mardi 29 mai 2007

Les conséquences de la guerre

Adieu
Honoré de Balzac



Le livre de poche, Collection Libretti à 1 euro 50, Paris, 2004.


1819. Par une brûlante journée de l'été finissant, deux chasseurs - deux amis, le marquis d'Albon et le baron Philippe de Sucy - égarés dans une forêt de l'Ile-de-France entrevoient, sous les frondaisons d'un parc à l'abandon, une silhouette féminine d'une grâce aérienne. En cette jeune femme, folle, qui ne sait plus que répéter machinalement un seul mot, Adieu , Philippe, bouleversé, reconnaît la comtesse Stéphanie de Vandières, la maîtresse passionnément aimée dont il fut tragiquement séparé en 1812, lors du passage de la Bérésina. Soulevé par un espoir insensé, il va tenter de rendre la vie à cette âme morte.Ce récit insolite et saisissant, tout à la fois "étude philosophique" et "scène de la vie militaire" est l'un des plus achevés de La Comédie humaine.

Quelle belle histoire mon Dieu! Stéphanie et Philippe se sont aimés mais ont été séparés par les horreurs de la guerre. Lorsqu'ils se retrouvent, Stéphanie est devenue folle. Une histoire à la fois merveilleuse, avec l'apparition fantasmagorique de Stéphanie, mais aussi prenante de réalisme, avec l'évocation de la guerre. Guerre qui donne lieu a une scène horrible, dure, extrêmement bien détaillée. On s'imagine dans la neige de Russie au milieu des cadavres et en train de perdre l'homme qu'on aime. Vraiment un très beau petit texte. Une histoire tragique digne de Racine.

" Elle laissa échapper un cri douloureux, et se leva tout à fait sur ses pieds. Ses mouvements se succédaient si gracieusement, s'exécutaient si lestement, qu'elle semblait être, non pas une créature humaine, mais une de ces filles de l'air célébrées par les poésies d'Ossian. Elle alla vers une nappe d'eau, secoua légèrement une de ses jambes pour la débarasser de son soulier, et parut se plaire à tremper son pied blanc comme l'albâtre dans la source en y admirant sans doute les ondulations qu'elle y produisait, et qui ressemblaient à des pierreries."

(Adieu, Librio, p38)


(Source de l'image : commons.wikipedia.org)

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