jeudi 30 décembre 2010

Mes lectures "coup de coeur" de 2010

Voilà 2010 qui s'achève! Après avoir fait un petit point sur mes défis de l'année, je me lance ici dans mes coups de coeur 2010 ...


Malgré beaucoup de belles découvertes, voici les titres des romans qui m'ont le plus convaincue cette année :
Une véritable plongée en enfance. En lisant ce roman, je me suis revue jeune lectrice se prenant pour l'héroïne, rêvant et lisant avec passion.
J'ai découvert une plume vive, intelligente, efficace, sans fioritures. Un vrai plaisir! Depuis, je me suis offerte Le fil du rasoir et j'ai eu l'intégrale des nouvelles de Somerset Maugham en cadeau.
La confirmation d'un amour absolu, d'une confiance totale, ...
Un auteur qui ne me déçoit jamais. Dès que j'ouvre un de ses romans, je plonge totalement dans ce monde incroyable et passionnant. Je retrouve toutes ces sensations magnifiques que l'on ressent en lisant un roman incroyable.
Parce qu'il est écrit que les romans de Pearl Buck seront toujours des coups de coeur.
Malgré la dureté de la langue et du texte, un roman nécessaire et bouleversant.
Que dire? J'aime son monde, sa plume, son intelligence, sa sensibilité, son beau langage ... J'aime, je déifie même son univers si envoûtant et prenant.
Première lecture de Wilkie Collins et gros coup de coeur pour l'ambiance. Une intrigue palpitante et une atmosphère inoubliable.
J'en ai versé des larmes en lisant ce roman! Un magnifique bijou de la littérature, la découverte d'une plume que je relirai très très vite.
Une belle et émouvante saga familiale, simple mais profonde.
Un texte poétique qui m'a énormément émue. Une grande douceur et une sensibilité incroyable!
Parce que ce roman posséde tout ce que j'aime chez Zola. Un style franc et efficace, une histoire palpitante, des scènes marquantes autant par leur violence que par leur sensibilité, ce mélange inégalé de poésie et de réalisme.
Un roman comme on les aime, une héroïne parfaite, un héros inoubliable, une histoire prenante qui se lit d'une traite ... Bref! Un génialissime roman!
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Beaucoup de valeur sûre cette année comme Zweig, Buck, Dumas, ... mais aussi de belles découvertes (Gaskell, Somerset Maugham, Wharton, Wilkie Collins, ...) que je prolongerai avec bonheur.
2010 fut riche en lecture mais je l'ai aussi trouvé lourde en défi (comme je l'explique ici), 2011 sera plus calme de ce côté là. J'ai envie de plus liberté, j'ai envie que ma main se tourne quoiqu'il arrive vers la lecture de mon choix et non une fois sur trois sur une lecture "défi" ...
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Bonne fin d'année 2010 et bonne année 2011!
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(Source image : Northanger Abbey ITV 2007, meilingreview.blogspot.com)

C'est la fin de l'année ... Petit point challenge!

Voilà! Nous sommes le 30 décembre ... bientôt une nouvelle année qui commence! Pour finir 2010 en beauté, faisons un point challenge!
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Je me suis inscrite cette année à 4 défis (sans compter le Matilda's contest non limité dans le temps) : Challenge George Sand, Défi Lunettes noires sur pages blanches, Une année en Russie et le Défi J'aime les classiques.
Je ne fais jamais beaucoup de défis, et pourtant, cette année j'ai eu la sensation que mes lectures dites "challenge" revenaient très (trop???) souvent. Allez savoir pourquoi! Toujours est-il que même si ce fut (comme toujours) de belles découvertes et de beaux instants de lecture, je pense faire une pause dans les défis littéraires pour cette année 2011. Je vais continuer et avancer le Matilda's contest, à part ça, je ne pense pas me lancer dans d'autres défis (ou alors dans un seul!! On verra!). J'ai besoin de lire ce que j'ai envie au moment où j'ai envie. Même si j'ai toujours fonctionné comme cela, cette année, bien que toutes mes lectures furent agréables, j'ai eu la sensation de ne pas forcément lire ce que MOI j'avais décidé de lire. Bref! Voilà, décision prise : pause challenge pour 2011.
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Mais revenons à nos moutons et voyons ceux de 2010 :
Ce challenge se poursuit jusqu'en début 2011, mais vu que je suis en train de lire ma dernière lecture de ce défi, je peux en parler dès maintenant.
J'avais prévu de lire 3 romans. J'ai modéremment aimé La petite Fadette, été agréablement surprise par Laura Voyage dans le cristal et je suis donc en train de lire le dernier, Indiana.
Ce défi m'a permise de lire George Sand dans un contexte autre que celui universitaire. Même si je ne suis pas une fan absolue de son oeuvre, je dois reconnaître que George Sand a une plume bien à elle, qui surprend toujours, imaginative et vive.
Défi (bientôt) réussi!
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On pouvait choisir le nombre de livres et d'adaptations que l'on voulait. J'ai fait le minimum : 1 ... mais je l'ai tout de même réussi!
J'ai lu La passe dangereuse de Somerset Maugham et vu son adaptation Le voile des illusions (c'est ici!). Grâce à ce défi, j'ai fait la connaissance de Somerset Maugham et je ne le regrette pas. Une découverte que je poursuivrai!
Défi réussi!
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Techniquement parlant, j'ai réussi ce défi car il s'agissait de lire (ou voir) au moins une chose en rapport avec la Russie durant l'année. Chose que j'ai faite en lisant Le docteur Jivago de Pasternak. Mais je m'étais auto-lancé le défi de lire également Michel Strogoff de Verne et Guerre et Paix de Tolstoï. Ce que je n'ai pas fait!!! Pimpi a reconduit ce défi pour l'année prochaine, mais comme je le disais plus haut, je ne me relance pas dedans. Je lirai ces 2 romans qui m'attendent au chaud quand mon coeur me dira de les lire.
Défi réussi (tout de même!)
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Même si j'ai modifié ma liste initiale durant l'année, j'ai lu un classique par mois durant 1 an! En tant qu'amoureuse des classiques, j'ai bien sûr apprécié ce défi même si les lectures revenaient trop vite les unes après les autres.
Défi réussi!
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Voilà! J'ai fait le tour de mes défis littéraires 2010 ... Je suis, ma foi, fière de moi!
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Il y a aussi le très bon Matilda's contest non limité dans le temps. J'ai lu cette année Persuasion de Jane Austen et La ferme des animaux d'Orwell (et bien sûr, Matilda de Roald Dahl grâce à qui tout est arrivé!). Je ne l'ai pas beaucoup avancé, mais par contre, je me suis procuré presque tous les romans de ce défi. La liste des romans du Matilda's contest me plaît énormément et j'ai vraiment envie d'apprécier ces lectures. Je vais me plonger dedans cette année ( ... mais à mon rythme)!
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Je vous reviens bientôt pour faire un point sur mes coups de coeur littéraires 2010!

dimanche 19 décembre 2010

" C'était l'intérêt humain qu'elle y avait trouvé. "

Nord et Sud
Elizabeth Gaskell
(J'aime les classiques - Décembre)
Points, 2010.

Après une enfance passée dans un village riant du Hampshire, Margaret Hale, fille de pasteur, s'installe dans une ville du nord. Témoin des luttes entre ouvriers et patrons, sa conscience sociale s'éveille. John Thornton, propriétaire d'une filature, incarne tout ce qu'elle déteste : l'industrie, l'argent et l'ambition. Malgré une hostilité affichée, John tombera sous son charme.

Oyé, oyé, amateurs de romans victoriens, amoureux de Jane Austen, admirateurs de Charlotte Brontë, Dickens et autres sommets anglais! Rendez-vous immédiatement et d'un pas vigoureux dans la librairie la plus proche, tendez la main vers les nouveautés et saisissez la réédition de Nord et Sud d'Elizabeth Gaskell. Une fois que vous l'avez en main, installez-vous confortablement et lisez! Vous allez embarquer les yeux fermés dans ce beau roman. Certes, Elizabeth Gaskell n'a pas la plume de notre chère Jane, ni l'âme torturée de nos soeurs Brontë, mais elle posséde un talent et une plume bien à elle qui la rend extrêmement attachante. Impossible de lâcher ce roman une fois ouvert. Margaret Hale est une héroïne comme on les aime. On s'y attache dès les premières pages. Elle a de l'esprit, elle est passionnée, engagée, humaine, un brin fière et obstinée ... bref ... tout simplement inoubliable. Mais il y a aussi Mr Hale, Mrs Hale, Frederick, Higgins, Dixon, ... et bien sûr, John Thornton. Aaah! John! Après l'héroïne de nos rêves, voilà le héros de nos rêves. Mr Thornton a fière allure, il est un poil orgueilleux, cache sa sensibilité sous une carapace hautaine, profondément humain, passionnément amoureux, ... et j'en passe. J'ai souvent lu que ce roman ressemblait à Orgueil et préjugés. Plus que le roman, c'est principalement la relation Margaret/John qui ressemble beaucoup à celle de Lizzie/Darcy. Sans jamais tomber dans la copie, on retrouve cette complexité de sentiments, ces quiproquos, ces non-dits que l'on aime tant dans Orgueil et préjugés. Après, en ce qui me concerne et outre le fait que c'est un roman classique anglais, je trouve que la comparaison s'arrête là. L'histoire est unique, l'intrigue également, les rebondissements, les personnages, c'est une véritable découverte et non une simple réécriture du sublime Orgueil et préjugés. Autre aspect très agréable et passionnant de Nord et Sud, le côté "Dickens" de Gaskell. Alors que Jane Austen se soucie guère du bas peuple dans ses romans, Elizabeth Gaskell, elle, s'y penche, dénonce, revendique, argumente. Lire et découvrir la conscience sociale d'une femme du XIXème siècle dans l'Angleterre victorienne et (si je me souviens bien) une première pour moi.

On ne s'ennuie pas une seconde en lisant ce roman. C'est une succession de scènes passionnantes, de tableaux anglais comme je les aime, une galerie de personnages attachants et travaillés de façon très méticuleuse, des chapitres efficaces, ... Nord et Sud est un roman intelligent, sensible, addictif, simple mais profond. J'ai une vraie affection pour ce roman. Même si mon temps en ce moment est limité (et mon cerveau pas toujours opérationnel), ce fut un plaisir immense de me plonger dans ce roman. Je m'y suis immergée, totalement imprégnée.

Si vous aimez la littérature classique anglaise, si vous désirez lire un roman efficace et passionnant, si vous aimez vous identifier aux personnages des histoires que vous lisez, si vous voulez retrouver un peu de l'univers si envoûtant de Jane Austen ou simplement découvrir une plume unique ... Lisez Nord et Sud!

" Margaret accompagnait souvent son père dans ses expéditions, écrasant la fougère et ressentant une joie cruelle quand elle la sentait céder sous son pied léger et dégager son parfum si caractéristique. Puis lorsqu'ils débouchaient dans la chaude lumière odorante des vastes près communaux, ils apercevaient des multitudes de créatures sauvages en liberté qui se prélassaient au soleil, ainsi que les fleurs et les plantes que ses rayons faisaient éclore en grande variété. Cette vie, ou du moins ces promenades, comblaient toutes les attentes de Margaret. Elle était très fière de sa forêt. Ses habitants étaient sa famille. "

(Nord et Sud, Gaskell, Point, 2010, p33/34)

(Source image : wikipedia.org)

dimanche 5 décembre 2010

ça y est ... décembre est là!

Le mois de décembre est là!

Peut-être avez-vous, comme moi, déjà décoré votre maison, vous vous régalez de thé de Noël, vous restez bouche bée devant les belles vitrines décorées, vous préparez avec plaisir le réveillon qui approche à grands pas, vous commencez à grignoter quelques chocolats, marrons glacés et autres friandises irresistibles. Bref! Vous profitez de tous ces petits moments de bonheur que nous offre ce mois si particulier.

Je vous souhaite de tout coeur un merveilleux mois de décembre ... rempli de joie, de chocolats, de sourires ... et bien sûr, de belles lectures!
(Sources images : 9moisavecmoi.com ; cartes.villeronce.com)

lundi 29 novembre 2010

Dans ma basse-cour il y a des poules, des dindons, des oies ....

La ferme des animaux
George Orwell
Défis J'aime les classiques (novembre) et Matilda's contest

Folio, 2008.

Les animaux de la ferme du Manoir en ont assez de se faire exploiter par Mr Jones, leur propriétaire. Sage l'Ancien voit, en rêve, un avenir meilleur. Les animaux décident de se rebeller et de prendre la ferme. Les cochons ménent la lutte ...

J'ai passé un bon moment avec ce petit roman. Il m'a fait beaucoup de bien après le gigantesque et fatiguant Docteur Jivago. Petit roman, certes, mais complexe dans son sujet. C'est un roman qui chamboule. On se pose beaucoup de questions en le lisant. On se rend compte à quel point on peut être manipulé sans s'en apercevoir. Les animaux de la ferme rêvaient d'une autre vie et vont se retouver enfermés dans une véritable tyrannie. Ils quittent une vie de labeur pour une autre. Ce roman m'a énormément déprimée par moment. Je me suis demandée si Orwell ne voulait pas nous faire comprendre que les êtres vivants sont dans l'incapacité totale de vivre dans l'égalité. Qu'il y a toujours une ou plusieurs personnes à l'ambition démesurée prête à un imposer ces lois. Bon, même si on le sait au fond de nous, ça fait toujours mal quand on nous le rappelle. Orwell crée une véritable montée en puissance. La dictature des cochons s'installe progressivement, presque en douceur. J'ai trouvé géniale l'idée des 7 commandements modifiés au fur et à mesure de l'histoire. Il m'a vraiment secouée ce roman! Sommes-nous vraiment si aveugles??

Orwell se serait inspiré de la Révolution russe et du stalinisme. Parallèle que j'ai trouvé très intéressant et ingénieux. Une fable que l'on peut transposer facilement dans la réalité (c'est bien ça qui est effrayant!).

Un livre à lire absolument! Intelligent, efficace, prenant, chamboulant l'esprit. Un livre nécessaire. Une fable satirique à la Jean de La Fontaine passionnante.

Ce fut ma première découverte de l'oeuvre d'Orwell, je compte bien continuer l'aventure.

" L'Homme est la seule créature qui consomme sans produire. Il ne donne pas de lait, il ne pond pas d'oeufs, il est trop débile pour pousser la charrue, bien trop lent pour attraper un lapin. Pourtant le voici le suzerain de tous les animaux. Il distribue les tâches entre eux, mais ne leur donne en retour que la maigre pitance qui les maintient en vie. Puis il garde pour lui le surplus. Qui laboure le sol? Nous! Qui le féconde? Notre fumier! Et pourtant pas un parmi nous qui n'ait que sa peau pour tout bien. "

(La ferme des animaux, Orwell, Folio, 2008, p12)

(Source image : gal.darkvision.com)

jeudi 25 novembre 2010

Elle est où la sortie???

Le docteur Jivago
Boris Pasternak
(Défi Une année en Russie)
Livre de poche, 1966.

Iouri Jivago n'a que 10 ans lorsqu'il enterre sa mère. Quant à son père, il ne le connaît pas et ignore presque tout de lui. Iouri est placé dans la famille du professeur Groméko où il trouve une ambiance agréable et sereine. Il y rencontre Tonia, la fille de la maison, sa future femme. Bientôt, la Révolution éclate.

Bon ... Autant vous dire tout de suite que ce fut très laborieux! Pas que ce roman soit nul ... non ... mais ce fut rude par moment!
Il y a de très belles scènes, c'est vrai, mais elles ne m'ont pas totalement emballées. Je n'ai pas vraiment réussi à m'attacher aux personnages également. Bref, ce roman est intéressant, fouillé, intelligent ... mais je ne l'ai pas vraiment trouvé sensible et humain. Il est un peu froid, distant. Malgré une grande finesse, un sujet touchant et une certaine poésie. J'ai lu les lignes de ce texte, tout en restant très distante, sans jamais réellement embarquer.
Les premiers chapitres sont très décourageants. Il y a un nombre impressionnant de personnages, on ne sait pas qui est qui, on ne comprend rien à l'histoire. Bref! On lutte! Au bout d'un moment, miracle, le sujet se précise et on commence à embarquer. Malheureusement, bien vite le ton trop distant et le manque d'intrigue épuisent notre enthousiasme. On vogue entre deux eaux durant tout le roman. Intérêt et ennui ont ryhtmé ma lecture.
En bref, ce roman m'a épuisée et j'ai été ravie de le finir. Je n'ai pas envie de critiquer ce roman, car je sais qu'il s'agit d'un livre intelligent et important dans l'histoire de la Littérature russe, mais je dois avouer qu'il ne m'a pas convaincue, qu'il m'a même souvent ennuyée .... et j'en suis bien malheureuse!
Je n'ai pas tiré un trait sur mon amour de la littérature russe ... pas le moins du monde ... Le coup de foudre n'a juste pas eu lieu entre Jivago et moi! C'est tout!
...
" Devant eux, soulevant des nuages de poussière brûlante et comme blanchie à la chaux par le soleil, défilait la Russie, champs et steppes, villes et bourgs. Des convois de charrettes s'étiraient sur les routes, obliquaient lourdement vers les chemins de traverse et, à les voir du train lancé à une folle allure, on avait l'impression que les charrettes ne bougeaient pas et que les chevaux piétinaient sur place. "
(Le dr Jivago, Pasternak, Livre de poche, 1966, p23)
(Source image : agora.virtualmuseum.ca)

dimanche 31 octobre 2010

Il y a un revenant au coin de la rue!

Histoires de fantômes
Roald Dahl

Livre de poche Jeunesse, 2008.


Maisons et bâteaux hantés, visions d'horreur dans le métro, revenants antiquaires ou balayeurs de feuilles mortes. Venez chercher le grand frisson dans ces dix histoires inoubliables, minutieusement sélectionnées par Roald Dahl. Attention, un fantôme se promène peut-être tout près de vous ...
En 1958, Roald Dahl a lu 749 histoires de fantômes avant de parvenir à selectionner les meilleures d'entre elles qui figurent aujourd'hui dans ce recueil.


Rien de tel qu'un week-end halloweenesque pour ouvrir un petit livre plein d'histoires de fantômes. Roald Dahl nous présente 10 nouvelles sélectionnées pour lui-même. C'est court, passionnant, effrayant, agréable à lire à tout âge. Dans la plus pure tradition des histoires de fantômes, chaque auteur crée une ambiance parfaite, présente des personnages attachants ou angoissants et ça fonctionne sans effort!

J'ai une petite préférence pour Le balayeur (vision fantômatique superbement bien écrite), Harry (l'angoisse d'une mère), W.S (un écrivain est poursuivit par le propre personnage qu'il a crée), Compagnes de jeu (une petite fille se trouve d'étranges amies), La boutique du coin (une vieille boutique d'antiquité est hantée par un revenant) et La couchette du haut (morbide vision sur un paquebot). J'ai passé un superbe halloween lovée dans un plaid et en lisant ces croustillantes histoires ...

Un recueil des plus agréables, un petit bijou à lire durant les longues soirées automnales ou hivernales, un vrai plaisir de lecture.


" Dans l'allée au-dessous, à quelques mètres à sa gauche et près de l'angle de la maison, un homme balayait le sol, lentement et à coups réguliers, à l'aide d'un balai de bouleau. Le balai oscillait et raclait la surface du chemin avec un faible bruissement, à un rythme aussi cadencé que celui d'un balancier d'horloge. "

(Le balayeur de A.M Burrage in Histoires de fantômes, Roald Dahl, Livre de poche jeunesse, 2008, p50)


(Source image : Moufle.net)

dimanche 24 octobre 2010

Petite pause psychédélique

Laura Voyage dans le cristal
George Sand
Défi J'aime les classiques (octobre) et Challenge George Sand

Pocket, 2004.

Le narrateur, artiste, se voit être le témoin d'une histoire incroyable. Alexis lui raconte une période extraordinaire de sa vie où il a pu voyager dans le monde merveilleux du cristal ...


J'ai fait une petite pause dans ma lecture du Docteur Jivago (qui est, en passant, très bien) en lisant le court et très étrange Laura Voyage dans le crystal. Etrange mais très agréable. J'ai beaucoup aimé ce conte fantastique plein de charme. Avec un petit côté Jules Verne très accrocheur et une langue et une ambiance extrêmement poétique, George Sand arrive à nous capter dès les premières pages. Alexis Hartz nous conte ces divagations de jeunesse, ces voyages intérieurs et c'est, ma foi, assez palpitant. On s'imagine devenir minuscule et s'aventurer au coeur d'un cristal. On suit Alexis dans ses visions sans savoir où est le vrai, où est le faux. On ne cherche pas à comprendre, on embarque tout simplement. Des passages magnifiques, d'autres troublants et angoissants, une vraie aventure à la Jules Verne ... en beaucoup plus modeste tout de même.

Une fin très romantique et belle avec une pensée que j'ai, pour ma part, trouvé sublime : " Je sens que l'air et le soleil sont des délices de la vie, et que l'on s'atrophie le cerveau dans un écrin, si magnifique et colossal qu'il soit. Je donnerais donc toutes les merveilles que voici autour de nous pour un rayon du matin et le chant d'une fauvette, ou seulement d'une sauterelle, dans notre jardin de Fischhausen. " (Page 117).

La George Sand que je trouve peu convaincante dans ses romans champêtres (La mare au diable et La petite Fadette ne m'ont pas complétement emballée) me séduit beaucoup plus avec des romans d'aventure passionnants comme Laura Voyage dans le cristal ou l'excellent Mauprat.

On passe un très bon moment, c'est court, mais il y a tout ce qu'il faut, c'est frais, agréable. Une bonne petite lecture d'après-midi pluvieuse. Je le conseille. Une réelle bonne surprise!

" Je crois que tu es fou, dit Laura. Tu peux regretter la campagne, mais non pas le bonheur que nous goûtions ensemble : car nous allions toujours chacun de son côté, toi pillant, cueillant, gâtant toutes choses, moi faisant de petits jardins où j'aimais à voir germer, verdir et fleurir. La campagne était un paradis pour moi, parce que je l'aime tout de bon ; quant à toi, c'est ta liberté que tu pleures, et je te plains de ne pas savoir t'occuper pour te consoler. Cela prouve que tu ne comprends rien à la beauté de la nature, et que tu n'étais pas digne de la liberté. "

(Laura Voyage dans le cristal, Pocket, 2004, p25)

(Source image : Nausicäa de La Vallée du vent. Buta-connection.net)

dimanche 10 octobre 2010

Le pouvoir de séduction des morts

Le mec de la tombe d'à côté
Katarina Mazetti


Babel, 2009.

Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari, qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothèque et citadine, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance, rempli de livres. Au cimetière, elle croise souvent le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que le tape-à-l'oeil de la stèle qu'il fleurit assidûment.
Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, avec son bon sens paysan et une sacré dose d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il est exaspéré par sa voisine de cimetière, son bonnet de feutre et son carnet de poésie.
Un jour pourtant, un sourire éclate simultanément sur leurs lèvres et ils en restent tous deux éblouis ... C'est le début d'une passion dévorante.
C'est avec un romantisme ébouriffant et un humour décapant que ce roman d'amour tendre et débridé pose la sérieuse question du choc des cultures.

Certes, ce n'est pas de la GRANDE littérature et peut-être que comme beaucoup de romans actuels, je vais l'oublier rapidemment, mais ce livre m'a fait du bien. J'ai passé un très bon moment en le lisant. C'est humain, vrai, beau, authentique.
Je ne suis pas d'accord avec la quatrième de couverture qui parle d'une "passion dévorante". Désirée et Benny ne se font pas dévorer. Au contraire, ils se font renaître l'un l'autre. Je n'ai pas trouvé ce roman triste, bien au contraire. Je le trouve beau. Ces êtres en tout point opposés se sont rencontrés à des moments clefs de leur vie et ils se réveillent ensemble petit à petit. C'était évident qu'ils tombent amoureux. Mais également évident qu'ils ne pouvaient pas rester ensemble sans trahir les personnes qu'ils sont réellement au fond d'eux.
J'ai aimé voir ces deux personnalités s'aimer, s'affronter, s'unir, se désunir. J'ai trouvé leurs différences touchantes. Ils n'aiment pas les mêmes choses mais ils ont besoin, au moment où ils se rencontrent, des élèments qui nous réunissent tous : l'amour, le contact, la complicité, l'échange. C'est pour cela que leur amour devient possible.
J'ai aimé le côté culturel de Désirée et le côté naturel et simple de Benny. Un roman qui nous apprend qu'il n'y a pas de mauvaise ou de bonne façon de vivre. Chacun choisit sa voie.
Un beau et touchant roman. Une histoire que j'ai trouvé profondément humaine et vraie.

" J'étais en train de parler avec une petite fille outrée qui trouvait Blanche-neige complètement idioté. "Elle n'a même pas reconnu sa marâtre avec la pomme! C'est vraiment nul! a t-elle dit. ça nous a fait rire.
Quelqu'un m'a tapoté l'épaule. J'aurais presque dit le bras de la justice, mais c'était le Forestier! Il portait son habituel blouson criard mais il avait enlevé la casquette et des mèches d'une couleur poussièreuse tombaient sur son front. Il avait l'air en colère et il s'est lancé dans une diatribe incompréhensible sur un ton autoritaire. Je me suis dit qu'il devait désapprouver ma façon de soigner la tombe et il m'a fallu un moment pour comprendre qu'en fait il cherchait un livre. "
(Le mec de la tombe d'à côté, K. Mazetti, Babel, 2009, p59)

(Source image : Lesblaguesdeninon.boriedemaurel.fr)

Pour vous vacciner à vie contre les jeux de kermesse ...

La fête du potiron
Agatha Christie

Club des masques, 1973.
...
Hercule Poirot s'apprêtait à passer une paisible soirée dans son appartement londonien lorsque surgit - venant troubler sa quiétude - son amie, la romancière Ariadne Oliver, dans un état de surexcitation fébrile.
Dans une petite agglomération pas très éloignée de Londres, elle a assisté à une réunion pour les enfants et adolescents, offerte par Mrs Drake à l'occasion de la fête du Potiron. Or, au cours des réjouissances, une fillette bavarde et menteuse a été sauvagement assassinée. Peu de temps avant de mourir, elle s'était vantée publiquement d'avoir assisté à un meurtre, des années plus tôt.
Mrs Oliver supplie Poirot d'aller à Woodleigh Common pour tenter d'élucider les raisons de ce meurtre et d'en découvrir le coupable. Le célèbre détective accepte et à a peine arrivé dans la paisible bourgade, il s'apercevra que cette paix n'est que apparence.

Agatha Christie a encore réussi à m'avoir! La vilaine!
La fête du potiron est loin d'avoir la force du Crime de l'Orient express ou des Dix petits nègres mais il a charme indéniable. Cette histoire de jeune fille noyée dans une bassine pleine de pommes lors d'une fête a de quoi intriguer. Je me suis laissée prendre dans l'histoire sans réellement essayé de trouver l'assassin avant la fin. J'ai lu et j'ai apprécié. Tout simplement.
J'ai trouvé le dénouement et les raisons du crime assez complexes. Le crime de l'Orient express, qui est tout simplement géniallissime, a une fin plus simple. Dans La fête du potiron le fait de revenir quelques années en arrière, de passer par des histoires de faux codicilles, etc ... est sur le coup un peu flou. Mais bon, tout est largement compréhensible. C'est juste que la simplicité touchante (mais introuvable) et humaine du dénouement du Crime de l'Orient express et même des Dix petits nègres m'a davantage émue.
En tout cas, un bon petit Agatha Christie (comme toujours). Un bon roman idéal pour la saison. Court, efficace, intelligent.
...
" - Nous avons découvert Joyce, la tête dans l'eau, parmi les pommes. Elle se tenait encore à genoux dans l'attitude du joueur qui cherche à saisir un fruit avec les dents. On l'avait maintenue ainsi jusqu'à ce qu'elle fût noyée. Noyée dans un seau ... - Avec un frisson, la romancière cria, véhémente : A présent, je déteste les pommes, monsieur Poirot! Jamais plus, je ne pourrai les regarder avec plaisir! "
(La fête du potiron, A.Christie, Club des masques, 1973, p 24/25)


(Source image : sabine-eichler.fr)

Il ne faut pas voler pour vivre, il faut vivre pour voler ...

Jonathan Livingston Le goéland
Richard Bach


J'ai lu, 2007.
Jonathan Livingston n'est pas un goéland comme les autres. Ses parents, les autres membres de son clan, ne voient pas plus loin que le bout de leurs ailes. S'ils volent, c'est uniquement pour se nourrir. Jonathan, lui, vole pour son seul plaisir. Et en volant toujours plus haut, toujours plus vite, il sait qu'il découvrira un sens plus noble à la vie. Effrayés par son audace, ses semblables le rejettent. Mais Jonathan va se faire de nouveaux amis ...

Jonathan Linvingston est un joli conte. Comment ne pas être touché par des mots comme liberté, amour, envol?? Mais malheureusement, je crois que je n'ai pas saisi tout ce que voulait nous transmettre Richard Bach. Ce conte est tellement symbolique que je n'ai pas tout compris. Pourtant, j'aime les contes. Le côté lyrique, merveilleux, fantastique me plaît. J'aime lire entre les lignes pour comprendre le message de l'auteur. Mais là, j'ai été un peu perdue. A part le fait que Richard Bach nous offre un véritable hymne à la liberté, je crois que je serai incapable de faire tout autre analyse. Je n'ai pas saisi dans quel monde était entré Jonathan lorsqu'il rencontre l'Ancien, ni ce que signifiait "fils du Grand Goeland" qui apparaît d'un coup et plein d'autres petits détails. Dans certains contes (surtout de cultures différentes), on ne comprend pas toujours tous les symboles, mais on en ressent tout de même l'idée première, le sens profond, même si les mots pour les formuler ne viennent pas. Là, je crois que je n'arriverai même pas à émettre des hypothèses sur certains passages de l'histoire. Si quelqu'un peut m'éclairer, je serai heureuse.
C'est une jolie histoire même si je n'ai pas toujours tout saisi. Je reste un peu frustrée.
En conte initiatique, je conseille davantage le merveilleux Petit prince et les sublimes livres d'Andrée Chédid.

" La plupart des goélands ne se soucient d'apprendre, en fait de technique de vol, que les rudiments, c'est à dire le moyen de quitter le rivage pour quêter leur pâture, puis de revenir s'y poser. Pour la majorité des goélands, ce n'est pas voler mais manger qui importe. Pour ce goéland-là cependant, l'important n'était pas de manger, mais de voler. "
(Jonathan Livingston, Bach, J'ai lu, 2007, p11)


(Source image : profbof.com)

samedi 9 octobre 2010

Readathon ... C'est parti!

Bonjour la compagnie!
ça y est le Readathon commence dans quelques minutes. Vous êtes prêts? Moi oui. Levée à 9h, j'ai pris le temps de poster mon avis sur Germinal que j'ai fini hier soir, de petit déjeuner et je prends deux minutes pour vous saluer avant le début de la journée.
En ce qui me concerne, c'est la première fois que je participe et je suis ravie. J'ai choisi de faire le Mini-RAT (10h-22h). Et voilà ce que j'ai préparé :

Pour boire : Une bouteille de Cheery Coke bien fraîche et de la tisane aux agrumes (je n'ai malheureusement pas le droit de boire trop de thé en ce moment ... ça va être dur!)
Pour manger : Des gâteaux suédois à l'avoine et au chocolat, des biscuits miel/châtaignes (on est en automne!) et des bonbons Soucoup's qui piquent pour donner un coup de fouet.
Pour lire : 2 BD Tintin (L'or noir et Objectif lune), un court roman Jonathan Levingston le goeland, un policier La fête du potiron d'Agatha Christie, un roman léger Le mec de la tombe d'à côté et un bon gros roman que je commencerai dans les tous derniers moments Le docteur Jivago (enfin, si j'ai le temps!).
Voili voilou!
Je commence par Jonathan Levingston le goeland sous la couette.
Je viendrai régulièrement vous mettre un petit mot pour vous tenir au courant de mes avancées livresques.
............................................
9h51 : Début du Readathon dans 9 minutes. Je vais aller me faire chauffer ma première tasse d'infusion aux agrumes, je vais prendre mon 1er roman Jonathan Levingston le goeland et j'attaque! Je vous reviens bientôt!
12h : J'ai terminé mon 1er livre (Jonathan Levingston) tout à l'heure dans mon lit avec une tisane vers 10h50. J'ai fait une pause "douche/habillage", puis j'ai repris ma lecture en ouvrant La fête du potiron d'Agatha Christie. J'ai lu quelques chapitres jusqu'à 11h45. Là, je viens de lancer le repas. En attendant que ça soit prêt, je file bouquiner encore un peu. A tout à l'heure!
14h43 : Après le déjeuner, je me suis replongée dans La fête du potiron en me laissant tenter par quelques bonbons qui piquent (hum!). 1ère constatation : Ne pas participer au Readathon si on fait un régime! Heureusement, ce n'est pas mon cas! J'ai dépassé la moitié du roman. J'y retourne! Mais qui a bien pu assassiner la petite Joyce?
16h35 : Je viens de finir La fête du potiron qui était, ma foi, bien agréable. Je vais faire une pause avec les romans et lire Tintin au pays de l'or noir.
Pour le moment, 314 pages lues. Et la moitié de cette journée lecture est passée.
19h20 : J'ai lu Tintin au pays de l'or noir, puis j'ai enchaîné avec Le mec de la tombe d'à côté, j'en suis à la page 85. Là, je suis en pause repas avec mon Romanzo. Je reprends ma lecture dans quelques temps.
459 pages lues.
22h03 : ça y est! C'est terminé! Les 12h sont passés. Je suis un peu frustrée car il me reste que 30 pages du Mec de la tombe d'à côté. Mais bon tant pis!
.....................................
Allez, je me lance dans le questionnaire final!
- 1 - Combien de pages lues au total?
594 pages.
- 2 - ça représente combien de livres ?
2 romans entiers, 1 autre quasiment terminé (220 pages lues sur 250) et 1 BD.
- 3 - Liste des livres lus, avec précision du genre, et du nombre de pages lues pour chacun d'entre eux. Avez-vous participé à des minis-défis? Si oui, lesquels et avec quels livres?
- Jonathan levingston le goeland de Richard Bach, conte initiatique, 124 pages.
- La fête du potiron d'Agatha Christie, roman policier, 190 pages.
- Tintin au pays de l'or noir de Hergé, BD, 60 pages.
- Le mec de la tombe d'à côté de Katarina Mazetti, 220 pages.
Avec La fête du potiron, j'ai participé au Mini Défi Saison et au Mini Défi Détective. Avec Le mec de la tombe d'à côté, au Mini Défi couple.
- 4 - Quel est le meilleur livre que vous ayez lu?
Hum ... hum ... Même si je ne l'ai pas terminé, je vais dire Le mec de la tombe d'à côté que je trouve assez touchant.
- 5 - Quel livre avez-vous abandonné et pourquoi? Ou quel est celui qui vous a le moins plu?
Je n'ai abandonné aucun livre. Et celui qui m'a le moins plu est Jonathan Levingston le goeland. Il n'est pas mauvais, mais je n'ai compris toute la symbolique de ce conte.
- 6 - Tenir 12h finalement c'était dur ou pas? Un petit regret de ne pas vous êtes inscrite au BIG RAT?
Franchement, ce n'était pas si long. Et puis, j'ai pris les choses de façon très cool. J'ai pris le temps de dîner avec Romanzo et même de préparer à manger. Je crois que j'aurai pu être beaucoup plus insociable que je ne l'ai été.
Le BIG RAT? Non, je ne me sens pas encore prête.
- 7 - Quelle a été l'heure la plus décourageante?
Vers les 17h30 quand j'ai ouvert Le mec de la tombe d'à côté. Sur le coup, je n'étais pas du tout motivée. Mais heureusement, l'intrigue m'a vite attrapée.
- 8 - La plus enthousiasmante?
Lorsque j'ai terminé mon 2nd roman ...
- 9 - Votre meilleur ami pendant ces 12 heures?
Franchement? Les livres. J'ai fait des choix assez bons je trouve et j'ai été pris dans les histoires sans même m'en rendre compte et en oubliant presque le readathon.
- 10 - Votre pire ennemi?
La digestion.
- 11 - Rendez-vous à la prochaine édition?
Pourquoi pas?
- 12 - Avez-vous des suggestions/améliorations à apporter pour la prochaine édition?
Non.
- 13 - Des conseils pour les prochains participants.
Ne pas se prendre la tête et se faire plaisir. Choisir des romans courts et aux nombreux rebondissements.
- 14 - Le mot de la fin?
Je file finir Le mec de la tombe d'à côté ... Salut!

" Est-ce qu'on était des bêtes pour être si entassés qu'on ne pouvait changer de chemise sans montrer son derrière aux voisins! "

Germinal
Emile Zola
Défi J'aime les classiques (septembre)

Livre de poche, 1970.
Fils de Gervaise Macquart ( L'assommoir), le jeune Etienne arrive dans le Nord de la France à la recherche d'un nouvel emploi. Il se fait embaucher aux mines de Montsou et connaît des conditions de travail effroyable. Il fait la connaissance d'une famille de mineurs, les Maheu et tombe amoureux de la jeune Catherine. Il est révolté par l'injustice qu'il découvre et par les conditions de vie des mineurs. Il propage assez rapidemment des idées révolutionnaires.
(Wikipedia.org)

J'ai mis du temps à le terminer, mais c'est bon, ça y est!
Germinal est mon 8ème Rougon-Macquart après La curée, L'assommoir, Nana, Au bonheur des dames, La terre, Le rêve et La bête humaine et j'ai adoré. Ce roman a un souffle, une force incroyable. Je suis heureuse d'avoir enfin lu Germinal, ce monument de la Littérature.
Etienne est extrêmement attachant (même assez séduisant!) tout comme l'était sa mère, la merveilleuse et touchante Gervaise. Il m'a vraiment fait penser à elle. J'ai aimé ses désirs de justice, de respect, d'amour et de bonheur. J'ai aimé l'amour pudique et discret qu'il porte à Catherine, cette frêle jeune femme pas toujours cohérente, mais bouleversante.
Germinal se lit tout seul. Chaque chapitre est passionnant. Ma préférence va à l'avant et l'après grève : l'arrivée d'Etienne, sa rencontre avec Catherine, sa première descente dans les mines (génial!), son installation chez les Maheu, les discussions pour préparer la grève et puis, dans les dernières pages, la fusillade et la catastrophe finale. Dans ce dernier moment, j'étais suspendue aux pages. C'était moi qui avait les pieds dans l'eau et qui serrait Etienne. Une scène d'une grande beauté mais également terriblement angoissante.
Germinal est un roman assez déprimant. C'est du Zola! Mais c'est un beau roman. Je crois qu'Etienne (avec Jean de La terre) est mon personnage des Rougon-Macquart favori.
Une grande épopée ouvrière et humaine qui nous montre malheureusement que le peuple n'a pas toujours le dernier mot, une histoire bouleversante, des peronnages attachants qui me suivront longtemps. Un magnifique roman à lire!
...
" Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieues de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres. "
(Germinal, Zola, Livre de poche, 1970, page 7)

(Source image : lookfordiagnosis.com)

dimanche 26 septembre 2010

L'automne est là!

Je vous souhaite un bel automne!


Un automne lové dans un plaid, un bon thé à la main, un roman passionnant dans l'autre. Pendant que la pluie bat les carreaux et que le vent souffle dehors, je vous souhaite des heures de lectures douillettes.
Un automne pour faire des pâtisseries, des soupes, aller aux châtaignes, aux champignons, pour laisser le froid vous piquer les joues et avoir le plaisir de rentrer chez soi au chaud.

(Source image :mazel-livres.blogspot.com. La lectrice de Marcel Rieder)

jeudi 9 septembre 2010

" Bientôt, elle serait capable de commencer à penser : "Ensuite?" "

Poussière
Rosamond Lehmann
Livre de poche, 1972.


18 ans, au ledemain de la Première Guerre mondiale, Judith Earle, une jeune fille de bonne famille du sud de l'Angleterre, assiste au retour de ses voisins, les cousins Fyfe, qu'elle a idôlatrés tout au long de son enfance solitaire. Dans une mosaïque faisant alterner passé et présent, Judith se souvient de leurs jeux, et des fantasmes induits par ces jeunes garçons qui revêtaient pour elle un caractère quasi mythique tant ils étaient beaux, socialement doués, à l'aise en toutes circonstances, ... Tous ont grandi, et elle revoit chacun identique et différent de l'enfant qu'il fut. Mais la magie de l'enfance n'est-elle pas déjà devenue poussière?
(Quatrième de couverture de l'édition Phébus, 2009.)


Je viens de passer de douces et agréables heures avec Poussière. J'avais découvert la plume de Rosamond Lehmann (auteur oubliée mais heureusement remise au goût du jour par les excellentes éditions Phébus) avec le merveilleux L'invitation à la valse.

On embarque dans Poussière dès les premiers mots. La maison de Judith, la nature, le lac, le jardin, tout dans ce roman pousse à la poésie, à la rêverie. Le début et le milieu du roman (les 3 premières parties) m'ont totalement emballée. Même si le roman entier est une réussite, les deux dernières parties m'ont moins séduite.

Les 3 premières parties du roman évoque l'enfance de Judith (passages nostalgiques, poétiques et sensibles), les retrouvailles avec ses voisins (très émouvantes) et enfin, ses études de littérature anglaise à Cambridge (superbes!). Ce sont ces moments là qui m'ont le plus envoûtée. Les descriptions de la nature, la vie d'étudiante dans les années 20, la scène de patinage sur le lac gelé (Aaah!!), la fascination de Judith pour ces voisins, cette histoire de maison qui revit après plusieurs années, ce fut un coup de coeur, un régal. Les premières pages sont réellement magiques. Rosamond Lehmann nous dresse le portrait de chaque personnage si merveilleusement que l'on finit par les connaître et les voir. Même si ces voisins sont parfois étranges, on finit, nous aussi, par les aimer. Judith a une façon de regarder et d'écouter les gens qui nous la rend tout de suite attachante.
En lisant les premiers mots de Poussière, j'avais la conviction d'assister à un coup de foudre littéraire. Cette idée m'est restée très longtemps durant la lecture, mais certains passages se situant après les études de Judith à Cambridge (4ème partie) ne m'ont pas emballée à 100% (seulement à 90). J'ai trouvé trop lourd ce huis-clos amoureux qui tournait à la fin un peu en rond. Ceux qui lisent cet avis doivent se dire qu'il s'agit d'un vulgaire roman à l'eau de rose. Je crie que NON! C'est un véritable petit bijou. Je sais que ces confrontations amoureuses entre Judith et ces voisins sont là pour nous montrer qu'elle n'a pas encore tourné la page de son enfance, qu'elle s'y accroche ... jusqu'à s'enliser! Mais j'ai juste trouvé un peu gros que tous ces personnages s'enferment entre eux, s'aiment entre eux, se haïssent entre eux. C'est vrai qu'il fallait bien comprendre que ce n'est que lorsqu'ils se sépareront qu'ils pourront enfin vivre (essayer en tout cas), mais ce n'était pas utile d'en mettre autant. Donc, un léger ralentissement en fin de roman ... Ou plutôt en 4ème partie, car la 5ème (et dernière) partie est, quant à elle, plutôt réussie.

J'ai retrouvé ce ton nostalgique, humble, profondément humain de L'invitation à la valse. Cette douceur, cette mélancolie propre à la plume de Rosamond Lehmann. Et j'ai adoré! J'ai réellement dégusté ce roman. J'ai pris le temps de le lire, de le savourer. Le temps doux de ces derniers jours fut un allié de choix pour apprécier ces heures de lecture.

Malgré le bémol de la 4ème et avant-dernière partie, j'ai adoré ce roman. Surtout ces premiers chapitres où je suis littéralement tombée amoureuse de cette ambiance, de cette douceur, de ces paysages, de cette plume ... Un roman qu'il faut, tout comme L'invitation à la valse, lire absolument. Quant à moi, j'ai Le jour enseveli de Rosamond Lehmann qui m'attend encore dans ma bibliothèque.

" Alors elle vit que le ciel se fleurissait des teintes du soir. Au-dessous des nuages rougissants, le soleil apparut, toutes les cimes des arbres s'allumèrent et leur masse confuse, mouvante et balancée, baigna dans un flot d'or assombri. De l'autre sôté de la rivière, les champs étaient somptueux et rêveurs, saturés de lumière, coupés de longues ombres violettes. L'eau courait d'une course un peu folle, jonchée de paillettes ardentes, semée d'opales enflammées. Pourtant tout s'adoucissait, s'apaisait; les nuages se rassemblaient dans le lointain, le vent tombait; le soir allait être aussi calme, aussi fixe que la mort. "

(Poussière, livre de poche, 1972, p37)

(Source image : aqui.fr)

dimanche 5 septembre 2010

Les nouveaux arrivants!

Oooh! Les beaux cadeaux!

Romanza 2010

Un petit tour à la bouquinerie et les deux tomes de David Copperfield finissent chez moi, un anniversaire est La danseuse d'Izu, Le jour enseveli, L'amour au temps du choléra et les nouvelles de Somerset Maugham me tombent dans les bras et enfin, un cadeau imprévu de Romanzo (L'arche dans la tempête) prend sa place dans ma bibliothèque à côté de mes autres Elisabeth Goudge.
Elle est pas belle la vie??

vendredi 3 septembre 2010

Oyez! Oyez! Le roi Arthur recrute!

Le conte du Graal
Chrétien de Troyes

Livre de poche, Lettres gothiques, 1990.

Voici l'oeuvre dernière, restée inachevée, du grand romancier d'aventure et d'amour qu'est Chrétien de Troyes. Paradoxe d'une mort féconde. Enigme demeurée intacte. Oeuvre riche de toutes les traditions : biblique et augustinienne, antique et rhétorique, celtique et féerique. Est-ce un roman d'éducation ou le mystère d'une initiation? Brille-t-il par le cristal de sa langue ou par la merveille d'une femme?

