tag:blogger.com,1999:blog-11915617644286331212024-03-05T13:39:06.795+01:00Près de la plume ... au coin du feuBienvenue sur mon blog littéraire. Mes lectures, mes bonheurs, ... Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.comBlogger880125tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-19682515094315087522022-04-20T21:57:00.003+02:002022-04-20T21:58:35.442+02:00" Je n’ai pas de plus haute ambition que de savourer au mieux chaque journée qui passe."<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><i>Quand rentrent les marins</i></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Angela Huth</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwYf3R9b23PcNQkSrsxT5gKGrPMfPliciDX4x0Xv2S71LgmeC_GZF2kXaCZclEf4dIwjhUNWR4fAU5G9iT4U2Qvdn7icAlzbFqNvW8IxEVc5jIYV0PdolUvrLghOmmswT427VDeTs3KvjtcNHAAvTByv8J-TW0C2terdW6aIyODb5-AP1Wt7Z1FnSBXQ/s1600/IMG-20220420-WA0001.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1214" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwYf3R9b23PcNQkSrsxT5gKGrPMfPliciDX4x0Xv2S71LgmeC_GZF2kXaCZclEf4dIwjhUNWR4fAU5G9iT4U2Qvdn7icAlzbFqNvW8IxEVc5jIYV0PdolUvrLghOmmswT427VDeTs3KvjtcNHAAvTByv8J-TW0C2terdW6aIyODb5-AP1Wt7Z1FnSBXQ/s320/IMG-20220420-WA0001.jpg" width="243" /></a></div><div style="text-align: center;">Quai Voltaire, 1998.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; text-align: start;"><span style="color: #073763; font-family: times;"><b>Myrtle est aussi réservée, sage et modeste qu'Annie est pétulante, séductrice et vaniteuse. Élevées dans un petit port perdu au fin fond de l'Écosse, elles ont appris ensemble à devenir des femmes. Des femmes de marins pêcheurs, dont le lot quotidien est lié à chaque caprice de l'océan, au retour de leur homme, aux rumeurs qui enflamment tout le village dès qu'un étranger en frôle le pavé... Patiemment, Myrtle s'emploie à calmer les toccades passagères de son amie et à pallier sa négligence à l'égard de Janice, l'unique fille d'Annie. Jusqu'au jour où survient le pire, et où le drame emporte avec lui tous les remparts contre les déchaînements des passions. Contre ces non-dits qui éclatent avec d'autant plus de force qu'ils ont été si savamment et si longtemps protégés.</b></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; text-align: start;"><span style="font-family: times;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; text-align: start;"><span style="font-family: times;">Voici un roman bien doux et bien agréable! Je me suis réfugiée dans ce texte comme on se réfugie sous notre couette après une dure journée. Pourtant ce roman n'est pas tendre. Il malmène très souvent son lecteur. L'histoire est tragique et émouvante. Mais Angela Huth sait comme personne prendre la main de son lecteur et l'amener près de ses personnages. Nous sommes transportés dans leur univers comme des amis, des voisins, des proches. Je me suis promenée dans cette petite ville d'Ecosse, dans ces petites rues fouettées par le vent. J'étais près de Myrtle, ce personnage fantastique et inoubliable. J'ai retrouvé dans <i>Quand rentrent les marins</i> ce que j'ai aimé dans <i><a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2015/05/rassasie-ton-cur-dune-rose-du-matin.html">Les filles de Hallows Farm</a></i> il y a quelques années : Cette description fine du caractère humain, de ses incohérences, ses doutes, ses contradictions. Myrtle est un personnage d'une humanité incroyable. Myrtle est devenue mon amie, comme les trois filles de Hallows farm. Je retrouve dans Angela Huth ce que j'aime aussi chez <a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2020/11/des-petites-choses-nait-la-grandeur.html">Tracy Chevalier</a>, je trouve ces deux écrivaines très proches. Ce sont des conteuses. Elles nous racontent des histoires de femmes. Elles ne taisent rien de leurs tristesses, leurs joies, leurs ambivalences. Elles écrivent vrai. </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; text-align: start;"><span style="font-family: times;"><i>Quand rentrent les marins</i> est le roman des petits plaisirs de la vie, le bonheur d'un rayon de soleil, le réconfort d'une tasse de thé, le frisson d'un souffle de vent, la beauté d'un arbre et celle d'un souvenir. </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; text-align: start;"><span style="font-family: times;"><i style="color: #1b1b1b;">Quand rentrent les marins</i><span style="color: #1b1b1b;"> est un roman magnifique. Ce texte très lent est un vrai bonheur de lecture. J'y ai croisé des personnages attachants, énervants, touchants. J'ai refermé la dernière page de ce roman avec dans le cœur la sensation de laisser des amis derrière moi. </span></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; text-align: start;"><span style="font-family: times;"><span style="color: #1b1b1b;">Merci à mon amie <a href="https://unlivreunthe.wordpress.com/">UnlivreUnthé</a> qui m'a offert ce roman. </span></span></span></div><div style="text-align: right;"><br /></div><blockquote style="text-align: justify;"><i>" <span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px;">C'est une femme corpulente, aux mains rugueuses comme la morue salée, et grande. Le plafond de la cuisine ne se trouve qu'à quelques centimètres de sa tête. Elle se meut avec une dextérité accomplie dans cet espace exigu, balançant ses larges hanches avec dignité. Archie dit qu'elle lui fait parfois penser à une cantatrice, tant elle semble glisser lorsqu'elle déambule."</span></i></blockquote><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px;"></span><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-31090413654287556702022-04-20T21:30:00.002+02:002022-04-20T21:30:18.006+02:00" On ne coupe pas aux gens le cœur en quatre, quand on leur a déjà vidé les poches. "<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><i><span style="font-family: times;">La joie de vivre</span></i></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: times;">Emile Zola</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgl2O4hKA-BH2S-pYpO7TamEpOGnyQ_rc83BBnfLLVeY-VAtTgKTYQhEkUTyZ2WGB7F0eRtMZONY-oXEdxMNapeFobf2HKYGqUnY0Rij53Xi9jSnNVyNtY1fWezqklMCPWPQ9GevR7uaekZbBybZmvOYv4S1hGNLrk4wcoPwNW78MkZ02qAUrfQ-inYpQ/s1600/IMG-20220420-WA0000.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgl2O4hKA-BH2S-pYpO7TamEpOGnyQ_rc83BBnfLLVeY-VAtTgKTYQhEkUTyZ2WGB7F0eRtMZONY-oXEdxMNapeFobf2HKYGqUnY0Rij53Xi9jSnNVyNtY1fWezqklMCPWPQ9GevR7uaekZbBybZmvOYv4S1hGNLrk4wcoPwNW78MkZ02qAUrfQ-inYpQ/s320/IMG-20220420-WA0000.jpg" width="180" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: times;">Le livre de poche, 1964.</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><span style="background-color: white; font-size: 16px; text-align: justify;"><b><span style="color: #073763; font-family: times;">Près d’Arromanches, dans la maison du bord de mer où ils se sont retirés après avoir cédé leur commerce de bois, les Chanteau ont recueilli Pauline, leur petite cousine de dix ans qui vient de perdre son père. Sa présence est d’abord un surcroît de bonheur dans le foyer puis, autour de l’enfant qui grandit, les crises de goutte paralysent peu à peu l’oncle Chanteau, la santé mentale de son fils Lazare se dégrade, l’héritage de Pauline fond dans les mains de ses tuteurs, et le village lui-même est rongé par la mer.</span></b></span></div><br /><div style="text-align: justify;"><i>La joie de vivre</i> est mon 13ème Rougon Macquart et sa lecture fut un régal. J'ouvre Zola avec toujours beaucoup de confiance et de joie. Je sais que j'y trouverai une langue riche, émouvante, satirique, juste. <i>La joie de vivre</i> n'a pas échappé à la règle. Il est tombé à un moment de ma vie où j'avais besoin de me réfugier dans la littérature, cette chère amie qui ne m'a jamais trahie. </div><p></p><p style="text-align: justify;">La vie de la petite Pauline est émouvante, déchirante. J'ai été extrêmement touchée par les injustices qu'elle subit. Zola tape juste, chamboule son lecteur, fait feu à chaque coup. J'ai souvent eu la larme à l'œil en lisant les mots de ce roman. Zola les choisit avec soin, mais parfois fait le choix aussi de se taire et de laisser s'installer le silence. Un regard, la description d'un lieu ou d'un paysage et tout est dit. </p><p style="text-align: justify;">Zola reste le naturaliste que l'on connaît et nous offre également des scènes terribles et difficilement soutenables. La scène de l'accouchement dans <i>La joie de vivre </i>par exemple vaccinerait toute femme d'avoir un enfant. Je m'en souviendrai longtemps. Comme toujours, cette terrible scène est juste et pertinente. Elle montre les personnages en train de se révéler, relance les dés et, dans un certain sens, rétablit un ordre. </p><p style="text-align: justify;">Les personnages sont tous plus marquants les uns que les autres. Mon personnage préféré est sans aucun doute Véronique, la bonne. Par sa rudesse mêlée de bienveillance et de gentillesse, elle semble bien trop blanche pour ce monde sans cœur. Ses réparties sont fabuleuses et les dernières pages la concernant m'ont bouleversée. Mme Chanteau, quant à elle, m'a scandalisée. Cette femme envieuse et vénale malmène Pauline et crée beaucoup des malheurs existants dans cette famille. </p><p style="text-align: justify;">Il me reste encore 7 titres des Rougon Macquart et je me délecte d'avance de découvrir ces histoires. </p><p><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px;"></span></p><blockquote style="text-align: justify;"><i><span style="font-family: times;">"La mer, qui montait, avait une lamentation lointaine, pareille à un désespoir de foule pleurant la misère. Sur l'immense horizon, noir maintenant, flambait la poussière volante des mondes. Et, dans cette plainte de la terre écrasée sous le nombre sans fin des étoiles, l'enfant crut entendre près d'elle un bruit de sanglots."</span></i></blockquote><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-83784916942315639942021-12-02T09:49:00.001+01:002021-12-02T09:50:11.697+01:00Nostalgie universitaire<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><i>La vie de Marianne</i></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Marivaux</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbKDVifKB6-HLvJQhmgKOgH6fYmbwFcewrrQwPubkPGgdtZgvLwhj5u2PWQrjlE4OFoAlR7LVf1osHpJyLO4ZVGjz1cL8_hLuifQKi7R7hpybpKBKXMx3uyL4HcZ3gzx7b0AtEoDlfMTr5/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: times;"><img alt="" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbKDVifKB6-HLvJQhmgKOgH6fYmbwFcewrrQwPubkPGgdtZgvLwhj5u2PWQrjlE4OFoAlR7LVf1osHpJyLO4ZVGjz1cL8_hLuifQKi7R7hpybpKBKXMx3uyL4HcZ3gzx7b0AtEoDlfMTr5/" width="135" /></span></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: times; text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">Classique Pocket, 2020.</span></span></div> <p></p><div><div style="text-align: justify;"><b style="font-family: times;"><span style="background-color: white;"><span style="color: #073763;">" C'est une femme qui raconte sa vie... "</span></span></b></div><span style="color: #073763; font-family: times;"><div style="text-align: justify;"><b><span style="background-color: white;">Comment Marianne, jeune orpheline rescapée d'une attaque de bandits, est devenue la comtesse de ***, nous ne l'apprendrons jamais. Marianne, cependant, était déjà Marianne. Jolie et pleine d'esprit, raisonnable et lucide, la " belle enfant " voit tout, sait tout, déjà, de l'ambivalence des bienfaits et des inconstances de l'amour – assez pour dépasser sa condition et proposer, sous la plume du divin Marivaux, le plus badin, pénétrant, spontané des romans de son siècle.</span></b></div></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #5f5f5f;"><span style="font-family: times;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white;"><span style="color: #5f5f5f; font-family: times; font-size: medium;">J'avais ressenti, à l'époque où j'avais acheté ce roman, une envie folle de me replonger dans des œuvres du 16 et 17ème siècles. J'ai senti, lors de cette escapade dans la librairie Mollat à Bordeaux, une sorte de bouffée de nostalgie. Je me suis revue à l'époque, étudiante en Lettres, lorsque je passais des heures dans la grande librairie près de la fac', à attendre l'arrivée de mes trains pour rentrer dans ma campagne. J'ai tout revu : <b>cette ambiance feutrée, la nuit presque complète dehors, l'éclairage de la librairie, l'odeur des livres et mon insatiable besoin de lire. </b>Mes années fac' ont été si riches que j'y pense souvent avec plaisir et émotion.<b> </b>Dans cette librairie, j'ai<b> </b>acheté mes romans pour la fac bien sûr mais aussi mes romans "plaisir". A l'université, nous avions une prof de littérature du 16ème (et aussi de rhétorique, grammaire et stylistique) qui était particulièrement fabuleuse, Mme Balique. Magnifique femme, indépendante et dynamique qui nous donnait envie de se précipiter à la librairie à la fin de chacun de ses cours. J'ai appris, avec elle, à aimer cette période littéraire que j'avais tendance à délaisser. Nous avons découvert la verve de cette époque, lu La Fontaine avec passion, pleuré en lisant <i>La princesse de Clèves</i>, ri en parcourant La Bruyère ou <i>Jacques le fataliste </i>de Diderot (lu 3 fois et que j'aime d'amour), tremblé en parcourant Choderlos de Laclos. C'est dans cette bourrasque nostalgique que je me suis précipitée un soir d'automne sur <i>La vie de Marianne</i> de Marivaux. Je ne vous cache pas que ce qui est passionnant dans cette époque, c'est l'étude des textes, l'analyse des discours. <b>J'aurais sûrement davantage apprécié <i>La vie de Marianne</i> si j'avais pu l'étudier en parallèle de ma lecture</b>. Mais n'allez pas croire que je n'ai pas aimé. Loin de là! <b>J'ai passé un bien agréable moment en compagnie de ce gai luron de Marivaux et de cette tendre Marianne</b>. Alors oui, c'est désuet, franchement patriarcal et un brin cul-cul parfois, mais c'est ce qui fait aussi le charme de ces textes. Cette lecture demande de prendre du recul, de la replacer dans son contexte. <b>La langue est belle, fine, pointue.</b> Les beaux passages pleins de sentiments laissent place à l'humour et à la satire des plus réjouissantes. J'aime cette époque, cette <b>liberté</b> dans les mots et les pensées. J'aime la façon dont les auteurs manipulent les mots, disent sans dire vraiment ... mais disent tout de même. <b>J'aime qu'ils fassent confiance à notre intelligence et notre sens de la double lecture. </b>Alors oui, ce n'est pas un roman que l'on attrape aussi facilement qu'un texte plus romanesque ou contemporain. C'est une lecture plus exigeante, plus lente, mais sous ces aspects désuets, on y trouve des vérités encore actuelles sur l'esprit des Hommes et l'âme humaine. </span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white;"><span style="color: #5f5f5f; font-family: times; font-size: medium;"><b>Je retournerai de temps en temps vers ces textes du 16ème avec bonheur et nostalgie. </b></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; text-align: start;"><blockquote style="text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><i>" Si on savait ce qui se passe dans la tête d'une coquette en pareille cas, combien son âme est déliée et pénétrante ; si on voyait la finesse des jugements qu'elle fait sur les goûts qu'elle essaye, et puis qu'elle rebute, et puis qu'elle hésite de choisir, et qu'elle choisit enfin par pure lassitude : car souvent elle n'est pas contente, et son idée va toujours plus loin que son exécution ; si on savait tout ce que je dis là, cela ferait peur, cela humilierait les plus forts esprits, et Aristote ne paraîtrait plus qu'un petit garçon."</i></span></blockquote><p><span style="font-family: times; font-size: x-small;">(Photo : Romanza2021) </span></p></span></div>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-25827646912460242002021-11-30T10:38:00.005+01:002021-11-30T10:38:29.399+01:00Au pays des Fjords<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><i><span style="font-family: times;">Kristin Lavransdatter</span></i></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: times;">Sigrid Undset</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: times;"><br /></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIJ9tv39zUVaFEUnBPcW2QS3YQ34-Ficm1wYMsWcM2iP1iJHE3jSIagMKkZeM7KQ0r3Qtxm72goN_d1ATjJaHq5Ook72tQld8exOREXQFWP7d976pf-Kv7PI7M4XrIkNTjk9RcOecEqsRS/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: times;"><img alt="" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhIJ9tv39zUVaFEUnBPcW2QS3YQ34-Ficm1wYMsWcM2iP1iJHE3jSIagMKkZeM7KQ0r3Qtxm72goN_d1ATjJaHq5Ook72tQld8exOREXQFWP7d976pf-Kv7PI7M4XrIkNTjk9RcOecEqsRS/" width="320" /></span></a></div><span style="font-family: times;"><br /></span><div style="text-align: center;"><span style="font-family: times; font-size: x-small;"> La cosmopolite, Stock, 2014. </span></div><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #073763; font-family: times;"><b style="background-color: white;">Sigrid Undset s'empare du Moyen-Âge scandinave pour dépeindre la vie de Christine Lavransdatter, jeune femme qui ose vivre sans craindre de briser les tabous sociaux et religieux de son temps. Défiant l'autorité du père tant respecté, elle refuse en effet d'épouser l'homme que celui-ci lui destine car elle aime Erlend, le chevalier au passé scandaleux. Rien ne pourra désormais la séparer de cet homme à qui elle se donne sans hésiter. Mais le couple que forment Christine et Erlend va subir l'épreuve de la réalité. La jeune femme, amante passionnée à seize ans, épouse et mère à dix-sept, se retrouve maîtresse du domaine de Husaby. Très vite elle va apprendre à le diriger, à devenir celle sur qui tous et toutes se reposent.</b></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #333333; font-size: 15.4px;"><span style="font-family: times;">Je possède cet énorme pavé depuis quelques années déjà. J'étais tombée sur un article de <a href="http://lillyetseslivres.canalblog.com/">Lilly</a> au sujet d'un autre roman de Sigrid Undset, <i><a href="http://lillyetseslivres.canalblog.com/archives/2013/04/18/26956095.html">Vigdis la farouche</a></i>. J'ai ensuite rencontré ce gros roman en librairie, le plus connu de l'autrice, et je l'ai tout de suite ajouté à ma liste de Noël. J'aime les épopées, les sagas, les pavés qui nous embarquent dans d'autres univers. J'ai attendu un moment cependant avant de l'ouvrir. On ne se lance pas dans cette brique comme on se lance dans un gentil roman de 300 pages. J'ai attendu cet été et mon roadrip norvégien d'un mois et demi pour me lancer dans l'aventure. <b>Lire ce roman au milieu des Fjords et de la toundra fut un moment unique</b>. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #333333; font-size: 15.4px;"><span style="font-family: times;">Cette lecture fut riche, <b>très riche</b>. Texte dense et complexe, il faut du temps pour s'attaquer à <i>Kristin Lavransdatter</i>. Mais les efforts sont récompensés. Oui, je vous le dis, ça en vaut la peine. Pour vous rassurer, ce roman n'est pas compliqué à lire. L'écriture est <b>fluide, facile</b> et l'intrigue tient le lecteur en haleine pendant les 1170 pages. On accompagne Kristin avec émotion dans sa vie difficile. Elle mérite d'être lue cette vie! Quelle leçon de courage! Kristin devra, toute sa vie, lutter contre le joug masculin. En vain. Cette héroïne paiera toute son existence le fait d'avoir épousé un homme un peu enfantin, immature et boudeur. Kristin a autant suscité chez moi <b>le respect que la pitié</b>. Mon âme de femme du XXIème siècle a souvent soupiré et eu envie de hurler " Quitte-le!". Mais nous sommes au Moyen âge, en Scandinavie ... et une femme ne part pas. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #333333; font-size: 15.4px;"><span style="font-family: times;">Kristin et Erlend vont s'aimer (on pourrait discuter longuement de cette relation. J'y ai vu pour ma part une domination telle que <a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2007/06/lecture-du-moment.html">Tess d'Urberville</a> peut la vivre avec Alec chez Hardy. La jeune Kristin est, certes amoureuse, mais tombée dans les mains d'un homme plus âgé qui aurait pu faire preuve de patience et de maîtrise de soi!). Ils vont braver l'interdiction de se marier. Seule Kristin paiera toute sa vie cette décision. La culpabilité, le remord, les affronts, ... Erlend n'en sera pas ou peu accablé. Kristin sera la pêcheresse. Elle expiera sa faute jusqu'à la mort. Ce roman pourrait vous sembler très moralisateur. Je ne cache pas qu'il est <b>très imprégné de religion,</b> l'être humain est un pêcheur qui doit se repentir de ses fautes. Cependant, c'est le roman d'une femme qui lutte, qui se bat, qui s'oppose et qui essaie de s'en sortir envers et contre tous. <b>Sigrid Undset prend partie pour son héroïne</b> qui, dès son plus jeune âge, sera exposée au désir des hommes et qui paiera cher sa beauté et sa force. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #333333; font-size: 15.4px;"><span style="font-family: times;"><i>Kristin Lavransdatter</i> est très complexe. J'ai choisi de le lire en immersion. De me laisser aller. Cependant, une lecture "crayon en main" aurait été intéressante. Une thèse ne suffirait pas pour aborder tous les thèmes de ce roman. J'aurais aimé le lire à l'université et pouvoir l'étudier. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #333333; font-size: 15.4px;"><span style="font-family: times;"><b>Une lecture marquante, passionnante, envoûtante. </b>Une lecture qui soulève bien des débats. Il faut lire ce texte et ne pas se laisser intimider par ses 1700 pages. C'est un roman monde, bouleversant et révoltant. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; text-align: start;"></span></p><blockquote style="font-size: 14.56px; text-align: justify;"><i><span style="font-family: times;">" Cela lui fit l'effet d'un réveil, quand ils sortirent de la forêt et traversèrent les prairies au-dessus des Martestokker. Le soleil était bas, et la ville et la baie s'étendaient à leurs pieds dans une lumière claire et pâle. Dans le calme du soir, les bruits arrivaient de loin comme s'ils sortaient de la fraîcheur des bas-fonds. La roue d'une voiture grinçait quelque part sur un chemin ; des chiens aboyaient en se répondant, dans les fermes, à travers la ville. Mais, dans la forêt, derrière eux, les oiseaux faisaient entendre à pleins gosiers leurs trilles et leurs chants. Le soleil, maintenant, était couché. "</span></i></blockquote><p><span style="font-family: times; font-size: x-small;">(Photo : Romanza2021) </span></p><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-90745436087627240732021-07-05T22:18:00.004+02:002021-07-05T22:18:24.080+02:00" Une fille c'est un garçon blessé."<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: arial;"><b><i>Fille</i></b></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: arial;">Camille Laurens</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: arial; margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="256" data-original-width="256" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzA0IuNfgQuKegMh0E660jbIbuMjhEiY-rYBS__5fcZA60sfNWazdMUK_iNL2zz-hyrdivDx02VZlWlno2mGz9UxtdAd6lH5Ad0mgVbCU4AFy4QKDY7WL8CrGQnLU6fhGIEKeieisQ8TgB/s0/IMG-20210703-WA0001.jpg" /></span></div><blockquote style="border: none; margin: 0 0 0 40px; padding: 0px;"><span style="font-family: arial; font-size: x-small;"><div style="text-align: center;">Gallimard, 2020.</div></span></blockquote><span style="font-family: arial;"><div style="text-align: justify;"><br /></div></span><div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; font-family: arial;"><b><span style="color: #073763;">FILLE, nom féminin</span></b></span></div><span style="color: #073763; font-family: arial;"><b><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white;">1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère.</span></div><span style="background-color: white;"><div style="text-align: justify;">2. Enfant de sexe féminin.</div></span><span style="background-color: white;"><div style="text-align: justify;">3. (Vieilli.) Femme non mariée.</div></span><span style="background-color: white;"><div style="text-align: justify;">4. Prostituée.</div></span><div style="text-align: justify;"><br /></div><span style="background-color: white;"><div style="text-align: justify;">Laurence Barraqué grandit avec sa sœur dans les années 1960 à Rouen.</div></span><span style="background-color: white;"><div style="text-align: justify;">"Vous avez des enfants? demande-t-on à son père. – Non, j’ai deux filles", répond-il.</div></span><span style="background-color: white;"><div style="text-align: justify;">Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c’est toujours mieux qu’une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?</div></span><div style="text-align: justify;"><br /></div><span style="background-color: white;"><div style="text-align: justify;">L’écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l’importance des mots dans la construction d’une vie.</div></span></b></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></span></div><div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial;">Ce roman de Camille Laurens est, je
pense, <b>nécessaire</b> ... même si je ne lui ai pas trouvé que des qualités. Je
dois admettre … et il s'agit peut-être de naïveté de ma part …
que la vie de son héroïne m'a paru cumuler <b>trop de clichés, trop
d'incidents pour être crédible</b>. Cependant, si je prends ce texte
comme une métaphore de toutes les difficultés que peuvent
rencontrer les femmes au cours de leur vie, je ne peux que le trouver
juste et pertinent. Plus que comme un roman, <i>Fille</i> doit être lu
comme un essai.</span></div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: arial;">Nous suivons Laurence. Dès sa
naissance, elle est brimée par sa situation de « fille ».
Son sexe va définir son parcours. J'ai trouvé ce propos très
pessimiste. Je crois que j'ai grandi dans une bulle. Je suis la seule
fille d'une fratrie de trois , petite dernière après deux garçons,
je n'ai jamais eu la sensation d'être un « poids » et un
« boulet ». Ai-je eu de la chance ? Suis-je un
OVNI ? Je ne nie pas ce qui est écrit dans <i>Fille</i>. Je suis
consciente que tout ce qui est écrit est réel et juste. C'est la
cumulation qui me questionne. J'ai décidé de prendre cette histoire
dans son côté métaphorique et j'y ai finalement cru. Comme un
essai de ce qu'est être une fille au XXème et XXIème siècle, ce
roman nous questionne sur <b>la féminité, la maternité, la sexualité</b>.
J'ai été très émue par les différents malheurs et les nombreuses
tragédies de la vie de Laurence. Le texte est très bien écrit. La fin laisse poindre une lueur,
une éclaircie dans la vie des femmes. Elles font bouger les choses,
osent parler, font leurs propres choix. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: arial;">Un texte difficile, mais à lire
comme <b>une grande allégorie de la vie d'une femme</b>. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"><i></i></span></p><blockquote><i><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">" A propos de filles, il y a une chose bizarre. Tu es une fille, c'est entendu. Mais tu es aussi la fille de ton père. Et la fille de ta mère. Ton sexe et ton lien de parenté ne sont pas distincts. Tu n'as et n'auras jamais que ce mot pour dire ton être et on ascendance, ta dépendance et ton identité. La fille est l'éternelle affiliée, la fille ne sort jamais de la famille. Le Dr Galiot, au contraire, a eu un garçon et il a eu un fils. Tu n'as qu'une entrée dans le dictionnaire, lui en a deux. Le phénomène se répète avec le temps : quand tu grandis, tu deviens "une femme" et, le cas échéant, "la femme de".</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">L'unique mot qui te désigne ne cesse jamais de souligner ton joug, il te rapporte toujours à quelqu'un - tes parents, ton époux, alors qu'un homme existe en lui-même, c'est la langue qui le dit, comme la grammaire t'expliquera plus tard, dans ta petite école de filles jouxtant celle des garçons, que "le masculin l'emporte sur le féminin".</span></i></blockquote><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"></span><p></p><p></p></div>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-4785746896637317852021-07-05T22:10:00.009+02:002021-07-05T22:10:46.080+02:00Être fidèle ou infidèle? <p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: arial;"><b><i>Washington square</i></b> </span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: arial;">Henry James</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXs5HYBbQKD25iZeVr1br-8mfN9u9lbjDRx4YXBqRiY3jMf6BwDLHRbLW9db6n2i6ULMcM8i2AZE0oD8pFW9ImUuV_JpDALHOOF7_8HcoEjnyUXocwiqjljuh2wAyO5JwsUw5spXhnJtwz/s1600/IMG-20210403-WA0002.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: arial;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXs5HYBbQKD25iZeVr1br-8mfN9u9lbjDRx4YXBqRiY3jMf6BwDLHRbLW9db6n2i6ULMcM8i2AZE0oD8pFW9ImUuV_JpDALHOOF7_8HcoEjnyUXocwiqjljuh2wAyO5JwsUw5spXhnJtwz/s320/IMG-20210403-WA0002.jpg" width="320" /></span></a></div><div style="text-align: center;"><span style="font-family: arial; font-size: x-small;">Livre de poche, Biblio, 2016.</span></div><p></p><div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white;"><b><span style="color: #073763; font-family: arial;">Quoi de plus délicat que les relations entre un veuf inconsolable et une fille qui ne ressemble pas à sa mère? A New York, l'implacable docteur Sloper vit seul avec son unique enfant, Catherine, un être vulnérable.</span></b></span></div><span style="color: #073763; font-family: arial;"><b><div style="text-align: justify;"><br /></div><span style="background-color: white;"><div style="text-align: justify;">Une vieille tante écervelée papillonne entre eux. Un soir surgit un jeune homme au visage admirable. Dans la vénérable demeure de Washington Square, le quatuor est en place pour jouer un morceau dissonant.</div></span></b></span></div><div><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: arial; font-size: 14.56px;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: arial; font-size: 14.56px;">Voici un roman que j'ai beaucoup apprécié lors de ma lecture et qui, pourtant, <b>me laisse peu de souvenirs</b> plusieurs semaines après l'avoir lu. Etrange!</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: arial; font-size: 14.56px;">Henry James est un auteur que <b>je connais peu</b>, mais que je désire connaître davantage depuis quelques années. J'ai lu et aimé l'angoissant <i>Tour d'écrou </i>et apprécié ce <i>Washington square</i> dont il est question aujourd'hui. J'espère un jour me plonger dans ses longs romans comme <i>Portrait de femme</i>. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: arial; font-size: 14.56px;"><i>Washington square</i> est <b>un roman facile aux chapitres courts et efficaces</b>. J'ai vite plongé dans cet univers de haute bourgeoisie New-yorkaise me rappelant (bien évidemment) ma chère Edith Wharton. Catherine est un <b>personnage attachant et touchant</b>. Cette pauvre héroïne ne fait que subir le poids de l'autorité masculine. Pourtant, Catherine a du tempérament, mais il sera toujours question des hommes de sa vie et de leur pouvoir sur elle. La tante de Catherine est<b> un personnage intéressant</b>. Passionnée de romantisme en tout genre, elle embarque sa nièce dans une aventure périlleuse. Sous forme de vaudeville à la sauce "bonnes mœurs puritaines", Washington Square fut agréable à lire ... bien que j'ai ensuite assez vite oublié l'histoire. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: arial; font-size: 14.56px;"><span style="text-align: start;"><i><blockquote style="text-align: justify;">"Elle était romanesque, sentimentale, et folle de petits secrets et de mystères – passion bien innocente, car jusque-là ses secrets lui avaient servi à peu près autant que des bulles de savon. Elle ne disait pas non plus toujours la vérité ; mais cela non plus n’avait pas grande importance, car elle n’avait jamais eu rien à cacher. Elle aurait rêvé d’avoir un amoureux et de correspondre avec lui sous un faux nom par le canal d’une poste privée ; je m’empresse de dire que son imagination ne s’aventurait jamais vers des réalités plus précises. "</blockquote></i></span></span></div>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-6523186907645540952021-07-05T22:06:00.001+02:002021-07-05T22:06:06.756+02:00" L’âme souffre lorsqu’on a conscience de sa lâcheté et cela incite à chercher refuge dans la seule violence des mots. "<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: arial;"><b><i>Le puits de solitude</i></b></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: arial;">Marguerite Radcliffe Hall</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuO9wVL0feXbsDCz1YWTrR2E9x_gVuedZa2AonBA3J1tI6Pmr9TpQ5gFDZESvf-KzN-hUauYgiBLMLe2z2YDp4pqwdUrF3C7bizbaYoD9Zuui3kGWWUYZl342PQz8l3IRuM-dyF-FbBpdo/s1600/IMG-20210703-WA0000.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuO9wVL0feXbsDCz1YWTrR2E9x_gVuedZa2AonBA3J1tI6Pmr9TpQ5gFDZESvf-KzN-hUauYgiBLMLe2z2YDp4pqwdUrF3C7bizbaYoD9Zuui3kGWWUYZl342PQz8l3IRuM-dyF-FbBpdo/s320/IMG-20210703-WA0000.jpg" /></a></div><span style="font-family: arial; font-size: x-small;"><div style="text-align: center;">Gallimard, 2005.</div></span><div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="background-color: white;"><span style="color: #073763; font-family: arial;"><b><i>Le puits de solitude</i> fit scandale lors de sa parution à Londres en 1928, où il fut interdit et les exemplaires imprimés jetés au feu. Marguerite Radclyffe Hall y dépeint l'amour de deux femmes, contrarié par une société hostile, et prend la défense de cette minorité incomprise et méprisée. Véritable plaidoyer en faveur de l'homosexualité, <i>Le puits de solitude</i> est aujourd'hui une référence littéraire reconnue par tous.</b></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: arial;">J'ai mis plusieurs semaines à lire ce
gros pavé. Offert par <a href="https://unlivreunthe.wordpress.com/">Unlivreunthé</a> il y a plusieurs années, j'ai
enfin pris le temps de me plonger dans <b>ce beau roman</b>. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: arial;">Ce qui frappe
dans <i>Le puits de solitude</i> c'est <b>sa douceur et sa lenteur</b>. Ce texte
est d'une simplicité presque naïve et enfantine. Alors que le
propos traité est dur, l'homosexualité dans une époque où elle
était interdite, le roman narre le parcours de Stephen de façon
douce. Bien sûr, son parcours est difficile, injuste et émouvant,
mais l'auteure cherche à montrer que Stephen est un être humain
comme tout le monde. Elle ne cherche pas le rocambolesque, elle veut
juste prouver l'absurdité de la société qui empêche deux êtres
humains de s'aimer librement. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: arial;"><i>Le puits de solitude</i> nous offre de
<b>magnifiques tableaux</b>, telles des œuvres impressionnistes, nous
observons la lumière éphémère de l'aube, un bouquet qui embaume,
une caresse sur la main. Bien que lent, ce roman n'ennuie pas, <b>il
enveloppe</b>. C'est tout doucement, sans s'en rendre compte, que l'on est happé par ce texte. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: arial;">Un très beau texte dont les
dernières pages m'ont serré le cœur. </span></p><p></p></div><div><span style="background-color: white; font-family: arial; text-align: justify;"><blockquote>"<i>On la jugeait singulière, ce qui, dans ce milieu, équivalait à une réprobation. Troublée, malheureuse, comme un tout petit enfant, cette large créature musclée se sentait seule, elle n'avait pas encore appris cette dure leçon : elle n'avait pas encore appris que la place la plus solitaire en ce monde est réservée aux sans-patrie du sexe.</i>"</blockquote></span></div>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-90991545566251895632021-06-18T22:12:00.001+02:002021-06-18T22:12:38.662+02:00Y a un blème!<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><i>L'anomalie </i></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Hervé Le Tellier</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5OaeaLOf3SZGUyQEJL5OXEZ7B203VdqgkCMjshZQKrdxzMXvks9zgmINbOeUvGptkTxStfmTJScdlX3ojVRG2GuYU9X3M_G-dN2taECsStJN2s5VuVUMg1PF94z-stZpv230oU7DicLhe/s1539/IMG-20210411-WA0000-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="874" data-original-width="1539" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh5OaeaLOf3SZGUyQEJL5OXEZ7B203VdqgkCMjshZQKrdxzMXvks9zgmINbOeUvGptkTxStfmTJScdlX3ojVRG2GuYU9X3M_G-dN2taECsStJN2s5VuVUMg1PF94z-stZpv230oU7DicLhe/s320/IMG-20210411-WA0000-1.jpg" width="320" /></a></div><div style="text-align: center;"> <span style="font-size: x-small;">Gallimard, 2020 (Prix Goncourt)</span></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><b><span style="color: #073763; font-size: x-small;"><span style="background-color: white; font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; text-align: left;">«Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension.»</span><br style="background-color: white; font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; text-align: left;" /><span style="background-color: white; font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; text-align: left;">En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris-New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte.</span><br style="background-color: white; font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; text-align: left;" /><span style="background-color: white; font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; text-align: left;">Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai.</span><br style="background-color: white; font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; text-align: left;" /><span style="background-color: white; font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; text-align: left;">Roman virtuose où la logique rencontre le magique, </span><i style="background-color: white; font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; text-align: left;">L’anomalie</i><span style="background-color: white; font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; text-align: left;"> explore cette part de nous-mêmes qui nous échappe.</span></span></b></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ceux qui me suivent depuis un moment savent que je ne lis que peu de littérature contemporaine et presque jamais de prix littéraires. Mais parfois, on m'en offre et comme j'aime découvrir de nouvelles choses, je les lis avec plaisir. </div><div style="text-align: justify;">Lorsque j'ai reçu <i>L'anomalie</i> pour Noël, j'étais sceptique. Je ne savais pas à quoi m'attendre. Je l'ai finalement ouvert curieuse de voir ce que j'allais y trouver. </div><div style="text-align: justify;"><b>Les premières pages m'ont beaucoup plu.</b> J'ai aimé cette polyphonie assez mystérieuse, ces tranches de vie justes et bien écrites. Hervé Le Tellier a de belles tournures de phrases et une sensibilité pleine d'humour et de tendresse. J'étais aussi très pressée de savoir ce qui se tramait (car oui, je n'en avais aucune idée. Je dois être la seule à ne pas avoir été divulgâchée). Finalement, <b>mon intérêt s'est relâché</b> dès que l'on apprend le fin mot de l'histoire (vers la moitié du roman). Je n'ai pas adhéré à l'hypothèse proposée. Bien sûr, j'ai conscience qu'il ne fallait pas le prendre au premier degré, avoir un certain recul et de l'humour. Ces ingrédients marchent souvent bien avec moi, mais là, non. Même si je reconnais que l'écriture de Hervé Le Tellier est <b>efficace et juste </b>et que j'ai eu à certains moments du mal à lâcher le roman, je trouve que <i>L'anomalie</i> ne tient pas dans la longueur. <b>Au bout d'un moment, on se lasse, on décroche.</b> L'auteur n'arrive pas à tenir son histoire jusqu'au bout. </div><div style="text-align: justify;">Une expérience intéressante cependant. Cela m'a fait du bien de lire un roman facile, plus léger qu'un classique et assez original. A découvrir donc.</div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"><blockquote style="text-align: justify;"><i>"Depuis la mort de mon père, il y a plus de trente ans, je gardais toujours dans ma poche une briquette. Ce n’était ni un fétiche, ni un porte-bonheur. Juste quelques grammes de souvenir, presque une habitude. On m’a rendu celle que conservait le Victor qui s’est suicidé, et elles sont désormais deux. J’ai oublié laquelle est laquelle, et je les ai unies. Je ne saurais dire ce qu’elles symbolisent, mais j’ai l’impression d’avoir plus de choix, d’être plus libre que jamais. Malgré tout, je n’aime pas trop ce mot de « destin ». Ce n’est qu’une cible qu’on dessine après coup à l’endroit où s’est fichée la flèche."</i></blockquote></span></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;"><br /></div><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-3841498178052669742021-05-12T21:52:00.002+02:002021-05-12T21:52:39.921+02:00" Personne ne s’intéresse et ne croit à rien, en dehors de sa propre petite médiocrité confortable ." <p style="text-align: center;"><span style="font-family: times; font-size: medium;"> <b><i>La fenêtre panoramique</i></b></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Richard Yates</span></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOMA3ErJusqHckh5qC9lcLtVupPuWt-kGHgTsnWWwvJnXhou5cFXRFK61n-mpFpmBZzPoGAnYwYj9MuT3SiOoDtVSNl7SZXBNb5QolyFHkJKFnEMyL0E4F8aGlC4LWhGpxe7gmvNQA3mlf/s1600/IMG-20210329-WA0002.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOMA3ErJusqHckh5qC9lcLtVupPuWt-kGHgTsnWWwvJnXhou5cFXRFK61n-mpFpmBZzPoGAnYwYj9MuT3SiOoDtVSNl7SZXBNb5QolyFHkJKFnEMyL0E4F8aGlC4LWhGpxe7gmvNQA3mlf/s320/IMG-20210329-WA0002.jpg" /></a></div><p></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times;"><span style="font-size: x-small;">Pavillons poche, Robert Laffont, 2017.</span><br /></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white;"><span style="color: #073763; font-family: times;"><b>April et Frank Wheeler forment un jeune ménage américain comme il y en a tant : ils s'efforcent de voir la vie à travers la fenêtre panoramique du pavillon qu'ils ont fait construire dans la banlieue new-yorkaise. Frank prend chaque jour le train pour aller travailler à New York dans le service de publicité d'une grande entreprise de machines électroniques mais, comme April, il se persuade qu'il est différent de tous ces petits-bourgeois au milieu desquels ils sont obligés de vivre, certains qu'un jour, leur vie changera... Pourtant les années passent sans leur apporter les satisfactions d'orgueil qu'ils espéraient. S'aiment-ils vraiment ? Jouent-ils à s'aimer ? Se haïssent-ils sans se l'avouer ?... Quand leur échec social devient évident, le drame éclate.</b></span></span></p><p style="text-align: justify;">La lecture de ce roman n'a pas été de tout repos. <b>Ce texte est dur</b>. Peut-être que certains le trouveront très lisse par rapport à moi mais en ce qui me concerne, je l'ai trouvé difficile. Cependant, il s'agit d'<b>un excellent roman, extrêmement percutant, un classique Étatsunien à lire absolument</b>. J'ai adoré.</p><p style="text-align: justify;">Il faut savoir que, cela arrive rarement, j'ai vu le film adapté de l'œuvre il y a plusieurs années. J'avais beaucoup aimé. Je m'en souvenais au final assez peu. Le livre est, en ce qui me concerne, bien plus <b>lourd et sinistre</b>. Richard Yates prend son temps et le texte gagne en intensité et en profondeur. Assister à la chute de ce couple m'a bouleversée. Bien que je sois (très) satisfaite de ma vie et de mes choix, il faut reconnaître que parfois les aléas de la vie viennent nous chambouler. On peut vite se retrouver enfermer dans un cadre et une vie qui ne sont pas ceux que nous souhaitions. Le boulot, la résidence pavillonnaire, les enfants que l'on n'a pas le temps de voir grandir, le stress, le manque de temps, ... Je suis personnellement heureuse de mes choix qui m'ont fait quitter la vie <i>métro-boulot-dodo</i>. J'ai été encore plus fière en lisant <i>Fenêtre panoramique</i> et en me disant que mes choix m'avaient éloignée (peut-être) d'une vie trop lisse qui m'aurait pesée. Pourtant, j'ai compris. J'ai compris comme tout pouvait aller vite. A quel point, on peut passer à côté ... A côté du grain de folie, du coup de tête, du rêve d'enfant. Et pourtant, je ne peux aussi m'empêcher de penser : est-ce si grave de ne pas réaliser nos folies d'enfance? Je ne peux pas ne pas penser au sublime film <i>Là-haut</i> de Pixar qui montre bien que la plus belle des aventures n'est pas de réaliser des aventures incroyables, mais de partager sa vie avec des êtres que l'on aime. Un thème à débattre. </p><p style="text-align: justify;">April et Frank étaient de jeunes gens passionnés, fougueux et amoureux. Plein de rêves et de projets, ils se retrouvent cernés dans une vie ennuyeuse. Ce qui m'a le plus attristée, c'est qu'April et Frank sont persuadés d'être différents des autres, différents des voisins et leur vie étroite, persuadés qu'ils sont plus intéressants et originaux. Quand ils ouvrent les yeux et constatent que leur vie est sensiblement la même que leurs voisins, tout s'effondre. Et c'est en cela que j'ai été chamboulée et questionnée. Faut-il se gâcher le présent parce qu'il est différent de ce que l'on a prévu? Faut-il réaliser nos rêves à tout prix? Sommes-nous si exceptionnels en comparaison des voisins que parfois nous jugeons injustement? Faut-il être satisfait de ce que l'on a ou chercher à atteindre de nouveaux objectifs? Est-ce qu'April et Frank n'auraient pas été plus heureux en acceptant le tournant de leur vie et en essayant de rendre ce quotidien plus magique ? Ou devaient-ils quoi qu'il en coûte tout quitter et vivre leur rêve de voyage et d'aventures? Où est le bonheur? Ne serait-il pas tout simplement en nous? Et dans notre faculté à être satisfait tout en réalisant ce qui nous tient vraiment à coeur? April ne saura pas trouver le bonheur au fond d'elle. Elle choisira le malheur et le drame. Ses décisions, ses crises de nerfs, ses violences verbales m'ont mise mal à l'aise. April est en souffrance et Richard Yates le décrit merveilleusement bien. <i>La fenêtre panoramique</i>, c'est tout le vernis américain qui craquelle. Ce roman interroge sur le rôle que nous jouons dans notre propre vie, sur notre capacité à être heureux, sur nos choix. La vie de Frank et April est terrible de réalisme. Elle est le reflet de tous ces drames sourds, ces souffrances intérieures qui ne se voient pas mais détruisent de l'intérieur beaucoup de gens autour de nous ... parfois proches. Un roman maîtrisé d'un bout à l'autre, dérangeant et bouleversant. </p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"><i></i></span></p><blockquote><i><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">[...] à un moment donné, quand Frank évoqua "le vide sans espoir de toutes choses dans ce pays", il s'arrêta pile sur l'herbe et parut foudroyé.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">- Voilà, maintenant vous l'avez dit, déclara-t-il. Le vide sans espoir. Bien des gens déplorent ce vide. Là où je travaillais, sur la Côte, c'était notre grand sujet de conversation à tous. Nous passions des nuits entières à discuter sur le vide, sur le néant, sur la vanité de toute chose. Pourtant, personne ne le qualifiait de "sans espoir". C'était là que nous nous dégonflions. Peut-être parce qu'il faut déjà avoir une certaine dose de courage pour voir le vide, et qu'il en faut sacrément plus pour voir le sans espoir. Je pense que, lorsque l'on voit le sans espoir, il ne reste plus qu'à ficher le camp. Quand on peut.</span></i></blockquote><p><span style="font-size: x-small;">(Photo : Romanza2021) </span></p><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"></span><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-43778085168903852832021-04-17T21:20:00.004+02:002021-04-17T21:20:37.696+02:00" Ce n'est pas le coupable qui importe . Ce sont les innocents "<p style="text-align: center;"><b><i><span style="font-family: times; font-size: medium;">Témoin indésirable</span></i></b></p><p></p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Agatha Christie</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgL0ziZ0_wmCkL6KMNJLRcPmNXLJIyVw3Jbw-muej88UMD5tNDjem4YsN6PVGlyr5tAOxc1KryN2L0-Bs7yWytWxUTaLui-8R8J0Re_EUAgKGWDKpJw-I-QTMj3bQaERXr43U0Fj5hhAvw0/s1333/IMG-20210329-WA0003.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1333" data-original-width="892" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgL0ziZ0_wmCkL6KMNJLRcPmNXLJIyVw3Jbw-muej88UMD5tNDjem4YsN6PVGlyr5tAOxc1KryN2L0-Bs7yWytWxUTaLui-8R8J0Re_EUAgKGWDKpJw-I-QTMj3bQaERXr43U0Fj5hhAvw0/s320/IMG-20210329-WA0003.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: times; font-size: x-small;"><i>Editions les masques</i>, 1966.</span></div><p></p><p style="text-align: justify;"><span face="Arial, Helvetica, sans-serif" style="background-color: white;"><b><span style="color: #073763; font-family: times;">Dans la maison où a été assassinée Mme Argyle, n'étaient présents à l'heure du crime que le mari, la gouvernante, une infirmière et les cinq enfants adoptés par le couple. Déclaré coupable, un des garçons est mort en prison quand, deux ans après le procès, un témoin à décharge se présente pour confirmer son alibi. Cependant, la famille fera grise mine à cet homme scrupuleux venu réhabiliter le jeune homme. C'est qu'il n'y a pas qu'une vérité : celle que fera éclater le docteur Calgary est bien sombre et, plus cruellement que tout autre, blessera bien du monde.</span></b></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times;">Voici un Agatha Christie au <b>scénario très alléchant.</b> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times;">Alors qu'un crime au sein d'une famille a été résolu il y a plusieurs mois, un témoin incongru vient réfuter cette sentence. Le criminel ne peut pas être celui qui a été condamné et mort en prison, car ce dernier était avec le témoin en question au moment des faits. <b>Mais alors? Cela signifie que le meurtrier impuni est toujours présent au sein de la famille? Qui est-ce? </b></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times;">Le propos est <b>brillant et très ingénieux</b>. Si cette sublime intrigue est digne d'<i>Ils étaient dix</i> (anciennement nommé <i>Les dix petits nègres</i>) ou du <i>Crime de l'Orient express</i>, l'ensemble du roman n'en a pas la profondeur. Tout le génie de ce roman est dans cette situation pour le moins inconfortable : un criminel vit en tout impunité dans la famille mais personne ne sait de qui il s'agit. En ce qui concerne le crime en lui même ainsi que le nom du coupable, il n'y a rien de bien incroyable. J'ai été <b>presque déçue</b> de la résolution de l'intrigue. L'intérêt principal réside dans <b>ce huis clos plein de non dits</b> maîtrisé d'une main de maître et dans <b>la psychologie de ces personnages troubles</b> que Christie sait si bien traiter.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; text-align: start;"></span></p><blockquote style="font-style: italic; text-align: justify;"><span style="font-family: times;">Bien qu’elle ne fût plus tout à fait jeune avec ses trente-six ou trente-huit ans, elle était très séduisante cette Gwenda : un corps moulé à souhait, une chevelure et des yeux d’un noir intense. Mais ce qui retenait particulièrement l’attention, c’était la vitalité du personnage, alliée à la vive intelligence du regard. Le premier, Argyle rompit le silence, non sans une certaine froideur : — Je n’ai pas l’impression de compliquer quoi que ce soit, docteur, et ce n’est nullement mon intention. Il serait peut-être préférable d’en venir au sujet même ? — Parfaitement d’accord. Auparavant, je tiens à vous exprimer mes regrets des paroles qui m’ont échappé. Elles sont dues à l’insistance avec laquelle votre fille et vous-même avez affirmé que l’affaire en question était définitivement close. Ce qui ne correspond nullement à la réalité.</span></blockquote><p style="font-style: italic;"><br /></p><p><span style="font-size: x-small;">(Photos : Romanza2021) </span></p><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-4561044687970945762021-03-30T21:37:00.005+02:002021-03-30T21:38:35.673+02:00Père? Puis-je?<p><b><i><span style="font-family: times;"></span></i></b></p><div style="text-align: center;"><b><i><span style="font-family: times;"><b><i><span style="font-family: times; font-size: medium;">Père</span></i></b></span></i></b></div><p></p><p></p><div style="text-align: center;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Elizabeth Von Arnim</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEggiiTMMbQWMh79flyqSSS3WCn1rCytlBykQMhfOUmrKIzU5jaXrVB8bt3NmpxR5cxkDl0fprX_jnuoTRFXBxAZxvDWr77zhff-JxSKA5_eQI4T8asVz-HPjErQPz2TpZRg2fKz2ln3b23T/s1600/IMG-20210216-WA0004.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEggiiTMMbQWMh79flyqSSS3WCn1rCytlBykQMhfOUmrKIzU5jaXrVB8bt3NmpxR5cxkDl0fprX_jnuoTRFXBxAZxvDWr77zhff-JxSKA5_eQI4T8asVz-HPjErQPz2TpZRg2fKz2ln3b23T/s320/IMG-20210216-WA0004.jpg" width="320" /></a></div><p></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Archi poche, 2014.</span></p><p></p><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white;"><b><span style="color: #073763; font-family: times;">Orpheline de mère, Jennifer a passé les trente-trois premières années de sa vie à s’occuper de son père. Quand celui-ci se remarie, elle vit ses premiers instants de liberté et de bonheur innocent.</span></b></span></div><span style="font-family: times;"><span><span style="background-color: white; color: #073763; font-weight: bold;"><div style="text-align: justify;">Tandis qu’il part en lune de miel, elle loue un petit cottage pittoresque dans la campagne et se prépare à vivre de l’héritage modeste laissé par sa mère, cultivant son jardin.</div></span><span style="background-color: white; color: #073763; font-weight: bold;"><div style="text-align: justify;">Cependant, toutes sortes de complications se font jour, à commencer par la personnalité des nouveaux propriétaires, un jeune clergyman et sa sœur autoritaire… Sans compter son père et sa jeune mariée, qui ne lui facilitent pas l’existence.</div></span></span><span style="background-color: white;"><div style="color: #073763; font-weight: bold; text-align: justify;"><span>Une parabole sur les liens du devoir et la délivrance de l’amour, contée avec l’humour et la finesse d’Elizabeth von Arnim.</span></div><div style="color: #073763; font-weight: bold; text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">J'aime beaucoup Elizabeth Von Arnim depuis ma lecture du génial <i><a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2014/09/le-aura-le-gout-du-sang.html">Vera</a></i> qui reste à ce jour mon préféré de l'auteure. <i>Père</i> avait <b>tout pour être un gros coup de cœur</b>. J'ai adoré les premières pages. Malheureusement, au fur et à mesure de l'histoire, j'ai trouvé que le texte prenait un tournant, certes drôle, mais <b>trop attendu et commun</b>.