L'armoire des robes oubliées
Riikka Pulkkinen
Albin Michel, 2012.
Révélation finlandaise, Riikka Pulkkinen a tout juste trente ans et le visage d’un ange, mais ne vous y trompez pas : c’est une très vieille âme qui sait décrire avec la même puissance d’émotion une grand-mère en train de mourir, un homme qui se retourne sur son passé ou une jeune fille qui, trouvant une robe oubliée, part à la découverte des secrets de famille….
L'armoire des robes oubliées n'est pas un roman transcendent et extraordinaire mais j'ai apprécié ma lecture. Etant dans une période de travail assez lourde, j'ai aimé chaque soir retrouver la touchante histoire d'Anna, Eeva, Elsa et Eleonoora, me réfugier dans leur passé et leur présent.
J'ai aimé que l'auteur ne tombe pas dans un simple roman à suspense, à révélations. L'histoire de L'armoire des robes oubliées est simple et c'est en cela qu'elle m'a touchée. Les chagrins sont humains, les peines, les doutes sont universels. Il n'y a pas de réels drames, seulement des êtres qui s'aiment et se déchirent. On attend la chute finale en imaginant un mélodrame larmoyant, mais Riika Pulkkinen reste pudique, sobre, délicate. Et c'est tant mieux!
Je me suis attachée aux personnages de ce roman. Elsa, surtout, est bien dessinée, vivante, presque une amie. Ce ne sont pas des personnages inoubliables que nous découvrons, mais des "personnes" que l'on croise le temps de 400 pages, qui nous murmurent leur histoire, qui se confient, des gens que l'on apprend à connaître.
Une jolie lecture "couette", "cocon" qui n'a pas bouleversé ma vision de la vie, ni élargi ma conception de la littérature, mais que j'ai pris plaisir à lire, à grignoter, à découvrir. Un roman touchant.
" J'avais déjà oublié que les enfants ont en partage parce qu'ils ne connaissent rien d'autre : la foi, reçue en naissant que tout ira bien. A une période de sa vie, on la perd un instant, inévitablement. Si on a de la chance, elle revient. Viennent des gens pour vous prendre dans leurs bras sous la couverture, dans des chambres à coucher, pour vous tendre la main par-dessus des tables, et avec eux vous réapprenez ce qu'il vous avait fallu perdre en même temps que l'enfance. "
(L'armoire des robes oubliées, R. Pulkkinen, Albin Michel, 2012, p.103)(Source image : forumfr.com)