American psycho
Bret Easton Ellis
Points, 1998.
Patrick Bateman, 26 ans, flamboyant goldenboy de Wall Street, fréquente les endroits où il faut se montrer, sniffe quotidiennement da ligne de coke, et surtout ne se pose aucune question. parfait yuppie des années quatre-vingt, le jour il consomme. Mais la nuit, métamorphosé en serial killer, il tue, viole, égorge, tronçonne, décapite.
Portrait lucide et froid d'une Amérique autosatisfaite où l'argent, la corruption et la violence règnent en maîtres, American Psycho, qui fit scandale lors de sa parution aux Etats-Unis, est aujourd'hui un best-seller mondial.
American psycho est à ce jour le roman le plus trash, glauque, immonde que j'ai lu. Il m'a fallu du courage pour le terminer. J'ai tenu car sous la violence se cachait une critique acerbe de la société américaine qui valait le coup. Mais honnêtement, je vais mettre ce roman très haut dans ma bibliothèque et hors de portée de mes enfants. J'ai du très vite ouvrir un roman doux et beau après avoir terminé ce texte de B.E Ellis.
Peter Ackroyd dit d'American psycho que c'est "un roman laid". Je ne peux que le rejoindre. Tout y est horrible : les personnes, les sentiments humains, les émotions, ... Le lecteur est plongé dans un enfer où les scènes violentes, pornographiques ou dénuées d'intérêt humain et spirituel se succèdent. J'ai souvent refermé le roman, le cœur au bord des lèvres. Ce texte rend tout laid et difforme. Bateman, le héros, transpire la haine, le racisme, l'antisémitisme, la misogynie, ... Il est écœurant.
Je pense qu'American psycho est un roman à lire pour sa virulente critique de certains working boys superficiels, égoïstes, humainement inintéressants. Cependant, il faut être préparé au pire. Même si j'ai interprété les actes de Patrick Bateman comme des fantasmes qui n'ont en réalité pas lieu, il n'en reste pas moins que nous ne sommes pas épargnés par les détails, les mots crus, l'absence totale d'humanité.
Une lecture traumatisante.
" Je possédais tous les attributs d'un être humain - la chair, le sang, la peau, les cheveux - , mais ma dépersonnalisation était si profonde, avait été menée si loin, que ma capacité normale à ressentir de la compassion avait été annihilée, lentement, consciencieusement effacée. Je n'étais qu'une imitation, la grossière contrefaçon d'un être humain. "
(Photos : Romanza2018)
3 commentaires:
Je n'ai pas pu le terminer l'année dernière, je me suis stoppée au moment où il tue un clochard. Mais ce livre est nécessaire dans sa formulation d'une critique de l'Amérique consumériste, ivre d'argent.
Le passage dont tu parles est horrible! J'ai du refermer le livre.
Merci pour ce commentaire authentique. J'hésitai à le lire; j'ai commencé et arrêté au bout de quelques pages, mais là, ton avis me donne froid dans le dos et me conforte dans mon idée de le laisser définitivement de côté. Je ne supporte pas (ou plus) ce genre de roman empreint de violence.
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