samedi 10 novembre 2012

Prendre conscience ... avant qu'il ne soit trop tard!

Tu verras
Nicolas Fargues


P.O.L, 2011. 

Mon père me criait de remonter mon jean au-dessus de mes fesses, de cesser d'écouter des chansons vulgaires sur mon iPod, de rapprocher mes coudes à table et de ne pas faire la tête chaque fois qu'il voulait m'emmener au musée. Il ajoutait toujours : "Plus tard, tu comprendras que c'est pour ton bien que je te disais ça, tu verras". 


Sans être un roman incroyable, Tu verras est un roman extrêmement touchant, je dirai même nécessaire. Je pense que tous les parents devraient le lire. Etant maman d'un petit garçon de 20 mois, Nicolas Fargues m'a projeté face à mes propres démons, mes doutes, mes craintes. 
Colin, la quarantaine, vient de perdre dans un terrible accident son fils de 12 ans, Clément. Il prend conscience de toutes les erreurs qu'il a pu faire, de son manque de compréhension et de tolérance vis à vis de ce jeune garçon gagnant petit à petit son indépendance. 
Colin est bouleversant. J'ai vécu intensément cette culpabilité qui le dévore. En lisant Tu verras, on comprends combien on peut se prendre la tête pour des détails. Clément aime le rap, son père vit mal que son fils n'aime pas, tout comme lui, le rock. Il est parfois sec avec lui sur des choses qui se révèlent bien insignifiantes après la mort de Clément. J'ai ressenti le manque de Colin, ce manque physique, animal, le besoin de sentir et toucher son enfant. J'ai vraiment pris la douleur de Colin en plein coeur. Mais la plume de Nicolas Fargues ne tombe pas dans le pathos. Les sentiments de Colin sont humains, simples et beaux
Je n'ai pas vraiment accrocher au voyage final de Colin. Pas assez fouillé, un peu téléphoné, je suis passée à côté. 
Un roman important et bien écrit. Un roman à lire pour le message qu'il transmet, les réflexions qu'il soulève. 

" (...) j'ai pris alors brutalement conscience de la fragilité de mon fils, comme tous les parents d'adolescents du monde. J'ai éprouvé, comme eux, le vertige d'imaginer qu'en mon absence, un accident pouvait lui arriver n'importe où et n'importe quand. Et, comme tous les parents du monde, j'ai fini par me raisonner, en me disant qu'on ne peut pas chaperonner un enfant tout au long de sa vie. Que la vie, c'est par essence un risque potentiel à courir de s'estropier ou de mourir à chaque instant de chaque jour."
(Tu verras, Nicolas Fargues, POL, 2011)


(Source image : spiritualité-chrétienne.com)

3 commentaires:

bizak a dit…

Je suis passé juste vous dire bonjour!La dernière fois que j'ai visité votre blog, vous veniez d'accoucher de votre enfant qui a maintenant 20 mois, c'était vers mars 2011. Mon Dieu que le temps passe vite, je venais alors de découvrir le monde des bloggers.
Je suis père moi-même de trois enfants, j'en prends vraiment conscience et il n'est pas trop tard!

Lou a dit…

Coucou
je ne trouve plus ton mail mais je voulais t'annoncer que je venais la semaine de Noël vers chez toi, pour passer les fêtes avec ma famille. J'espérais te voir à l'occasion. N'hésite pas à m'envoyer un petit mail si possible sur mon mail perso, je crois que tu l'as:)

Bises

Romanza a dit…

Bizak : Merci de ce joli bonjour!