jeudi 25 octobre 2007

Moment passionné ...





La débâcle - Theodore Robinson


(Source : xroads.virginia.edu)

dimanche 21 octobre 2007

Sculptez, mademoiselle!

Une femme
Anne Delbée


Livre de poche, 2007.



C'est grâce à ce livre, enfin réédité, que nous a été révélée la vie extraordinaire de Camille Claudel. Soeur aînée de l'écrivain Paul Claudel, Camille a connu, en tant que femme et en tant qu'artiste, un destin hors du commun. A la fin du siècle dernier, une jeune fille de dix-sept ans qui veut être sculpteur, c'est inconcevable, voire scandaleux. Or, Camille se lance dans l'aventure à corps perdu, avec l'enthousiasme et la farouche volonté qui la caractérisent. Jusqu'au jour de 1883 où elle rencontre Auguste Rodin. Le Maître accepte de la prendre comme élève ; bientôt il deviendra son amant. Suivent quinze années d'une liaison passionnée et orageuse d'où Camille sortira épuisée et vaincue... Elle mourra en 1943 à l'asile de Montdevergues, près d'Avignon, après un terrible internement qui aura duré trente ans, laissant au jugement de la postérité une oeuvre considérable, d'une rare puissance et d'une originalité visionnaire. Ce livre de réhabilitation de Camille, écrit avec émotion par une autre femme, une autre artiste, lui rend enfin justice.


Magnifique destin. Magnifique roman.Ce livre nous plonge dans l'oeuvre de Camille Claudel, ainsi que celle de Rodin. Un saut au beau milieu du monde artistique de la fin du XIX ème et du début du XX ème siècle.
L'écriture est bouleversante. Anne Delbée sait magnifiquement bien rendre la pensée de Camille Claudel. Ses angoisses, sa passion, tout est décrit si bien que l'on ressent toutes ces émotions nous-même. Le texte est parsemé de fragments des oeuvres de Paul Claudel, frère de Camille, le roman n'en est que plus poétique et saisissant. La passion, l'amour fraternel entre Paul et Camille est magnifique, violent ...
Plusieurs thèmes sont abordés dans ce roman : l'art, la passion, les artistes pauvres, incompris, oublié (très bien rendu dans le texte), le monde sans pitié de la critique artistique, ... Je dirai en résumant que ce livre parle de la vie. La vie d'une femme. Elle aurait pu vivre à notre époque ou il y a mille ans, elle n'en est pas moins la figure de la lutte féminine. Elle se bat pour sa passion ... jusqu'au bout.
Un très beau texte qui me donne envie de me précipiter au musée Rodin pour y voir ses oeuvres.
Un livre magnifique, très bien écrit, intelligent.
Un destin incroyable et bouleversant.
Une figure, un visage qui me hantera longtemps ... Camille Claudel sculptant jusqu'à l'épuisement. Camille Claudel défiant Rodin. Camille Claudel perdue dans les rues de Paris à la recherche d'elle-même, de son art, de la vie ... Camille Claudel ... Camille ... Claudel!
J'aimais déjà l'artiste, maintenant je déifie la femme ...
Lisez-le et vous comprendrez ce que j'essaie de vous dire ...

"Le soleil s'est tout à fait couché. Monsieur Rodin allume quelques bougies. Quelquefois il reste tout seul et regarde des statues à la lueur des flammes. Etrangement, Elles se mettent à vivre, d'une autre vie trouble ; jamais il ne retouche un détail sous cette lumière peu sûre mais il aime les voir frissonnantes, tournées vers lui, brûlantes sous le tremblement de cette lumière traîtresse. Mais là, ce soir, c'est un torse vivant qu'il contemple, une chair épaisse, coulante d'or blanc, Camille, sa Camille, son élève.

(Une femme, Livre de poche, p 169)


(Source de l'image : martinefruit.unblog.fr (Abandon Camille Claudel)

jeudi 18 octobre 2007

Petite réflexion

L'orchidée




... Ma fleur préférée!

A la fois, sauvage et raffinée, douce et enivrante. Cette fleur est magnifique! Son parfum envoûte, ses couleurs sont éclatantes ... Un brin de magie ...

Je posséde une phalaenopsis blanche depuis plus d'un an et je compte bien m'en reprendre une ... Une catleya peut-être ... comme dans Proust! Ah quand on est littéraire, on l'est jusqu'au bout!

J'aime les fleurs, les jardins ... Comme c'est bon de s'installer dehors pour jardiner, rempoter, arroser ... Quelle communion avec Dame Nature!

Un pur bonheur!

(Source image : clichyevenements.fr)

mercredi 17 octobre 2007

De l'importance des odeurs

Le parfum
Patrick Süskind


Livre de poche, Paris, 2007.

Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque. