sur la différence. 


Un joli butin qui, si je ne m'avais pas freinée, aurait pu être bien plus fourni. Toujours un plaisir de vagabonder au Salon du livre. Vivement l'année prochaine. 

mardi 19 mars 2013

Squelettes en délire!

Apparition et autres contes de l'étrange
Guy de Maupassant

Folio 2 €, 2008.


Une morte vêtue de blanc supplie qu'on la coiffe, un loup monstrueux attaque les chasseurs, un enfant rêve de la mort de son père, une pierre tombale se soulève... Hallucinations, cauchemars ou phénomènes surnaturels ? Des cimetières aux châteaux hantés, Maupassant nous attire aux confins de la folie et de la peur.


J'aime bien Maupassant. Pourtant, je le lis de moins en moins. Je l'ai découvert vers 14 ans avec Une vie qui m'avait complètement bouleversée. Il reste, avec Le rêve de Zola, le roman qui m'a ouvert la porte aux classiques. Plus tard, au lycée, j'ai dévoré Bel ami. Puis, je ne l'ai relu qu'en études de Lettres. Mon mémoire de Master 1 reprenant, entre autre, Pierre et Jean. Ce roman que j'ai lu deux fois m'a beaucoup marquée. Pas de crimes, pas d'horreurs, ni de drames atroces et pourtant, je trouve que c'est un des romans les plus tristes que j'ai lu. Puis, il y a eu l'émouvant Fort comme la mort, l'agréable Partie de campagne et les superbes et si drôles Contes de la Bécasse
Depuis, rien. Même si Apparition et autres contes de l'étrange ne possède pas toutes les qualités des autres textes de Maupassant, j'ai pris beaucoup de plaisir à grignoter ces histoires et surtout, je suis bien décidée à relire plus régulièrement Maupassant. 
J'aime les histoires de fantômes. Je me prends au jeu. J'aime les couloirs sombres, les histoires de maîtresse morte revenue hanter leur amant, les cimetières, les sueurs froides et la chair de poule. Alors même si ce recueil de contes ne brille pas par sa qualité d'écriture ou d'analyse, j'ai aimé ces 8 histoires étranges. J'ai frissonné. 
Pas de prises de tête, pas de réflexions, j'en avais besoin après Les raisins de la colère.
Un petit recueil agréable et à lire, même si malheureusement il ne montre pas le grand talent d'écriture de Monsieur Guy. 

" Une grande femme vêtue de blanc me regardait, debout derrière le fauteuil où j'étais assis une seconde plus tôt.
Une telle secousse me courut dans les membres que je faillis m'abattre à la renverse! Oh! Personne ne peut comprendre, à moins de les avoir ressenties, ces épouvantables et stupides terreurs. L'âme se fond; on ne sent plus son coeur; le corps entier devient mou comme une éponge ; on dirait que tout l'intérieur de nos s'écroule."
(Apparition in Apparition et autres contes de l'étrange, Maupassant, Folio, 2008, p 53). 


(Source image : fantomatique.skyrock.com)

samedi 16 mars 2013

Pause BD

Tintin au pays de l'or noir
(15)
Hergé

Casterman, 2006.

Les moteurs se mettent tous à exploser! L'essence serait-elle falsifiée? Tintin embarque comme radiotélégraphiste sur le Speedol star, peut-être y trouvera t-il des réponses ... Enfin si Dupond et Dupont ne s'en mêlent pas trop ..

ça faisait bien trop longtemps que je n'avais pas ouvert de BD. J'en lisais régulièrement il y a de ça quelques temps (4 ans ... hum!) et j'avais repris dans l'ordre les Tintin. J'étais bien décidée à les relire tous et continuer mes "pauses BD" par la suite avec d'autres séries. J'aime de temps à autre passer une petite heure avec une BD. J'ai perdu l'habitude ces dernières années, c'est bien dommage. Du coup, cet après-midi, calée près du radiateur, j'ai repris les aventures de mon ami Tintin là où je les avais laissées. 
L'or noir n'est pas mon préféré pour être franche. L'intrigue est bonne, les blagues aussi, mais c'est l'univers et le sujet qui me font moins voyager que dans d'autres tomes (comme L'oreille cassée, Le lotus bleu, etc ...). Les histoires d'essence falsifiée me font moins frémir que les statuettes sud-américaines volées. Et oui, je suis comme ça. Mais on retrouve toujours le trop chanceux et gentil Tintin, les Dupont et Dupond complètement dérangés, des situations loufoques, de l'aventure et de l'action. Malheureusement, autre point négatif de ce tome, mes deux héros préférés sont absents : Haddock et Tournesol ne font que de très courtes apparitions. Mais les aventures de Tintin sont à lire et à relire! On se prend toujours au jeu ... 

vendredi 15 mars 2013

" Dans l'âme des gens, les raisins de la colère se gonflent et mûrissent ... "

Les raisins de la colère
John Steinbeck
Matilda's contest 

Folio, 2009. 

Dans les années 30, le Middle West américain est frappé de plein fouet par la Grande Dépression, la sécheresse et le Dust Bowl. Endettés, dépassés par les nouvelles méthodes agraires, des milliers de famille partent pour l'eldorado, la Californie. Les vallées vertes et productives de cet état font rêver les grandes familles de l'Oklahoma comme les Joad, qui un jour font leurs valises et partent tous ensemble vers la Californie, sur la célèbre nationale 66, à 12 personnes dans un camion (suite101.fr)

Je viens de tourner la dernière page des Raisins de la colère et le dernier chapitre est tellement chargé d'émotions que j'ai une grosse boule dans la gorge prête à éclater
Oui, ce roman est assez lent et je peux comprendre les lecteurs qui se sont un peu ennuyés à des moments. Mais moi, j'ai aimé cette langueur. Ce récit de Steinbeck m'a totalement enveloppée, emportée. J'étais assise dans le camion avec la famille Joad, j'avais froid et faim. J'ai espéré et j'ai pleuré aussi. Je me suis pliée dans les champs de coton et j'ai ramassé des kilos de pêches pour quelques cents. C'est humain, ça sonne juste, ça parle vrai, c'est à la fois très simple et profondément complexe. L'écriture de Steinbeck m'a régulièrement mise à genou. Dans un regard, dans un geste, dans un mot, il nous montre l'Homme dans son intégralité, avec ses failles, ses forces, ses peurs. C'est un roman extrêmement travaillé. La structure même du récit est exceptionnelle avec ce changement permanent de ton. Les chapitres longs parlant de la vie quotidienne de la famille Joad alternent avec les chapitres courts qui eux traitent de façon plus générale de la vie des  migrants, mais également de l'humanité toute entière. 
J'aurai aimé étudier ce roman, le fouiller, le comprendre, le disséquer. Malgré une écriture, un style et une histoire très simple et ne possédant pas une intrigue très palpitante, ce roman est, pour moi, très complexe, plein de symboles et d'images. A travers la famille Joad, Steinbeck condamne, dénonce, prend parti. Ce roman fait mal, chamboule et torture. Les raisins de la colère est plein de poussière, d'humidité, de puanteur, mais nous fait comprendre que c'est dans ces choses désagréables que l'on trouve l'entraide, la solidarité, l'humanité. 
Un roman dont il est difficile de parler ... 
Une chose est sûre, j'aime la littérature classique américaine. 

" Le soleil s’étendait sur l’herbe et la réchauffait, et dans l’ombre protectrice, les insectes s’agitaient, fourmis, fourmis-lions, sauterelles, cloportes, sans cesse en mouvement sur leurs pattes nombreuses et fragiles.
Au bord de la route, une tortue rampait, traînant sur l’herbe le dôme de sa carapace. Ses pattes dures, ses pieds armés d’ongles jaunes peinaient à traverser les herbes. Elle ne marchait pas vraiment, elle hâlait, hissait sa carapace. Les barbes d’orge glissaient sur son écaille. Son bec corné était entrouvert et ses yeux cruels et ironiques sous leurs sourcils en forme d’ongles regardaient droit devant eux."
(Les raisins de la colère, J. Steinbeck, Folio, 2009, p 25)

(Source image : toutlecine.com)

jeudi 14 mars 2013

Tag des 11 questions!


Deuzenn nous a demandés de jouer le jeu ... Alors je le joue! 

Il s'agit de répondre à 11 questions, puis d'en poser 11 autres à 11 personnes (volontaires ou non!). C'est parti!


1. Souvenir, souvenir. Quel est le livre avec lequel tu as le plus souffert durant ta scolarité?
J'ai toujours aimé les lectures imposées. Durant tout le collège et même le lycée (pourtant j'étais en L), j'étais un peu l'OVNI de la classe car j'étais toujours enthousiaste (voire euphorique) lorsque les professeurs nous donnaient les titres des lectures imposées. En fac' de Lettres, ça ne s'est pas arrangé! Mais bon, il est vrai que certaines lectures ont été un peu ardues comme Mémoires d'Outre-tombe, Du contrat social, ... Et il y a eu aussi ces auteurs qui m'ont faite souffrir sur l'instant, mais que j'aime tendrement maintenant : Balzac (avec La duchesse de Langeais, j'avais 14/15 ans), Jules Verne et son Château des Carpathes et Proust

2. A propos de souffrir, imaginons qu'une personne que tu détestes se retrouve sur cette fameuse île déserte. Quels sont les livres que tu lui envoies?
Danse avec la vie de Zoé Valdes.

3. Et sinon, lis-tu des contes? Quel est ton préféré?
Oui. J'aime les contes. Mon préféré au monde, celui que je relis chaque année, est La reine des neiges d'Andersen. J'avais une vieille cassette audio de ce conte petite. Je la connaissais par coeur. Cette histoire d'amitié me touche profondément. 
J'aimerai tant voir les studios Disney l'adapter. 

4. Lis-tu de la littérature jeunesse?
Oui, un peu. Au moins un roman par an. J'ai lu les Harry Potter, j'ai découvert Roald Dahl à l'âge adulte, je compte bien lire les classiques enfantins que je n'ai jamais lus comme Fifi Brindacier ou Le merveilleux voyage de Nils Holgersson. Et puis relire ceux qui m'ont tant touchée, Les quatre filles du docteur March et tant d'autres.

5. Es-tu inscrit(e) en bibliothèque?
Oui. Mais pour mon fils principalement. Je n'aime pas emprunter les romans. Je les achète. Du coup, à la médiathèque, je n'emprunte que des livres pour Romanzino ou si je prends quelque chose pour moi, ce sera un beau livre, un essai, une BD. 
J'aime y aller. Fouiller dans les beaux albums pour enfants. Un délice!

6. Et les bibliothécaires, tu les vois comment? Chignon? Lunettes? Chat? Non quand même pas?
Non. Des gens assez passionnés. Pas du tout sectaires. Et de plus en plus ouverts à la littérature de jeunesse, essayant d'ouvrir le plus possible les portes de la lecture aux plus jeunes.

7. D'ailleurs, toi as-tu un chat? 
Chez mes parents, oui. 

8. Si tu devais me conseiller de la musique là tout de suite?
Un compositeur qui me tient à coeur : Joe Hisaishi. Il fait toutes les bandes originales des films de Miyazaki. Des bijoux! 

9. Et un film?
(Dur!) Euh ... La caverne de la rose d'or ... Juste pour avoir de nouveau 15 ans!

10. Et ta prochaine lecture, ce sera quoi?
Normalement, Seule contre la loi de Wilkie Collins. Ou un court roman avant d'attaquer celui-là! 

11. C'était sympa ces petites questions? (J'ai fait de mon mieux.)
Très ... 


Et voici mes questions! A vous de jouer le jeu ... Ceux qui veulent!

1 - Plutôt café ou thé?
2 - Lis-tu des classiques?
3 - Qu'est-ce qui te plaît le plus dans la lecture?
4 - Quelle est ta saison préférée?
5 - D'ailleurs, choisis-tu parfois tes lectures selon les saisons? (Un genre plus qu'un autre lorsqu'il fait froid? Ou lorsque tu es au soleil près d'un ruisseau?)
6 - Tiens-tu un carnet de lecture?
7 - Aimes-tu (ou aimais-tu) les lectures imposées durant les études?
8 - Vas-tu au Salon du Livre de Paris ce mois-ci?
9 - Quelle est ta plus grande passion? 
10 - Suis-tu les émissions littéraires (radio et télé)?
11 - Es-tu un(e) lève-tôt?

samedi 2 mars 2013

Retour aux sources

Reine des orages
La romance de Ténébreuse
Marion Zimmer Bradley

Pocket, 2004.

À la naissance de Dorilys, un orage éclate ; ce n'est pas par hasard. Plus tard, à peine pubère, elle foudroie un homme trop entreprenant. Peut-on lui apprendre à se contrôler ? Ce n'est pas simple : la sélection génétique permet de créer des hommes et des femmes dotés de superpouvoirs que nul ne parvient à maîtriser vraiment. Tout le monde est en danger ; Ténébreuse est entrée dans les Âges du Chaos. Dorilys devra-t-elle à son tour épouser un proche parent ? Acceptera-t-elle d'engendrer des enfants maudits ? Aura-t-elle la force de renoncer aux plaisirs de la chair, sachant que l'homme de sa vie pourrait bien les chercher ailleurs ? Les passions et les souffrances ne sont plus protégées par le secret : la télépathie révèle tout. Et Dorilys se consume. Désormais l'orage est dans sa tête. Sur qui la foudre va-t-elle tomber ? S'arrêtera-t-elle avant d'avoir incendié la planète ?

