mercredi 5 juillet 2017

PAL de l'été

Je sais! 
C'est quasiment sûr que je ne parviendrai pas à lire tout ça, mais ayant été privée cette année de mes moments de lecture, je compte bien me rattraper cet été. 
De plus, j'ai 1 mois de vacances, chose qui ne m'est pas arrivée depuis ..... pfffiou ... longtemps! 
Je sais aussi qu'à partir de septembre, les hostilités reprennent avec mon année de professeur des écoles stagiaire et mon master 2, donc cet été, je lis!



Un peu d'aventures, un soupçon d'exotisme, beaucoup de chaleur. Des romans contemporains, des classiques bien sûr, un peu d'anglais .... et des pages et des pages à dévorer.

Bel été à tous!

dimanche 2 juillet 2017

" Personne ici ne semblait avoir une idée de ce qu'était le monde "

Une saison à Longbourn
Jo Baker

Livre de poche, 2015.

Sur le domaine de Longbourn, résident Mr et Mrs Bennet et leurs cinq filles, en âge de se marier. À l'étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans l’œuvre de Jane Austen, Orgueil et préjugés, ils deviennent ici les protagonistes du roman. Mrs Hill, l’intendante, orchestre la petite troupe – son époux, la juvénile Polly, Sarah, une jeune idéaliste qui rêve de s’extraire de sa condition et, le dernier arrivé, James – d’une main de fer. Tous vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs patrons bien-aimés. Une fois dans la cuisine, les histoires qui leur sont propres émergent et c’est tout un microcosme qui s’anime pendant qu'Elizabeth et Darcy tombent amoureux au-dessus…

Je ne lis jamais les dérivés des roman de Jane Austen. Je dois avouer que ça ne m'attire pas spécialement. Cependant, Une saison à Longbourn avait retenu mon attention. L'idée d'écrire un roman sur les domestiques de la famille Bennet était assez tentant. Je ne regrette pas une seconde d'avoir lu ce texte car je l'ai trouvé bien écrit et très agréable.
Une saison à Longbourn est un roman à part entière. Même si le fait d'avoir lu et aimé Orgueil et préjugés est un avantage certain, le roman de Jo Baker peut se lire sans connaître le texte d'Austen. Certes on y croise Lizzie, Jane et leur famille, on voit se tisser l'intrigue d'Orgueil et préjugés, mais finalement Jo Baker nous en parle très peu. Ceux qui s'attendraient à une réécriture du roman de Jane Austen risqueraient d'être déçus. En ce qui me concerne, j'ai aimé qu'Orgueil et préjugés ne soit que suggéré, j'ai aimé les clins d’œil et les parallèles entre les deux histoires.
Une saison à Longbourn est l'histoire de domestiques dans une famille du Hertfordshire. On y rencontre Mrs et Mr Hill, Sarah, Polly et James. Je me suis très vite attachée à ces personnages. Leur vie est dure, mais l'affection qui les lie est touchante et émouvante. 
Tout n'est pas parfait dans ce roman, j'ai notamment moins aimé l'histoire du passé de James, par exemple. J'ai aimé la lire, mais j'ai trouvé toute cette histoire un peu trop romanesque. J'ai préféré les pages narrant le quotidien, la confection des repas, les jours de lessive, les balades dans la campagne anglaise. 
J'ai été assez surprise de ne pas retrouver les personnages d'Orgueil et préjugés comme Austen les a décrits. Dans Une saison à Longbourn, Mr Bennet est bien plus égoïste que dans le roman original, Mrs Bennet est vue comme une femme presque sage et disciplinée, Lizzie et Jane passeraient pour des petites filles gâtées, leurs trois sœurs sont beaucoup plus valorisées que ne le fait Austen et Mr Collins deviendrait presque séduisant. Cependant, je pense que cette vision vient du point de vue même des domestiques. Le roman étant vu à travers leurs yeux, il paraît normal que les filles et leur mère Bennet apparaissent plus aisées, éduquées, gracieuses et élégantes et Mr Collins, un parti pas si mal que ça. 
Un roman que j'ai vraiment pris plaisir à lire. Simple, agréable, bien pensé
Je le conseille à ceux qui ont aimé Orgueil et préjugés ... mais aussi aux autres. 
Sarah entendit des bruits dans la cour, de vieux meubles qu’on déplaçait et qui raclaient sur les dalles, le tout accompagné d’un léger sifflotement. La pluie avait cessé et le nouveau s’affairait à vider la soupente de l’écurie. Sarah crut distinguer un air familier. Il voletait autour d’elle comme un papillon, l’empêchant de se concentrer sur son travail.
Sa tâche n’exigea pas une attention particulière pourtant. Sarah lavait la vaisselle dans l’office, les bras immergés jusqu’aux coudes dans l’évier en ardoise. La buée perlait sur la citerne en plomb, le robinet gouttait et l’eau, froide et graisseuse, avait tourné au gris. Polly, après avoir séché une pile d’assiettes, se dirigea vers la cuisine, chargée de son fardeau. Sarah l’entendit tirer un tabouret sur lequel elle grimpa pour la ranger sur les étagères hautes. Pendant tout ce temps, une seule chose occupait son esprit : l’inconnu dans la cour.
Une saison à Longbourn, Jo Baker, Livre de poche, 2015
(Photos : Romanza2017)