jeudi 19 septembre 2019

" Raconter le passé en refusant de raconter la guerre, c'est mentir ".


La Passe-miroir
 Tome 2 Les disparus du Clairdelune
Tome 3 La mémoire de Babel
Christelle Dabos

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Sont-elles liées aux secrets qui entourent l’esprit de famille Farouk et son Livre ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité (Quatrième de couverture du tome 2).

Voilà plusieurs semaines que j'ai terminé la lecture de la saga de La Passe-miroir et j'avoue en être encore toute imprégnée. J'ai même eu un peu de mal à me concentrer sur la lecture qui a suivie. Après ma découverte du tome 1, j'ai dévoré les deux autres tomes qui sont, eux aussi, excellents. C'est une vraie réussite du début à la fin et je compte bien me précipiter sur le quatrième et dernier tome de la série lorsqu'il sortira. 
Cependant, mon coup de cœur va essentiellement vers le premier tome, Les fiancés de l'hiver. Je pense que cela tient au fait que ce roman met en place l'univers, les personnages, que l'on découvre petit à petit les belles inventions de l'autrice etc … Je garde également un souvenir littéraire très fort car ce coup de cœur était totalement inattendu et ces longues heures de lecture sans interruption furent un régal. Les tomes 2 et 3 sont efficaces, passionnants, impossibles à lâcher, ils tiennent incontestablement leurs promesses, mais je reste tout de même plus enthousiaste sur le tome 1. Le tome 1 est original, innovant, et surprenant, même si les deux autres tomes sont fantastiques aussi, ils se rapprochent de ce que l'on a pu déjà lire. Je sais déjà que je relirai de temps en temps certains passages des Fiancés de l'hiver régulièrement.
Après le premier tome, c'est le 3, La mémoire de Babel, que j'ai préféré. La première partie se rapproche davantage du 1er par le fait qu'Ophélie est un peu perdue dans un nouveau monde, elle doit faire ses preuves et se montrer courageuse. Bien sûr, j'ai continué à suivre la relation Ophélie/Thorn avec passion. Je trouve ces deux personnages magnifiques et parfaitement traités. Ophélie est attachante dans sa maladresse, intelligente, courageuse. Quant à Thorn, il est si émouvant malgré son caractère antipathique que j'ai complètement adhéré à ce personnage. J'ai hâte de retrouver certains visages peu présents dans le tome 3 comme Archibald ou Berenilde. 
Cet univers fait un peu partie de moi désormais. Je repense souvent au monde des Arches, à leur mystère, aux pouvoirs des différentes familles et à l'avenir d'Ophélie et Thorn. J'ai eu beaucoup de mal à quitter ce monde. Quand la dernière page fut tournée, je suis restée plusieurs jours sans avoir envie de lire quoi que ce soit d'autre. Cette série est une vraie réussite et un coup de cœur totalement inattendu en ce qui me concerne. Je vais garder un magnifique souvenir de cet été 2019 où je dévorais jusque tard dans la nuit les pages de La Passe-miroir
" Elle oublia l'appréhension, elle oublia la chaleur, elle oublia jusqu'à la raison de sa présence ici et, quand elle fut vide d'elle-même, elle posa les mains sur la botte de la statue.
L'ombre du mémorial reflua comme une marée, tandis que le soleil faisait marche arrière dans le ciel. Le jour céda la place à la nuit, aujourd'hui devint hier et le temps explosa sous les doigts d'Ophélie. Ce n'étaient plus ses doigts à elle. C'étaient des centaines, des milliers d'autres doigts qui caressaient la botte de la statue, jour avant jour, année avant année, siècle avant siècle.Pour porter chance.Pour réussir.Pour guérir.Pour de rire.Pour grandir.Pour survivre.Et soudain, alors qu'Ophélie se diluait dans cette foule de mains anonymes, elle retrouva ses mains à elle. Ou plutôt des mains qui étaient les siennes sans être les siennes. Et ce fut à travers des yeux qui étaient les siens sans être les siens qu'elle observa la statue. D'un métal brillant, le soldat brandissait fièrement son fusil sous les mimosas en fleur, sa tête emportée par l'obus qui avait détruit le porche de l'école derrière lui." Il sera une fois, dans pas si longtemps, un monde qui vivra enfin en paix."

La mémoire de Babel, Christelle Dabos, Folio. 
(Photos : Romanza2019)

Aucun commentaire: