jeudi 6 septembre 2007

De l'importance des souvenirs

La petite dame en son jardin de Bruges
Charles Bertin



Actes Sud, 2000.


Charles Bertin, qui est né en 1919, a rêvé de sa grand-mère, morte depuis un demi-siècle. Au matin, ce rêve lui est apparu comme le signe qu’il fallait sans délai rendre visite à la petite dame en son jardin de Bruges.Dans la manière d’un tissage aux laines délicates se compose alors, au fil du voyage, un portrait d’une tendresse si sensible et d’une véracité si évidente que nul ne saurait lire ces pages sans aller aussitôt à ses propres souvenirs, ni sans ressentir, à l’exemple de Charles Bertin, l’effroi de revoir si bien sans jamais pouvoir franchir le glacis qu’impose la mort.

Ce livre est un concentré de douceur ... J'ai adoré! Un histoire simple, belle et humaine. J'ai eu la sensation d'avoir vécu ces souvenirs. La description parfaite rend le livre intime et presque personnel.
Ce que j'ai trouvé le plus passionnant, ce sont les passages qui parlent de la lecture. J'ai relevé plein de passages magnifiques expliquant la passion, le bonheur que provoquait un livre. Par exemple : " Elle engageait son être entier dans l'entreprise de la lecture jusqu'à mener en compagnie de ses héros une existence parallèle à celle qui était la sienne au milieu des hommes." C'est tout à fait les sentiments qui m'animent durant mes lectures ...
A la fin de ce livre, plusieurs sentiments : la nostalgie, l'envie de profiter de chaque seconde de l'existence et le plaisir de lire.

" Cette aptitude à déserter la réalité au profit des prodiges de la vie rêvée lui aurait sans doute valu un certain nombre de déboires dans la société locale, si elle n'avait possédé la maîtrise absolue d'un talent que je n'ai connu à personne d'autre : celui de s'absenter à volonté de la conversation sans que son interlocuteur s'en aperçut. Elle était tout à fait capable de faire excellente figure dans un salon et de prononcer à point nommé les paroles qui conviennent tout en se trouvant par la pensée à des milliers de kilomètres. Elle pouvait articuler d'une voix désabusée : "Il est bien vrai, chère madame, qu'il n'y a plus de saisons", pendant qu'elle galopait en esprit avec le dernier des mohicans dans la vaste plaine de l'Hudson."

(La petite dame en son jardin de Bruges, Babel, p 45)


(Source de l'image : cliketclak.skynetblogs.be)

2 commentaires:

BelleSahi a dit…

J'ai beaucoup aimé ce livre.

Anonyme a dit…

Que d'avis élogieux sur ce livre, je sais ce qu'il me reste à faire... ;-)