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Dans <i>Père</i>, nous suivons la pétillante Jennifer. Dévouée depuis le décès de sa mère à son tyrannique père, elle s'empêche de vivre. Un jour, cependant, son père lui annonce son remariage. Loin d'affoler Jennifer, cette nouvelle la remplit de joie. La voilà enfin libérée. Une nouvelle épouse peut occuper la place d'esclave qu'elle occupait jusqu'à maintenant. <b>Ces premières pages furent un régal!</b> Voir Jennifer s'émanciper, devenir autonome et choisir enfin la vie qu'elle désire fut un enchantement. J'ai adoré les pages où elle cherche son futur logis et où elle s'y installe. Je me suis totalement identifiée à elle avec ses envies de nature, de silence, de jardinage et qu'elle veuille désormais vivre pour elle uniquement. <i>Père</i> nous offre de magnifiques pages engagées sur la condition féminine. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Le roman, par la suite, est drôle et distrayant mais <b>perd un peu de sa qualité</b>. En réalité, j'aurais adoré lire des pages et des pages de la vie libre et solitaire de Jennifer. Je trouve dommage qu'à peine libérée de son père, elle rencontre forcément un homme. C'est trop cliché! Comme j'aurais apprécié lire l'histoire de la vie d'une jeune femme affranchie dans son cottage! Malgré ma déception, je reconnais à ce roman <b>un charme fou</b>. J'ai souvent souri. <i>Père </i>est <b>un roman qui fait du bien</b>. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Elizabeth Von Arnim est une autrice <b>à découvrir absolument</b> si ce n'est pas déjà fait. Capable de faire frémir (comme dans <i>Vera</i>) ou rire (comme <i><a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2017/09/femmes-liberees.html">Avril enchanté</a></i> et <i>Père</i>), cette dame a <b>une plume attachante et sincère</b>. </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; text-align: start;"><i></i></span><blockquote><i><span style="color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; text-align: start;">Elle bêchait. "Quand une femme, décida-t-elle sévèrement, commence à éprouver des sentiments qui ne peuvent, si on ne les réprime pas, que la conduire à l'esclavage, le mieux qu'on puisse faire est de s'imposer un exercice dur et prolongé." Aussi bêchait-elle , et découvrit qu'il y a bien de la vertu dans une bêche.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; text-align: start;">Quand on en use avec persévérance, une bêche fait, Jen s'en aperçut, des miracles au bénéfice de l'esprit; et lorsqu'elle déposa la sienne le dimanche soir ... , lorsqu'elle la déposa, elle était d'avis qu'il ne devrait pas y avoir de femmes sans bêche. Elles ne seraient pas si sottes car elles s'aviseraient peut-être qu'il y a autre chose dans la vie qu'un certain homme. Elles s'aviseraient , par exemple, du goût étonnamment délicieux qu'ont le pain et le beurre quand on meurt de faim et, quand on a peiné dehors toute la journée, de la satisfaction profonde et exquise que donne un sommeil sans rêve.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; text-align: start;">Vraiment l'efficacité simple des bêches pour vous ramener à la raison étonna Jennifer. Surtout quand il faisait chaud, que la terre était brûlée de soleil, il n'y avait évidemment rien de tel. La transpiration ruisselait, et elle entraînait ces sentiments un peu fous pour James .Jen comprenait bien qu'on ne peut à la fois transpirer et soupirer.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; text-align: start;">... Aussi, elle bêchait et bêchait.</span></i></blockquote><blockquote><p> <i>Père, E</i>. Von Arnim</p></blockquote><span style="color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"></span></div></span></span><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-14354044624825289612021-03-29T21:35:00.003+02:002021-03-29T21:35:40.984+02:00Pause balzacienne <p style="text-align: center;"><b><span style="font-family: times; font-size: medium;"><i>Une fille d'Eve</i> <span>suivi de</span> <i>La fausse maîtresse</i> </span></b></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times; font-size: medium;">Honoré de Balzac</span></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpX8w2elj0UZwd_r9EpzDxADOxH3K7CrDnDXzaFCNbzi68tlfTpHQ0PCQtQN8b2Z_jx8SVL78SdQjhMpqwXwbu6plGPbqsoZaZI_c2jImu0xZQcR7o8LM6w5T_IYgFqz2LQvSaYDDZY-5S/s1600/IMG-20210329-WA0004.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: times;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhpX8w2elj0UZwd_r9EpzDxADOxH3K7CrDnDXzaFCNbzi68tlfTpHQ0PCQtQN8b2Z_jx8SVL78SdQjhMpqwXwbu6plGPbqsoZaZI_c2jImu0xZQcR7o8LM6w5T_IYgFqz2LQvSaYDDZY-5S/s320/IMG-20210329-WA0004.jpg" width="320" /></span></a></div><p></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times;">Folio, 2012.</span></p><p style="text-align: justify;"><b><span style="color: #073763; font-family: times;"><span style="background-color: white; font-size: 15.0149px;">Deux femmes, Clémentine et Marie. Deux mariages, deux époux, charmants, convenables, vivant l'amour à la petite semaine et «soignés comme une petite maîtresse». Deux femmes, deux mariages, deux époux et, bien sûr, deux amants, vigoureux comme des tigres, de «chevelure inculte» et de regard «napoléonien». Deux amants? En fait un seul, Balzac lui-même, prodigieux narcisse et visionnaire amoureux qui évoque ici une de ses conquêtes et «récupère» un de ses plus cuisants échecs amoureux, toutes les femmes ne lui ayant pas dit, comme Mme de Berny : «Adieu didi on t'aime quand même... malgré la corde qui te manque.» Et tous les personnages qui apparaissent dans </span><i style="background-color: white; font-size: 15.0149px;">Une fille d'Ève</i><span style="background-color: white; font-size: 15.0149px;"> et deviendront les maréchaux et les grognards de la Grande Armée balzacienne font de ce roman le laboratoire central de </span><i style="background-color: white; font-size: 15.0149px;">La Comédie humaine</i><span style="background-color: white; font-size: 15.0149px;">.</span></span></b></p><p style="text-align: justify;"><span><span style="background-color: white; font-family: times; font-size: 15.0149px;">C'est toujours <b>un délice</b> de se glisser entre les pages de Balzac. Je retrouve un ami de longue date. Un ami pertinent, juste, toujours aussi moderne et croustillant. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span><span style="background-color: white; font-family: times; font-size: 15.0149px;"><i>Une fille d'Eve</i> est un agréable roman de Balzac. Il serait d'ailleurs <b>parfait </b>pour quelqu'un qui n'a pas encore osé s'attaquer à Honoré. Le propos est simple et le roman se lit tout seul. Cette facilité ne retire cependant rien à la finesse et au génie de l'auteur. C'est court, facile mais magnifique. L'héroïne, mariée à un homme honorable (Aah! Félix!!), tombe amoureuse d'un autre. Cet amant n'a rien de comparable à la grandeur de son époux. Il est insignifiant et assez fat. Marie-Angélique s'englue dans cette relation et y risque sa réputation et sa vie. Mais Félix lui vient en aide. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span><span style="background-color: white; font-family: times; font-size: 15.0149px;">Le second roman de ce livre est <i>La fausse maîtresse</i>. Il s'agit là aussi d'un homme au cœur noble. Se sachant amoureux de l'épouse de son ami, Thadée Paz va s'obstiner à faire croire qu'il est amoureux d'une écuyère de cirque pour ne pas révéler son secret et protéger la femme qu'il aime. </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span><span style="background-color: white; font-size: 15.0149px;">Les <b>hommes au cœur pur</b> sont à l'honneur dans ces deux textes. De</span></span><span style="background-color: white;"><span style="font-size: 15.0149px;"> courts romans de mœurs à découvrir et à consommer sans modération. </span></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"><i></i></span></p><blockquote><i><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">"Dans ce boudoir froid, rangé, propre comme s'il eût été à vendre, vous n'eussiez pas trouvé ce malin et capricieux désordre qui révèle le bonheur. Là, tout était alors en harmonie, car les deux femmes y pleuraient. Tout y paraissait souffrant. […] et ces deux sœurs s'aimaient tendrement. Nous vivons dans un temps où deux sœurs si bizarrement mariées peuvent si bien ne pas s'aimer qu'un historien est tenu de rapporter les causes de cette tendresse, conservée sans accrocs ni taches au milieu des dédains de leurs maris l'un pour l'autre et des désunions sociales.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">[…]</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">Imposée comme un joug et présentée sous des formes austères, la Religion lassa de ses pratiques ces jeunes coeurs innocents, traités comme s'ils eussent été criminels ; elle y comprima les sentiments, et tout en y jetant de profondes racines, elle ne fut pas aimée. Les deux Marie devaient ou devenir imbéciles ou souhaiter leur indépendance : elles souhaitèrent de se marier dès qu'elles purent entrevoir le monde et comparer quelques idées ; mais leurs grâces touchantes et leur valeur, elles l'ignorèrent."</span></i></blockquote><p></p><blockquote><i>Une fille d'Eve</i>, Balzac. </blockquote><p></p><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"></span><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-64028775073775213452021-01-25T21:02:00.005+01:002021-01-25T21:02:40.073+01:00" La patience d’un cœur est en proportion de sa grandeur "<p style="text-align: center;"><span style="font-family: times;"><i><b>Les impatientes</b></i> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times;">Djaïli Amadou Amal</span></p><p style="text-align: center;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6dxq6rGmqWs352TCwIT3oB7tpFL5aFHBk_moRjHhdn_IeI5X9vTuCPxoamoSQ-s8-boktTwN87z4iDhQIjQSk4m4IaLPrIKOwrvaBXoz8ed322o1EShurMVh7kT5olh2-__QV1cU6AxaL/s1600/IMG-20210124-WA0003.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6dxq6rGmqWs352TCwIT3oB7tpFL5aFHBk_moRjHhdn_IeI5X9vTuCPxoamoSQ-s8-boktTwN87z4iDhQIjQSk4m4IaLPrIKOwrvaBXoz8ed322o1EShurMVh7kT5olh2-__QV1cU6AxaL/s320/IMG-20210124-WA0003.jpg" /></a></div><p></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: times;">Emmanuelle Colas, 2020.</span></p><p></p><div style="text-align: justify;"><b style="font-family: times;"><span style="background-color: white;"><span style="color: #073763;">Trois femmes, trois histoires, trois destins liés. Ce roman polyphonique retrace le destin de la jeune Ramla, arrachée à son amour pour être mariée à l’époux de Safira, tandis que Hindou, sa soeur, est contrainte d’épouser son cousin. Patience ! C’est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage, puisqu’il est impensable d’aller contre la volonté d’Allah. Comme le dit le proverbe peul : « Au bout de la patience, il y a le ciel. » Mais le ciel peut devenir un enfer. Comment ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se libérer ?</span></span></b></div><span style="color: #073763; font-family: times;"><div style="text-align: justify;"><b><span style="background-color: white;">Mariage forcé, viol conjugal, consensus et polygamie : ce roman de Djaïli Amadou Amal brise les tabous en dénonçant la condition féminine au Sahel et nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes.</span></b></div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times;">Voici un roman que l'on m'a offert pour Noël et <b>j'en suis ravie</b>, car sans cela je ne l'aurais probablement pas lu. Pas que le sujet ne m'intéresse pas, bien sûr. En tant que femme, <b>je ne peux qu'être sensible</b> au propos des <i>Impatientes</i>. Mais parce que je lis très peu de rentrées littéraires, voire pas du tout. J'aurais eu bien tort de ne pas ouvrir ce roman à l'écriture d'une <b>simplicité assumée</b> mais <b>profondément humaine</b> et d'une <b>grande puissance</b>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times;">Nous suivons trois femmes du Sahel. Chaque femme prend la parole à tour de rôle. Le roman est coupé en trois parties, une partie par femme. La première, <b>Ramla</b>, est indépendante et rêve de poursuivre de longues études. Elle aime un ami de son frère, étudiant lui aussi et ayant des idées modernes comme elle. Elle est cependant mariée de force à un homme de 50 ans déjà mariée à <b>Safira</b>. Nous suivons cette dernière dans l'ultime partie du roman. Cette "première épouse" garde son homme pour elle depuis des années. L'arrivée de Ramla est une humiliation. Elle refuse de partager son mari avec cette jeune et belle femme. <b>Hindou</b> prend la parole dans la seconde partie. Discrète, soumise et douce, elle est mariée à un cousin. Son mari s'avère violent, ivrogne et malsain. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times;">Ces trois femmes auront un chemin commun à suivre : celui de <b>la patience</b>. Voilà le mot d'ordre. Leurs mères, leurs sœurs, leurs tantes, les hommes, ... Tout le monde leur recommande la patience. Aux patientes tout est accordé, leur dit-on. Oui, mais voilà. Elles ne veulent pas être patientes. Elles veulent vivre ... survivre en ce qui concerne Hindou. Les règles qui les dominent, dictées par et pour les hommes, les avilissent. Cette patience qu'elles doivent toujours avoir et ressentir les étouffe et les tue lentement. Elles ne pourront se fier qu'à elles-mêmes et se battre avec le peu d'armes qu'elles ont. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times;">Ce roman est <b>nécessaire</b>. Les voix de Ramla, Hindou et Safira résonnent au fond de nous. L'autrice ne cherche pas le voyeurisme ou le mal-être. Même dans l'horreur, elle reste <b>sensible, pudique, digne</b>. Elle ne tait rien. Mais elle ne cherche pas non plus à tomber dans un pathos facile et larmoyant. Ce texte est un texte de combattantes, de survivantes. En fermant ce texte, il n'y a qu'un profond respect et une sourde colère qui habitent notre cœur. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: times;">Ce roman m'a terriblement donné envie de me pencher davantage sur la <b>littérature francophone</b> (ou plus largement d'<b>Afrique noire</b>). Je ne m'y suis jamais réellement penchée ... à tort. J'ai noté quelques titres. En avez-vous à me conseiller? </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; text-align: start;"></span></p><blockquote style="text-align: justify;"><i><span style="font-family: times;">Patience, munyal, Hindou ! On te l'a déjà dit. Une peule ne pleure pas quand elle accouche. Elle ne se plaint pas. N'oublie pas. A chaque instant de ta vie, tu dois te maîtriser et tout contrôler. Ne pleure pas, ne crie pas, ne parle même pas ! Si tu pleures à ton premier accouchement, tu pleureras à tous les autres. Si tu cries, ta dignité sera bafouée. Il y a aura toujours quelqu'un pour raconter au quartier que tu es une poltronne. On serre les dents mais on ne se mord pas les lèvres. Si tu mords les lèvres, tu pourras les transpercer au plus fort de la douleur et sans même t'en rendre compte. C'est la volonté d'Allah d'enfanter dans la douleur mais un enfant n'a pas de prix. Patience ! C'est à cause de cette douleur qu'on dit que l'accouchement est le jihad des femmes. C'est grâce à lui qu'on va directement au Paradis si on y laisse la vie. C'est à cause de lui qu'un enfant sera toujours redevable à sa mère.</span></i></blockquote><p><i> <span style="font-size: x-small;"> Les impatientes</span></i><span style="font-size: x-small;">, Djaïli Amadou Amal. </span></p><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-26969584183707477092021-01-18T21:46:00.004+01:002021-01-18T21:46:37.456+01:00Le cours de la vie<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><i><span style="font-family: georgia;">Le moulin sur la Floss</span></i></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: georgia;">George Eliot</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9U4t2WHAw8-WzON5QuBvL9zOLNLkZC2wEK8uYKCgl0pj4ZqrAdVQHkzMZev6WFWDASNpUwwbnm-IX5AGHWlW0JFLuEiElFl8cueQTTe_wwXHLeywwIElvGiQEKGL6lZMgZu8ePIW_rtmQ/s1600/IMG-20210118-WA0004.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi9U4t2WHAw8-WzON5QuBvL9zOLNLkZC2wEK8uYKCgl0pj4ZqrAdVQHkzMZev6WFWDASNpUwwbnm-IX5AGHWlW0JFLuEiElFl8cueQTTe_wwXHLeywwIElvGiQEKGL6lZMgZu8ePIW_rtmQ/s320/IMG-20210118-WA0004.jpg" /></a></div><span style="background-color: white;"><span style="font-family: georgia;"><p style="text-align: center;"><span style="background-color: white;"><span style="font-size: x-small;">Bibliothèque Marabout, 1957.</span></span></p><span style="color: #073763; font-size: 14.56px;"><b>Élevée au moulin de Dorlcote, dans les paysages verdoyants du Lincolnshire, la toute jeune et idéaliste Maggie Tulliver forme avec son frère Tom un couple lié par un amour indestructible.</b></span></span></span><p></p><span style="background-color: white; font-size: 14.56px;"><span style="color: #073763; font-family: georgia;"><b>Ce lien est pourtant mis à mal après la mort de leur père, que la faillite a contraint à vendre son moulin. Maggie se morfond dans sa nouvelle vie et se rapproche un peu plus de Philip Wakem, un jeune homme sensible et cultivé, issu d’une famille rivale. Au grand dam de Tom, qui a dû abandonner ses études pour subvenir aux besoins des siens, au prix d’un labeur acharné…</b></span></span><div><br /></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">J'ai attaqué l'année
2021 avec <b>un gros pavé classique anglais</b> et j'en suis ravie. Même
si ma vieille édition chinée dans un vide-grenier tombait en
lambeaux (j'ai utilisé pas mal de ruban adhésif) et possédait une
police de caractère si petite que l'Homme m'a demandé plusieurs
fois si j'étais sûre de voir ce que je lisais, <b>je me suis régalée
d'un bout à l'autre</b>.</span></div><div>
<p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">C'est ma <b>première
lecture</b> de George Eliot. Je possède <i>Middlemarch</i> depuis 3 siècles
dans ma bibliothèque mais je n'ose toujours pas l'ouvrir.
Finalement, j'ai commencé par <i>Le moulin sur la Floss</i> (largement
influencée par <a href="http://lillyetseslivres.canalblog.com/">Lilly</a>) et je ne regrette pas. Ce roman fait partie de
<b>ces textes qui hantent</b>. Fait assez propre aux gros pavés, nous
passons tellement de temps dans l'univers du texte et près des
personnages qu'on se sent presque orphelins quand sonne la fin du
texte.
</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Nous suivons un couple de
frère et sœur, l'attachante Maggie et le tyrannique Tom. J'ai
autant adoré le personnage de Maggie que détesté celui de Tom.
Bien sûr, j'ai revu mon jugement dans les dernières pages. J'ai
compris la dureté de Tom. Je ne l'ai pas excusé pour tout … Je
n'ai pas pu. C'est un vrai despote envers sa sœur et il m'a souvent
retourné le cœur. Quant à Maggie, <b>quel personnage !</b> Cette
femme m'a remuée. Bien sûr, le propos de George Eliot est sans
ambiguïté. La condition des femmes est terrifiante. Aucune
possibilité de choix ou d'opinions. Maggie sera soumise toute sa vie
à la dictature des hommes, mais également celle des femmes plus
âgées. Trop vive, trop spontanée, elle n'aura de cesse d'être
brimée et rabaissée. <b>Son histoire m'a fendue le cœur</b>. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">De l'enfance à l'âge adulte, nous suivons les tourments et les luttes de Maggie et Tom. <b>Parfois drôle, souvent touchant</b>, ce roman aux nombreux personnages n'ennuie jamais son lecteur. C'est beau, c'est tragique. C'est le cœur bien serré que j'ai lu les dernières lignes de cet épais roman. </span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Je suis moins effrayée par <i>Middlemarch</i> désormais. Je compte bien le découvrir plus vite que prévu. George Eliot a une plume efficace et sensible, <b>à la fois terriblement maîtrisée et d'une grande spontanéité. </b></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px; text-align: start;"><i><span style="font-family: georgia;"></span></i></span></p><blockquote><i><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px; text-align: start;">- (...) J'aimerais bien savoir comment tu as manifesté cet amour, dont tu parles beaucoup, soit pour moi, soit pour mon père ? En nous désobéissant et en nous trompant. Moi, ma manière de montrer mon affection est différente.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px; text-align: start;">- Parce que tu es un homme, Tom, que tu en as les moyens et que tu peux agir dans le monde.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px; text-align: start;">- Eh bien, si tu ne peux rien faire, soumets-toi à ceux qui le peuvent.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px; text-align: start;">- Alors, je me soumettrai à ce que je reconnaîtrai, à ce que je sentirai comme juste. Je me soumettrai même à ce qui est déraisonnable chez mon père, mais pas chez toi. Tu te vantes de tes vertus, comme si elles t'avaient acquis le droit d'être cruel et lâche comme tu l'es aujourd'hui. (...)</span></span></i></blockquote><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"></span><p></p><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-size: 14.56px;"><span style="font-family: georgia;"></span></span></div>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-43510636030611446382021-01-18T21:29:00.003+01:002021-01-18T21:29:57.681+01:00" C’est comme si nous ne sommes tous qu’un ventre affamé, comme si l’être humain n’est qu’un paquet de besoins qui épuisent le monde. "<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><i><span style="font-family: georgia;">Dans la forêt </span></i></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: georgia;">Jean Hegland</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKhbh7sOER5KjQ-tnBvwkNngjTOUKBXY1NcGFsf6Z0i0VvgdgUpOBbM18ihMXHSIVtcMN8yNSlGVqFtfBITDnc_KOEX_48QfU0noyp2n3Y7leHhKalOW_mzE2GaTSnnYP7wBj_X8vtIz_A/s1600/IMG-20201213-WA0003.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKhbh7sOER5KjQ-tnBvwkNngjTOUKBXY1NcGFsf6Z0i0VvgdgUpOBbM18ihMXHSIVtcMN8yNSlGVqFtfBITDnc_KOEX_48QfU0noyp2n3Y7leHhKalOW_mzE2GaTSnnYP7wBj_X8vtIz_A/s320/IMG-20201213-WA0003.jpg" width="320" /></a></div><br /><p></p><p style="background-color: white; border: 0px; box-sizing: inherit; font-stretch: inherit; font-variant-east-asian: inherit; font-variant-numeric: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; padding: 0px; text-align: justify; vertical-align: baseline;"><span style="color: #073763; font-family: georgia;"><b>Rien n’est plus comme avant : le monde tel qu’on le connaît semble avoir vacillé, plus d’électricité ni d’essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d’inépuisables richesses.</b></span></p><p style="background-color: white; border: 0px; box-sizing: inherit; font-stretch: inherit; font-variant-east-asian: inherit; font-variant-numeric: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; padding: 0px; text-align: justify; vertical-align: baseline;"><span style="color: #073763; font-family: georgia;"><b> </b></span></p><p style="background-color: white; border: 0px; box-sizing: inherit; font-stretch: inherit; font-variant-east-asian: inherit; font-variant-numeric: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; padding: 0px; text-align: justify; vertical-align: baseline;"><span style="color: #073763; font-family: georgia;"><b>Considéré comme un véritable choc littéraire aux États-Unis, ce roman sensuel et puissant met en scène deux jeunes femmes qui entraînent le lecteur vers une vie nouvelle.</b></span></p><p style="background-color: white; border: 0px; box-sizing: inherit; font-family: Synthese, sans-serif; font-size: 13px; font-stretch: inherit; font-variant-east-asian: inherit; font-variant-numeric: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; padding: 0px; text-align: justify; vertical-align: baseline;"><br /></p><p style="background-color: white; border: 0px; box-sizing: inherit; font-stretch: inherit; font-variant-east-asian: inherit; font-variant-numeric: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; padding: 0px; vertical-align: baseline;"></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia;"><b>Il va m'être difficile
de parler de ce texte tant je l'ai aimé. </b>Voilà plusieurs semaines
que j'en ai tourné la dernière page et il me hante encore.
</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia;">Bien sûr, la pandémie
actuelle a fait que cette lecture fut <b>extrêmement immersive</b>. Ce
roman fait tant échos à ce qu'il se passe autour de nous. Il faut
s'accrocher pour lire ce texte. Il faut se préparer à être
chamboulé. <i>Dans la forêt</i> n'est pas un roman glauque ou violent, mais il reste dur dans le sujet qu'il traite : la survie dans une société qui s'effondre. Je pense que je le relirai souvent, car <b>ils soulèvent
tellement de questions</b> que des relectures sont nécessaires.
</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia;">Jean Hegland prône un
retour à la nature. Même si ses deux héroïnes retournent à
l'essentiel par la force des choses et non par choix, nous sentons bien que l'autrice
reconnaît cette nécessité. Nous avons abusé de la Terre, de la
Nature et nous devons faire en sorte de revivre en
harmonie avec elle. Si ce rapprochement ne vient pas de nous, il se
fera par un autre biais : une pandémie, une rupture de
carburant, des phénomènes météorologiques, ... une succession d'événements qui déclenchera la fin du monde que nous connaissons. Je vous avais prévenus, il vaut mieux être préparé avant de l'ouvrir. Rassurez-vous cependant, <i>Dans la forêt</i> n'est pas un roman anarchiste ou extrémiste. Mais c'est cela qui fait toute sa force. C'est un roman <b>réaliste, plausible, extrêmement simple</b> au final. </span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia;">Nous suivons Nell et Eva dans leur survie. L'une étudie et dévore les livres, l'autre danse. En tant que lectrice ET danseuse, j'ai été en totale empathie avec ces deux sœurs. Nous les voyons s'organiser, réapprendre à vivre,
se défaire de choses qui pourtant leur paraissaient essentielles
avant. J'ai aimé ces deux personnalités <b>très différentes mais
attachantes.
</b></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia;">J'ai souvent lu que
jusqu'aux dernières lignes le lecteur se demande bien comment va
faire Jean Hegland pour clôturer un tel roman. C'est vrai. Je me suis
questionnée. J'ai imaginé une fin horrible, un happy end doux et positif…. J'ai tout imaginé
…. sauf ce qui allait réellement se passer. <b>Quelle fin ! </b>Il
ne pouvait pas en avoir d'autres. <b>A l'image du roman, simple et vraie.</b></span></p><br /><p></p><p style="background-color: white; border: 0px; box-sizing: inherit; font-stretch: inherit; font-variant-east-asian: inherit; font-variant-numeric: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; padding: 0px; vertical-align: baseline;"><span style="font-family: georgia;"><b>Gros coup de cœur de la fin d'année 2020. Un roman terriblement actuel à lire ABSOLUMENT!</b></span></p><p style="background-color: white; border: 0px; box-sizing: inherit; font-stretch: inherit; font-variant-east-asian: inherit; font-variant-numeric: inherit; line-height: inherit; margin: 0px; padding: 0px; vertical-align: baseline;"><span style="font-family: georgia;"><i><span style="color: #1b1b1b;"></span></i></span></p><blockquote><span style="font-family: georgia;"><i><span style="color: #1b1b1b;">" Je me suis réveillée dans l’obscurité en entendant la voix de ma sœur, en sentant ses mains fermes sur moi.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; margin: 0px; padding: 0px; text-rendering: auto;" /><span style="color: #1b1b1b;">- Tout va bien, a-t-elle promis. C’était un rêve.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; margin: 0px; padding: 0px; text-rendering: auto;" /><span style="color: #1b1b1b;">Alors même qu’elle disait cela, et que mon moi conscient acquiesçait, je crois que nous savions toutes les deux que les rêves viennent d’un lieu, quelque part, qui existe vraiment, qu’un rêve n’est que l’écho de ce qui a déjà été vécu."</span></i></span></blockquote><span style="font-family: georgia;"><i><span style="color: #1b1b1b;"></span></i></span><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-48152287707682254412021-01-18T21:12:00.003+01:002021-01-18T21:12:21.554+01:00Surmonter l'insurmontable<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: georgia;"><i style="text-align: justify;"><b>Passage du gué</b></i><span style="text-align: justify;"> </span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Jean-Philippe Blondel</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="text-align: justify;"><br /></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPCseWzpwJT9LbuaUkF_sewTuOeVYOHnfHm7uqRh2GoapeSI0nJE6N77KOU2mPdcbA2kukWxyrbZJxtbNLNdPld2gn9K3qnJRCZHal5qQlEedaDEnHENsbZlLzCV5u-wMDoXrS3_O91KK4/s1600/IMG-20210118-WA0003.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhPCseWzpwJT9LbuaUkF_sewTuOeVYOHnfHm7uqRh2GoapeSI0nJE6N77KOU2mPdcbA2kukWxyrbZJxtbNLNdPld2gn9K3qnJRCZHal5qQlEedaDEnHENsbZlLzCV5u-wMDoXrS3_O91KK4/s320/IMG-20210118-WA0003.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: x-small;">Pocket, 2008.</span></span></div><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #073763; font-family: georgia;"><b>Myriam et Thomas. Pour Fred, les revoir aujourd'hui, c'est une joie violente qui prend à la gorge, bouscule et donne une force inattendue. </b></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #073763; font-family: georgia;"><b>Il y a vingt ans, Fred a choisi de traverser, à leurs côtés, une épreuve qui n'était pas sienne. Pour leur éviter la noyade, il s'est tenu là, attentif, disponible , sans rien attendre. Avec tendresse et fermeté, il a tenu leurs têtes hors de l'eau. Une fois la tempête éloignée, il s'est effacé. </b></span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: georgia;"><b><span style="color: #073763;">Myriam, Thomas et Fred. S'ils ont survécu, c'est que le pari le plus insensé peut être tenu. C'est que la vie peut tout donner après avoir tout retiré.</span></b> </span></p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-align: left;">J'ai découvert
Jean-Philippe Blondel il y a des années grâce à un <a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2008/12/colis-reu.html">concours</a>
organisé par le blog </span><i style="text-align: left;">To the happy few</i><span style="text-align: left;"> (l'autrice Angéla
Morelli désormais). Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans
ne peuvent pas connaître, celui des blogs littéraires, où les
réseaux sociaux tels que Facebook ou Instagram n'existaient pas …
ou étaient encore peu utilisés. J'avais gagné à l'époque sur le
blog d'Angela donc, plusieurs romans de Jean-Philippe Blondel. Je lis
très peu de contemporains (comme vous le savez) mais cet auteur fait
partie de ceux que j'aime bien. Je grignote les 5 romans reçus en
cadeau au fur et a mesure des années et je les savoure. Rien de
transcendant mais c'est bien écrit, émouvant et juste.</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Je dois reconnaître
cependant que <i>Passage du gué</i> est <b>celui que j'ai le moins aimé
jusqu'à maintenant</b>. Plus dur, plus cru, j'ai préféré la poésie
de ces autres textes (tous chroniqués sur le blog). Cependant, il est <b>pertinent et complexe</b>.
Blondel écrit vrai et c'est ce que j'aime chez lui. Il écrit sur la
vie et les gens <b>avec vérité et sans jugement.
</b></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Nous suivons un couple en
plein drame qui se relèvera grâce à l'amitié d'un jeune homme,
croisé un jour. Il s'offrira à ce couple, sans rien demander en
retour, seulement le temps que ce duo se redresse et reprenne leur
vie. </p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Bien sûr en tant que
maman ce texte m'a <b>beaucoup émue</b>. J'ai souvent eu le cœur serré.
Même si je n'ai pas toujours compris et accepté les choix et les
liens qui se nouaient entre les personnages, j'ai lu leur histoire sans les
juger. Je ne sais pas comment j'aurai vécu un drame comme celui-là. J'ai assisté avec émotion, incompréhension parfois mais toujours avec respect. </p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><b>Un auteur à découvrir.</b> Il ne me reste plus qu'un roman de lui, <i>Juke box</i>. Je serai heureuse de le retrouver. </p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: x-small;">Je vous offre un passage du roman qui m'a énormément touchée. A en avoir le cœur au bord des lèvres. L'héroïne se promène dans la forêt et imagine son petit garçon à ses côtés. Cette sensation "d'enfant fantasmé" a eu des échos très personnels en moi.</span> </p><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"></p><blockquote><p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><i>" Je suis allée me promener avec Pierre, bien sûr. Je lui montrais tout ce qu'il devait retenir pour sa vie future, le parfum des fleurs dans les sous-bois, le coassement paresseux des grenouilles, les différents troncs des arbres et leurs écorces, les traces du passage des animaux, le bruit du vent dans les cimes. Je lui parlais à voix haute. Je voulais que, plus tard, il se souvienne, comme Fred se souvient de ses promenades avec sa mère. Je le tenais par la main. Je sais. Personne ne peut comprendre ça. Pourtant, je le tenais par la main, je sentais sa main dans la mienne et, au fur et a mesure que nous gravissions le sentier, elle grandissait, elle se faisait plus calleuse, une main d'homme que je ne reconnais pas toujours, et pourtant la douceur était la même, c'était ma propre main qui changeait, la peau se fripait, les rides s'entrecroisaient dans des figures de plus en plus complexes, les rhumatismes vrillaient les articulations, les os adoptaient des postures étranges, ma main de vieille dame dans celle de mon fils adulte. "</i></p></blockquote><p>(<i>Passage du gué</i>, Jean_Philippe Blondel)</p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-34334800317487545972020-12-29T22:19:00.001+01:002021-01-15T16:17:45.816+01:00Petit bilan de mes lectures de 2020<p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><b>L'heure du bilan de cette .... étrange .... année est arrivée!</b></span></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgidPPGgwoepY-EQL0zbKhVQ6_TkUQO94yuAVronsgJj7OvJ_nJ0V116ztin4tztIkk_Pmk_jQPQSYUtFdTlKDSAHklnIguzFiorJltCvdxMGoyh9S323X4VBObIEatqV_huuGHjXYAwE-P/s1000/un-tas-de-livres.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="333" data-original-width="1000" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgidPPGgwoepY-EQL0zbKhVQ6_TkUQO94yuAVronsgJj7OvJ_nJ0V116ztin4tztIkk_Pmk_jQPQSYUtFdTlKDSAHklnIguzFiorJltCvdxMGoyh9S323X4VBObIEatqV_huuGHjXYAwE-P/s320/un-tas-de-livres.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div>Voici les lectures les plus marquantes de 2020 : <p></p><p>- <i><a href="https://plumedefeu.blogspot.com/2020/03/face-face.html">Les braises</a></i> de Sandor Maraï :<span style="font-size: x-small;"> Un court roman maîtrisé d'une main de maître, un huis clos époustouflant. </span></p><p>- <i><a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2020/04/lhistoire-dune-vie.html">David Copperfield</a></i> de Charles Dickens : <span style="font-size: x-small;">Ce fut mon grand roman du confinement. Lu en lecture commune avec <i><a href="https://unlivreunthe.wordpress.com/">UnlivreUnthé</a></i>, cette histoire addictive fut un régal de bout en bout.</span></p><p>- <a href="https://plumedefeu.blogspot.com/2020/04/des-vaguelettes-ondulaient.html"><i>Dark island</i> </a>de Vita Sackville-West : <span style="font-size: x-small;">Ce roman est bien plus complexe qu'il n'y paraît et j'ai adoré cette lecture déstabilisante et pleine de mystères. </span></p><p>- <i><a href="https://plumedefeu.blogspot.com/2020/06/les-etoiles-sont-vivantes-petite-le.html">Les royaumes du Nord</a></i> Tome 1 d'<i>A la croisée des mondes</i> de Philip Pullman : <span style="font-size: x-small;">Une série que j'ai été longue à débuter, pourtant ce tome 1 m'a envoûtée. J'ai également apprécié le tome 2 et je compte bien lire le troisième et dernier tome rapidement. </span></p><p>- <i><a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2020/09/id-rather-be-hammer-than-nail.html">Wild</a></i> de Cheryl Strayed : <span style="font-size: x-small;">Après la découverte du film, je me suis jetée sur ce livre. Enorme coup de cœur! Un livre que je relirai. </span></p><p>- <i><a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2020/11/des-petites-choses-nait-la-grandeur.html">La brodeuse de Winchester</a></i> de Tracy Chevalier : <span style="font-size: x-small;">Cadeau de <i><a href="http://www.myloubook.com/">Lou</a></i>, je me suis glissée dans ce roman comme dans un bain chaud plein de bulles. Un petit bonbon délicieux ... et intelligent! </span></p><p>- <i>Dans la forêt </i>de Jean Hegland : <span style="font-size: x-small;">Dernière lecture achevée de l'année et très coup de cœur. Ce roman m'accompagnera encore très longtemps. Un terrible écho aux temps troublés actuels. (Chronique en cours de rédaction)</span></p><p><span style="font-size: x-small;"><br /></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZEgldwBEJpGN0xzCegp76zF4GPC-VGfyVqJTUA1Ngd07OU63TURaEvqEBHANBrmsVnC7haYOe5T9lf9P_vk9fPb4Q47jhSJlLr33Sy-vsdcVaFjVwnp4M3IMqER3HmvTiVFP8OWwKwyqb/s293/ec520eb1c0cc3c5eabaff92fdce6e918--reading-books-woman-reading.