Le puits de solitude fit scandale lors de sa parution à Londres en 1928, où il fut interdit et les exemplaires imprimés jetés au feu. Marguerite Radclyffe Hall y dépeint l'amour de deux femmes, contrarié par une société hostile, et prend la défense de cette minorité incomprise et méprisée. Véritable plaidoyer en faveur de l'homosexualité, Le puits de solitude est aujourd'hui une référence littéraire reconnue par tous.
J'ai mis plusieurs semaines à lire ce gros pavé. Offert par Unlivreunthé il y a plusieurs années, j'ai enfin pris le temps de me plonger dans ce beau roman.
Ce qui frappe dans Le puits de solitude c'est sa douceur et sa lenteur. Ce texte est d'une simplicité presque naïve et enfantine. Alors que le propos traité est dur, l'homosexualité dans une époque où elle était interdite, le roman narre le parcours de Stephen de façon douce. Bien sûr, son parcours est difficile, injuste et émouvant, mais l'auteure cherche à montrer que Stephen est un être humain comme tout le monde. Elle ne cherche pas le rocambolesque, elle veut juste prouver l'absurdité de la société qui empêche deux êtres humains de s'aimer librement.
Le puits de solitude nous offre de magnifiques tableaux, telles des œuvres impressionnistes, nous observons la lumière éphémère de l'aube, un bouquet qui embaume, une caresse sur la main. Bien que lent, ce roman n'ennuie pas, il enveloppe. C'est tout doucement, sans s'en rendre compte, que l'on est happé par ce texte.
Un très beau texte dont les dernières pages m'ont serré le cœur.
"On la jugeait singulière, ce qui, dans ce milieu, équivalait à une réprobation. Troublée, malheureuse, comme un tout petit enfant, cette large créature musclée se sentait seule, elle n'avait pas encore appris cette dure leçon : elle n'avait pas encore appris que la place la plus solitaire en ce monde est réservée aux sans-patrie du sexe."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire