mercredi 30 janvier 2013

Hommage ...



Cette semaine, le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés, fêtait ses 200 ans. Même si j'ai deux jours de retard (la date exacte était lundi), je tenais absolument à poser quelques mots sur la toile en cette occasion.


Donc, très simplement, merci Miss Austen.
Merci pour les tirades de Lizzie, pour l'horrible Mr Collins, l'énervante Mrs Bennett. Merci de m'avoir faite rire et pleurer, pour les heures de rêves, de lecture passionnée et passionnante. Merci pour Pemberley et la campagne anglaise, d'avoir créé Mr Darcy (*papillons dans les yeux*), pour Jane et les autres soeurs Bennett. Merci d'avoir joué avec mes sentiments ... Merci d'avoir imaginé et écrit Orgueil et préjugés.


Et puis il y a aussi Northanger abbey, Emma, Persuasion, et tous les autres .... Et je ne saurai remercier assez cette GRANDE dame pour le monde qu'elle a su créer, pour cette magie qui opère à chaque fois, cette bulle qui m'entoure dès que j'ouvre un de ses textes et lis la première phrase de ses romans. 
J'ai été Catherine Morland terrifiée dans les couloirs de l'abbaye de Northanger. J'ai pleuré mon amant perdu tout comme Marianne Dashwood, mais souffert silencieusement à la façon d'Elinor. J'ai regretté mon manque de finesse et m'en suis aperçue lorsque Mr Knightley m'a sermonnée à un pique-nique. J'ai frissonné au premier regard du Capitaine Wentworth après 8 ans de séparation .... 
Et je rêve d'avance aux autres mots qui m'attendent, à Mansfield park, aux Juvelinia et aux oeuvres inachevées.

J'aime d'un amour profond vos personnages vos histoires, vos univers, votre plume, votre langage, vos paysages ... Je ris, je pleure, je rêve, je vis ... Merci Miss Austen!

(Sources images : fanpop.com ; tweetspeakpoetry.com ; mollands.net)

lundi 28 janvier 2013

Où l'on réfléchit au sens du mot "idiotie"

L'idiot 
Fedor Dostoïevski
Un hiver en Russie

Lecture commune avec Titine


 Livre de poche, 1963.

Le prince Mychkine est un être fondamentalement bon, mais sa bonté confine à la naïveté et à l'idiotie, même s'il est capable d'analyses psychologiques très fines. Après avoir passé sa jeunesse en Suisse dans un sanatorium pour soigner son épilepsie, il retourne en Russie pour pénétrer les cercles fermés de la société russe, sans sou ni attache, mais avec un certificat de noblesse en poche. Il se retrouve par hasard mêlé à un projet de mariage concernant Nastassia Filippovna (wikipedia.org).

