Guerre et paix
Léon Tolstoï
Folio, 2002.
1805 à Moscou, en ces temps de paix fragile, les Bolkonsky, les Rostov et les Bézoukhov constituent les personnages principaux d'une chronique familiale. Une fresque sociale où l'aristocratie, de Moscou à Saint-Pétersbourg, entre grandeur et misérabilisme, se prend au jeu de l'ambition sociale, des mesquineries, des premiers émois.
1812, la guerre éclate et peu à peu les personnages imaginaires évoluent au sein même des événements historiques.
(Amazon.fr)
Avant de commencer cet article, je tiens à remercier Eliza qui, en organisant cette lecture commune de Guerre et paix, a crée un bel échange autour de ce monument de la littérature russe. Un grand merci!
Guerre et paix! Cela fait des années que je tourne autour sans jamais me décider. J'ai lu Anna Karenine au tout début de mes années fac' et j'en garde un souvenir très fort. Cette histoire me hante encore. Guerre et paix quant à lui m'effrayait. 2000 pages.! Je crois que je n'ai jamais lu un roman de cette épaisseur. Eliza a motivé les troupes et nous nous sommes lancés dans la lecture de cet ÉNORME roman.
Je suis très fière de moi (je tiens à le dire). Non pas d'avoir réussi à lire un pavé (tout de même, ce n'est pas le premier), mais de l'avoir lu en 3 semaines.
Mon verdict alors? La réponse est oui, j'ai aimé. J'ai adoré plonger dans ce monde, cet univers que nous offre Monsieur Léon. Je mentirai en disant que Tolstoï m'a tenu en haleine durant 2000 pages. Oui, c'est vrai, certains passages m'ont paru un brin longs. Certaines parenthèses historiques étaient parfois difficiles ... surtout en fin de soirée. Mais ce n'est rien en comparaison de toutes les pages de pur bonheur qu'il nous offre en retour. Guerre et paix est un roman profondément humain. Aucun autre adjectif ne me paraît aussi bien coller. J'aime les personnages vrais, ceux qui ne sont ni lisses ni parfaits. Guerre et paix nous offre des personnages qui souffrent, se trompent, réussissent, trébuchent, font les mauvais choix, pardonnent, aiment. C'est un véritable monde parallèle que Tolstoï a crée.
Parmi l'impressionnante galerie de personnages de Guerre et paix, certaines figures sont plus particulièrement touchantes. Bien sûr, il y a André et Natacha. Je ne savais rien de leur histoire d'amour et je m'imaginais quelque chose à la Vronski et à la Anna, fougueux, passionné, excessif. J'ai eu la surprise de découvrir une histoire assez simple. Leur amour est très beau, car là aussi, ça sonne juste et vrai. André est un personnage sublime et restera à jamais le plus important du roman pour moi. Son évolution, sa retenue, son charisme. Un des plus beaux héros de la littérature. Quant à Natacha, j'ai aimé ses faiblesses, ses erreurs, son tempérament lunatique et son cœur léger. J'ai été émue également par Marie et Pierre. La dure Marie, pas toujours tendre dans ses jugements, mais généreuse, courageuse et fière. Et Pierre! Sa naïveté lors des premières pages est délicieuse et touchante. Puis on suit ses réflexions, ses interrogations (qui m'ont beaucoup rappelées celles de Lévine d'Anna Karenine). On le voit mûrir, se trouver, s'affirmer. Tous les personnages ont leur histoire, leurs choix, leurs doutes. Ils évoluent tous, soit à la suite d'une peine de cœur, soit à cause des tourments de la guerre, mais chacun d'entre eux possède son propre cheminement. Ce qui rend ce roman d'autant plus vivant et puissant.
L'intrigue est passionnante, même si elle est coupée par des passages plus ardus, mais pas moins intéressants. Je n'imagine même pas ce qu'a du être l’écriture de ce roman pour Tolstoï. A part devenir ermite et schizophrène pendant des années, je ne vois pas comment il a pu mener une vie normale parallèlement à la rédaction de Guerre et paix. C'est impossible de résumer ce roman et il faudrait plusieurs vies pour l'analyser. Il y aurait mille choses à dire pour chaque chapitre, chaque événement, chaque page. C'est très compliqué de parler de Guerre et paix, je me demande même si c'est autorisé ... Dans mon cas, quand on voit le peu de profondeur de mon article, on est en droit de s'interroger. Mais que voulez-vous? Je suis innocente. Ce n'est pas moi. C'est la faute à Tolstoï.
Je ne sais pas comment conclure. J'ai oublié cent cinquante choses ... au moins ... et le peu que j'ai dit est assez insipide. Les autres en parleront mieux que moi. Je finirai juste en disant qu'il faut lire Guerre et paix, passer au-delà de ses craintes, oublier les 2000 pages, ne pas se laisser décourager par certains passages militaires ou métaphysiques et se plonger dans ce roman passionnant, bouillant, fascinant.
Sur ce, je file voir l'adaptation de 1956.
