Loin de la foule déchaînée
Thomas Hardy
Archi poche, édition collector, 2017.
Jeune femme d’une grande beauté et au caractère impétueux, Bathsheba Everdene hérite à vingt ans d’un beau domaine, qu’elle dirige seule. Quand un incendie se déclare dans sa propriété, un ancien soupirant ayant connu des revers de fortune, Gabriel Oak, apporte une aide précieuse pour sauver ses récoltes. Elle lui procure un emploi parmi ses gens, mais devient l’élue de deux autres prétendants, bien décidés à obtenir sa main.
Je rêve littéralement de ce roman depuis de nombreux mois. Je l'ai longtemps observé, guetté, cherché au détour d'un rayon de librairie. Certains soirs, si je l'avais eu sous la main, je l'aurai attaqué direct ... comme une soif intense à étancher immédiatement. Je l'ai enfin acheté le mois dernier et je l'ai lu. Thomas Hardy est un de mes auteurs favoris depuis ma lecture de Jude l'obscur il y a quelques années. Loin de la foule déchaînée n'arrive pas au niveau de Jude l'obscur, mais j'ai cependant adoré ce roman. Ce que j'aime chez Hardy, ce sont les champs de blé, les grands espaces, les forêts, les ruisseaux. Hardy aime la campagne anglaise et chaque page nous le prouve. J'aime aussi son analyse de l'esprit humain. Ces personnages sont toujours complexes, pleins de doutes et de contradictions. Hardy ne tombe pas dans la facilité. Loin de la foule déchaînée nous offre encore des personnages difficiles à comprendre. Il est impossible de les catégoriser. Ceux qui semblent bons ne le restent pas forcément. Quant aux personnages négatifs, ils apparaissent toujours bien plus profonds qu'on ne le pensait au départ. Bathsheba pourrait passer pour capricieuse, alors que c'est une femme indépendante et moderne. Troy pourrait passer pour un égoïste sans scrupule alors qu'il s'avère aussi émouvant, bouleversant et même tendre. Le personnage sublime de ce roman reste Gabriel Oak pour moi. Cet homme doux, intelligent, honnête est un bijou de la littérature. La relation qu'il entretient avec Bathsheba est juste, vraie, humaine.
J'ai totalement embarqué dans cette histoire. J'en ignorais totalement le dénouement, je suis donc restée en apnée jusqu'à la dernière ligne.
Même si je reconnais, comme pour Le maire de Casterbridge, une qualité d'écriture moins transcendante que pour Jude l'obscur, je reste à genou devant le génie de Thomas Hardy. J'aime son univers à la fois rude et doux, j'aime ses ambiances, ses descriptions, ses personnages. j'ai refermé ce livre des images plein la tête. Un roman à lire absolument!
A peine le roman refermé, j'ai visionné l'adaptation cinématographique avec Carey Mulligan. Ce film est sublime et met parfaitement en image l'histoire de Thomas Hardy. A voir absolument!
" Parmi les nombreux devoirs que Bathsheba s’était imposés en ne prenant pas d’intendant se trouvait celui de faire chaque soir une tournée dans la propriété, afin de s’assurer que chaque chose se trouvait bien en sûreté pour la nuit. Gabriel l’avait presque toujours précédée dans cette ronde, veillant sur les intérêts de la jeune fille aussi strictement qu’aurait pu le faire un homme préposé à cet effet ; mais son tendre dévouement était en grande partie inconnu de la fermière, ou, du moins, accepté sans gratitude. Les femmes ne cessent de déplorer l’inconstance du sexe fort ; mais elles semblent se rire de sa fidélité. "
(Photos : Romanza2018)
1 commentaire:
Le film m'avait charmée !!! :-) Si j'ai le temps, je me plongerai donc un jour dans le roman.
Enregistrer un commentaire