dimanche 27 mai 2018

Phénix

La part des flammes
Gaëlle Nohant

 Livre de poche,2016.

Mai 1897. Pendant trois jours, le Tout-Paris se presse à la plus mondaine des ventes de charité. Les regards convergent vers la charismatique duchesse d’Alençon. Au mépris du qu’en-dira-t-on, la princesse de Bavière a accordé le privilège de l’assister à Violaine de Raezal, ravissante veuve à la réputation sulfureuse, et à Constance d’Estingel, qui vient de rompre brutalement ses fiançailles. Dans un monde d’une politesse exquise qui vous assassine sur l’autel des convenances, la bonté de Sophie d’Alençon leur permettra-t-elle d’échapper au scandale  ? Mues par un même désir de rédemption, ces trois rebelles verront leurs destins scellés lors de l’incendie du Bazar de la Charité.

J'ai commencé ma lecture de ce roman sur des chapeaux de roue. Entamé un soir sous ma couette, j'ai lu jusqu'à 3h du matin, éclairée par une lampe frontale pour ne pas réveiller ma moitié. Autant dire qu'avec deux enfants en bas âge et une vie professionnelle bien remplie, ça ne m'arrive plus très souvent. J'ai été tenue en haleine durant plusieurs pages et ce fut jouissif. Le début de ce roman est très prometteur et la scène de l'incendie du Bazar est captivante (et traumatisante aussi). Malheureusement, les jours qui ont suivi, ma vie a été très occupée et je n'ai pu garder un rythme de lecture convenable. Du coup, mon enthousiasme s'est essoufflé. C'est bien dommage car La part des flammes est un excellent roman que je vais conseiller partout autour de moi. 
Je reconnais que la première moitié du roman est bien meilleure que la seconde, mais l'ensemble est superbement bien écrit et passionnant. J'ai aimé la finesse et la retenue de Gaëlle Nohant. Elle nous offre un roman intelligent et crédible, là où elle aurait pu écrire qu'un page turner téléphoné et sentimental.  Gaëlle Nohant ne cherche pas à tout prix à plaire à son lecteur. Elle ne fait ni dans le pathos, ni dans l'exagération. Son histoire est bouleversante tout en restant sobre. 
L'incendie du Bazar de la Charité reste pour moi la scène la plus réussie du roman. J'ignorais l'existence de cette tragédie et je savais encore moins que la petite sœur de Sissi y était liée.  J'ai appris beaucoup de choses à la lecture de ce roman et j'ai adoré ça. Quant aux personnages, je les ai trouvés crédibles et humains. 
La fin du roman ne m'a pas totalement convaincue, je le reconnais. J'ai aimé les dernières pages très en retenue, mais la scène de délivrance est trop tirée par les cheveux. Je n'y ai pas cru. 
Toujours est-il que La part des flammes est un excellent roman historique. J'ai aimé l'écriture très travaillée de Gaëlle Nohant. L'incendie du Bazar restera très longtemps gravé en moi.
Tout lire lui avait donné le vertige et une faim grandissante du monde. Elle y avait perdu le peu de déférence qu'on lui avait inculquée. Les livres lui avaient enseigné l'irrévérence et leurs auteurs, à aiguiser son regard sur ses semblables; à percevoir, au delà des apparences, le subtil mouvement des êtres, ce qui s'échappait d'eux à leur insu et découvrait des petits morceaux d'âme à ceux qui savaient les voir. Mais la lecture avait aussi précipité sa chute.
(La part des flammes, Gaëlle Nohant)
(Photos : Romanza2018)

1 commentaire:

Bonheur du Jour a dit…

Vous êtes enthousiaste ! Je note ce titre pour quelqu'un qui raffole des romans historiques. Merci.