lundi 26 novembre 2007

Au bûcher!

C'est ainsi que les hommes vivent
Pierre Pelot



Le livre de poche , 2006.



Automne 1999. Lazare Grosdemange, journaliste et grand voyageur, revient sur les lieux de son enfance. Un accident lui a fait perdre la mémoire dans des circonstances troublantes qu'il cherche de toutes ses forces à éclaircir.
Au début du XVIIe siècle, dans cette partie des Vosges, Dolat, fils d'une paysanne brûlée pour sorcellerie, apprend qu'il a été recueilli par les religieuses de Remiremont et adopté par une demoiselle de haut lignage. Il se retrouve impliqué avec Apolline, sa " marraine " devenue sa maîtresse, dans les intrigues qui secouent le duché de Lorraine, et doit s'enfuir vers la Bourgogne voisine. La guerre de Trente Ans qui dévaste la Lorraine atteint bientôt ces régions sauvages et sépare les deux amants. Par des voies secrètes et souterraines, la quête de Lazare Grosdemange va croiser, au-delà des siècles, les aventures de Dolat, " fils du diable ". Fresque hallucinée de la guerre de Trente Ans et roman contemporain, C'est ainsi que les hommes vivent est une immense aventure du langage et de la mémoire.

J'ai terminé ce livre bien plus tard que prévu. Il est vrai que c'est un monument! Cette lecture n'est pas de tout repos : violence, sexe, trahison, haine, passion, ... Tout tourne à une vitesse impressionnante. De plus, L'auteur a une écriture très savante. Ce roman demande beaucoup d'attention.
Pour revenir à l'histoire elle-même. Elle m'a beaucoup plu. Les précisions sur les us et moeurs de l'époque sont parfaitement bien décrites. On s'y croirait. Certaines scènes donnent la chair de poule (la scène du coffre sur les seins par exemple et bien d'autres vraiment écoeurantes).
Par contre, j'ai mis du temps à m'attacher à Apolline. Cette jeune fille un peu glaciale dans la première partie du roman a réussi à obtenir mon amitié qu'à partir de sa fuite avec Dolat. Pas avant. Au début de l'histoire, je ne comprenais pas les sentiments d'Apolline pour Dolat : intérêt, véritable amour, ... ça m'énervait un peu! Mais la fin éclaire tout pour notre plus grand plaisir. J'ai beaucoup aimé la fin de l'histoire du XVIIème siècle mais moins celle du XXème ... Cette dernière m'a paru un peu soudaine!
Le personnage que j'ai préféré et que je ne suis pas prête d'oublier est Clauda, la mère de Dolat. Magnifique!

Donc, un livre que j'ai aimé mais qui parfois m'a paru un peu long ... Certaines scènes sont majestueuses d'autres un peu fastidieuses ... En tout cas, un roman à lire, passionnant et enrichissant ... malgré de grosses difficultés!

"Elle se leva. Elle tremblait de tout son corps et gardait les mains croisées sur ses seins. Les méches dénouées par le tirage de la robe et retombant de part et d'autre sur sa figure. Le mouvement de redressement fouetta et aviva autour d'elle l'odeur qu'elle portait sur la peau. Elle se tint droite, soufflant profondément et baissant les bras le long du corps, montrée telle qu'elle était et comme si par cela elle eût espéré quelque impensable changement dans l'ordonnement des choses écrites, passées comme à venir, comme si elle eût pensé par cette attitude attirer vers elle le regard même de Dieu."

(C'est ainsi que les hommes vivent, Livre de poche, p 93)


(Source de l'image : pagesperso-orange.fr)

Aucun commentaire: