Les piliers de la terre
Ken Follett
Le livre de poche, 2007.
Dans l'Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre.
Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle.
La haine règne, mais l'amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.
Abandonnant le monde de l'espionnage, Ken Follet, le maître du suspense, nous livre avec "Les Piliers de la Terre" une œuvre monumentale dont l'intrigue, aux rebonds incessants, s'appuie sur un extraordinaire travail d'historien. Promené de pendaisons en meurtres, des forêts anglaises au cœur de l'Andalousie, de Tours à Saint-Denis, le lecteur se trouve irrésistiblement happé dans le tourbillon d'une superbe épopée romanesque dont il aimerait qu'elle n'ait pas de fin.
Bon et bien voilà! Ces deux dernières semaines, j'ai été occupée à lire Les piliers de la terre qui dormait sur mes étagères depuis bien longtemps. J'ai passé de bons moments en sa compagnie. Cette lecture fut, sur certains points, tout à fait satisfaisante. Cependant, j'ai un avis plus mesuré sur d'autres aspects du roman. Ce fut une lecture agréable, mais ce fut loin d'être un coup de cœur.
J'aime les romans historiques ... et malheureusement, je n'en lis pas assez. Il faudrait que j'y remédie sérieusement. Je dois reconnaître que j'ai apprécié d'en lire un. Apprendre un fait de l'Histoire d’Angleterre que je ne connaissais pas (le naufrage du Vaisseau blanc et ce qui a suivi) m'a enthousiasmée. Même si Ken Follett ne creuse pas assez le sujet selon moi.
L'aspect que j'ai le plus aimé reste l'histoire des constructions de cathédrales. Etant déjà fascinée par les édifices religieux, j'avoue que je les regarderai encore plus intensément maintenant. En regardant une cathédrale ou une église, je ne pourrai pas ne pas penser aux centaines de personnes qui ont versé sang et sueur dans sa construction. J'ai également apprécié les pages parlant de la vie des moines et de l'organisation du clergé.
J'ai suivi avec intérêt les aventures des personnages. J'ai parfois tourné les pages avec avidité. Je me suis prise au jeu et j'étais heureuse de les retrouver dès que j'avais un moment. Malgré ses 1050 pages, j'ai lu ce roman assez rapidement. Il a eu l'effet que je cherchais : me sentir plonger dans un autre monde pendant quelques jours.
Mais (... par ce qu'il y a un mais ...) certains points ne m'ont pas plu. Notamment, l'écriture de Follett. Elle n'est pas mauvaise. Je dirai même qu'elle est efficace. Cependant, j'ai été ennuyée par son manque de caractère, d'empreinte. Il raconte des faits de façon agréable, mais il n'y a presque aucune figure de style, de non-dits, de sous-entendus, de finesse. J'ai souvent pensé qu'un Dumas ou un Dickens aurait réussi à soulever cette écriture trop plate et conventionnelle. L'autre aspect qui m'a dérangé, c'est le côté très téléphoné de l'intrigue : 100 pages où les méchants gagnent, 100 pages où les gentils se relèvent plus forts, 100 pages où les méchants répliquent violemment, 100 pages où les gentils trouvent une solution pour se défendre, etc ... etc ... Au bout d'un moment, ce roulement perpétuel m'a agacée.
Je mentirai en vous disant que je n'ai pas apprécié ce roman, car j'ai passé deux semaines très agréables. Je pensais très souvent dans ma journée à Tom, Jack et Aliéna. J'ai été émue, terrifiée et en colère. Mais je trouve que ce roman manque de qualité. Il manque quelque chose dans l'écriture et dans l'intrigue qui aurait pu le rendre bien meilleur. C'est trop simple, trop plat parfois. Ça marche plutôt bien certes ... mais ça marche comme une saga d'été diffusée à la télévision pour laquelle on se passionne tout en sachant pertinemment qu'elle est pleine de défauts.
Je ne sais pas encore si je m'attaquerais à Un monde sans fin du même auteur. Peut-être un jour ... si j'ai envie d'une longue lecture pleine de rebondissements ... tout en ayant pleinement conscience que je n'aurai pas d'illumination littéraire et que le style risquera sûrement de m'agacer parfois.
Un roman à découvrir.
Un roman à découvrir.
" La vie de moine était la plus étrange et la moins naturelle qu'on pût imaginer. Les moines passaient la moitié de leur vie à s'imposer des souffrances et un inconfort qu'ils auraient pu facilement éviter, et l'autre moitié à marmonner à toutes les heures du jour et de la nuit des prières dans des églises vides. Ils renonçaient délibérément à tout ce qui était agréable : les filles, le sport, les fêtes et la vie de famille. Jack avait bien remarqué que les plus heureux d'entre eux avaient trouvé une activité qui leur apportait de grandes satisfactions : enluminer des manuscrits, écrire l'histoire, faire la cuisine, étudier la philosophie ou - par exemple Philip - transformer un village endormi comme Kingsbridge en une ville prospère. "
(Les piliers de la terre, K. Follett)
(Photos : Romanza2018)
1 commentaire:
C'est un livre qui me tente tant j'en ai entendu le plus grand bien, mais les deux Ken Follett que j'ai tenté de lire me sont tombés des mains. Ton avis mitigé ne me surprend pas.
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