La vie de la petite Pauline est émouvante, déchirante. J'ai été extrêmement touchée par les injustices qu'elle subit. Zola tape juste, chamboule son lecteur, fait feu à chaque coup. J'ai souvent eu la larme à l'œil en lisant les mots de ce roman. Zola les choisit avec soin, mais parfois fait le choix aussi de se taire et de laisser s'installer le silence. Un regard, la description d'un lieu ou d'un paysage et tout est dit.
Zola reste le naturaliste que l'on connaît et nous offre également des scènes terribles et difficilement soutenables. La scène de l'accouchement dans La joie de vivre par exemple vaccinerait toute femme d'avoir un enfant. Je m'en souviendrai longtemps. Comme toujours, cette terrible scène est juste et pertinente. Elle montre les personnages en train de se révéler, relance les dés et, dans un certain sens, rétablit un ordre.
Les personnages sont tous plus marquants les uns que les autres. Mon personnage préféré est sans aucun doute Véronique, la bonne. Par sa rudesse mêlée de bienveillance et de gentillesse, elle semble bien trop blanche pour ce monde sans cœur. Ses réparties sont fabuleuses et les dernières pages la concernant m'ont bouleversée. Mme Chanteau, quant à elle, m'a scandalisée. Cette femme envieuse et vénale malmène Pauline et crée beaucoup des malheurs existants dans cette famille.
Il me reste encore 7 titres des Rougon Macquart et je me délecte d'avance de découvrir ces histoires.
"La mer, qui montait, avait une lamentation lointaine, pareille à un désespoir de foule pleurant la misère. Sur l'immense horizon, noir maintenant, flambait la poussière volante des mondes. Et, dans cette plainte de la terre écrasée sous le nombre sans fin des étoiles, l'enfant crut entendre près d'elle un bruit de sanglots."
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