Illusions perdues
Honoré de Balzac
Folio, 2013.
Illusions perdues raconte le destin de deux amis, l'imprimeur David Séchard et le poète Lucien de Rubempré. L'un restera à Angoulême, l'autre partira pour Paris à la recherche de la gloire. Comédie des mœurs provinciales et parisiennes, fresque sur les milieux de la librairie, du théâtre et du journalisme à Paris aux alentours de 1820, ce roman est plus qu'un roman. Il est tous les romans possibles. En lui coexistent l'épopée des ambitions déçues, le poème lyrique des espérances trompées, l'encyclopédie de tous les savoirs. Avec Illusions perdues, Balzac nous donne le premier roman total, réflexion métaphysique sur le sens d'une société et d'une époque placées, entre cynisme et mélancolie, sous le signe de la perte et de la désillusion.
Je pense que je devrais principalement accuser mon manque de disponibilité comme seul
responsable de cette lecture en demie-teinte. Cependant, je pense
sincèrement que ce n’est pas le seul.
Je suis une habituée de
Balzac. Je l’ai lu 17 fois, je l’aime passionnément et les pavés
ne me font pas peur. Au contraire, j’en suis friande. Pourtant,
même si j’ai aimé Illusions perdues (que
je guettais depuis tant d’années), je ne peux pas vous dire
que j’ai adoré … et mon esprit occupé de ces derniers mois
n’est pas seul en cause.
Illusions perdues
nous offre des pages sublimes typiquement balzaciennes. Croiser les
différents personnages de La comédie humaine est
littéralement un régal et ne donne qu’une envie, se précipiter
sur les autres titres. J’ai aimé, comme toujours, la plume
d’Honoré toujours juste et sublime. L’histoire m’a également
touchée et je compte bien retrouver les personnages du roman dans la
suite, Splendeurs et misères des courtisanes. Mais voilà …
je le confesse j’ai trouvé l’ensemble très long et trop bavard.
Oui, vous pouvez me flageller en place de Grève, que voulez-vous
c’est ainsi ! J’en suis bien meurtrie. Je soutiens que mon
manque de disponibilité a fait que j’ai eu une lecture hachée de
ce texte. Ce qui n’a forcément pas aidé à rentrer complètement
dans le roman. Mais il faut dire aussi que le monde dépeint par
Balzac est complexe. Certaines pages sur le monde de l’édition et
du journalisme m’ont perdue. La dernière partie fut vraiment
difficile à lire. Quel dommage lorsque l'on voit avec quel plaisir
j’ai lu la première partie du roman! Même si je ne me suis pas
attachée à Lucien, bien trop inconstant pour moi, j’ai aimé le
suivre dans Paris, ses mésaventures, ses amitiés et ses amours. J'ai été en colère comme lui, j'ai aimé et j'ai souffert. Mais la dernière et bien trop longue partie fut franchement difficile. Peut-être n'ai-je pas été à la hauteur de Balzac cette fois? Je le reconnais sans honte (enfin ... peut-être un peu!).
Illusions perdues ne sera pas un de mes Balzac préféré. Je ne renierai jamais cet auteur que j'aime profondément. Honoré m'a une nouvelle fois prouvé son immense talent, mais ce roman est bien trop long. Quoi qu'il en soit je retrouverai Balzac avec plaisir ... comme toujours.
Vous croyez aux amis. Nous sommes tous amis ou ennemis selon les circonstances. Nous nous frappons les premiers avec l’arme qui devrait ne nous servir qu’à frapper les autres. Vous vous apercevrez avant peu que vous n’obtiendrez rien par les beaux sentiments. Si vous êtes bon, faites-vous méchant. Soyez hargneux par calcul. Si personne ne vous a dit cette loi suprême, je vous la confie et je ne vous aurai pas fait une médiocre confidence. Pour être aimé, ne quittez jamais votre maîtresse sans l’avoir fait pleurer un peu ; pour faire fortune en littérature, blessez toujours tout le monde, même vos amis, faites pleurer les amours-propres : tout le monde vous caressera.
Illusions perdues, Balzac.
(Photos : Romanza2019)
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