dimanche 23 janvier 2011

Un petit habitant pousse sous mon nombril!

Depuis maintenant 7 mois et demi, je suis 2! Et oui ... Magie de la vie!
J'ai la grande joie, le grand bonheur, la chance immense de voir mon ventre s'arrondir et de sentir mon bébé grandir au fond de moi.
Je ne connais pas le sexe ... surprise! On verra le jour J si c'est un Romanzino ou une Romanzina. De toute façon, nous sommes aux anges. Qu'importe le sexe! Par contre, pourvu que ce soit un futur dévoreur de romans (non, non, je ne commence pas (déjà) à lui bourrer le crâne! Je lui ai juste déjà fait une belle bibliothèque dans sa chambre pleine de livres! Hihihi! Et je lis quelques pages de mes romans à voix haute pour l'habituer à m'entendre lire des histoires depuis quelques mois déjà!).
Je ne m'éterniserai pas sur cet événement merveilleux car il s'agit de ma vie privée. Sachez juste que je suis comblée et que Bébé doit arriver dans 1 mois et demi, donc si vous ne me voyez plus pendant quelques jours, ne vous en faites pas, je serai partie faire un mini-séjour à la maternité. En attendant, je reste avec vous. En congés maternité dans quelques jours, je pourrai lire tout mon soûl avant que Bébé arrive. Je reste Romanza la bloggueuse et dévoreuse de livres. Après Bébé, il y aura sûrement une baisse de régime, par manque de temps et par fatigue, mais je viendrai tout de même chroniquer mes lectures.
Maintenant que je vous ai dévoilé un bout de moi, retournons à nos bouquins!!

(Source image : manue.etudiante.sf.over-blog.com)

samedi 8 janvier 2011

Motus et "mouche" cousue

Purge
Sofi Oksanen

La cosmopolite, Stock, 2010.

En 1992, l'Union soviétique s'effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes.
Ainsi, quand elle trouve la jeune Zara dans son jardin, qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Mais finalement ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille se révélera, en lien avec le temps de l'occupation soviétique. Aliide a en effet aimé un homme, Hans, un résistant. Quarante ans plus tard, c'est au tour de Zara de venir chercher protection, et la vieille dame va décider de la lui accorder jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix.


J'ai reçu ce roman pour Noël. Je n'en avais jamais entendu parler, je ne connaissais ni l'auteur, ni le sujet. J'ai tout de suite aimé l'édition et la quatrième de couverture. Je me suis plongée dedans ... et je n'en suis ressortie que très difficilement. Ce roman m'a hanté durant toute sa lecture. C'est un livre que l'on ne referme qu'avec regret.

J'aime énormément les romans traitant des pays de l'Est. Qu'il s'agisse de la Russie grandiose et impériale ou de la domination soviétique, ce sujet m'intéresse et m'interpelle. Sofi Oksanen, finlandaise par son père et estonienne par sa mère, parle ici de son pays maternel. Je ne connaissais rien de l'Estonie. J'ai aimé me plonger dans l'histoire de ce petit pays. C'est un roman qui nous apprend des choses. Et j'aime ça! J'en connais un peu plus sur l'Union soviétique, ses horreurs, sur l'Estonie, l'émigration des estoniens, etc ... C'est un livre qui fait grandir!

Certes, le sujet est dur. Certaines scènes sont marquantes, voire traumatisantes. Mais Sofi Oksanen ne tombe jamais dans le voyeurisme. Les scènes dures ne sont pas nombreuses. Il y en a, c'est vrai, les mots choquent, les images bouleversent, mais Sofi Oksanen ne tombe pas dans la surdose de violence. Quelques scènes extrêmement dures nous font prendre conscience des horreurs de la domination soviétique sans pour autant envahir l'intrigue. Même si la vie de Zara à Berlin est écrite de façon crue, le reste du roman ne l'est pas du tout. La captivité d'Aliide et celle de Linda ne sont pas décrites franchement. Ce sont des flashs, des sensations, des révélations après coup, des évocations, des sous-entendus. Sofi Oksanen sait écrire, elle a une plume extrêmement fine et maîtrisée. Le style est fort, profond, parfois métaphorique (l'image de la mouche qui revient sans cesse), fluide, intelligent, à la fois personnel et distant. Un vrai travail d'écriture, un vrai travail d'écrivain.

J'ai aimé les personnages de ce roman. Aliide est très complexe, difficile à cerner et même à aimer. On a parfois du mal à la suivre, à la comprendre, elle nous fait même horreur. Mais elle a ce quelque chose de profondément humain, c'est un être possédant ses doutes, ses peurs, ses angoisses, ses passions, qu'on ne peut que finir par la prendre en pitié (et peut-être même, finit-on par l'aimer un peu). Zara, elle, est merveilleuse, inoubliable, bouleversante. Sa vie nous prend aux tripes, nous laboure le coeur et le corps. On prie pour qu'elle se sauve, se sorte de cet enfer. Et puis, il y a la belle Ingel, Hans, Linda, l'écoeurant Pacha. Que des personnages marquants.

Les chapitres s'enchaînent, les flashbacks se succédent (une construction en puzzle où chaque pièce s'attache petit à petit pour éclairer le passé et le présent), les secrets se révélent (sans jamais tomber dans l'excés de rebondissements, Sofi Oksanen là aussi maîtrise sa plume et son style), certaines scènes stoppent net notre respiration, on est plongé dans ce roman sans pouvoir en sortir.

