dimanche 30 juin 2013

Bilan de ce mois so British

Le mois anglais est fini ... 


Au début, j'avais des doutes (enfin ma raison doutait, pas mon cœur). 
Je dois reconnaître qu'à l'heure qu'il est je n'ai aucun regret d'avoir participé à ce délicieux mois anglais. Un mois d'immersion à domicile (si si c'est possible), de partages et de bonne humeur. 
Thanks Lou & Titine
J'ai aimé ce principe de plonger dans un univers entier durant plusieurs semaines et de savoir que partout en France, et ailleurs, d'autres amoureux des mots partagent ces instants. 

Durant ce mois, j'ai dégusté un english breakfast traditionnel, visionné la dernière adaptation de mon roman culte Jane Eyre, partagé quelques vers d'Emily Brontë et dévoré plusieurs romans : Mrs Palfrey hôtel Claremont d'Elizabeth Taylor, 84 charing cross road de Helen Hanff, Mon petit doigt m'a dit d'Agatha Christie et Miss Mackenzie d'Anthony Trollope. 

4 lectures qu j'ai beaucoup apprécié. Je me suis laissée séduire par le charme particulier de Mrs Palfrey hôtel Claremont. Agatha Christie m'a de nouveau prouvée qu'elle était une valeur sûre de la littérature. Le petit roman épistolaire de Helen Hanff m'a totalement happée malgré son nombre de pages bien trop mince à mon goût. 
Mais si je devais ne retenir qu'un roman de ce mois anglais, ça serait sans aucun doute : Miss Mackenzie. Un délice! 


Et pour clôturer en beauté ce mois anglais, je suis tombée, par hasard dans un vide-grenier ce matin, sur cette vieille édition de 1946 d'un court roman de Charlotte Brontë : Le sortilège. Les pages sont encore liées, elles n'attendaient que moi (et mon coupe papier) pour être détachées. 

A bientôt ... Pour de nouvelles lectures!

" Si elle pouvait faire le bien d'autrui tout en roucoulant, cela serait fort agréable. "

Miss Mackenzie
Anthony Trollope

Lecture commune avec Lou, Lilly, Virgule et Cléanthe 

Le livre de poche, 2010.


Nous sommes dans l'Angleterre victorienne. Margaret Mackenzie, vieille fille de 35 ans, reçoit tout à coup un bel héritage. Bientôt les prétendants se pressent... Désemparée, elle hésite entre son cousin John Ball, veuf et père d'une nombreuse famille ; Samuel Rubb, l'associé de son frère, quelque peu filou ; et le révérend Maguire, qui aurait été si beau sans son œil défectueux. La situation se complique lorsque l'héritage est remis en cause... Il va falloir à Miss Mackenzie beaucoup de sang-froid pour sonder son cœur et éviter les pièges qu'on lui tend.

Un petit bijou ... 
Je n'ai pu commencer ce roman que mercredi soir et en tout honnêteté, je n'étais vraiment pas sûre de le finir aujourd'hui (pour le mois anglais et pour une LC prévue depuis un moment). Mais j'ai été totalement happée par la plume de Trollope et les aventures de Margaret. Un régal! 
J'ai dégusté et lu avidement chaque page de ce roman que j'ai trouvé palpitant, vibrant, passionnant. L'histoire du mariage et des prétendants de Margaret Mackenzie m'a autant envoûtée que les aventures des héroïnes austeniennes. Et oui, pas moins. J'étais tremblante à la lecture de certaines scènes (promis, je ne dévoile rien ... mais c'est dur!), en immersion complète. Cette lecture fut toute en émotion. Elle m'a faite ressentir toutes les sensations que j'aime tant à la lecture d'un roman, tous ses sentiments qui me sont si chers et qui font que j'aime tant la littérature : le souffle court, l'impossibilité physique de fermer le livre, l'impression d'être à mille lieues de l'endroit où je suis, de voir, d'entendre, de toucher les personnages de l'histoire, de voyager en restant immobile, de croire que je vis cent vies en une seule. 
Je vais essayer de mettre de côté toutes ces émotions très personnelles et de vous parler de la plume d'Anthony Trollope. Moi qui suis principalement une lectrice de "classiques", je suis heureuse de constater qu'il me reste encore plein de grands écrivains (oubliés?) à découvrir. Anthony Trollope à une écriture d'un humour fou. J'ai énormément ri. Ces appels aux lecteurs sont croustillants, bien placés et délicieux. Son autodérision et ses parenthèses m'ont rappelé un peu Dickens. Il sait aussi faire preuve d'une délicatesse incroyable. Les scènes tendres et intimes entre Margaret et Mr Ball sont émouvantes et m'ont serré le coeur. Il nous offre également une brochette de personnages sublimes. On croise des pédants, des loufoques, des sans cœurs, des êtres généreux et humains, d'autres aigris et détestables. Une oeuvre riche, fouillée et terriblement vivante.
Un bijou de la littérature. Une oeuvre que je classe dans mes coups de cœur à vie. Un roman que j'ai vécu, qui m'a autant faite rire que pleurer. En l'ouvrant, je ne m'attendais vraiment pas à pareille merveille. A lire d'urgence! 
Je rêverai de le voir adapté par la BBC ... 

" Mr Rubb était bel homme; Mr Maguire était affligé d'un affreux strabisme. elle aimait la façon de parler de Mr Rubb, alors qu'elle n'était pas du tout sûre d'apprécier les discours de Mr Maguire. Mais Mr Maguire était, de par sa profession, un gentleman. De même que le jeune homme sérieux qui souhaite s'élever dans le monde évite le jeu de quilles et va de préférence prendre le thé chez sa tante - alors que les quilles ravissent bien plus son cœur -, de même Miss Mackenzie décida qu'il était de son devoir de choisir Messieurs Stumfold et Maguire pour amis et de n'avoir avec Mr Rubb que des relations d’affaires  Elle se privait de quilles et de bière et supportait le thé chez une vieille tante parce qu'elle préférait les convenances aux plaisirs de la vie. "
(Miss Mackenzie, A. Trollope, Livre de poche, 2010, p 83/84)


(Source image : Ivan Kramskoi sur aesteticum.com)


vendredi 28 juin 2013

Quelques vers d'Emily Brontë ...



Le soleil est couché, à présent l'herbe longue
Oscille, languissante, dans le vent du soir;
L'oiseau s'est envolé de cette pierre grise
Pour trouver quelque chaud recoin où se blottir.

Il n'est rien, dans tout le paysage désert,
Qui vienne frapper mon regard ou mon oreille,
Si ce n'est que le vent, là-bas,
Accourt en soupirant sur la mer de bruyères.

Août 1837.

The sunhas set, and the long grass now
Waves drearily in the evening wind;
And the wild bird has flown from that old grey stone,
In some warm nook a couch to find.

In all the lonely landscape round
I see no sight and hear no sound,
Except the wind that far away
Comes sighing o'er the heathy sea.

(Source image : Waterhouse sur wallpaperpimper et Portrait d'Emily Brontë sur guardian.co.uk)

mercredi 26 juin 2013

Je suis une poupée de cire ... Une poupée de son ...

Mon petit doigt m'a dit
Agatha Christie

Club des masques, 1983.

Dans ce livre nous retrouvons des héros familiers aux lecteurs d'Agatha Christie : Tommy et Tuppence Beresford qui, par goût de l'aventure, fondèrent une agence de détectives privés. Ils ont vieilli et, retirés des affaires, ils goûtaient des jours paisibles jusqu'au moment où ils se rendent au "Coteau ensoleillé", maison de retraite pour personnes âgées où vit une tante de Tommy, Ada. Tante Ada s'éteint doucement et une pensionnaire - Mrs Lancaster - part dans des conditions si mystérieuses que Tuppence est intriguée. Malgré les moqueries de son mari, elle décide de retrouver cette Mrs Lancaster. Lorsque Tommy rentrera chez lui après avoir assisté à une conférence, ce sera pour apprendre que sa femme n'est pas revenue de la mission qu'elle s'est imposée.

Pour cause d'événements familiaux intenses et prenants, j'ai lu ce court roman d'Agatha Christie à une vitesse particulièrement honteuse ... Mais j'avais, je vous le jure, des circonstances atténuantes. Bref, page par page, j'ai réussi ce matin (encore lovée sous ma couette) à tourner l'ultime page de cette nouvelle aventure de Dame Christie. 
J'ai trouvé ce roman assez différent des autres textes de cet auteur. J'ai trouvé l'intrigue assez simple au final. Agatha m'avait habitué à plus de machiavélisme. Mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ce roman. Comme toujours, la reine des polars a su me captiver. Et même m'effrayer dans les dernières pages. Une histoire particulièrement glauque et noire mais menée tambour battant par nos deux héros, Tommy et Tuppence Beresford. Je ne connaissais pas encore ces deux personnalités et je suis conquise. J'ai adoré leur complicité, leur fidélité, leurs répliques. Une équipe très attachante que j'ai hâte de retrouver dans d'autres textes. J'ai beaucoup ri. 
Commenter un roman d'Agatha Christie devient difficile car je me fais attraper à chaque lecture par la qualité de l'écriture, l'originalité des personnages, par l'enquête prenante et efficace, si bien que j'ai la sensation de tourner en rond dans mes avis. Que voulez-vous, Dame Christie me fait perdre mes mots. 
A lire ... bien évidemment!

" Mr et Mrs Beresford - un couple d'anglais moyens, d'âge mûr - prenaient leur petit déjeuner, imitant ainsi à cette heure matinale, des centaines d'autres couples dans toute l'Angleterre. La journée s'annonçait banale, le genre de journée qui vos attend cinq fois sur sept, au long de la semaine. Le gris du ciel laissait prévoirla pluie, bien que rien ne soit jamais certain avec le ciel britannique. "
(Mon petit doigt m'a dit, A. Christie, Club du masque, 1983, p 11)


(Source image : fallen-angel.blogspot.com)


mercredi 19 juin 2013

Où l'on nous prouve que les livres aident à se faire des amis

84 Charing cross road
Helene Hanff
I love London

 Livre de poche, 2003.


Par un beau jour d'octobre 1949, Helene Hanff s'adresse depuis New York à la librairie Marks&Co., sise 84, Charing Cross Road à Londres. Passionnée, maniaque, un peu fauchée, extravagante, Miss Hanff réclame à Frank Doel les livres introuvables qui assouviront son insatiable soif de découvertes. Vingt ans plus tard, ils s'écrivent toujours et la familiarité a laissé place à l'intime, presque à l'amour. Drôle et pleine de charme, cette correspondance est un petit joyau qui rappelle avec une délicatesse infinie toute la place que prennent, dans notre vie, les livres et les librairies. Livre inattendu et jamais traduit, 84, Charing Cross Road fait l'objet, depuis les années 1970, d'un véritable culte des deux côtés de l'Atlantique.