Marion Zimmer Bradley (j'en avais déjà parlé ici) est l'une de mes découvertes littéraires de jeune adolescente. Elle fait partie de ces auteurs qui m'ont aidée à grandir, m'ont laissée une marque indélébile, m'ont faite rêver durant cet âge si sensible, si ouvert à l'imaginaire. J'ai réouvert Marion Zimmer Bradley adulte avec La trahison des dieux et La planète aux vents de folie. J'ai retrouvé la même plume sublime, la même imagination, un esprit toujours vif et des personnages passionnés et passionnants. Mais je n'ai pas retrouvé les émotions qui m'avaient tant chamboulée lors de ma lecture des Dames du lac. J'ai mis ça sur le fait que je n'étais plus ados et que mon état d'esprit était désormais moins ouvert à l'univers de cette grande dame. Mais voilà! J'ai lu Reine des orages ... J'en suis toute retournée. Et je ne vois que deux explications possibles : soit je suis restée une grande adolescente, soit Marion Zimmer Bradley est un génie. Il y a sûrement un peu des deux, même si je penche pour la seconde explication. Merci Dame Bradley de m'avoir fait voyager plus de 10 ans en arrière, de m'avoir fait retrouver toutes mes émotions de l'époque et d'être de nouveau à genoux devant vous. 
Nous suivons plusieurs personnages incroyablement décrits, comme toujours dans l'écriture de MZB. Nous rentrons dans un univers addictif, envoûtant. Le monde de Ténébreuse prend vie devant nos yeux. J'ai croisé Allart, Donal, Renata, Cassandra, Dorilys, ... Un sublime voyage! J'ai du mal à atterrir ... comme je n'ai jamais quitté le monde d'Avalon à l'époque des Dames du lac. L'histoire de Reine des orages est passionnante, humaine et intemporelle. Pleine de poésie, il est impossible de lever les yeux de cette histoire épique et fabuleuse. J'ai versé quelques larmes, mais j'ai également eu le coeur débordant d'espoir. J'ai tout retrouvé : les paysages, l'ambiance, les personnages, la passion, la violence, la sensibilité .... Tout en étant totalement différent des Dames du lac, j'ai retrouvé tout ce que j'aimais. 
J'ai toujours eu peur que La romance de Ténébreuse prenne place dans un monde futuriste. Mais je découvre avec bonheur un monde plein de magie et de mystère, fantastique et merveilleux. Il s'agit bien ici de fantasy ... Bien que certains tomes mêlent un peu de science fiction (voir notre ami wikipedia pour les explications plus précises : ).
Je ne m'attarderai pas sur l'immonde couverture de ce roman (il semblerait que chaque tome de cette série présente une horreur de ce genre). En plus, d'être laide, elle est fausse. Dorilys, la reine des orages, à 11 ans dans le roman, ce n'est absolument pas une femme ... bien que précoce. C'est dommage d'avoir mis de telles couvertures qui ne rendent pas justice à la qualité d'écriture et à la sensibilité d'analyse de Madame Bradley. 
Je ne suis pas une fan de fantasy. J'en lis de temps à autre, mais je ne suis pas ce qu'on appelle une experte. Il faut que l'écriture soit sensible, poétique et que l'histoire, bien que placée dans un univers différent, soit humaine et universelle. Les romans de MZB possèdent toutes ces qualités qui font que je ne me lasserai jamais de les lire. 
Une fois Reine des orages refermé, je n'ai eu envie que d'une chose, me procurer les autres tomes de La romande de Ténébreuse et retrouver ce monde merveilleux. Laissant une ouverture vers les autres tomes, la fin de Reine des orages nous donne envie de poursuivre l'aventure. Bien que chaque tome soit une histoire indépendante, j'ai décidé lorsque j'ai commencé le 1er tome à l'époque (La planète aux vents de folie) de les lire dans l'ordre chronologique. Le prochain étant La belle fauconnière. J'ai hâte.

" L'orage était en quelque sorte anormal. Donal ne pouvait trouver d'autre définition ... en quelque sorte anormal. C'était le plein été dans les montagnes appelées Hellers et il n'aurait pas dû y avoir de tempêtes, à part les incessantes chutes de neige sur les lointaines hauteurs au-dessus des forêts et les rares et violents orages qui tonnaient dans les vallées, se répercutaient de cime en cime, laissant sur leur passage des arbres abattus et parfois les incendies de leur foudre. "
(Reine des orages, M.Z. Bradley, Pocket, 2004, p 9)

 (Source image : petitclindoeil.centerblog.net)