Vous aurez compris que ce roman m'a totalement conquise. Il est beau, profond, violent, humain, magistralement construit, émouvant, difficile d'en sortir même pour 5 minutes. (Je l'ai terminé hier soir vers 1h30 du matin. Après avoir passé la majorité de la journée et la soirée le nez plongé dedans, Romanzo m'a proposée de regarder un film tous les deux. Je n'ai pas pu refuser. J'ai lâché mon livre à 20 pages de la fin. Supplice! Le film s'est fini vers 1h du matin, je me suis précipitée sur mon roman pour le finir. Je n'aurai pas pu dormir sinon ... )

C'est rare qu'un roman de la littérature contemporaine me convienne totalement. Parfois le style me déplaît, l'intrigue est à mon goût trop maigre ou facile, une fois le livre refermé j'oublie vite les personnages, il manque toujours ce je-ne-sais-quoi qui fait la différence. Pourtant, parfois je tombe sur un petit bijou. C'est arrivé avec Le dieu des petits riens, La petite clôche au son grêle, Le temps où nous chantions, Best love Rosie et quelques autres. Je peux maintenant dire que Purge a une place de choix dans mes coups de coeur. Une vraie découverte! J'ai encore la tête et le coeur plongés dedans ...

" Aliide. Aliide Truu. Les mains de Zara se détachèrent du banc. Aliide Truu était en vie, debout devant elle. Aliide Truu habitait cette maison. La situation était tout aussi étrange que la langue dans la bouche de Zara. Celle-ci se rappelait vaguement comment elle avait repéré la bonne route et les saules pleureurs de la bonne route, mais pas si elle avait vraiment compris qu'elle avait fini par trouver la bonne maison, si elle avait débarqué de nuit à la porte sans savoir que faire, si elle avait pensé attendre le matin, pour épargner aux habitants la peur d'un visiteur nocturne, si elle avait tenté d'aller dormir dans l'écurie, si elle avait glissé un oeil dans la cuisine sans oser frapper à la porte, si elle avait même envisagé de frapper à la porte, si elle avait envisagé quoi que ce soit. "

(Purge, S. Oksanen, Stock, 2010, p31)

(Source image : carrefourdesavantages.com)

dimanche 2 janvier 2011

I am a woman in love

Indiana
George Sand
(Challenge George Sand)

Folio classique, 1987.

Mal mariée à un vieux colonel, la jeune Indiana s'éprend de Raymon, qui devient son amant. Il se lasse vite d'elle et l'abandonne ...

Ma foi, je viens de passer un bien agréable moment en compagnie d'Indiana. Je classerai ce roman dans les lectures "détente". Non dénué d'intelligence et de réflexions intéressantes, ce livre se lit pourtant sans trop réfléchir, ni se prendre la tête. Des rebondissements à répétition, des personnages plus complexes qu'il n'y paraît, des morts, de l'amour, de la peur, du bonheur, de l'exotisme, des traversées en mer, ... Un roman qui se lit d'une traite, une lecture agréable.

Le personnage que j'ai préféré est Ralph, le personnage qui est pour moi le plus complexe, le plus riche. Cachant son âme tourmentée par un masque dur et froid, il a obtenu tout de suite ma sympathie. J'ai aimé Indiana sans pour autant l'adorer. J'ai aimé certaines de ses réflexions, son courage, sa détermination, mais son amour borné pour Raymon m'a particulièrement agacée. J'ai davantage aimé Noun. Certes, elle aussi aime le plat et fade Raymon (mais qu'est ce qu'elles lui trouvent?), mais je la trouve plus cohérente dans ses actes que ne l'est Indiana. Mais ceci dit, cette dernière est un magnifique portrait de femme (j'insiste ... tout de même!).

L'histoire est très romanesque mais c'est ce qui fait le charme de ce roman reposant. J'ai aimé ouvrir ce livre car il me vidait la tête, ne me demandait pas d'efforts particuliers pour rentrer dedans. Je le prenais, l'ouvrais ... et cétait parti! J'étais auprès d'Indiana.

Un roman "vide-tête" qui se lit tout seul, une histoire prenante, une intrigue palpitante. A découvrir!

" - Qui donc est le maître ici, de vous ou de moi? Qui donc porte une jupe et doit filer une quenouille? Prétendez-vous m'ôter la barbe du menton? Cela vous sied bien, femmelette!

- Je sais que je suis l'esclave et vous le seigneur. La loi de ce pays vous a fait mon maître. Vous pouvez lier mon corps, garrotter mes mains, gouverner mes actions. Vous avez le droit du plus fort, et la société vous le confirme ; mais sur ma volonté, monsieur, vous ne pouvez rien, Dieu seul peut la courber et la réduire. Cherchez donc une loi, un cachot, un instrument de supplice qui vous donne prise sur moi! c'est comme si vous vouliez manier l'air et saisir le vide. "

(Indiana, G. Sand, La petite bibliothèque, France loisirs, p229)

(Source image : Hippolyte Flandrin Portrait of the Lady. artrenewal.org)

samedi 1 janvier 2011

Ding Dong!

Je vous souhaite une excellente année 2011!!!

Qu'elle soit remplie de sourires, de bonheur, de joies, de lectures passionnantes et de moments inoubliables ...
Romanza