lundi 1 octobre 2007

Etre libre!

Chinoises
Xinran

Picquier poche, 2005.



Un dicton chinois prétend que " dans chaque famille il y a un livre qu'il vaut mieux ne pas lire à haute voix ". Une femme a rompu le silence. Durant huit années, de 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission au cours de laquelle elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes, sans tabou. Elle a rencontré des centaines d'entre elles. Avec compassion elle les a écoutées se raconter et lui confier leurs secrets enfouis au plus profond d'elles-mêmes. Epouses de hauts dirigeants du Parti ou paysannes du fin fond de la Chine, elles disent leurs souffrances incroyables : mariages forcés, viols, familles décimées, pauvreté ou folie... Mais elles parlent aussi d'amour. Elles disent aussi comment, en dépit des épreuves, en dépit du chaos politique, elles chérissent et nourrissent ce qui leur reste. Un livre bouleversant, " décapant, à lire de toute urgence pour voir l'importance du trajet que la femme chinoise a dû et doit encore accomplir " (Diane de Margerie, Le Figaro littéraire).

Mon dieu, quel livre! Sans hésiter ... un de mes préférés. Xinran nous livre, avec une émotion indescriptible, la situation des femmes chinoises des années 90. Ce roman est dur, très dur. J'ai pleuré. Mon coeur s'est soulevé en lisant certains passages, mais tout est raconté avec une telle sensibilité que l'on a aucune sensation de voyeurisme. Un témoignage nécessaire, sublime qui ne laisse pas indemne. J'en ai encore la chair de poule. Toutes les femmes de ce roman sont nos soeurs, nos mères, ...

A lire absolument!

" Dans le train du retour, je n'ai cessé de pleurer tout le long du trajet. J'ai recommencé à pleurer quand j'ai pris mon stylo pour consigner le drame de ces mères. J'ai beaucoup de mal à imaginer leur courage. Elles continuent à vivre. Le temps les a portées jusqu'au présent, mais chaque minute, chaque seconde, il leur a fallu se battre avec des scènes de mort ; et jour après jour, nuit après nuit, elles ont porté la douleur de la perte de leurs enfants. C'est une douleur que personne ne peut leur enlever : le plus petit objet domestique - une aiguille et du fil, une paire de baguettes et un bol - peut leur ramener les visages souriants et les voix des âmes mortes."

(Chinoises, picquier poche, p 130)


(Source de l'image : clabedan.typepad.com)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je le lirais certainement, mais plus tard, car en ce moment je ne suis pas prête pour me lancer dans un tel livre !!

Anonyme a dit…

J'ai après la lecture de cet article une envie folle de me procurer le livre... Un bel article.

J'aime aussi ce qui me secoue. Les mots, entre autre, c'est fait pour.

Je me permets d'ajouter ce blog très intéressant à mes liens :)

merci de ce partage.

Romanza a dit…

Merci beaucoup de ton compliment Cath ... Et n'hésite pas à lire cette merveille !!
Au plaisir de te revoir sur le blog!