Un été à Cold Spring
Richard Yates
Pavillons Robert Laffont 2011.
Après l'échec cuisant d'un premier mariage, Evan Shepard voit en la jeune Rachel Drake, joyau fragile d'une famille névrosée, la chance d'un nouveau départ. Mais au cours de cet été 1942 à Cold Spring, la vie, la guerre et le poids des liens familiaux l'aideront à mesurer l'ampleur des désillusions à venir...
Ayant lu ce roman au début de l'été, il va être difficile pour moi d'en parler dans les détails.
Un été à Cold Spring est mon premier roman de Richard Yates et ce fut une belle découverte. Ce roman de la désillusion est tout en sobriété et retenue. Il ne se passe presque rien dans ce roman tout en se passant presque tout. Ce livre parle de la vie. La vie dans tout ce qu'elle a de plus complexe et rude.
Nous suivons le jeune Evan Shepard dans sa quête de bonheur (est-ce vraiment cela qu'il cherche? Je n'en suis pas sûre). Après un premier mariage trop précoce voué à l'échec, Evan rencontre la fragile Rachel. Cette dernière vit dans un clan composé de son frère et sa mère. Celle-ci s'impose, s'infiltre, se faufile partout. Richard Yates fait craquer le vernis. Les apparences se fissurent et les vrais tempérament se dévoilent.
Sous une apparence de grande simplicité, presque de passivité parfois, Un été à Cold Spring traite des doutes et des regrets de la vie. Au fil des pages, j'ai attendu un événement ... qui n'est jamais arrivé. Si le style peu bavard et lent peut en rebuter certains, j'ai quant à moi aimé les silences et les non-dits. Avec précision et délicatesse, Yates nous plonge au cœur d'une famille fragile et morcelée dans l'Amérique des années 40.
Un roman à lire et un auteur à découvrir. Je relirai Richard Yates avec plaisir et intérêt. Une très belle découverte.
" Evan prit l’habitude de rouler sans but, le soir, et de ruminer dans le noir, le visage grave. C’était vraiment bien de vivre avec une jolie fille folle de vous, aucun doute là-dessus. Mais cela donnait aussi à réfléchir. Etait-ce là tout ce qu’on pouvait attendre de la vie ? Il frappait le volant, encore et encore, n’arrivant pas à croire que son chemin était si bien tracé et qu’il n’y aurait pas moyen de le faire dévier alors qu’il n’avait pas encore dix-neuf ans. "Un été à Cold Spring, Richard Yates.
(Photos : Romanza2019)