mardi 29 mai 2007

Plaisir du texte

Ô longs désirs, ô espérances vaines,
Tristes soupirs et larmes coutumières
À engendrer de moi maintes rivières,
Dont mes deux yeux sont sources et fontaines !
Ô cruautés ô durtés inhumaines,
Piteux regards des célestes lumières,
Du coeur transi ô passions premières
Estimez-vous croître encore mes peines ?
Qu'encor Amour sur moi son arc essaie,
Que de nouveaux feux me jette et nouveaux dards,
Qu'il se dépite et pis qu'il pourra fasse :
Car je suis tant navrée en toute part
Que plus en moi une nouvelle plaie
Pour m'empirer, ne pourrait trouver place.
Louise Labé

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Que j'aime cette auteure. Que j'aime ses mots qui, à chaque fois que je les parcours, viennent me chercher .....
Merci de nous partager ses superbes écrits.

Romanza a dit…

De rien ma petite Suzanne! Merci à toi ...

Anonyme a dit…

Je découvre Louise Labé, là. Merci pour cette pause poétique. Pour la musique des mots.