mardi 10 novembre 2020

" Le meilleur moyen, le seul peut-être, de gouverner les hommes, c'est de les tenir par leurs passions."

 Les diaboliques 

Jules Barbey d'Aurevilly

Club des amis du livre, Paris, 1964.

Les diaboliques est un recueil de six nouvelles mettant en scène des femmes puissantes, sombres, vengeresses. 

C'est en période halloweenesque que j'ai ouvert Les diaboliques, espérant au fond de moi frémir légèrement en lisant ce recueil de nouvelles. Bon je n'ai pas frémi ... j'ai plutôt hurlé intérieurement de la misogynie de Barbey d'Aurevilly. Mais ceci dit, le charme désuet de ce recueil est bien présent.  J'ai aimé retrouver une langue riche et soutenue, un brin pédante parfois mais toujours soignée

Certaines nouvelles, soyons clairs, sont longues, bavardes et peu passionnantes. Je pense notamment au Dessous de cartes d'une partie de whist. Mais certaines d'entre elles sont assez prenantes. Le bonheur dans le crime, Le rideau cramoisi et La vengeance d'une femme en tête de ma liste. Il est vrai que Barbey n'est pas tendre avec la gente féminine et qu'il m'a souvent énervée, mais si on lit le texte avec distance, on peut se retrouver à sourire de certains propos et à rentrer dans son jeu. Les deux dernières nouvelles sont assez gores. Âmes sensibles, préparez-vous! Je suis toujours très étonnée de lire ces auteurs décalés, provocateurs, dans une époque où la bienséance régentait le monde. 

Cela faisait un moment que je n'avais pas lu de recueil de nouvelles. J'ai vraiment apprécié de retrouver ce format. Même si Barbey n'est pas ma tasse de thé, j'ai aimé lire de courtes histoires le soir au coin du feu. Je pense ressortir certains de mes recueils de nouvelles afin d'en grapiller quelques textes. 

A lire ... avec beaucoup de recul lorsqu'on est une femme! 

Je suis convaincu que, pour certaines âmes, il y a le bonheur de l'imposture. Il y a une effroyable, mais enivrante félicité dans l'idée qu'on ment et qu'on trompe ; dans la pensée qu'on se sait seul soi-même, et qu'on joue à la société une comédie dont elle est la dupe, et dont on se rembourse les frais de mise en scène par toutes les voluptés du mépris.

(Photos : Romanza2020)

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