Adeline Mowbray
Amelia Opie
Le mois anglais
Archi poche, 2013.
Adeline Mowbray a été élevée à Rosevalley par une mère célibataire, indépendante d’esprit, habituée à vivre selon son caprice. Nourrie des penseurs de la Révolution française, la jeune fille s’éprend de Frederick Glenmurray, auteur d’un virulent traité contre l’institution du mariage, et décide de le rejoindre afin de devenir sa maîtresse. Mais est-il aussi simple d’accorder ses idées et ses sentiments ?
Je prends enfin le temps
(dans cette folle course de fin d'année) de vous poster un bref avis sur
Adeline Mowbray d'Amelia Opie.
Voici un texte un peu
oublié aujourd'hui que j'ai été ravie de découvrir. Il est vrai
que l'écriture est très simple et que, pour être transportée
réellement, j'ai besoin d'une écriture fine, précise et belle.
Quelque chose d'unique. Le mot qui dit tout, la phrase qui sonne
juste. Cependant, j'ai aimé l'histoire d'Amelia et j'ai apprécié
cette lecture malgré ses défauts. J'ai vite pardonné la plume
fragile et j'ai adoré les déboires de la pauvre Adeline. Comment ne
pas être touché par le destin de cette jeune fille trop moderne et
trop pure ?
Tout comme Jude et Sue, le couple Adeline et Glenmurray n'arrivera pas à vivre heureux dans la bonne société. Les deux
amants refusent de suivre le chemin tracé pour eux et de se marier. Les réactions des personnages qui apprenaient la nature de l'attachement entre Adeline et Glenmurray m'ont scandalisée.
Les mésaventures d'Adeline sont nombreuses. Certains lecteurs
regretteront une histoire un peu rocambolesque, en ce qui me concerne
le charme désuet de ce roman a eu raison de moi. J'y ai retrouvé
mes chers textes du XVIIIème : Manon Lescaut, Paul et Virginie,
un brin de Diderot, une pointe d'Ann Radcliffe dans les pleurs et les
évanouissements …
Un roman au charme fou, certes un peu branlant
parfois, mais touchant. Les dernières pages m'ont émue. J'en
garderai un doux souvenir littéraire et une envie forte de retrouver
quelques auteurs au style désuet mais envoûtant.
A découvrir!
" Elle avait pour la littérature un penchant décidé, qu'avait fait naître en elle la sœur de Mr Woodville. Cette dernière, élevée au milieu de gens de lettres, avait acquis pour l’étude de la philosophie un gout qu'elle eut peu de peine a communiquer a l’âme ardente de sa jeune nièce.Sans doute cet amour de l’étude, dirigé vers un but raisonnable, eut fait le charme de la vie d’Édith et lui eut appris qu'il existe une source de bonheur et de jouissances au milieu même de la solitude. Mais, hélas! Ce gout fut pour elle la cause de ses infortunes et de ses erreurs ".Adeline Mowbray, Amelia Opie.
(Photos : Romanza2019)