J'ai réellement fait la connaissance de Chrétien de Troyes en cours d'ancien français à l'université. Je devais lire et étudier Yvain ou Le chevalier au lion. J'avais énormément aimé me plonger dans les premiers textes racontant la légende des chevaliers de la table ronde (légende qui m'a toujours fascinée). J'ai donc renouvellé l'expérience en me plogeant dans Perceval ou Le conte du Graal.
Je ne voulais pas une autre collection que Les lettres gothiques (bilingue). Je pouvais ainsi me replonger (un peu) dans l'ancien français. Mais c'est surtout la traduction en français moderne que j'aime dans cette édition. Elle garde le ton désuet de la version originale, ainsi que l'écriture en vers. Je ne voulais pas d'une version trop moderne. Donc un conseil, si vous voulez lire Chrétien de Troyes, procurez-vous cette collection.
J'aime Chrétien de Troyes. Je me vois au coin du feu dans une obscure salle médiévale en train d'écouter un troubadour contant de vieilles légendes. C'est léger, facile à lire, plein de rebondissements, délicieusement démodé et pourtant délicatement moderne. On se plonge dans les aventures de ces incroyables héros, on les suit dans les forêts enchantées à la rencontre de fées et de magiciens ... Un beau voyage! On nous conte l'amour, la haine, la violence, l'amitié, l'entraide, la valeur, le courage, ... J'ai aimé faire la connaissance de ce naïf Perceval qui se transforme petit à petit en valeureux chevalier. Ce roman, étant inachevé, se termine brusquement et c'est très frustrant. J'ai préféré tout de même Yvain ou Le chevalier au lion. Plus construit, plus passionnant, moins répétitif et brouillon. J'ai aimé Le conte du Graal, mais son aspect "pas fini" se ressent. Je conseille Yvain ou Le chevalier au lion a ceux qui veulent découvrir Chrétien de Troyes.
Autre aspect de l'oeuvre de Chrétien de Troyes que j'aime particulièrement, son ironie, son humour. Cet auteur est très drôle. Je me souviens de scènes dans Yvain où Chrétien de Troyes désacralise totalement les chevaliers de la table ronde et le roi Arthur en se moquant d'eux.
Si vous aimez les lectures efficaces ressemblant à d'anciens contes lus au coin du feu, si vous aimez les vieilles légendes et les histoires de preux chevaliers, Chrétien de Troyes est fait pour vous.
...
" C'était au temps où les arbres fleurissent,
les bois se feuillent, les prés verdissent,
où les oiseaux dans leur latin
avec douceur chante au matin,
et où toute chose s'enflamme de joie:
le fils de la Veuve Dame
de la Déserte Forêt perdue
se leva et de bon coeur
sella son cheval de chasse,
se saisit de trois javelots
et sortit ainsi du manoir de sa mère
en se disant qu'il irait voir
les herseurs qui pour sa mère
hersaient les avoines,
avec leurs douze boeufs et leurs six herses. "
(Chrétien de Troyes, Le conte du Graal, Livre de poche, Lettres gothiques, p 31)

(Source image : ac-reims.fr)

dimanche 29 août 2010

" On devient coquin sans y penser "

Colomba (suivi de Carmen)
Prosper Mérimée
Défi J'aime les classiques (Août)
La petite bibliothèque, France Loisirs, 2005.


Colomba Della Rebbia a vu périr son père assassiné par son ennemi, l'avocat Barricini. L'assassin a su dérober son crime aux yeux de la justice, mais Colomba n'a pas mis l'espoir de sa vengeance dans la loi. Elle a une frère, Orso Della Rebbia, lieutenant en demi-solde dans la garde impériale, qui doit bientôt revenir en Corse. C'est lui qui est maintenant le chef de famille, et c'est lui, qui selon les idées de la Corse, doit venger son père ...

Alors qu'il voyage dans le sud de l'Espagne, le narrateur -archéologue- rencontre par hasard José de Navarro appelé Don José, amoureux de Carmen. Quelques temps plus tard, il recontre Carmen et est sauvé du piège que celle-ci lui tendait par Don José. Il recontrera encore ce personnage qui lui racontera sa déchéance , du fait de son amour pour Carmen.
(Ces résumés sont tirés de Wikipedia.org)


L'été est terminé, je vais enfin avoir un rythme de lecture plus intense. Je n'ai pas eu vraiment le temps de lire durant ces deux mois (boulot!), ça m'a beaucoup manquée.
J'ai mis du temps à lire ces deux courtes nouvelles (comme chaque livre que j'ai lu en juillet et en août).
J'ai préféré Colomba à Carmen. Le personnage de Colomba m'a fascinée. Cette femme forte et déterminée est une très belle figure de la littérature. Cette nouvelle qui plante son décor en Corse est, sans être scotchante, agréable et divertissante. Les décors sauvages, la vision des continentaux sur les corses, les histoires de vendetta, la langue chantante, le beau Orso, Colomba est une nouvelle originale, bien écrite et prenante.
Je connaissais très vaguement l'histoire de Carmen grâce à certains passages connus de l'opéra de Bizet. Je ne l'imaginais pourtant pas structurée ainsi. C'est en effet Don José qui compte son histoire au narrateur, ce dernier ayant croisé son chemin ainsi que celui de Carmen. Je n'ai pas été subjuguée par cette nouvelle. Certes, le personnage de Carmen est intéressant et Don José est touchant en homme blessé, mais j'ai trouvé cette nouvelle moins forte, moins fouillée que Colomba. Carmen n'a pas le charisme de Colomba. Cette dernière est vraiment un personnage que l'on a pas envie de quitter. Elle est dure, intransigeante, parfois cruelle, mais on l'aime. Elle est touchante, passionnée, aimante. On voit bien cette jeune et belle femme errer dans les collines corses son châle noir sur la tête. Le dernier chapitre de Colomba m'a énormément touchée.
Deux nouvelles intéressantes. Une grande préférence pour Colomba que je conseille fortement.
...
" Lâches! s'écria-t-elle, vous tirez sur des femmes, sur des étrangers! Etes-vous Corses? êtes-vous hommes? Misérables qui ne savez qu'assassiner par derrière, avancez! je vous défie. Je suis seule ; mon frère est loin. Tuez-moi, tuez mes hôtes ; cela est digne de vous ... Vous n'osez, lâches que vous êtes! Vous savez que nous nous vengeons. Allez, allez pleurer comme des femmes, et remerciez-nous de ne pas vous demander plus de sang! "
(Colomba, Mérimé, La petite bibliothèque, France Loisirs, 2005, p161)

(Source image : artchive.com)

samedi 21 août 2010

Pause campagnarde

A quelques jours de la rentrée, je pars ce soir dans ma chère campagne. Du calme, du repos, de la lecture, ....
Voyage en train de nuit, arrivée demain matin et retour vendredi soir.
J'emmène Colomba, un Agatha Christie et Le conte du Graal de Chrétien de Troyes.

A très bientôt!
(Source image : enfinlivre.blog.lemonde.fr. Kroyer)

samedi 14 août 2010

" Plus honnête homme à l'approche de la mort qu'il ne l'avait été durant sa vie ... "

Le rouge et le noir
Stendhal
Défi J'aime les classiques (juillet)
Livre de poche, 1972.

Véritable tableau de la société française dans les dernières années de la Restauration, Le rouge et le noir est aussi un grand roman d'amour : orgueilleux par timidité, sensible et révolté, Julien poursuit avec tenacité le combat de son ambition, faisant fi des préjugés sociaux comme des règles de la morale.
Symbole de refus de l'ordre établi, mélange de froideur lucide et de passion exaltée, le personnage a des résonances bien actuelles.
(Quatrième de couverture de l'édition J'ai lu 1991)

