Prenez le temps d'e-penser - Tome 1
Bruce Benamran
Poche Marabout, 2017.
Vous vous interrogez sur des phénomènes simples sans retrouver dans quelle case de votre cerveau vous avez rangé ce que vous avez appris en 5ème. Vous êtes curieux mais pas franchement scientifique, ce livre est pour vous.
Qu’est-ce que l’électricité statique ? Pourquoi un aimant aimante-t-il ? Savez-vous ce qu’est la quinte essence ? Pourquoi éteint-on les lumières dans un avion un quart d’heure avant d’atterrir de nuit ? Mendeleïev est-il le premier vrai punk de l’histoire de la Russie ? Qu’a-t-elle donc de si « générale » la relativité générale ?
Le temps est-il une illusion ? La lumière est-elle d’ondes ou de particules ?…prenez le temps d’e-penser.
(Autant que vous le sachiez, cet article comporte de nombreuses digressions!)
Depuis mon aventure Je-me-reconvertis-et-fais-enfin-le-métier-dont-je-rêve-depuis-l'âge-de-3-ans-et-demi, je m'offre quotidiennement des moments de lecture "pour apprendre". J'ai toujours été une grosse lectrice de romans (ce que je revendique haut et fort d'ailleurs!). Si bien que mes "autres" lectures ont toujours été rares : BD, magazines, essais, documentaires, ... Depuis l'année dernière, j'ai pris goût à lire quelques pages par jour d'un texte qui m'apprend des choses (petite habitude prise durant la préparation au concours de prof des écoles).
Avant de parler de Bruce Benamran, je tiens tout d'abord à vous parler d'Alexandre Astier. Pourquoi me direz-vous? Car c'est grâce à Astier que j'ai connu Benamran. Autant vous l'avouer tout de suite, je voue un culte à Alexandre Astier. C'est un auteur incroyable qui sait mêler humour et culture avec délice. Ses deux spectacles sur scène sont tout bonnement géniaux et je peux citer toutes les répliques de Kaamelott sans difficultés. Mais surtout, c'est un homme qui prône l'ouverture d'esprit et l'accès à la culture. Il revendique le fait que la vie est faite de connaissances et de découvertes incroyables qui n'attendent qu'une chose : qu'on vienne vers elles. La vie est trop courte pour attendre que le temps passe, de rêver sa vie plutôt que de la vivre. Astier aime se cultiver, apprendre de nouvelles choses, débattre, fouiller, travailler. Il nous prouve aussi que la culture peut ne pas être lourde, pédante et ennuyeuse. Elle peut être passionnante et drôle (Bon, ok, ça je le savais déjà, mais une piqûre de rappel fait du bien). Tout ça pour dire que Bruce Benamran a fait la 1ère partie du spectacle d'Astier, L'exoconférence, et qu'Astier a fait la préface du livre de Benamran que je vous présente ici. Voilà, la boucle est bouclée.
Dans l'esprit d'Astier donc, Benamran veut montrer que la culture (principalement scientifique ici) peut être expliquée facilement et de façon ludique. Bon ... je dois avouer qu'il ne m'a pas totalement convaincue.
Je ne suis pas du tout scientifique. J'ai souffert (jusqu'à l'année dernière) d'une phobie des maths très handicapante toute ma scolarité et je suis littéralement sortie de mon corps durant tous les cours de physique-chimie que j'ai suivis. Pourtant, j'aime ça et j'ai pansé mes blessures maintenant que je suis enseignante. Ces disciplines me fascinent. Mais bon, que voulez-vous, l'étiquette "littéraire-nulle en maths" a bien fait son travail durant des années. J'ai donc ouvert ce livre assez "vierge scientifiquement". Je l'ai picoré durant plusieurs mois et je suis passée par différentes émotions. Plusieurs chapitres m'ont passionnée. J'ai appris beaucoup à la lecture de cet ouvrage. En tant que bonne littéraire, j'ai surtout aimé les anecdotes et les biographies de scientifiques (je suis désormais en admiration devant Giordano Bruno. En plus, j'ai appris que Sandor Marai avait écrit La nuit du bûcher en s'inspirant de sa vie. Il me le faut!). J'ai retenu beaucoup de petites histoires sur l'évolution des sciences et les découvertes. Certains passages sont très bien écrits et se lisent comme un roman. Mais une grosse partie du livre est difficile à comprendre pour une païenne comme moi. Après tout, est-ce si grave de ne pas avoir tout compris, allez-vous me dire! C'est là où est le problème. J'ai très mal vécu les moments où j'étais larguée. Bruce Benamran insiste tellement sur le fait qu'il vulgarise le plus possible, qu'il ne peut pas faire plus simple, etc ... qu'au final, on a juste la sensation terrible d'être débile! Ce ton m'a franchement exaspérée. Peut-être suis-je la seule lectrice à l'avoir ressenti. Mais toujours est-il que je suis incapable après cette lecture de vous parler de la théorie de la relativité par exemple et j'ai l'horrible sensation que c'est entièrement de ma faute. Ceci dit, j'ai envie de comprendre, ma curiosité est éveillée et je compte bien fouiller, ne pas en rester là. Dans ce sens, Benamran a réussi son pari. Je prends le temps d'y penser.
Un ouvrage intéressant, parfois drôle, plein de petites histoires passionnantes. Mais un ouvrage qui se veut simple et facile d'accès et qui pourtant peut parfois avoir un ton supérieur assez dérangeant.
"Parmi ces cent astronomes choisis, il y en a un, français, très prometteur : Guillaume Joseph Hyacinthe Jean-Baptiste Le Gentil de la Galaisière, ou plus simplement Guillaume Le Gentil que, tant par souci de simplicité qu'afin de vous permettre de vous identifier à lui par un ingénieux mécanisme de familiarisation, je nommerai désormais Guigui. Parce que Guigui va avoir un destin tout à fait hors du commun. Il est le Pierre Richard de l'astronomie, le Jacques Villeret de la science ; il est sans conteste un des plus grands poissards de la triste et longue histoire des poissards. D'ailleurs, je n'hésiterai pas à marquer d'un "FAIL !" les étapes de sa vie auxquelles, vraisemblablement, son karma aura décidé de lui faire payer les fautes de toutes ses vies antérieures en seulement quelques années, parce, que oui, 'karma is a bitch'*."
Prenez le temps d'e-penser, Tome 1, Bruce Benamran
(Photos : Romanza2018)
1 commentaire:
J'aime aussi apprendre des choses en plus des romans que je lis et j'adore la vulgarisation (plutôt scientifique puisque maintenant la vulgarisation historique passe mal après avoir lu beaucoup de "recherche" historique). Mais si son ton passerait bien en vidéo ou podcast, je n'aime pas trop ce que l'extrait que tu mets révéle. Et je vois tout à fait ce que tu veux dire quand tu expliques que sa "simplification" à outrance peut frustrer quand on ne comprend quand même pas. Bref tiut ça pour dire que ton article m'a plus envie de regarder Kamelot que lire ce livre.
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