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="293" data-original-width="235" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZEgldwBEJpGN0xzCegp76zF4GPC-VGfyVqJTUA1Ngd07OU63TURaEvqEBHANBrmsVnC7haYOe5T9lf9P_vk9fPb4Q47jhSJlLr33Sy-vsdcVaFjVwnp4M3IMqER3HmvTiVFP8OWwKwyqb/s0/ec520eb1c0cc3c5eabaff92fdce6e918--reading-books-woman-reading.jpg" /></a></div><p></p><p style="text-align: justify;">Mais cette année, j'ai aussi lu un <a href="https://plumedefeu.blogspot.com/2020/01/il-ny-rien-rien-rien-quand-on-soufflera.html">nouveau Rougon-Macquart</a> qui fut, comme toujours, délicieux. J'ai lu <a href="https://plumedefeu.blogspot.com/2020/02/de-limportance-detre-constant.html">mon dernier roman (achevé)</a> de Jane Austen et je me réjouis de pouvoir tous les relire indéfiniment. J'ai continué mon voyage sur <a href="https://plumedefeu.blogspot.com/2020/05/je-suis-elle.html">Ténébreuse</a>. J'ai découvert <a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2020/09/mes-lectures-dete.html">l'univers envoûtant</a> d'Arturo Perez-Reverte. J'ai relu le sublime<i> <a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2020/10/nostalgie.html">Une vie</a></i> de Maupassant qui m'avait tant marqué adolescente. J'ai lu <a href="https://plumedefeu.blogspot.com/2020/04/je-te-hanterai.html">deux</a> <a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2020/12/zut-alors.html">romans</a> de Laura Kasischke ... et tant d'autres choses. </p><p style="text-align: justify;"><b>Et qu'en est-il de mes bonnes intentions livresques de 2020 ?</b> </p><p style="text-align: justify;">Je vous confesse que je n'ai pas réussi à atteindre le nombre de <u>40 romans dans l'année</u>. Et pourtant il y a quelques années ce nombre m'aurait paru ridicule. Désormais entre les enfants, le boulot, une grande maison, de nouvelles activités, j'ai moins de temps libre pour lire. Mais je n'ai pas de regrets. Je ne cache pas que j'aimerais lire plus, mais quoi qu'il arrive, je lis toujours ... et toujours avec plaisir. Moins, certes, mais mieux. J'ai lu 32 romans en 2020, soit un peu plus de 2 romans par mois. Il y a de gros pavés dans le lot. </p><p style="text-align: justify;">J'ai relu un roman que j'avais aimé il y a quelques années. Il s'agit d'<i>Une vie</i> de Maupassant. Cela fait 3 ans que je me relis un roman dans l'année et j'apprécie beaucoup ce moment. Je le renouvellerai en 2021. Je ne sais pas encore avec quel titre. </p><p style="text-align: justify;">Je n'ai pas poursuivi ma lecture offerte du 1er tome de <i>Harry Potter</i> avec mon fils car ... il l'a lu seul ... pour mon plus grand bonheur.</p><p style="text-align: justify;">Je n'ai pas relu de classiques grecs ou de romans traitant de la mythologie comme je le voulais, mais je ne désespère pas pour 2021.</p><p style="text-align: justify;">J'ai lu de la littérature fantastique et compte bien continuer l'année prochaine notamment en terminant la série <i>A la croisée des mondes</i>. </p><p style="text-align: justify;">J'ai peu lu de BD ... mais toujours avec joie. </p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8z4GwOdUou4lo0jE3PiaU_7vQeiA7mhYY9ga3RA-0dng37Cg2_xZgoqDQV17XZ01lYaoyacxUL1bBVPlm3tbWXOsBPEawZB97NheFaAK6xKaH4YvhWiGmaiSHrXfTXMYSzDaQWBR_nxoI/s775/c1d9220eb6dd4a6a6c840908a93b678e.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="775" data-original-width="554" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8z4GwOdUou4lo0jE3PiaU_7vQeiA7mhYY9ga3RA-0dng37Cg2_xZgoqDQV17XZ01lYaoyacxUL1bBVPlm3tbWXOsBPEawZB97NheFaAK6xKaH4YvhWiGmaiSHrXfTXMYSzDaQWBR_nxoI/s320/c1d9220eb6dd4a6a6c840908a93b678e.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Bref pour 2021, je me souhaite :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">- De belles lectures (et de dépasser 35 romans).</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">- Une relecture d'un de mes romans marquants</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Et ... c'est déjà pas mal.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: medium;"><b>Je vous souhaite une belle année livresque 2021. </b></span></div><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-3811499609565802822020-12-06T22:10:00.003+01:002020-12-06T22:14:50.228+01:00Nostalgie et réconciliation <p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><i>Atala</i> et <i>René</i></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Chateaubriand</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNYMaVzuYuyxBlq0QpJs8HOSbYZlETf3bsrbyxgvm4ImJzjfunxALIBQHbYxvQR3MQQ0cUrXotUe_gGZfc9ogCM9QUCisfJxdLynOsb8871b6fY9uqW6d5ugC6w1XSlIEWLh85EsOom4gd/s1600/IMG-20201206-WA0017.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNYMaVzuYuyxBlq0QpJs8HOSbYZlETf3bsrbyxgvm4ImJzjfunxALIBQHbYxvQR3MQQ0cUrXotUe_gGZfc9ogCM9QUCisfJxdLynOsb8871b6fY9uqW6d5ugC6w1XSlIEWLh85EsOom4gd/s320/IMG-20201206-WA0017.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">Le livre de poche, 2019.</span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="background-color: white; font-family: "Roboto Slab", serif; text-align: start;"><b><span style="color: #073763;">Sur les bords du Mississippi, la vie du jeune Chactas commence mal. Sa tribu vaincue, son village détruit, son père mort, ce jeune Indien intrépide, après un rapide passage par la ville, a été fait prisonnier par ses ennemis héréditaires. Promis à une mort atroce, ses derniers jours sont pourtant illuminés par la présence d'Atala, la fille du grand chef. Cet amour lui rendra peut-être la vie. Les deux jeunes gens pourront-ils s'enfuir et échapper à leur destin ? Sur fond d'Amérique et de bons sauvages, Chateaubriand revisite l'histoire de la fille du geôlier, à la mode romantique : en proie au mal du siècle, Atala et Chactas font partie de ces êtres d'exception qui ne connaîtront jamais de répit. L'étroitesse du monde est une torture qui ravage les grandes âmes : telle est la sombre leçon que Chateaubriand, de René aux Mémoires d'outre-tombe, ne cessera de répéter, à travers une écriture majestueuse à force de souffrances.</span></b></span></div><p style="text-align: justify;">Lors d'un récent séjour bordelais et de passage à la librairie Mollat, j'ai été prise soudainement d'une bouffée de nostalgie. Au cœur de ce lieu plein de livres qui sentait l'encre et où planait une ambiance tamisée de fin de journée d'automne, je me suis revue 15 ans plus tôt, étudiante en Lettres Modernes. A cette époque, j'étais constamment fourrée dans la libraire qui jouxtait la fac. Vivant à la campagne, je devais souvent attendre mes trains. Je me rappelle de ces fins de journée froides et sombres où j'errai dans les rayons de la librairie. Je me souviens des sons, des odeurs, des lumières. C'est là que j'ai acheté et découvert tous ces textes classiques qui ont forgé la lectrice que je suis. Il y a quelques semaines, en retrouvant ses sensations anciennes, j'ai eu envie de dévaliser les rayons de littérature classique, retrouver (mais l'ai-je déjà quittée?), cette littérature que j'aime tant. J'ai eu envie de "vrais" classiques, ceux qu'on étudie à la fac. J'en ai choisis trois ... dont <i>Atala/René</i> de Chateaubriand que je vous présente ici. </p><p style="text-align: justify;">Autant vous dire que Chateaubriand et moi, c'est une histoire compliquée. Je l'ai découvert au lycée en filière littéraire avec des extraits de <i>Mémoires d'Outre Tombe</i> ... et je n'ai pas du tout accroché. Le côté Calimero de Chateaubriand, toujours en train de maudire le jour qui l'a vu naître, c'était trop pour moi. Je l'ai boudé durant des années et l'ai cité régulièrement comme auteur classique que je n'aimais pas. Et puis, le temps est passé. En préparant le concours de prof des écoles il y a presque 4 ans, j'ai été amenée à étudier un extrait de <i>Mémoires d'Outre Tombe</i>. Il s'agissait d'une anecdote sur l'enfance de Chateaubriand. Contre toute attente, j'ai ri. J'ai découvert un François-René très second degré, amusant et touchant. Doucement, l'idée a germé en moi de découvrir dans son intégralité cette œuvre majeure de la littérature. Je garde cette idée dans un coin de ma tête, mais en attendant, j'ai commencé en douceur avec deux petits romans de l'auteur, <i>Atala</i> et <i>René</i>. </p><p style="text-align: justify;">J'ai énormément apprécié cette lecture. Son charme désuet m'a séduite. Dans ce monde qui me semble de plus en plus étrange et violent, lire des "Ô!" très théâtraux et des tirades enflammées m'ont fait du bien. J'ai embarqué dans ce texte malgré sa vieillesse et ses caricatures. J'ai tremblé pour Chactas et j'ai été touchée par Atala. Quant à l'histoire de René, j'ai été très surprise par son propos. Je n'ai au final que peu de choses à dire de ces romans. Je ne les ai pas lus pour les analyser, mais j'ai laissé les mots glisser sur moi, j'ai lâché prise. Je ne peux que vous encourager à découvrir ces textes seulement pour le plaisir d'une belle langue, un brin pédante, mais si nécessaire. </p><p style="text-align: justify;">Cette pause très classique m'a fait un bien fou. Je me réconcilie doucement avec Chateaubriand. Affaire à suivre!</p><p><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px;"></span></p><blockquote style="text-align: justify;"><i>" On m'accuse d'avoir des goûts inconstants, de ne pouvoir jouir longtemps de la même chimère, d'être la proie d'une imagination qui se hâte d'arriver au fond de mes plaisirs, comme si elle était accablée de leur durée; on m'accuse de passer toujours le but que je puis atteindre: hélas! je cherche seulement un bien inconnu, dont l'instinct me poursuit. Est-ce ma faute, si je trouve partout des bornes, si ce qui est fini n'a pour moi aucune valeur? Cependant je sens que j'aime la monotonie des sentiments de la vie, et si j'avais encore la folie de croire au bonheur, je le chercherais dans l'habitude. "</i></blockquote><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgD1OO-MfMgVkqOGY-avFSnz02PhIzxEt9uzGyFzAYJupi0zXzs2jaZKbS38UY2y8ReLrdbBRatTwKXdW-t9DXe1G5Qy4ToSz9AgsMnyjv-v5PwHgsCR6pXyFMZsL-AtRYBbm1PSEBct9sb/s1600/IMG-20201206-WA0016.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgD1OO-MfMgVkqOGY-avFSnz02PhIzxEt9uzGyFzAYJupi0zXzs2jaZKbS38UY2y8ReLrdbBRatTwKXdW-t9DXe1G5Qy4ToSz9AgsMnyjv-v5PwHgsCR6pXyFMZsL-AtRYBbm1PSEBct9sb/s320/IMG-20201206-WA0016.jpg" width="320" /></a></div><span style="font-size: x-small;"><div style="text-align: center;">(Photos : Romanza2020)</div></span><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-83184684436978880242020-12-06T21:27:00.004+01:002020-12-06T21:27:55.895+01:00Zut alors!<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><i>La vie devant ses yeux</i></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Laura Kasischke</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMGB1Wh4JiumVHc6nI35V3NQH45XW4bXxy3R4K76coNdBCGLaZKROpEQ7goRfxKkCEjB2vCIUg3pBjqi1NRdqOmRLoD2JhrVcpaU0rPgML_l3VQrq81ZBt1U4XZRs9HY4sxd48Sbk8x0PG/s1188/IMG-20201206-WA0019-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1188" data-original-width="820" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMGB1Wh4JiumVHc6nI35V3NQH45XW4bXxy3R4K76coNdBCGLaZKROpEQ7goRfxKkCEjB2vCIUg3pBjqi1NRdqOmRLoD2JhrVcpaU0rPgML_l3VQrq81ZBt1U4XZRs9HY4sxd48Sbk8x0PG/s320/IMG-20201206-WA0019-1.jpg" /></a></div><div style="font-size: small; text-align: center;">Le livre de poche, 2014.</div><div style="font-size: small; text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;"><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; text-align: start;"><b><span style="color: #073763; font-family: times;">Diana vient d'atteindre la quarantaine.</span></b></span></div><b><span style="color: #073763; font-family: times;"><span style="background-color: white; text-align: start;"><div style="text-align: justify;">Elle a apparemment tout pour être heureuse : un mari professeur de philosophie, une jolie petite fille et une belle maison. Elle est cette mère de famille américaine typique qui accompagne les sorties scolaires de sa fille, qui cuisine admirablement et enseigne le dessin à mi-temps. Pourtant le passé - et l'événement traumatisant qui en est au cœur - ne cesse de la hanter, par bouffées, et ces flashes sont autant de ruptures dans la narration du présent de Diana.</div></span><span style="background-color: white; text-align: start;"><div style="text-align: justify;">Par un effet d'éclatement chronologique, Laura Kasischke crée ainsi une sorte de science-fiction "domestique", et nous livre une critique cruelle de l'Amérique petite-bourgeoise.</div></span></span></b></div><p></p><p style="text-align: justify;">Alors autant je suis <b>une grande fan de l'univers de Laura Kasischke</b> et une accro à ses histoires mystérieuses et pleines d'ombres, que là, avec <i>La vie devant ses yeux</i>, <b>j'ai été assez déçue</b>. </p><p></p><div style="text-align: justify;">Pourtant le scénario de début était <b>alléchant</b>. Du Kasischke parfait : un non-dit, un vernis qui craque, une famille parfaite pas si parfaite. Mais voilà, alors que ça marche normalement du feu de Dieu avec moi, là ça n'a pas pris. En lisant <i>La vie devant ses yeux</i>, j'ai compris toutes les critiques que certains lecteurs pouvaient faire à Kasischke. Beaucoup disent qu'il ne se passe rien dans ses romans, que c'est bavard, surfait. Je n'irai pas jusque là, car j'aime définitivement Kasischke. Mais je ne peux qu'avouer que<i> La vie devant ses yeux</i> est <b>peu palpitant</b>. Etrangement, Kasischke nous livre dès les premières pages le secret de la vie de Diana. On attend autre chose durant toute la lecture, un secret encore inavoué. Et puis, non. Rien. On lit donc des dizaines de pages de la vie de Diana qui vit mal son secret, vit dans la douleur de la culpabilité. Puis arrive la fin. Une fin énigmatique ... que je n'ai pas comprise. J'adore les fins inachevées de Kasischke, les questions qui restent sans réponses, les ombres persistantes, ... mais là, il n'y a aucun mystère qui reste, c'est juste que la fin est écrite dans un style très métaphorique et que<b> je n'ai pas tout saisi.</b> </div><div style="text-align: justify;"><b>L'idée de départ était bonne</b>. Une femme vit avec un poids sur le cœur, une épée de Damoclès qu'elle traine depuis l'adolescence. Elle s'efforce d'être parfaite mais sa vie n'est qu'un mensonge. J'aurais aimé que Kasischke ne dévoile pas le fin mot de l'histoire dès le début. En évoquant l'amitié de Diana et Maureen en flashback, en créant (comme elle sait si bien le faire) une ambiance lourde presque surnaturelle qui fait planer le doute sur un éventuel roman fantastique et enfin une révélation finale, cela aurait bien mieux marché. </div><div style="text-align: justify;">J'ai retrouvé un scénario digne de Kasischke mais non traité comme l'aurait fait Kasischke normalement. Mais bien sûr, cette déception ne refroidit pas mon intérêt pour cette auteure que j'adore lire et que je relirai avec bonheur. En attendant une nouvelle lecture kasischkienne, je vais me dénicher le film adapté de <i>La vie devant ses yeux</i> qui me permettra sûrement d'y voir plus clair. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size: x-small;"><b>PS : Une fois cet article rédigé, j'ai lu l'avis d'une lectrice sur Babelio qui me fait repenser toute ma vision du roman. Je crois que je suis vraiment totalement passée à côté du texte. Je n'ai pas vu les messages de Kasischke glissés dans le récit qui font basculer le roman dans quelque chose de très différent. J'ai presque envie de le relire avec en tête cette interprétation du texte. Je m'en veux un peu d'être passée à côté de cette analyse. </b></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"><i></i></span><blockquote><i><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">"L’été...</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">Tout ce désir et tout cet espoir moite du printemps avaient finalement abouti à quelque chose. Chez elle, les pivoines s’étaient ouvertes, dans le jardin devant sa maison, comme les manches d’un joli chemisier - mais elles étaient restées collantes, douces, couvertes de petites fourmis rouges.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">L’herbe était verte comm du fard à paupières, verte comme du satin.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">Le ciel était un gros bonbon bien dur.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">Et les abeilles s’agitaient autour du chèvrefeuille, comme de minuscules petits anges dorés jouant de la trompette.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">Les lys venaient juste de fleurir, et une brise parfumée s’élevait de leurs cœurs intacts pour envahir le monde. "</span></i></blockquote><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGKc-xcoKfDPumOCQSyqiHN_wZIFbLI3FJOepLInZ4N-O36JNdh7VqCA2Eo5D80b7RS_0Jg69ReWPG_OErnLF6hhaytG7HpVdpqzOFVzm2B8L4RBbKuM6duT6RppkLwOgK38R2J6XhueR4/s1600/IMG-20201206-WA0018.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGKc-xcoKfDPumOCQSyqiHN_wZIFbLI3FJOepLInZ4N-O36JNdh7VqCA2Eo5D80b7RS_0Jg69ReWPG_OErnLF6hhaytG7HpVdpqzOFVzm2B8L4RBbKuM6duT6RppkLwOgK38R2J6XhueR4/s320/IMG-20201206-WA0018.jpg" /></a></div><span style="font-size: x-small;"><div style="text-align: center;">(Photos : Romanza2020)</div></span><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-29628594328611720642020-11-29T10:07:00.006+01:002020-11-29T10:07:46.721+01:00Le cœur de Gaïa<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><i>Voyage au centre de la terre</i></b> </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Jules Verne</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgn1WVjw9m5lxcuYuGMEhWYi1is1g_uM6ti_3vJetx6hixCA0UoyJZ71JR1aSMZFx895l1mUA2wdCmYeZWEWlmaLmTnWPP60MvRzGGDu09BHfU21HUXsw2SPIRmhlVRTuZcuWRezpVZn7LG/s1600/IMG-20201110-WA0004.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgn1WVjw9m5lxcuYuGMEhWYi1is1g_uM6ti_3vJetx6hixCA0UoyJZ71JR1aSMZFx895l1mUA2wdCmYeZWEWlmaLmTnWPP60MvRzGGDu09BHfU21HUXsw2SPIRmhlVRTuZcuWRezpVZn7LG/s320/IMG-20201110-WA0004.jpg" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Le livre de poche, 2010.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div style="text-align: left;"><span style="background-color: white; text-align: justify;"><span style="color: #073763; font-family: times;"><b>Dans la petite maison du vieux quartier de Hambourg où Axel, jeune homme assez timoré, travaille avec son oncle, l’irascible professeur Lidenbrock, géologue et minéralogiste, dont il aime la pupille, la charmante Graüben, l’ordre des choses est soudain bouleversé.</b></span></span></div><span style="color: #073763; font-family: times;"><b><span style="background-color: white; text-align: justify;"><div style="text-align: left;">Dans un vieux manuscrit, Lidenbrock trouve un cryptogramme. Arne Saknussemm, célèbre savant islandais du xvie siècle, y révèle que par la cheminée du cratère du Sneffels, volcan éteint d’Islande, il a pénétré jusqu’au centre de la Terre !</div></span><span style="background-color: white; text-align: justify;"><div style="text-align: left;">Lidenbrock s’enflamme aussitôt et part avec Axel pour l’Islande où, accompagnés du guide Hans, aussi flegmatique que son maître est bouillant, ils s’engouffrent dans les mystérieuses profondeurs du volcan…</div></span><span style="background-color: white; text-align: justify;"><div style="text-align: left;">En décrivant les prodigieuses aventures qui s’ensuivront, Jules Verne a peut-être atteint le sommet de son talent. La vigueur du récit, la parfaite maîtrise d’un art accordé à la</div></span><span style="background-color: white; text-align: justify;"><div style="text-align: left;">puissance de l’imagination placent cet ouvrage au tout premier plan dans l’œuvre exceptionnelle du romancier.</div></span></b></span></div><p style="text-align: justify;"><i>Voyage au centre de la terre</i> est mon cinquième Jules Verne. Rentrer dans l'univers de ce romancier est <b>une sorte de lâcher prise</b> ... ça passe ou ça casse. Avec moi, ça marche très bien. </p><p style="text-align: justify;">J'aime les débuts des romans de Jules Verne lorsqu'il décrit ses personnages et installe l'ambiance. Il rentre vite dans le vif du sujet, si bien que l'on ne peut qu'accrocher et désirer savoir la suite. <i>Voyage au centre de la terre</i> ne déroge pas à la règle. <b>Les premiers chapitres sont excellents</b>. Ce fut un véritable régal! Je ne cache pas que le reste du roman manque de piquant. J'ai trouvé le texte très court, assez simple, trop simple peut-être. Avec une entrée en matière si prometteuse, je m'attendais (malgré le petit nombre de pages) à un roman plus flamboyant. Ceci dit, me retrouver au centre de la terre avec ces trois hommes étranges mais attachants a été <b>une expérience unique</b>. J'ai apprécié de me réfugier dans les lignes de Verne après les rudes journées de travail. Cet écrivain crée un véritable cocon. Non dénués d'humour, ces romans sont de petites friandises qui se savourent, se grignotent. Je confesse ne pas m'être encore lancée dans ses pavés ... peut-être que la friandise dévient indigeste au bout d'un moment. Je me garde <i>1 000 lieues sous les mers, L'île mystérieuse</i> et les autres gros morceaux quand je serai dans de bonnes conditions.</p><p style="text-align: justify;">Au final, <i>Voyage au centre de la terre</i> fut une lecture agréable. Même si ce roman n'est pas mon préféré, malgré un début fantastique, j'ai tout de même pris beaucoup de plaisir à suivre les péripéties de ces trois personnages. </p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"><i></i></span></p><blockquote><i><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">" Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Königstrasse, l’une des plus ancienne rue du vieux quartier de Hambourg.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">« Bon, me dis-je, s’il a faim, mon oncle, qui est le plus impatient des hommes, va pousser des cris de détresse.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">– Déjà M. Lidenbrock ! s’écria la bonne Marthe stupéfaite, en entrebâillant la porte de la salle à manger.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">– Oui, Marthe ; mais le dîner a le droit de ne point être cuit, car il n’est pas deux heures. La demi vient à peine de sonner à Saint-Michel.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">– Alors pourquoi M. Lidenbrock rentre-t-il ?</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">– Il nous le dira vraisemblablement.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">– Le voilà ! je me sauve, monsieur Axel, vous lui ferez entendre raison. »</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">Et la bonne Marthe regagnât son laboratoire culinaire. "</span></i></blockquote><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"></span><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwRT3EYWBw2sZc3KDrEAR8_iwlHRsBLQOO8sSgat6LpfM37KEJSk3UNpS_FdPrYkLAprqx78pq0J2XTe5GGdR9t9fwZXZt35L3hsCG675SMPXdYIzH7xSnYoTV21a53_lPDlh5zaTXMoaY/s1600/IMG-20201115-WA0001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwRT3EYWBw2sZc3KDrEAR8_iwlHRsBLQOO8sSgat6LpfM37KEJSk3UNpS_FdPrYkLAprqx78pq0J2XTe5GGdR9t9fwZXZt35L3hsCG675SMPXdYIzH7xSnYoTV21a53_lPDlh5zaTXMoaY/s320/IMG-20201115-WA0001.jpg" width="320" /></a></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: small;">(Photos : Romanza2020)</span></div><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-69035028023934457082020-11-10T09:58:00.006+01:002020-11-10T09:58:39.006+01:00" Le meilleur moyen, le seul peut-être, de gouverner les hommes, c'est de les tenir par leurs passions."<p style="text-align: center;"><i><span style="font-family: georgia;"><b> Les diaboliques </b></span></i></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia;">Jules Barbey d'Aurevilly</span></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMX3oMVgX1p4jCcixpy6ahTgsqGkHSiq9ZmTrXzvM__imzaLjxahqCC-IPrTia4fonXq93oBfZomYWntFKJKxaubfEseJLFyLgkgTLu_XxpoQLgsaRBsjYQUCF34YtHkWLlQlSQz2HGLUl/s1086/IMG-20201110-WA0000-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1086" data-original-width="881" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMX3oMVgX1p4jCcixpy6ahTgsqGkHSiq9ZmTrXzvM__imzaLjxahqCC-IPrTia4fonXq93oBfZomYWntFKJKxaubfEseJLFyLgkgTLu_XxpoQLgsaRBsjYQUCF34YtHkWLlQlSQz2HGLUl/s320/IMG-20201110-WA0000-1.jpg" /></a></div><span style="font-family: georgia; font-size: x-small;"><div style="text-align: center;">Club des amis du livre, Paris, 1964.</div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;"><b><span style="color: #073763;"><i>Les diaboliques</i> est un recueil de six nouvelles mettant en scène des femmes puissantes, sombres, vengeresses.</span></b> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">C'est en période halloweenesque que j'ai ouvert <i>Les diaboliques</i>, espérant au fond de moi frémir légèrement en lisant ce recueil de nouvelles. Bon <b>je n'ai pas frémi</b> ... j'ai plutôt hurlé intérieurement de la misogynie de Barbey d'Aurevilly. Mais ceci dit, le charme désuet de ce recueil est bien présent. J'ai aimé retrouver <b>une langue riche et soutenue, un brin pédante parfois mais toujours soignée</b>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Certaines nouvelles, soyons clairs, sont <b>longues, bavardes et peu passionnantes</b>. Je pense notamment au <i>Dessous de cartes d'une partie de whist</i>. Mais certaines d'entre elles sont assez prenantes. <i>Le bonheur dans le crime, Le rideau cramoisi</i> et <i>La vengeance d'une femme</i> en tête de ma liste. Il est vrai que Barbey n'est pas tendre avec la gente féminine et qu'il m'a souvent énervée, mais si on lit le texte avec distance, on peut se retrouver à sourire de certains propos et à rentrer dans son jeu. Les deux dernières nouvelles sont assez gores. Âmes sensibles, préparez-vous! Je suis toujours très étonnée de lire ces auteurs décalés, provocateurs, dans une époque où la bienséance régentait le monde. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Cela faisait un moment que je n'avais pas lu de recueil de nouvelles. J'ai vraiment apprécié de retrouver ce format. Même si Barbey n'est pas ma tasse de thé, j'ai aimé lire de courtes histoires le soir au coin du feu. Je pense ressortir certains de mes recueils de nouvelles afin d'en grapiller quelques textes. </span></p><p style="text-align: justify;"><b><span style="font-family: georgia;">A lire ... avec beaucoup de recul lorsqu'on est une femme! </span></b></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; text-align: start;"><span style="font-family: georgia;"></span></span></p><blockquote style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;"><i>Je suis convaincu que, pour certaines âmes, il y a le bonheur de l'imposture. Il y a une effroyable, mais enivrante félicité dans l'idée qu'on ment et qu'on trompe ; dans la pensée qu'on se sait seul soi-même, et qu'on joue à la société une comédie dont elle est la dupe, et dont on se rembourse les frais de mise en scène par toutes les voluptés du mépris.</i></span></blockquote><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfmLm4Qyt7X7_s-5CRmCd-qeGI4xhmhmeFIYCnasS9kzRKZclgesYxc4a5JZ80a8XecwO1iBx3HL4mveoASOyxPeydjzOvz8t4luDN2Rhx6zd79v-EsCHrKUtjtfJ_YBwV9ZpIewddYNB6/s1600/IMG-20201110-WA0001.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfmLm4Qyt7X7_s-5CRmCd-qeGI4xhmhmeFIYCnasS9kzRKZclgesYxc4a5JZ80a8XecwO1iBx3HL4mveoASOyxPeydjzOvz8t4luDN2Rhx6zd79v-EsCHrKUtjtfJ_YBwV9ZpIewddYNB6/s320/IMG-20201110-WA0001.jpg" width="320" /></a></div><span style="font-size: x-small;"><div style="text-align: center;">(Photos : Romanza2020)</div></span>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-46964813931567279112020-11-08T21:45:00.008+01:002020-11-08T21:50:32.502+01:00"S'il existe au monde une foutaise creuse et fausse, c'est la théorie de la noblesse de la naissance et de la pureté du sang, que certains d'entre nous s'efforcent de préserver "<p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia;"> <b><i>Le docteur Thorne</i></b></span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia;">Anthony Trollope</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: georgia;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0WXJ0YOCeE91nV1KZ35FAGJiW_jw6tM7vRdFM2i_iP8vqPMukeQPq3zl_XWm4LgcoUvwPZnNn4WvihPvf2mD47_4yabvnhomg18SgtlW9D-7VnAt9rE1wniXxouC2IkSFZxTYyGp58YhV/s1328/IMG-20201003-WA0004.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1328" data-original-width="747" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0WXJ0YOCeE91nV1KZ35FAGJiW_jw6tM7vRdFM2i_iP8vqPMukeQPq3zl_XWm4LgcoUvwPZnNn4WvihPvf2mD47_4yabvnhomg18SgtlW9D-7VnAt9rE1wniXxouC2IkSFZxTYyGp58YhV/s320/IMG-20201003-WA0004.jpg" /></a></span></div><span style="font-family: georgia;"><div style="text-align: center;">Points, 2012.</div></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white;"><span style="color: #073763; font-family: georgia;"><b>Sans dot, de naissance illégitime, la belle et fière Mary ne saurait s'unir à celui qu'elle aime, Frank Gresham, un jeune héritier désargenté. Les Ladies de la famille Gresham manœuvrent en coulisse pour le marier à une femme riche afin de sauver le domaine familial hypothéqué. Seul l'oncle de Mary, le docteur Thorne, connaît le secret de son ascendance et la fortune dont elle pourrait hériter si...</b></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #333333; font-family: georgia;">Voici un roman que j'ai mis beaucoup de temps à lire. Attaqué en pleine rentrée scolaire, j'ai passé plusieurs semaines à ne lire que quelques pages par jour. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #333333; font-family: georgia;">Je l'attendais depuis des mois ce roman. Ayant eu un coup de cœur énorme pour <i><a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2013/06/si-elle-pouvait-faire-le-bien-dautrui.html">Miss Mackenzie</a></i> il y a quelques années, je lorgnais depuis longtemps les autres romans de Trollope et surtout celui-ci avec sa couverture si délicate. Un bon gros pavé classique comme je les aime! Même si j'ai, au final, moins aimé que ce que je pensais, <b>j'ai tout de même apprécié ce texte</b>.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #333333; font-family: georgia;">Trollope a une plume <b>très vive</b>. Il dissèque avec brio les relations humaines et la société de son temps. J'ai aimé <b>le franc parler</b> que l'on trouve dans <i>Le docteur Thorne</i>. Trollope parle vrai. Il a le souci du détail et aime aller au bout des choses. C'est vrai que ce texte est <b>un peu bavard</b> et que l'intrigue aurait pu tenir en 200 pages, mais la complexité que Trollope tisse autour de l'histoire accentue sa volonté de réalisme. Il crée un monde. Tout comme Bazac, Trollope invente un univers avec ces personnages qui se croisent d'un roman à l'autre. Un brin maniaque, Trollope veut que tout s'enclenche, s'emboite. Je pense qu'il n'aurait pas supporter de dénouer l'intrigue du <i>Docteur Thorne</i> rapidement. Il fallait que les nœuds se dénouent de façon réaliste, juste, crédible. L'être humain est complexe, la vie également, son roman devait l'être aussi. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #333333; font-family: georgia;">Malgré sa longueur, j'ai aimé me réfugier dans ce texte. L'écriture y est belle. Le ton est exquis. J'ai parfois souri, ri même. J'ai été parfois blessée, révoltée. Le personnage de Mary Thorne est très beau. J'aurais aimé la suivre et la connaître davantage. J'ai aimé les obstinations des protagonistes, mais aussi leurs doutes. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #333333; font-family: georgia;"><b>Un classique de la littérature anglaise à savourer</b>. <i>La cure de Framley</i> m'attend dans ma bibliothèque ... et j'en suis ravie. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #333333; font-family: georgia;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"></span></span></p><blockquote><span style="color: #333333; font-family: georgia;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">-<i> J'imagine, mon oncle, que, selon vous, nous sommes comme le renard qui a perdu sa queue, ou plutôt comme un renard qui a eu la malchance de naître sans elle.</i></span><i><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">- Je me demande comment, l'un et l'autre, nous prendrions cela, si nous nous retrouvions riches tout à coup. Ce serait une grande tentation...une tentation difficile à surmonter. Je crains bien, Mary, que lorsque les gens parlent de l'argent avec mépris, ils ressemblent souvent à ton renard sans queue. Si la nature, tout à coup, devait donner une queue à cet animal, n'en serait-il pas plus fier encore que tous les autres renards du bois?</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">(...)</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">Il n'a jamais existé de renard privé de queue qui ne serait ravi de se retrouver soudain doté de cet appendice. Jamais. Même si ce renard sans queue s'est montré très sincère dans ses conseils à ses amis! Tous autant que nous sommes, bons et méchants, nous cherchons des queues - nous en cherchons une, ou plusieurs; nous le faisons trop souvent selon des procédés assez méprisables.</span></i></span></blockquote><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #333333;"><span style="font-family: georgia;"></span></span></p><div class="separator" style="clear: both; font-weight: bold; text-align: center;"><span style="background-color: white; color: #333333;"><span style="font-family: georgia;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyDj4wwUUeX2GTA9YDTngTAfZQSR4lWlj_bJhZn_3gE-oAtaF1jdoXi6wdEcyNPJaVJZB_u_-eMAtyZApGULQ2FY_39eywHPyeSzaRK8tdZ_yg_FlCSYixH20kvUjaBADWvxC3rSVs7aAX/s2048/20201020_083842.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1536" data-original-width="2048" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyDj4wwUUeX2GTA9YDTngTAfZQSR4lWlj_bJhZn_3gE-oAtaF1jdoXi6wdEcyNPJaVJZB_u_-eMAtyZApGULQ2FY_39eywHPyeSzaRK8tdZ_yg_FlCSYixH20kvUjaBADWvxC3rSVs7aAX/s320/20201020_083842.jpg" width="320" /></a></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="background-color: white; color: #333333;"><span style="font-family: georgia;"><span style="font-size: x-small;">(Photos : Romanza2020)</span></span></span></div><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-73615097359429466182020-11-08T21:18:00.005+01:002020-11-08T21:29:25.161+01:00Tu engendreras dans la souffrance.<p style="text-align: center;"><b><i><span style="font-family: georgia;"> Le Chœur des femmes </span></i></b></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia;">Martin Winckler</span></p><p style="text-align: center;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKzYuEHYUjgk_inSHE7yWIpux2-mbTHSqG-58Zr1P-GPZr4OGRuVTuyyuhDoZQ-HlPG7AD592JZijrqlM2pJZaC8QFOH5jNbZaROQAcT5lERtyJKKP8gM_JOHqqTO_Geiwn0ZyK6UYzIBu/s2048/20200916_121148.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2048" data-original-width="1536" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKzYuEHYUjgk_inSHE7yWIpux2-mbTHSqG-58Zr1P-GPZr4OGRuVTuyyuhDoZQ-HlPG7AD592JZijrqlM2pJZaC8QFOH5jNbZaROQAcT5lERtyJKKP8gM_JOHqqTO_Geiwn0ZyK6UYzIBu/s320/20200916_121148.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-family: georgia;">Folio, 2017.</span></div><p></p><p><b style="text-align: justify;"><span style="color: #073763; font-family: georgia;">Je m'appelle Jean Atwood. Je suis interne des hôpitaux et major de ma promo. Je me destine à la chirurgie gynécologique. Je vise un poste de chef de clinique dans le meilleur service de France. Mais on m'oblige, au préalable, à passer six mois dans une minuscule unité de "Médecine de La Femme", dirigée par un barbu mal dégrossi qui n'est même pas gynécologue, mais généraliste ! S'il s'imagine que je vais passer six mois à son service, il se trompe lourdement. Qu'est-ce qu'il croit ? Qu'il va m'enseigner mon métier ? J'ai reçu une formation hors pair, je sais tout ce que doit savoir un gynécologue chirurgien pour opérer, réparer et reconstruire le corps féminin. Alors, je ne peux pas - et je ne veux pas - perdre mon temps à écouter des bonnes femmes épancher leur coeur et raconter leur vie. Je ne vois vraiment pas ce qu'elles pourraient m'apprendre.</span></b></p><p><span style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Je remercie <i>UnlivreUnthé</i> pour m'avoir fait découvrir ce roman. Je ne l'aurai sûrement pas lu sans elle. Cela aurait été bien dommage. </span></span></p><p><span style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Je dois reconnaître que <b>l'intérêt du <i>Choeur des femmes</i> n'est pas littéraire</b>. Beaucoup de lieux communs, de longueurs, de <b>lourdeurs même</b>. L'ambiance n'est également pas ce qui m'a séduite. Pourtant, j'ai apprécié ce livre ... et je le recommanderai autour de moi ... surtout à des femmes. <b>C'est un texte qui bouscule</b>. </span></span></p><p><span style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Comme je le disais certains points m'ont rendue perplexe. La narration en elle-même, l'histoire aussi, ne sont pas les choses que j'ai préférées. J'ai apprécié <i>Le Choeur des femmes</i> car <b>je l'ai lu comme un témoignage, une enquête ... et non comme un roman.</b> </span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Ce livre de Martin Winckler est un livre qui fait ouvrir les yeux. Je me suis rendue compte à quel point tout ce qui paraissait normal aux femmes ne l'était pas. J'ai été marquée, durant ma lecture, par l'idée que nous sommes conditionnées pour penser que les examens gynécologiques sont forcément désagréables et humiliants. On y va la boule au ventre, on sait d'avance que l'on va avoir mal, qu'on aura le droit (quoi qu'il arrive) à un examen physique ... même si ce n'était pas nécessaire. Tout ça est dans les normes. On le transmet même de mère en fille. On subit ... c'est ainsi. Nous n'avons pas d'autres modèles. Martin Winckler met le doigt sur ce problème (sans vilains jeux de mots). Oui, un examen gynécologique peut se passer de toucher vaginal. Non, la position sur le dos et les pieds sur les étriers n'est pas la seule qui existe. Oui, tout est fait pour le confort du médecin et non pour celui de la patiente. A la lecture, plusieurs souvenirs me sont revenus ... Des souvenirs désagréables auxquels je pense toujours avec honte, mais qui me paraissaient "normaux". Ma première visite gynécologique à 14 ans et cette médecin qui m'a faite souffrir jusqu'aux larmes ... Elle ne m'a pas dit un mot, n'a rien expliqué, n'a pris aucuns gants. Cette même femme quelques années plus tard qui me regarde avec dédain, un sourire aux lèvres, car je reviens d'un voyage humanitaire au Sénégal et que j'ai des petits soucis gynécologiques. Elle sous-entend ouvertement que je me suis envoyée tous les sénégalais du pays. J'ai regardé mes pieds, j'ai baissé les yeux. C'était faux. Et même si cela avait été vrai, quel était son rôle? Celui de me juger? Je ne crois pas. Et bien sûr, il y en d'autres. Ces médecins qui te demandent de te mettre entièrement nue. Sans même un drap sur toi. Tu trembles sur la table d'auscultation. Mais tu ne dis rien. Car tu penses que c'est normal. Ce gynécologue qui est arrivé dans la salle d'accouchement où je mettais mon premier bébé au monde. Je ne l'avais jamais vu. C'était la sage-femme qui gérait merveilleusement bien depuis le début du travail. Il ne s'est pas présenté. Il a mis sa tête entre mes jambes. Je me souviens de l'affreux bruit de la peau découpée au ciseau, de la douleur ... Puis il a recousu sans anesthésie. Les coups d'aiguilles étaient une torture. J'avais mon tout-petit sur mon ventre, plutôt que de le regarder, je ne faisais que me mordre les lèvres pour ne pas crier. J'ai pu enfin souffler et profiter une fois qu'il était sorti. Sans un mot. Pourtant, je fais partie des femmes qui ont eu un "bel accouchement". Je n'ai pas été "traumatisée". Je n'ai pas eu de complications ... et en garde de "beaux souvenirs". Pourquoi? Parce qu'on est élevées dans l'idée que tout cela est normal. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Alors oui, le livre de Winckler est long, parfois maladroit, Jean n'est pas un personnage que j'ai apprécié, l'énumération de témoignages finit par être lourd ... mais tout ça ... tant pis. Ce livre est <b>nécessaire</b> car il nous fait prendre conscience de tout ce à quoi on s'est habitué car c'est "normal". La femme doit engendrer dans la souffrance (ou se préparer à engendrer dans la souffrance ... même si elle ne veut pas d'enfants). C'est ainsi. Et bien, non. Nous avons le droit de dire non. Non, je préfère restée habillée. Non, je ne veux pas accoucher dans cette position. Non, je ne vous autorise pas à me toucher sans m'avoir d'abord prévenue. Les mœurs changent doucement. Mais le chemin est encore long. Nous, les mères, les tantes, les amies, ne transmettons pas cette peur ou cette idée que la gynécologie est un passage subi, désagréable, humiliant. Expliquons plutôt aux jeunes générations qu'elles ont le droit de s'opposer, de poser des questions, d'exposer leurs préférences. Qu'elles deviennent maîtresses de leur intimité. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;"><b>Un livre qui ne se lit pas comme un roman, qui a beaucoup de défauts ... mais qui se lit comme un témoignage indispensable à toute femme. A lire pour savoir et prendre conscience.</b></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"><i></i></span></span></p><blockquote><span style="font-family: georgia;"><i><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">- Chaque fois que vous interrompez une patiente, vous l'empêchez de dire ce qui est essentiel pour elle. Chaque fois que vous remettez en question la véracité de ce qu'elle dit, vous la faites douter.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">- Mais si elle dit quelque chose de faux ?</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">- D'abord, ce n'est pas "faux", c'est ce qu'elle ressent. Son interprétation n'est peut-être pas conforme aux acquis de la science, mais elle lui permet d'appréhender la situation d'une manière intelligible, de ne pas se laisser gagner par la panique. Notre boulot, ça n'est pas de lui dire que ce qu'elle ressent est "vrai", ou "faux", mais de chercher pour son bénéfice, et avec son aide, ce que ça signifie. Si tu veux que les patientes respectent ton avis, il faut d'abord que tu respectes leur perception des choses...</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">- Même si elle repose sur une vision complètement fantasmatique ?</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">- Bien sûr. Respecter, ça ne veut pas dire adhérer. Ça veut dire : plutôt que de perdre ton temps dans un bras de fer (j'ai raison, tu as tort), essayons de trouver un terrain commun. Une relation de soin, ce n'est pas un rapport de force.</span></i></span></blockquote><span style="font-family: georgia;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"></span></span><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white;"><b><span style="color: #073763; font-family: times;"></span></b></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="background-color: white;"><b><span style="color: #073763; font-family: times;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIuZQNB0y7SUWTLV22yJEmH-7MVTjQ1482bnAHlrtxuoyZ7leDtHZmlyV6mreggQkc3hEdJaoM7DdDai2JpO03llJMNb9WbWkw5C5hGm2vNDMS829jIhkO72lSdzBXN7YuOYDQ4PCXm9Kv/s2048/20201108_131841.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1536" data-original-width="2048" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIuZQNB0y7SUWTLV22yJEmH-7MVTjQ1482bnAHlrtxuoyZ7leDtHZmlyV6mreggQkc3hEdJaoM7DdDai2JpO03llJMNb9WbWkw5C5hGm2vNDMS829jIhkO72lSdzBXN7YuOYDQ4PCXm9Kv/s320/20201108_131841.jpg" width="320" /></a></span></b></span></div><p></p><p style="text-align: center;"><span face=""Amazon Ember", Arial, sans-serif" style="background-color: white; color: #111111; font-size: 14px;">(Photos : Romanza 2020)</span></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-31501837750091725632020-11-08T13:41:00.002+01:002020-11-08T21:49:36.819+01:00" Des petites choses naît la grandeur "<p style="text-align: center;"><b><i></i></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><i><b><i> La brodeuse de Winchester</i></b></i></b></div><p></p><p style="text-align: center;">Tracy Chevalier</p><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgT1e5IC3BunKNpw3ewrBl5KzMvWHT6MOjtJH7onYzTCUVFrwjiRQHZnsxT5kv9zacFgmtLKMdiD83gRO0OVwLCXZYf7bIWsx6IPeM8WgIwSMIMhiSbUa0SJ2M24bPylLn-VW3rPyZbcSyd/s2048/20201108_131733.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1536" data-original-width="2048" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgT1e5IC3BunKNpw3ewrBl5KzMvWHT6MOjtJH7onYzTCUVFrwjiRQHZnsxT5kv9zacFgmtLKMdiD83gRO0OVwLCXZYf7bIWsx6IPeM8WgIwSMIMhiSbUa0SJ2M24bPylLn-VW3rPyZbcSyd/s320/20201108_131733.jpg" width="320" /></a></div><p></p><p style="text-align: center;">Quai Voltaire, 2020.</p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white;"><span style="color: #073763; font-family: georgia;"><b>Winchester, 1932. Violet Speedwell, dactylo de trente-huit ans, fait partie de ces millions de femmes restées célibataires depuis que la guerre a décimé toute une génération de fiancés potentiels. "Femme excédentaire", voilà l'étiquette qu'elle ne se résigne pas à porter, à une époque où la vie des femmes est strictement régentée. En quittant une mère acariâtre, Violet espérait prendre son envol, mais son maigre salaire lui permet peu de plaisirs et son célibat lui attire plus de mépris que d'amis. Le jour où elle assiste à un curieux office à la cathédrale, elle est loin de se douter que c'est au sein d'un cercle de brodeuses en apparence austère - fondé par la véritable Louisa Pesel - qu'elle trouvera le soutien et la créativité qui lui manquent. En se liant d'amitié avec l'audacieuse Gilda, Violet découvre aussi que la cathédrale abrite un tout autre cercle, masculin cette fois, dont Arthur, sonneur de cloches, semble disposé à lui dévoiler les coulisses. A la radio, on annonce l'arrivée d'un certain Hitler à la tête de l'Allemagne.</b></span></span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Ce n'est que la seconde fois que je lis Tracy Chevalier et pourtant, à la fin de chaque lecture, j'ai ressenti la même douce sensation au cœur. <b>J'aime l'univers de cette romancière. J'aime sa plume simple mais ne tombant jamais dans le cliché ou la facilité</b>. J'en arrive à la conclusion suivante : il faut que je lise davantage cette autrice. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">J'avais adoré <i><a href="http://plumedefeu.blogspot.com/2011/07/jai-trouve-ma-vocation-chasseuse-de.html">Prodigieuses créatures</a>, </i>auquel je pense systématiquement lorsque je me balade sur une plage bordée de falaises. Dans ce nouveau roman, point de mer agitée ni de fossiles à déterrer. <i>La brodeuse de Wincherster</i> prend place en ville, au cœur des grandes cathédrales anglaises. L'héroïne de cette histoire, Violet, est <b>extrêmement attachante</b>. Elle ne rentre pas dans les critères des héroïnes romantiques anglaises. C'est une vieille fille. Elle ressent le poids de sa situation et le regard que l'on pose sur elle. Elle se refuse à être la garde-malade de sa mère et décide de prendre son autonomie ... quitte à souffrir de la faim et du froid. J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour cette femme, mais je n'ai jamais ressenti de pitié. Jamais Violet ne permet qu'on la plaigne. C'est une battante. Malgré ces doutes et ses sensibilités, elle lève la tête et se bat. J'étais ravie de retrouver Violet chaque soir après ma journée de travail. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Je me suis longtemps demandée comment Tracy Chevalier allait terminer cette histoire. J'ai croisé les doigts pour qu'elle ne tombe pas dans la mièvrerie. Heureusement, la fin fut comme le reste du roman, <b>pertinente, intelligente et émouvante</b>. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;"><i>La brodeuse de Winchester </i>possède un charme incroyable et je remercie <a href="http://www.myloubook.com/">Lou</a> de me l'avoir offert. Ouvrir ce roman après une dure journée de travail, c'était comme se glisser dans <b>un bon bain chaud</b>. Je compte bien retrouver Tracy Chevalier dans un autre de ses romans.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;"><i></i></span></p><blockquote><i><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">" Il se ragaillardit. "Avez-vous vu la Table ronde accrochée dans le Grand Hall...l'unique vestige du château de Winchester?"</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">Violet hocha la tête. Elle avait emmené Marjorie et Edward la voir; s'était ensuivi l'inévitable combat à l'épée, mené à l'aide de roseaux cueillis dans des champs inondables. Gigantesque, six mètres de diamètre, le plateau était divisé en vingt-quatre segments peints en vert et blanc au bord desquels était inscrit le nom de chaque chevalier du roi Arthur. Au centre figurait une rose Tudor rouge et blanc, assortie d'un portrait du roi en habit rouge, blanc et bleu, tenant une épée.</span><br style="-webkit-font-smoothing: antialiased; -webkit-tap-highlight-color: rgba(0, 0, 0, 0); background-color: white; box-sizing: border-box; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; margin: 0px; padding: 0px; text-align: start; text-rendering: auto;" /><span style="background-color: white; color: #1b1b1b; font-family: "Roboto Slab", serif; font-size: 14.56px; text-align: start;">"C'est une reproduction médiévale de la table ronde du roi Arthur, décorée ultérieurement sur l'ordre du roi Henri VIII. Il a été suggéré que le château de Winchester était peut-être Camelot, bien qu'il n'y ait de cela aucune preuve historique, pas plus, d'ailleurs, que de l'existence du roi Arthur. "</span></i></blockquote><p></p><p style="text-align: justify;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhqLoOBI-r8A893Riw3w8sk3vckJem7uTziy-5ni1KrWc1kFVRtAeS4QdvMV8RVrDNP8e087e_Wjqr5XiEjUMzUXZbRPp22ewbkk-kcccCbHd42aShD8vdv8aOXagIr-cNoaQ57kBYnZ1K/s2048/20201108_131749.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2048" data-original-width="1536" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhqLoOBI-r8A893Riw3w8sk3vckJem7uTziy-5ni1KrWc1kFVRtAeS4QdvMV8RVrDNP8e087e_Wjqr5XiEjUMzUXZbRPp22ewbkk-kcccCbHd42aShD8vdv8aOXagIr-cNoaQ57kBYnZ1K/s320/20201108_131749.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><span style="font-size: x-small;">(Photos : Romanza2020)</span></div><p></p>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1191561764428633121.post-39407491643872108562020-10-05T21:27:00.002+02:002020-10-05T21:27:15.401+02:00Nostalgie<p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia;"><b><i>Une vie</i></b> </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia;">Guy de Maupassant</span></p><p style="text-align: center;"> <img border="0" data-original-height="2048" data-original-width="1536" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEguasluVvybuHWbyS9QAd_nrZDmsNfe2Rx5Jnd3a_wFzJ3xuR4YlX4bACCZvTyzC_WecMOPKvTsfab1MR-lzEglDXTAAE7iqMy3Smf0mrbJQjG_EjFT7hQWFsbPUK7n_yFgQjLUYcueiJAq/s320/20200826_162754.jpg" /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-family: georgia; font-size: x-small;">Livre de poche, 1983.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: #073763; font-family: georgia;"><b>Jeanne, fille unique très choyée du baron et de la baronne Le Perthuis des Vauds, avait tout pour être heureuse. Son mariage avec Julien de Lamare, rustre et avare, se révélera une catastrophe. Sa vie sera une suite d'épreuves et de désillusions.</b> </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Pour ma relecture de l'année, j'ai choisi un de <b>mes premiers coups de cœur de lectrice</b>. Avec <i style="background-color: transparent; text-align: justify;">Le rêve</i> de Zola, <i style="background-color: transparent; text-align: justify;">Une vie</i> est le roman qui m'a fait découvrir la littérature classique alors toute jeune adolescente. Je l'ai donc relu le mois dernier, plus de 20 ans après l'avoir découvert. </span></p><p></p><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Je ne me souvenais plus que ce roman était si dur. Je me souvenais que la vie de Jeanne était triste à en pleurer, je me souvenais de certaines scènes marquantes (la naissance de Massacre en tête de liste), mais j'avais oublié <b>la rudesse de la plume de Maupassant</b>. Bien sûr, on est loin d'un Zola, mais mon cher Guy n'est pas tendre pour autant. La nuit de noce de Jeanne en est un bel exemple. Je comprends pourquoi ce roman m'avait marquée jeune fille. <b>C'est effrayant, violent et sans pitié</b>. La vie de Jeanne aurait pu faire 500 pages tant elle est complexe et malheureuse. Maupassant décide d'être plus bref, de faire de grandes ellipses, de narrer la vie de Jeanne comme il nous la murmurerait en confidence, le temps d'une soirée.<b> Ce qui rend le tout encore plus cruel.</b> </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;">Alors que je m'étais totalement identifiée à Jeanne il y a plusieurs années, aujourd'hui j'ai entendu l'histoire de Jeanne comme si cette dernière était une amie, mais je ne me suis pas associée à elle. Elle est trop soumise, trop compréhensive, trop naïve. Je n'ai plus 15 ans. Je connais davantage la vie. Jeanne essaie de se rebeller, mais elle n'y parvient pas dans ce monde où la place des femmes peut être comparée à un paillasson. Je crois que le paroxysme de l'enfer de la vie de Jeanne est atteint avec le comportement égoïste de son fils. En tant que mère, j'ai ressenti à quel point son petit Paul pouvait illuminer sa vie. Mais il ne la fera que souffrir davantage. J'ai eu le cœur serré durant toute ma lecture. Heureusement qu'une éclaircie se profile dans les dernières lignes. <b>On espère, on sourit et on souhaite laisser Jeanne en paix. </b></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;"><b>Un classique de la littérature à lire absolument. </b>Maupassant est un auteur que j'ai beaucoup lu et que j'aime beaucoup. Il peut être autant cruel qu'émouvant, parfois drôle et même grivois. <i>Une vie</i> fait partie de ces œuvres tristes qui marquent longtemps.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: georgia;"><i><blockquote>" Elle demeurait souvent pendant des heures immobile, éloignée dans ses songeries ; et son habitation des Peuples lui plaisait infiniment parce qu'elle prêtait un décor aux romans de son âme, lui rappelant et par les bois alentour, et par la lande déserte, et par le voisinage de la mer, les livres de Walter Scott qu'elle lisait depuis quelques mois. "</blockquote></i></span></div><div style="text-align: center;"><img border="0" data-original-height="747" data-original-width="1328" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZCkF8tEGFzxR_FtCyRdhgpVI61GxRh9P4MVaaN9fK83lRsBHxkavFqUjSIJtC2aO8k5r0W7Ee0_RtX2Zlj4AOShpH1swZ0urNv3oFicWL4rKWTx7lLNdUk33zuTvG3FXCsjuJZ59rneF8/s320/IMG-20201005-WA0000.jpg" style="-webkit-text-stroke-width: 0px;" width="320" /></div><div style="text-align: center;"><span style="text-align: left;"><span style="font-family: georgia; font-size: x-small;">(Photos : Romanza2020)</span></span></div>Romanzahttp://www.blogger.com/profile/07338867792689924713noreply@blogger.com3