J'ai entamé ce roman avec joie, enchaînant rapidemment les pages. Ouvrir ce GRAND classique de la littérature française m'enthousiasmait. Mais malheureusement, les journées intenses de travail et un rythme général soutenu m'ont empêchée de poursuivre sur cette lancée. Je n'ai réussi à lire que le week-end voilà pourquoi Le rouge et le noir est resté si longtemps sur ma table de chevet. Mais bon, vaut mieux tard que jamais, donc je suis prête pour (essayer de) vous en parler.
J'ai aimé Le rouge et le noir même si je l'ai trouvé, dans l'ensemble, assez long. Stendhal nous peint avec talent la société française après Bonaparte. On se prend au jeu de suivre le jeune Julien Sorel dans cet univers étrange, troublant, attirant mais également révoltant. Je ne m'attendais pas à trouver un Julien Sorel ambitieux, parfois égoïste et aigri. Naïvement, Julien était pour moi l'incarnation du jeune romantique éperdu d'amour. Il a fallu que je m'habitue au vrai Julien, plus humain, ayant des faiblesses et des duretés de caractère. Je ne l'ai pas toujours compris, ni approuvé. C'est dans les dernières pages du roman que je me suis sentie réellement proche de lui. En ce qui concerne Mme de Rénal (la fameuse), bien que son nom plane sur tout le roman, elle est assez absente. Non, l'histoire d'amour de Julien et Mme de Rénal n'est pas l'intrigue principale du roman. C'est avant tout l'histoire d'un jeune homme désirant monter dans la société et de sa soif absolue de réussite.
Le personnage que j'ai trouvé extrêmement intéressant, mais pas pour autant sympathique, est Mathilde de la Mole. Cette jeune femme est d'une ambivalence fascinante. Je l'aimais bien au début de son apparition. Cette jeune femme riche, révoltée, passionnée, me plaisait. J'ai moins aimé ces caprices, ces sautes d'humeur, ces volte-faces avec Julien. Je lui aurais bien crêpée le chignon à des moments.
Dans l'ensemble, Le rouge et le noir se lit bien. L'écriture est claire, le sujet intéressant, les chapitres très courts s'enchaînent rapidemment. Mais il manque un je-ne-sais-quoi de fraîcheur. J'ai toujours pensé que Le rouge et le noir me plairait davantage que La chartreuse de Parme. Le sujet, l'histoire d'amour, la légende Sorel-Mme de Rénal, tout m'invitait à le préférer. Et pourtant, maintenant que j'ai lu les deux, je peux dire que j'ai préféré La chartreuse de Parme. Il posséde plus de charme, plus de souffle. Je garde un réel coup de coeur pour ce roman alors que Le rouge et le noir restera un grand classique de la littérature à lire ... tout simplement. Ne pensez pas que je n'ai pas aimé. Le rouge et le noir est un très bon roman. Il a moins touché mon coeur que d'autres grands romans classiques, c'est tout!

" Les nuits de ces deux êtres furent bien différentes. Mme de Rênal était exaltée par les transports de la volupté morale la plus élevée. Une jeune fille coquette qui aime de bonne heure s'accoutume au trouble de l'amour ; quand elle arrive à l'âge de la vraie passion, le charme de la nouveauté manque. Comme Mme de Rênal n'avait jamais lu de romans, toutes les nuances de son bonheur étaient neuves pour elle. Aucune triste vérité ne venait la glacer, pas même le spectre de l'avenir. Elle se vit aussi heureuse dans dix ans, qu'elle l'était en ce moment. L'idée même de la vertu et de la fidélité jurée à M de Rênal, qui l'avait agitée quelques jours auparavant, se présenta en vain, on la renvoya comme un hôte importun. "
(Le rouge et le noir, J'ai lu, 1991, p87)

(Source image : abc142.free)

mardi 27 juillet 2010

Une semaine de vacances ... et les conséquences sont dramatiques!

Un tour en librairie et un dans une bouquinerie et voilà le résultat :


Oui oui, je confesse, j'ai craqué! Mais ce n'est pas complétement de ma faute, ma grande amie littéraire est en visite chez moi et elle m'a offert Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee, du coup ça m'a ouvert l'appétit ... Et puis, j'ai de très bonnes raisons d'avoir acheté tout ça :
- 4 Agatha Christie (La fête du potiron ; Mon petit doigt m'a dit ; La mort dans les nuages ; Cinq petits cochons) parce qu'il faut toujours en avoir sur soi ... Question de vie ou de mort! Avoir toujours au moins un petit Christie dans sa bibliothèque n'est pas négociable.
- Jude l'obscur de Thomas Hardy car j'ai adoré Tess d'Urberville du même auteur et parce qu'un groupe d'individus m'a menacée de m'assassiner si je ne l'achetais pas. Qu'auriez-vous fait?
- Le tour d'écrou de Henry James. Franchement, je ne pouvais pas décemment passer l'hiver sans ce roman angoissant, ce grand classique de la littérature. Et puis, il est riquiqui ... ça compte pas!
- La foire aux vanités de Tackeray. Cela faisait trop d'années que je tournais autour, il m'a littéralement sautée dans les bras.
- Marie Stuart de Zweig parce qu'un pacte entre moi et moi a été passé et ne peut être brisé. Je dois acheter tous les Zweig .... C'est tout!
- Emprise et La colline aux cyprès de Louis Bromfield à cause de Titine qui a dit du bien de cet auteur et d'un coup de coeur incontrôlé et incontrôlable!
Voilà! Vous voyez bien que je n'y suis strictement pour rien ... Non??

dimanche 25 juillet 2010

Un roman gai d'amour et de disette

Lac aux dames
Vicki Baum

Livre de poche, 1963.
Edition récente : Phébus, Libretto, 2008.

Lorsqu'il descend du train, Urbain Hell, jeune ingénieur sans le sou, vient de consacrer ses derniers deniers à l'achat d'une paire de chaussures neuves. Nous sommes en 1930, et sur les rives de ce lac tyrolien se dressent le grand hôtel Petermann et l'établissement de bains où Urbain vient de se faire embaucher comme maître-nageur. Se débattant comme un beau diable entre le tiraillement de la faim et ceux de la passion naissante, le jeune Hell va connaître au cours de cet été tous les rites de passage à l'âge adulte ... Sous-titré Un roman gai d'amour et de disette, cette peinture fraîche et ironique des relations entre hommes et femmes à une époque disparue, qui fut l'un des plus grand succès de la romancière allemande, ne pouvait que plaire à Colette, qui en signa en 1934 l'adaptation pour le film du même nom de Marc Allégret, avec Jean-Pierre Aumont.
(Présentation de l'éditeur sur Amazon.fr)


Je viens donc de faire la connaissance d'un écrivain classique allemand en la personne de Vicki Baum. C'est une plume qui posséde bons nombres de qualités malgré quelques longueurs dans l'histoire. Ce roman sent bon l'été. Ce mois de juillet est parfait pour plonger dans le Lac aux dames. C'est une histoire fraîche, un peu douce-amer, extrêmement sensuelle, ironique et parfois même cruelle. Certes, bien que ce roman soit court, j'ai mis beaucoup (trop) de temps à le lire. Il est parfois un peu lent, bien qu'intelligent, et mes occupations personnelles ne m'ont laissée que peu de temps pour lire. On se prend malgré tout au jeu. On suit les mésaventures de Hell, on aime la charmante Puck, tandis que May nous énerve un peu. Pourquoi diable Hell craque t-il pour May alors que Puck est la fraîcheur incarnée? Bref! On embarque dans ce roman bien qu'il ne se passe pas grand chose. Mais c'est ce qui fait le charme de ce roman. C'est avant tout une ambiance, celle des années 30, l'entre deux guerres. Hell vit dans ce monde de luxe et insouciance alors qu'il n'a pas un sou en poche et rêve de sommets alors qu'il touche le fond du lac. Son cri de détresse final est émouvant : " On est malade, on n'a rien à se mettre sous la dent, on crève pour ainsi dire devant vos yeux, et vous, vous n'avez rien d'autre en tête que vos idioties d'histoires d'amour! " (p215). La fin du roman s'emballe, devient presque dramatique, on retient notre souffle jusqu'à la dernière page.

Un roman qui a un peu vieilli et qui possède certaines longueurs, mais qui a quelque chose de frais et de séduisant. Un roman qui change. Une plume à découvrir.

" Le beau temps règne à Lac-aux-Dames, un superbe temps d'été, invraisemblable, ardent, fait de bleu et d'or. Les montagnes, au profil clair et net, entourent le lac : la Dent de fer, les Frères Juneaux, la Tête de miel, la Haute Murail. On les aperçoit une seconde fois, reflétées dans le lac; on dirait qu'elles prennent un bain. Hell, dehors depuis six heures du matin, a pris la température de l'eau : seize degrés. Il va sur le devant, à côté du guichet, marque la température engageante de dix-neuf degrés en grandes lettres sur le tableau noir, s'arrête avec un petit grognement devant l'affiche accrochée à l'entrée avec son portrait, puis se met au travail. "

(Lac aux dames, V. Baum, Livre de poche, 1963, p 45)

(Source image : galerievalentin.com)