mardi 20 mai 2008

"You're OK, Corinne?"

La massaï blanche
Corinne Hofmann


Pocket, 2005.

Lorsque, à 27 ans, Corinne Hofmann foule le sol de Mombassa, elle ne sait pas encore que sa vie va prendre un tournant décisif. Venue au Kenya pour les vacances, il suffit du regard perçant d'un guerrier massai, Lketinga, pour ravir la jeune femme à son amant, à sa culture et à sa vie de commerçante de Biel, en Suisse. En quelques mois, Corinne Hofmann lâche les amarres de l'Europe pour s'immerger dans un nouveau monde et s'installe au cœur de la brousse aux côtés de son amour africain. Est-elle vraiment prête à y tenir le rôle d'une épouse modèle en pays massaï ?


Ce livre partait déjà mal rien qu'avec la jaquette. Je la trouve particulièrement moche et me donne plus envie de fuir que de l'ouvrir. Mais bien décidée à passer outre ces préjugés qui parfois nous empêchent de découvrir des perles rares, j'ai ouvert ce roman.
J'ai eu énormément de mal à accrocher à l'écriture. Après être tout juste sortie de la si fluide et magnifique plume de Pearl Buck, celle de Corinne Hofmann m'a écorchée un peu l'esprit. Mais vu que ce n'est pas une écrivaine à la base, je lui pardonne. Je n'aurai sûrement pas fait mieux. Ce n'est pas que je suis une obsédée du beau langage, mais j'aime que les romans aient un certain style tout de même. Là, il n'y en avait pas.
Passons outre ces détails, l'histoire est, il est vrai, touchante. A la fin du récit, je me suis prise à ressentir une pointe de nostalgie en me disant que cette histoire aurait vraiment pu finir bien si seulement ils n'étaient pas si différents.
Et puis, ce roman m'a appris beaucoup sur les massaïs. Autre point positif. J'ai aimé connaître leur rite, leur mode de vie. Cet aspect du livre est pour moi le plus intéressant.
Par contre (encore un petit blâme), j'ai trouvé que l'histoire, tout comme le titre ou la quatrième de couverture, ne parlait pas assez des efforts de Lketinga. Certes, Corinne Hofmann a tout abandonné pour lui, mais son époux a tout de même renié énormément de ses traditions, de ses coutumes en vivant avec une blanche et à mon goût, le roman me montre pas assez ce côté là.
Je trouve que ce roman nous apprend beaucoup et que Corinne Hofmann a eu énormément de courage, mais ça reste, à mon sens, un roman à l'écriture fade, presque énervante, qui se lit sans réflexion, avec une passivité à faire peur. Ceci dit, parfois, ça fait du bien ....
...
"Fatiguée, mais joyeuse et tout excitée, je descends. Je suis chez moi, bien que les manyattas se trouvent à quelques centaines de mètres. Quelques personnes me saluent gentiment. Giuliano paraît avec une lampe de poche pour donner des instructions. Lui aussi me salue brièvement avant de disparaître. Mes lourds bagages posés à côté de moi, je reste là un peu désemparée car, dans le noir, je ne peux les porter jusqu'à notre manyatta. Deux garçons, qui apparemment ne sont pas des écoliers puisqu'ils sont vêtus de manière traditionnelle, me proposent leur aide."
(La massaï blanche, pocket, p203)

(Source image : massai.ch)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne suis pas du genre "histoires vécues" d'avance mais ce que tu dis de celle-ci me fait définitivement passer mon tour, même si en apprendre davantage sur les massaïs pourrait être bien intéressant!

Romanza a dit…

Karine : Je ne suis, moi non plus, pas du tout "histoires vécues" (tout le monde se met à raconter sa vie ... ça m'énerve!), mais j'ai lu ce roman dans le cadre d'une lecture commune sur le forum littéraire Au délà des mots. Même si je ne garderai pas un souvenir immense de ce livre, j'ai tout de même appris pas mal de choses... D'où l'intérêt des lectures communes qui nous poussent à lire des livres vers lesquels on irait pas naturellement ...