" Les yeux de Marie étaient grands, profonds, et avaient parfois des éclairs qui leur donnaient une beauté surnaturelle, en transformant complètement sa figure, qu’ils éclairaient de leur douce et tendre lumière. Mais la princesse ne se rendait pas compte elle-même de l’expression que ses yeux prenaient chaque fois qu’elle s’oubliait en pensant aux autres, et l’impitoyable psyché continuait à refléter une physionomie gauche et guindée "
(Guerre et paix, Tolstoi, Livre 1, Folio, 2002)
(Source image : Audrey Hepburn, desseintes.over-blog.com)
Parmi l'impressionnante galerie de personnages de Guerre et paix, certaines figures sont plus particulièrement touchantes. Bien sûr, il y a André et Natacha. Je ne savais rien de leur histoire d'amour et je m'imaginais quelque chose à la Vronski et à la Anna, fougueux, passionné, excessif. J'ai eu la surprise de découvrir une histoire assez simple. Leur amour est très beau, car là aussi, ça sonne juste et vrai. André est un personnage sublime et restera à jamais le plus important du roman pour moi. Son évolution, sa retenue, son charisme. Un des plus beaux héros de la littérature. Quant à Natacha, j'ai aimé ses faiblesses, ses erreurs, son tempérament lunatique et son cœur léger. J'ai été émue également par Marie et Pierre. La dure Marie, pas toujours tendre dans ses jugements, mais généreuse, courageuse et fière. Et Pierre! Sa naïveté lors des premières pages est délicieuse et touchante. Puis on suit ses réflexions, ses interrogations (qui m'ont beaucoup rappelées celles de Lévine d'Anna Karenine). On le voit mûrir, se trouver, s'affirmer. Tous les personnages ont leur histoire, leurs choix, leurs doutes. Ils évoluent tous, soit à la suite d'une peine de cœur, soit à cause des tourments de la guerre, mais chacun d'entre eux possède son propre cheminement. Ce qui rend ce roman d'autant plus vivant et puissant.
L'intrigue est passionnante, même si elle est coupée par des passages plus ardus, mais pas moins intéressants. Je n'imagine même pas ce qu'a du être l’écriture de ce roman pour Tolstoï. A part devenir ermite et schizophrène pendant des années, je ne vois pas comment il a pu mener une vie normale parallèlement à la rédaction de Guerre et paix. C'est impossible de résumer ce roman et il faudrait plusieurs vies pour l'analyser. Il y aurait mille choses à dire pour chaque chapitre, chaque événement, chaque page. C'est très compliqué de parler de Guerre et paix, je me demande même si c'est autorisé ... Dans mon cas, quand on voit le peu de profondeur de mon article, on est en droit de s'interroger. Mais que voulez-vous? Je suis innocente. Ce n'est pas moi. C'est la faute à Tolstoï.
Je ne sais pas comment conclure. J'ai oublié cent cinquante choses ... au moins ... et le peu que j'ai dit est assez insipide. Les autres en parleront mieux que moi. Je finirai juste en disant qu'il faut lire Guerre et paix, passer au-delà de ses craintes, oublier les 2000 pages, ne pas se laisser décourager par certains passages militaires ou métaphysiques et se plonger dans ce roman passionnant, bouillant, fascinant.
Sur ce, je file voir l'adaptation de 1956.
" Les yeux de Marie étaient grands, profonds, et avaient parfois des éclairs qui leur donnaient une beauté surnaturelle, en transformant complètement sa figure, qu’ils éclairaient de leur douce et tendre lumière. Mais la princesse ne se rendait pas compte elle-même de l’expression que ses yeux prenaient chaque fois qu’elle s’oubliait en pensant aux autres, et l’impitoyable psyché continuait à refléter une physionomie gauche et guindée "
(Guerre et paix, Tolstoi, Livre 1, Folio, 2002)
7 commentaires:
Je rêve de prendre le temps de lire ce roman, qui doit être magnifique. Cela doit être très difficile de le résumer en un article!
Bravo pour ce challenge ! Pour ma part, c'est une relecture, un peu plus lente je pense que la première lecture.
Comme toi, je trouve que Pierre est très similaire à Lévine et que les analyses historiques de Tolstoi sont un peu longuettes.
Bravo pour cette lecture pour laquelle je n'arrive pas à me décider. Je l'ai commencé, mais jamais fini. Et à chaque fois que je lis un billet, j'ai l'eau à la bouche et je me dis "je n'ai pas le temps pour l'instant"...
J'aime ton portrait du Prince André, je suis totalement d'accord avec toi c'est le plus beau personnage du roman. Bravo pour ta lecture et je suis contente de voir que tu l'as aimé.
Fleur : T'as tout compris!
Praline : Bravo pour la relecture ...
Lilly : Lance-toi!!!
Titine : Merci chère Titine ...
Je t'envie ! Je voudrai bien m'y plonger aussi ! Je suis étonnée que tu ne fasses aucune remarque sur l'Histoire, je pensais que l'arrière-fond historique serait importante... Mais j'imagine qu'il faudrait des pages et des pages pour en parler !
J'ai adoré ce roman. Je l'ai même lu deux fois! Une fois seule et je me souviens à quel point j'avais été soufflée. Ça m'avait beaucoup impressionné comme roman, tant au niveau des passages philosophiques qu'au niveau de l'histoire, du portrait d'une époque.
Et je l'ai lu en lecture commune avec une amie, lecture qui a été très enrichissante puisqu'on échangeait beaucoup à chaque passage.
Je n'ai pas vu le film mais la série qui est sortie il y a quelques années. Ça m'avait profondément déçue. L'adaptation a été de beaucoup occultée de tout ce que je trouvais intéressant pour ne se baser que pratiquement sur l'histoire d'amour. Disons que Guerre et Paix c'est beaucoup plus que ça!
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