Plus de pages ... Je veux plus de pages! Quelle frustration! J'aurai tant aimé lire davantage cette succulente correspondance entre la délurée Miss Hanff et le sage Mr Doel. 
Un petit bonbon que ce court texte. C'est simple, sans prétention et pourtant, j'ai été très émue. Cette amitié née d'un amour commun pour les livres est magnifique. Savoir que c'est une vraie correspondance que nous lisons, que ces deux êtres ont réellement existé, leur histoire aussi, rend l'ensemble tendre, émouvant, sensible. On s'attache à ces personnes avec leurs défauts, on les aime. J'ai été aussi émue que le personnel de la librairie lors des réceptions des lettres ou des colis. J'avais moi aussi envie d'écrire pour que Mr Doel me trouve un livre improbable. Quant à la fin ... ma gorge s'est serrée ... mais j'ai retenu mes larmes. J'aurai tellement aimé plus de lettres. 
J'ai également trouvé très intéressant cette différence entre l'Amérique et l'Angleterre. Dans le ton déjà. Quelle insolence de la part de l'américaine, quelle retenue de la part de l'anglais. Et puis, on voit bien l'Angleterre blessée après la guerre, fragile, malade. Alors que l'Amérique est glorieuse et insouciante. 
J'ai aimé la spontanéité de l'écriture, la simplicité des mots et des personnes. Un coup de coeur
Une histoire humaine délicieuse, un joli témoignage d'une amitié traversant les océans et les convenances. Un hymne aux livres, aux mots et à tout ce qu'ils offrent. Sublime! 

Je ne peux pas me limiter à un seul extrait ... 

- " Avec le printemps qui arrive, j'exige un livre de poèmes d'amour. Pas Keats ou Shelley, envoyez-moi des poèmes qui peuvent parler d'amour sans pleurnicher - Wyatt ou Jonson ou autre, trouvez vous-même. Mais si possible un joli livre, assez petit pour que je le glisse dans la poche de mon pantalon pour l'emporter à Central Park.

Allez, restez pas là assis ! Cherchez-le ! Bon sang, on se demande comment cette boutique existe encore."

- " J'aime ce sentiment de camaraderie qu'on éprouve à tourner les pages que quelqu'un d'autre a déjà tournées."

- " écoutez bien Frankie : l'hiver va être long et froid et je fais du baby-sitting le soir, donc J'AI BESOIN D'AVOIR DE QUOI LIRE, ALORS NE RESTEZ PAS LÀ ASSIS À NE RIEN FAIRE ! BOUGEZ-VOUS ET TROUVEZ-MOI DES LIVRES."
(84 Charing cross road, Helene Hanff, livre de poche, 2003)


(Source image : le-bibliomane.blogspot.com)



mardi 18 juin 2013

" Elle avait pris la vieillesse comme elle était venue, et l'avait laissée arriver à grands pas. "

Mrs Palfrey Hôtel Claremont
Elizabeth Taylor

Payot rivages, 2011.

 Publié en 1971 en Angleterre et sélectionné pour le Booker Prize, "Mrs Palfrey, Hôtel Claremont" fut salué par la critique comme l'un des romans essentiels de cette romancière anglaise. 
Veuve, Mrs Palfrey s'installe dans un hôtel qui est en fait une résidence pour personnes âgées. Chaque pensionnaire, afin de distraire la monotonie des menus et des conversations, applique la stratégie du temps qui reste, et la drôlerie le dispute sans cesse à l'émotion. Un jour, Mrs Palfrey rencontre Ludo, un jeune écrivain qu'elle fait passer pour son petit-fils, et cette "aventure" qui bouleverse sa vie fera d'elle une "vieille dame indigne" délicieusement britannique.

Je ne pouvais pas choisir un roman plus "anglais" que celui de Mrs Taylor
Imaginez un vieux pensionnat pour personnes âgés, des salons à la "Agatha Christie" où les habitants des lieux se dévisagent, s'analysent ... dans la plus pure étiquette britannique, la plus profonde politesse. Un délice! 
Il ne se passe pas grand chose dans ce salon anglais et pourtant, on y retrouve toutes les angoisses de l'être humain : la peur de la mort, de la solitude, l'isolement, la vieillesse, la maladie. Un très beau roman que j'ai trouvé profondément délicat, tout en retenue et pourtant extrêmement satirique. Elizabeth Taylor dénonce les faux semblants, les mœurs puritaines qui nous poussent aux mensonges ... même pour cacher des choses pures et simples, comme l'amitié. 
J'ai souvent souri aux touches d'humour très anglaises (" Encore un dimanche presque passé ", déclara rapidement Mrs Post pour masquer un petit pet. Elle avait de la présence d'esprit. " p 58), mais j'ai aussi été très émue par la belle plume d'Elizabeth Taylor. Il y a beaucoup d'humanité et de compassion dans ces pages. Bien que très fine et discrète, l'histoire entre Mrs Palfrey et Ludo est très émouvante. Ces deux êtres solitaires s'aiment, s'aident, se consolent. 
Un beau et sensible roman ... Je compte bien relire la plume d'Elizabeth Taylor.

