jeudi 9 avril 2015

Même pas à la cheville ...

Les mouettes
Sandor Marai

 Livre de poche, 2015.

Budapest, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Un haut fonctionnaire hongrois reçoit une réfugiée finlandaise venue demander un permis de séjour et de travail. Une rencontre très troublante car Aino Laine est le sosie d'une femme qu’il a aimée et qui s’est suicidée quelques années plus tôt. Il invite à l’opéra cette « mouette » venue de si loin, et la soirée se prolonge chez lui par une conversation où elle expose son histoire et les détours qui l’ont menée en Hongrie. Dans cette confrontation de leurs passés, de nombreuses coïncidences surgissent ... 

Je voulais découvrir Sandor Marai depuis bien longtemps. Je viens de terminer Les mouettes et me voilà désormais bien embêtée. En tout honnêteté, je ne sais pas trop quoi en penser. 
Sandor Marai est un auteur d'une grande sensibilité, c'est indéniable. Les mouettes nous offre de jolis moments littéraires. J'ai aimé sa façon de gommer l'espace et le temps. Les dialogues remplacent la narration sans annonces préalables. Les pensées intérieures se mêlent aux paroles des personnages. C'est une histoire émouvante qui m'a envoûtée à certains moments. J'y ai trouvé de belles pages. Mais j'avoue avoir trouvé l'ensemble assez prétentieux. Je ne me suis pas sentie au niveau. Sandor Marai manque terriblement de simplicité. On ne s'exprime pas comme cela dans la vie. C'est trop philosophique, trop intellectuel pour paraître vrai. Je pense vraiment que je suis passée à côté. Je n'ai pas de réelles critiques à formuler, j'ai seulement eu la sensation d'un manque totale de naturel et de spontanéité. Les mouettes est bourré de tirades métaphysiques et je suis passée à côté. Je dois reconnaître que je suis un peu déçue. Et un peu en colère contre moi-même aussi car je sais que ce que j'ai lu est grand. Je ne m'avoue pas vaincue. Cet auteur mérite d'être lu et je retenterai bientôt. Je pense que c'est une lecture qui se digère. Depuis que j'ai refermé le texte, certaines images me reviennent, certaines paroles aussi. Je reviendrai vers Sandor Marai plus préparée et attentive la prochaine fois.  

" Comme il est pâle, pense la femme. Elle ferme à moitié les paupières et c'est à travers ces fentes étroites qu'elle l'épie, d'un regard froid, myope et attentif, un peu hostile.
Je dois être pâle, pense l'homme ; il se tient face au carreau réfléchissant de la vitre et sent que le sang s'est retiré de sa tête. "
(Les mouettes, Sandor Marai, Livre de poche, 2015, p21)

(Image : Ann Dvorak - classiccinemaimages.com)

2 commentaires:

Shelbylee a dit…

Je n'ai pas lu celui-là, alors je ne peux pas te dire. Pour L'héritage d'Esther, le style m'a paru ciselé, mais je ne me souviens pas de tirades métaphysiques (après ce n'est pas le genre de choses qui me dérangent donc c'est possible). Je te conseille tout de même de retenter ta chance !

Mrs Figg a dit…

C'est également un auteur que je souhaite découvrir. Je choisirai un autre titre !