C'est à l'université de Lettres que j'ai lu Dostoïevski pour la première fois. Il s'agissait d'un roman étrange qui m'a profondément marquée : Le double. J'avais aimé l'ambiance, la plume passionnante et vibrante de Dostoïevski et les dernières lignes m'avaient totalement fascinée. Puis, il y a eu L'éternel mari, moins marquant mais tout aussi agréable à lire et intelligent. Depuis, plus rien. Pourtant, Crime et châtiment, Les frères Karamasov, et bien d'autres de ses romans me font de l'oeil depuis un bout. Il a fallu attendre Un hiver en Russie pour que j'ouvre de nouveau Dostoïevski. Et il s'agit de L'idiot
Ce livre est profondément riche. Je crois que ce terme ne s'est jamais aussi bien appliqué à un roman. Il est riche en personnages, riche en rebondissements, mais également en analyses psychologiques. Ce point fut le plus lumineux pour moi. Dostoïevski a peint une galerie de portraits d'une minutie incroyable. Les personnages sont d'une complexité extraordinaire, ils ne font jamais ce qu'on avait imaginé, passent de cruels à humains, d'émouvants à antipathiques, de spirituels à comiques. Je suis à genou devant le travail monstre et le génie de Dostoïevski. Le talent de cette grande plume de la littérature russe n'a plus rien à me prouver. C'est intelligent et profondément fouillé
Le personnage de Michkine m'a totalement séduite. Je ne lui ai trouvé aucune idiotie (en comparaison d'autres personnages). Il est humain, naïf comme un enfant, tendre et honnête. Certaines de ces tirades m'ont envoûtée, je pense notamment au début du roman où le prince évoque la peine de mort et son horreur. Glaçant. Sublime. J'étais scotchée. 
L'histoire, quant à elle, m'a totalement captivée durant toute la première partie, ainsi que durant la quatrième (et dernière) partie. En plus du génie de Dostoïevski, j'ai goûté chaque instant de cette histoire passionnante (j'ai trouvé les premiers chapitres presque addictifs). Mais durant la seconde et troisième parties, bien que le talent était toujours bien présent, mon intérêt a un peu diminué. Certains passages étaient, avouons-le, un peu longs. Parfois Dosto se lance dans des digressions qui n'en finissent pas. Ces passages restent très intéressants, mais je voulais savoir la suite de l'histoire de Nastassia Filippovna, d'Aglaia et du prince. Je bouillais d'impatience, mais Fédor a aimé me voir mijoter. 
Une drôle de sensation m'a accompagnée durant tout le roman. Une sensation de malaise, de trouble. J'étais partagée entre le rire et les larmes. Les personnages sont excessifs dans leurs sentiments. Certains, comme Lébédev ou Ferdychtchenko, m'ont faite rire, mais ils sont aussi tellement pathétiques et grotesques que le rire devient rapidement jaune, douloureux, culpabilisant. Ce roman est noir. Dans le rire, dans l'amour, dans le beau, dans la naïveté. J'ai ri, mais mon sourire était toujours accompagné d'un étrange sentiment de mal être. 
Autre point et pas le moindre, on s'interroge, on se questionne en lisant L'idiot. Dostoïevski ne nous laisse pas tranquille, le bougre. J'ai passé plusieurs heures à m'interroger sur le pourquoi du comment, sur le caractère de Nastassia Filipovna, sur les réactions et les vrais sentiments d'Aglaïa, sur le coeur du prince Michkine. Un roman "hanté" un peu!

Cette oeuvre monstre m'a donnée envie de relire Dostoïevski, de découvrir d'autres de ses textes. J'ai compris son génie. Malgré quelques longueurs, ce classique de la littérature russe a su me toucher et m'éblouir. 

" Par une matinée de fin novembre, vers neuf heures, en plein dégel, le train de Varsovie approchait à toute vapeur de Pétersbourg. L'humidité et le brouillard étaient tels que le soleil avait peine à percer à dix pas, à droite et à gauche de la voie, il était difficile de discerner quoi que ce fût par les fenêtres du wagon. Parmi les voyageurs, certains revenaient de l'étranger ; mais les compartiments de troisième, les plus pleins, étaient remplis de gens de condition modeste se déplaçant pour affaires et ne venant pas de loin. Naturellement, tous étaient fatigués, transis, les yeux alourdis par l'insomnie, les visages blêmes, d'un jaune de brouillard. Dans un compartiment de troisième, deux voyageurs s'étaient trouvés face à face, depuis l'aube, près de la fenêtre. Jeunes tous les deux, au visage assez marquant, ils n'avaient presque pas de bagages et étaient vêtus sans grande recherche."
(L'idiot, F. Dostoïevski, Livre de poche, 1963, p 15)

(Source image : Boris Kustodiev.  weblapiras.wordpress.com)

samedi 19 janvier 2013

Quand de simples "pies" changent la vie ...

Mildred Pierce


Mini série américaine de Todd Haynes (2011) avec Kate Winslet et Evan Rachel Wood. 

Mère de famille de la classe moyenne dans Los Angeles des années 30, Mildred Pierce doit se battre pour subvenir aux besoins des siens et préserver son rang social (allocine.fr)


Pour ceux qui se souviennent, j'ai lu l'excellentissime roman de James M Cain en 2012 et il fut l'un de mes coups de coeur de l'année. J'avais également visionné l'ancienne version cinématographique avec Joan Crawford. 
Cette histoire m'avait durant toute la lecture totalement captivée et je ne cesserai jamais de le conseiller. Lisez Mildred Pierce! Ce roman est une pépite. 
L'adaptation avec Joan Crawford, bien qu'assez éloignée du roman, m'avait également plu. 
J'ai été ravie de voir que France 3 avait eu la sublime idée de diffuser la mini-série de 2011 (avec l'excellente Kate Winslet) que je désirais tant voir.


J'ai eu tout simplement l'impression de relire le roman
Sauf à la fin ... Ils l'ont un peu abrégée ... malheureusement! Je me souviens que la fin du livre m'avait totalement bouleversée. La conclusion de la série est fidèle à l'ensemble du roman, mais est plus rapidement bâclée. Bien que très belle, elle ne m'a pas autant bouleversée que les dernières lignes du roman (j'en frémis encore). 
A part la fin, c'est le roman que l'on voit défiler devant nos yeux. 
J'ai été heureuse qu'ils n'aient pas omis la petite Ray, la seconde fille de Mildred, oubliée dans l'adaptation de 1945. J'aime ce personnage et ce qu'elle symbolise.
Tout y est! L'ambiance, les émotions, les décors, les personnages. Même si le roman est bien entendu bien supérieur, cette mini série en est un bel hommage


Tous les personnages sont interprétés avec brio. Kate Winslet est comme toujours sublime et complètement possédée par son personnage. Elle incarne parfaitement ce mélange de rigidité et de fragilité qu'est Mildred Pierce. 
Chapeau bas aux deux interprètes de Véda, cette peste grandiose. Evan Rachel Wood (Véda adulte) est sublime. J'ai ressenti les mêmes émotions que durant la lecture du roman. J'ai été outrée, en colère, au bord des larmes. J'ai eu envie de l'étriper et de la bazarder par la fenêtre. 
Le personnage de Bert a enfin sa VRAIE place. Alors que la version de 45 l'avait un peu mis de côté, j'ai retrouvé le touchant et émouvant Bert du roman. 
Monty est également parfait (bien que beaucoup plus lubrique que dans le roman). L'acteur incarne avec succès cet homme mi dandy, mi râté. Un homme faible sous un masque de grandeur.

Tout comme dans le roman de Jame M Cain, cette adaptation reflète bien l'humanité de cette histoire. Les personnages ne sont pas figés, ils évoluent, notre opinion sur eux également, ils font de bonnes comme de mauvaises actions. Les émotions sont, quant à elles, bien présentes aussi. On étouffe de colère, on lutte, on ne se laisse pas faire, on baisse les bras, on se relève, on est désespérée ... 
Une magnifique adaptation à voir rapidement ... 
Mais avant tout, un roman à lire ABSOLUMENT!  

(Sources images : deidrecrawford.com ; fanpop.com ; goldderby.com ; info2tele.com ; seriestv.blog.lemonde.fr)

mardi 15 janvier 2013

Challenge Myself : Billet récapitulatif



Voilà un petit récapitulatif des inscrits et de leur choix de défi personnel.
Vous pouvez continuer à vous inscrire pour ceux qui le souhaitent (les infos ICI).

Tenez-moi au courant de vos avancées littéraires et donnez-moi les liens de vos avis ici-même en commentaire. Je tiendrai ainsi ce billet récapitulatif à jour.
N'oubliez pas le billet de présentation sur votre blog, présentant votre défi! Et donnez moi le lien, que je puisse le mettre ici. 


C'est parti pour un petit tour des participants :

       -   Belette va découvrir des auteurs russes.
Une sale histoire de Fédor Dostoïevski
Une journée d'Ivan Denissovitch d'Alexandre Soljenitsyne 
Crime et châtiment de Dostoïevski

 -  Deuzen a décidé de créer toute une liste de roman dits « cultes »
Nord et Sud d'Elizabeth Gaskell
Les misérables de Victor Hugo

- Eliza va plonger dans le monde de Stefan Zweig en lisant 5 de ses oeuvres ... dont 2 en allemand.

 -  Fleur a remarqué avec tristesse qu’elle lisait peu de classiques. Elle a donc décidé cette année de lire un monument de la littérature russe, ainsi qu’une œuvre phare de la littérature anglaise.
Anna Karenine de Tolstoi
Les hauts de Hurlevent d'Emily Brontë
Et un petit plus : Le conte de Noël de Dickens.


- Lena va lire la trilogie du Seigneur des anneaux (et si elle a le temps, quelques autres des romans de Tolkien).
Voici son avis sur The Hobbit l'adaptation de Peter Jackson. 

-  Lilly découvre Anthony Trollope cette année.
Miss Mackenzie 

-  Lou veut connaître davantage deux auteurs classiques anglais : Elizabeth Gaskell et Anthony Trollope.

 - Maggie a décidé de lire plusieurs pavés de sa PAL.
La dame en blanc de W. Wilkie Collins


-  Mimounette réfléchit à son défi ... 

- Miss Léo s'est préparé un voyage littéraire autour du monde particulièrement 
croustillant. 
Les cités obscures Tome 5 de Schuiten et Peters (Belgique)
La course du mouton sauvage de Murakami (Japon)
Le livre de Dina de Herbjorg Hassmo (Norvège)
L'île des chasseurs d'oiseaux de Peter May (Ecosse)
Vingt quatre heures de la vie d'une femme de Stefan Zweig (Autriche)
La double vie de Vermeer de Luigi Guarnieri (Italie)
Shim Chong, fille vendue de Hwang Sok-yong (Corée)
Clara et la pénombre de Somoza (Espagne)
Mémoires d'un valet de pied de Thackeray (Angleterre)

- Noctenbule a décidé de lire les romans de Iain Levison
Retrouvez ses avis :
Elle a également décidé de lire 10 romans épistolaires dans l'année. 
Inconnu à cette adresse de Kerssmann Taylor.
Oscar et la dame en rose d'Eric-Emmanuel Schmitt.
84 Charing Cross Road de Helen Hanff
Lettre d'une inconnue de Stefan Zweig
Un homme à distance de Katherine Pancol
Elle espère également réussir à lire 150 livres pour 2013! Je vous invite à lire son billet récap'...



- Romanza (moi, quoi!). J’ai décidé de découvrir Marcel Pagnol, auteur français que je n’ai encore jamais lu.
L'eau des collines : Jean de Florette et Manon des sources

- Shelbylee a créé une liste de romans incontournables qu'elle n'avait encore jamais pris le temps de lire. Elle se lance ce défi cette année.
Les Hauts de Hurle-vent d'Emily Brontë. 
Northanger abbey de Jane Austen
Crandford d'Elizabeth Gaskell
Gastby le magnifique de Fitzgerald

- Suzanne a décidé de lire plusieurs romans qui dorment depuis trop longtemps dans un coin.
Le torrent de Anne Hébert.
Les mystères de Winterthurn de Joyce Carol Oates.

- Titine aimerait bien faire baisser un peu sa PAL. Elle a donc décidé de lire la littérature américaine qui s'y trouve.
Remarquable, n'est-ce pas? de Robert Benchley
La lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne
Onze histoires de solitude de Richard Yates
Les européens de Henry James
Le complot contre l'Amérique de Philippe Roth
Mrs Parkington de Louis Bromfield


- Virgule veut plonger davantage dans les joies de la littérature victorienne. 
En ligne, son 1er billet sur Les confessions de Mr Harrison d'Elizabeth Gaskell
Et aussi, Un amour de jeunesse d'Anthony Trollope.
Cranford d'Elizabeth Gaskell
De grandes espérances de Charles Dickens
Ma cousine Phillis d'Elizabeth Gaskell
Les forestiers de Thomas Hardy
Miss Mackenzie d'Anthony Trollope


A noter aussi! 
Lilly, Lou, Virgule et moi-même prévoyons une lecture commune de Miss Mackenzie de Trollope. Lou, Lilly et Virgule parce que ce roman colle à leur défi personnel et moi, parce que je l’ai dans ma bibliothèque et que je comptais le lire cette année. La date est encore à définir.

Si vous voyez des choses à modifier ou à préciser. N'hésitez pas! 


Bonne lecture à tous!