" Dans le salon, on sortit les tricots. Il y eut même une amorce de conversation à bâtons rompus. Mrs Palfrey n'ignorait pas que, dans un hôtel de ce genre, chaque client dispose d'un fauteuil attitré. Sachant comme d'habitude comment se comporter, elle s'assit pour cette première soirée dans un endroit assez sombre, près de la porte et dans un courant d'air, s'enveloppa les épaules de son étole puis ouvrit son Agatha Christie. "
(Mrs Palfrey Hôtel Claremont, E. Taylor, Payot rivages, 2011, p 12)

(Source image : commons.wikimedia.org)


mardi 11 juin 2013

Point final

Millenium Tome 3
La reine dans le palais des courants d'air
Stieg Larsson

France loisirs, 2008.

Lisbeth sort d’une situation dramatique, elle a bien failli y laisser sa peau. Elle est vivante, mais à l’hôpital, et dans l’incapacité physique de bouger et d’agir. Coincée, elle l’est d’autant plus que pèsent sur elle diverses accusations qui la font placer en isolement par la police. Un ennui de taille, son père, qui la hait et qu’elle a frappé à coups de hache, se trouve dans le même hôpital, un peu en meilleur état qu’elle…Il n’existe, par ailleurs, aucune raison pour que cessent les activités souterraines de quelques renégats de la Säpo, la police de sûreté. Et ces gens de l’ombre auront sans doute intérêt à éliminer ceux qui la gênent ou qui savent.Côté forces du bien, on peut compter sur Mikael Blomkvist qui, d’une part, aime beaucoup Lisbeth et, d’autre part, commence à concocter un beau scoop sur les secrets d’état qui pourraient par la même occasion, la blanchir à jamais. Mais peut-il encore faire confiance à Erika Berger, passée maintenant rédactrice en chef d’une publication concurrente?
Voilà! J'ai fermé la dernière page de la trilogie Millénium. J'ai passé de très bons moments littéraires, j'ai rencontré des personnages attachants et des crapules de la pire espèce. 
Mais avant de parler de mon impression générale, revenons au tome 3.
Ce tome est aussi vivant que le 2nd. J'ai aimé suivre Mikaël dans son enquête et sa fidélité à Lisbeth est toujours aussi touchante. De nouveaux personnages font leur apparition et des petites enquêtes annexes donnent du pep's au récit. J'ai trouvé les 100 dernières pages particulièrement haletante. Stieg Larsson aime prendre son temps durant toute la première partie de ses romans et quand arrive la fin, il ne nous laisse plus une seconde de répit. Je dois reconnaître être assez déçue par la fin de l'histoire de Lisbeth et Mikaël. J'ai tellement aimé leur relation que de les voir séparés constamment durant les deux derniers tomes et de n'avoir que deux pages finales de retrouvailles m'a complètement frustrée. Le gros atout de cette trilogie est réellement pour moi ce lien unique qui lie Lisbeth et Mikaël. Et je n'en ai pas eu assez. J'aurai aimé, surtout dans ce tome final, moins d'épanchements techniques, administratifs (parfois inutiles) et un peu plus de sentiments, de psychologie .... En règle générale, Stieg Larsson manque un peu d'esprit littéraire. Sa plume est très scientifique, policière, carrée. Cela ne m'a pas gênée outre mesure, mais j'aurai aimé plus de pages sur l'état d'esprit des personnages, leurs émotions, etc ...  J'ai passé un très bon moment de lecture, mais tout comme le tome 2, ce 3ème roman n'arrive pas à la cheville du 1er opus. Un dernier tome qui ressemble beaucoup au second dans son dynamisme, son déroulement et son propos. 
J'ai eu un GROS coup de cœur pour le tome 1. J'ai vraiment adoré cette histoire d'amitié qui se met doucement en place. Je me suis passionnée pour cette enquête addictive, cette sombre famille, cette île inquiétante, la vie de Lisbeth et Mikaël dans leur cabane perdue. Par contre, même si j'ai passé de bons moments et ai été ravie de poursuivre l'aventure, j'ai été nettement moins emballée par les tomes 2 et 3. Je les classe dans la gamme "bon thriller", mais pas dans mes "coups de cœur". Pour ceux qui se lancent dans la série, je vous invite à lire les 3 tomes car ils valent le coup, mais franchement, si vous ne voulez lire que le 1er, je ne vous en voudrais pas. Le meilleur de la série est concentré dans ce 1er tome
Une trilogie, parfois maladroite et inégale, mais qui est très agréable à lire, possédant des qualités indéniables, que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. 
A lire! 
Annika avait noté aussi que Lisbeth Salander paraissait par moments plongée dans une profonde dépression et ne manifestait apparemment pas le moindre intérêt pour résoudre sa situation et son avenir. On aurait dit qu'elle ne comprenait tout simplement pas, ou se foutait complètement que la seule possibilité d'Annika de lui procurer une défense satisfaisante était d'avoir accès aux faits. Elle ne pouvait pas travailler dans le noir. Lisbeth Salander était butée et renfermée. Elle faisait de longues pauses pour penser et formulait ensuite avec exactement le peu qu'elle disait. Souvent elle ne répondait pas du tout, et parfois elle répondait subitement à une question qu'Annika avait posée plusieurs jours auparavant. Pendant les interrogatoires de la police, Lisbeth Salander était restée assise dans son lit sans dire un mot, le regard dirigé droit devant elle."
(La reine dans le palais des courants d'air, France Loisirs, 2008)

(Source image : maxisciences.com)

samedi 8 juin 2013

English breakfast ...

Scones, marmelade et thé Earl grey


Je ne pouvais pas décemment passer le Mois anglais sans me régaler d'un petit déjeuner traditionnel. Un vrai moment de douceur ce matin. 


Ils sont assez pâlots mes scones sur la photo et pourtant, je vous assure que c'est un régal! Ces petits pains sucrés à tartiner de marmelade d'orange sont à tomber. Ils sont légers, fins. Un recette facile et succulente. Bien sûr, je les ai accompagnés d'un thé Earl Grey (je ne bois que ça le matin depuis des années ... et je ne m'en lasse pas. Aah! Cet arôme de bergamote). 

Pour une douzaine de scones :
- 250 gr de farine
- 6 gr de levure chimique
- 50 gr de beurre demi-sel
- 50 gr de sucre
- 25 cl de lait 

Mélanger tous les ingrédients. Mettre le lait en dernier. La pâte est collante? Normal. Ne pas rajouter de farine. Étaler la préparation sur le plan de travail en gardant un centimètre et demi d'épaisseur. Avec un emporte-pièce rond, former les scones. Mettre au four 10 mn à 180/200 °C. Déguster encore tiède avec du beurre, de la marmelade ou bien d'autres choses. 

Bon appétit!
 

mercredi 5 juin 2013

Où je débute (enfin) mon mois anglais

Jane Eyre (2011)


Film britannique de Cary Fukugana. Avec Mia Wasikowska et Michael Fassbender.

