Le maire de Casterbridge
Thomas Hardy
Un jour, sous l’empire de l’alcool, après une violente dispute avec sa femme, il décide de la vendre avec sa fille à un marin de passage, M. Wenson. Dégrisé, il mesure l’étendue du désastre et, plus seul que jamais, se promet de ne plus jamais s’approcher d’un goulot…
Dix-huit années après, devenu un marchand prospère, Michael est élu maire de la ville de Casterbridge. Tous le croient veuf.
C'est avec beaucoup d'émotions que j'ai ouvert un nouveau roman de Thomas Hardy, l'auteur qui, en trois lectures, s'est hissé sur mon podium littéraire. Sans avoir le souffle de Jude l'obscur (qui reste, pour l'instant, indétrônable), j'ai passé un agréable moment de lecture avec Le maire de Casterbridge.
Moins sombre que l'histoire de Jude ou Tess, celle de Michael Henchard reste tout de même triste et mélancolique. Nous suivons cet homme rattrapé par un passé trouble. Malgré ses faiblesses et son caractère parfois désagréable, je me suis attachée à Mr Henchard. Cet être profondément humain et complexe fait de nombreuses erreurs et finit toujours par en avoir cruellement conscience. Autour de lui gravitent plusieurs personnages : Susan, Elizabeth-Jane, Donald et les habitants de Casterbridge. J'avoue avoir un faible pour Elizabeth-Jane. C'est une jeune fille très digne, toujours positive et la façon qu'elle a de mener sa vie avec détermination et courage est vraiment touchante.
L'intrigue se tisse, les caractères s'affirment, les secrets se révèlent, ... j'ai tourné les pages les unes après les autres sans m'en rendre compte. Le maire de Casterbridge se lit très facilement. Presque trop facilement. Je ne sais pas si c'est la traduction qui en est la cause, mais je n'ai pas retrouvé la plume fine et magnifique de Thomas Hardy. Dans sa forme, le texte n'a pas la profondeur que j'attendais d'un roman de Hardy.
Malgré ça, j'ai aimé ma lecture et l'Angleterre décrite par Hardy est toujours un délice. C'est un auteur que j'aime profondément. Même si Le maire de Casterbridge n'arrive pas à la cheville de Jude l'obscur, ni au genou de Tess d'Urberville, c'est un texte agréable, maîtrisé, envoûtant.
Il faut lire et relire Thomas Hardy. De mon côté, je lorgne déjà depuis longtemps sur Loin de la foule déchaînée.
« Je ne vois pas pourquoi un homme qui a une femme et n’en veut plus, ne s’en débarrasserait pas comme ces bohémiens-là font de leurs cheveux. […] Pourquoi ne pas les mettre aux enchères, et les vendre à ceux qui recherchent l’article ? Hein ? Moi, bon Dieu ! je vends la mienne à l’instant, si quelqu’un veut l’acheter. »
(Le maire de Casterbridge, T. Hardy, Archipoche, 2015)
(Photos : Romanza2017)
3 commentaires:
J'aime beaucoup Thomas Hardy et j'ai lu pratiquement tous ses romans c'est un bonheur de lecture, certains sont plus difficiles d'accès que d'autres je trouve, celui là est assez simple en effet mais je ne crois pas que cela vienne de la traduction mais plutôt de Hardy qui a écrit des grands et des moins grands romans
Ah, Thomas Harry! C'est un de mes auteurs préférés à moi aussi. Mais je n'ai pas encore lu ce roman. Ce que tu dis de la langue m'inquiète un peu cependant car c'est ce que j'aime ke plus chez cet écrivain.
Je pense que je n'aurais jamais le courage de lire "Jude" dont je connais la fin, mais j'ai bon espoir de découvrir un jour "Tess" et ton billet me donne bien envie de me plonger dans celui-ci aussi. Je me demande juste comment on peut vendre des gens en Angleterre au XIXe siècle (mais j'imagine qu'il doit y avoir une explication logique).
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