Le spectateur découvre une jeune femme fuyant sur une lande oppressante. A bout de forces, elle va être recueillie par un jeune pasteur et ses deux sœurs. La jeune femme prétend s'appeler Jane Eliott, elle semble hantée par son passé. (Wikipedia)

Je voue un véritable culte à l'histoire de Jane Eyre. C'est une claque littéraire qui dure, devient de plus en plus vive, puissante. J'aime me replonger dans la vie de Jane. Je regarde régulièrement les adaptations, celle avec Charlotte Brontë, ainsi que la réalisation de 2006, très réussie. Je n'avais pas encore regardé la dernière version. J'attendais LE moment parfait. Il est arrivé hier soir, en plein mois anglais. Je me suis glissée sous les draps et je me suis, de nouveau, laissée porter par la si touchante histoire de Jane Eyre.


Et la magie a opéré. Pourtant j'avais peur de cette adaptation en toute honnêteté. J'étais vraiment sur la défensive au début et puis, dès que j'ai vu la petite Jane, abandonnée à Lowood, dès que j'ai vu le regard tendre de Helen Burns ... je me suis totalement laissée aller. J'étais Jane Eyre .... encore une fois!
Je n'arrive pas à choisir une adaptation plus réussie que les autres. J'aime celle avec Charlotte Brontë car c'est la première que j'ai vu (nostalgie). J'aime celle de 2006 car la relation entre Jane et Rochester est travaillée à fond (les échanges croustillants, les regards, les affrontements, la complicité, ...), le film prend le temps pour que tout se construise tranquillement (le format aidant). Quant à cette dernière adaptation, sortie en 2011, je trouve qu'elle est celle qui représente le mieux la profonde solitude de Jane. Je me suis sentie oppressée, abandonnée, bafouée. Les images de Jane perdue dans la lande sont très belles. 

Par contre, sa relation avec Rochester va bien trop vite. Ils se sont à peine rencontrés que l'on sait déjà que Rochester en pince pour la demoiselle. Et c'est bien dommage car c'est justement leur relation qui fait de l'histoire, écrite par Charlotte Brontë, un bijou.  Ce point m'a beaucoup manquée. L’adaptation de 2006 est en cela bien meilleure. Mais je dois reconnaître qu'avec le peu de temps qu'ils ont, les acteurs s'en sortent bien. Plus Michael Fassbender que Mia Wasikowska. Cette dernière joue bien la solitude ou la crainte, mais je trouve qu'elle a plus de mal lorsqu'il faut incarner la passion. Par contre, Michael Fassbender est un très bon Monsieur Rochester. Il est plus beau que dans le roman, mais il est bougon, rustre tout autant que tendre, sensible ... terriblement craquant. 

Une belle adaptation. 
Je dois avouer que dès que l'on me parle de l'histoire de Jane Eyre, qu'on me la conte, je suis aux anges. Autant avec d'autres romans, je suis parfois très dure avec les adaptations ciné, autant avec Jane Eyre, je suis toujours ravie de revoir cette si touchante histoire. Je ne retiens pas forcément Mia Wasikowska comme Jane Eyre, elle n'est pas du tout mauvaise, mais je ne l'ai pas trouvé exceptionnelle. Par contre Michael Fassbender est un très bon Rochester.
Bien que la relation des deux personnages aillent bien trop vite, c'est un film sensible, aux images sublimes, qui met joliment en scène le roman de Charlotte Brontë. 


dimanche 2 juin 2013

Comme une odeur de souffre

Millénium Tome 2
La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette
Stieg Larsson


France loisirs, 2008.


Tandis que Lisbeth Salander coule des jours supposés paisibles aux Caraïbes, Mikael Blomkvist, réhabilité et victorieux, est prêt à lancer un numéro spécial de Milléniumsur un thème brûlant pour des gens haut placés : une sombre histoire de prostituées exportées des pays de l'Est.
Mikael aimerait surtout revoir Lisbeth. Il la retrouve sur son chemin, mais pas vraiment comme prévu : un soir, dans une rue de Stockholm, il la voit échapper de peu à une agression manifestement très planifiée. Enquêter sur des sujets qui fâchent mafieux et politiciens n'est pas recommandé à de jeunes journalistes amoureux de la vie. Deux meurtres se succèdent, les victimes enquêtaient pour Millénium. Pire que tout, la police et les médias vont bientôt traquer Lisbeth, coupable toute désignée et qu'on a vite fait de qualifier de tueuse en série au passé psychologique lourdement chargé...


Je continue ma découverte de la trilogie Millénium. Et en fermant ce deuxième tome, j'ai bien l'intention d'ouvrir le troisième dans la foulée. Pourtant, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette m'a moins emballé que le premier tome. Mais je ne pense pas que ce soit la qualité de l'intrigue qui est en cause. C'est surtout que j'ai tant aimé l'ambiance du tome 1 (la vie de Mikaël à Hedenstad, sa rencontre avec Lisbeth, leur relation, ...) et j'en suis tellement nostalgique que le tome 2 partait avec des handicaps. Mais je vous rassure, j'ai beaucoup aimé. J'ai été de nouveau prise par les rebondissements et les nombreux mystères de ce roman. Sur fond de trafic humain, les hypocrisies et autres horreurs cachées commencent à se révéler.
Ce qui m'a manquée, c'est le fait que Lisbeth et Mikaël sont (physiquement) séparés dans ce tome, ils ne se rencontrent pas. J'aime tellement leur histoire que leurs scènes de disputes, d'échanges musclés et de complicité m'ont manqué. Pourtant, je trouve cela astucieux et très bien pensé. Leur relation n'en devient que plus forte et complexe. Décidément leur histoire m'émeut profondément. 
J'avais plus ou moins deviné le passé de Lisbeth. Les révélations sont nettement moins bluffantes que dans le tome 1. Une lecture moins addictive ... mais tout aussi passionnante. 
Ce tome 2 est un bon roman, palpitant, angoissant et parfois émouvant. Une Lisbeth toujours aussi superbe. Un Mikaël toujours aussi séduisant et humain. Mais l'ambiance du tome 1 n'est, pour moi, pas égalé ici. Une chose est en tout cas sûre, j'ai hâte de retrouver Lisbeth et Mikaël. Leur relation me fascine, leur histoire me touche. Je veux savoir ce qu'ils deviennent. Et plusieurs questions sont encore en suspend. 
En route pour le tome 3.

Elle était attachée sur une étroite couchette au cadre en acier. Des courroies de cuir l'emprisonnaient et un harnais lui maintenait la cage thoracique. Elle était couchée sur le dos. Ses mains étaient retenues par des lanières de cuir de part et d'autre du lit.
Elle avait depuis longtemps abandonné toute tentative de se détacher. Elle était éveillée mais gardait les yeux fermés. Quand elle les ouvrait, elle se trouvait dans le noir et la seule source de lumière visible était un mince rayon qui filtrait au-dessus de la porte. Elle avait un mauvais goût dans la bouche et ressentait un besoin impérieux de se laver les dents.
Une partie de sa conscience épiait le bruit de pas qui signifierait qu'il venait. Elle savait que c'était le soir mais n'avait aucune idée de l'heure, à part qu'elle sentait que ça devenait trop tard pour une de ses visites. Elle sentit une vibration soudain dans le lit et ouvrit les yeux. On aurait dit qu'une sorte de machine s'était mise en marche quelque part dans le bâtiment. Quelques secondes plus tard, elle n'aurait su dire si elle l'inventait ou si le bruit était réel.
Dans sa tête, elle cocha un jour de plus.
C'était son quarante-troisième jour de captivité."
(Millénium 2, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, France Loisirs, 2008, page 9).

(Source image : Ici.tf1.fr)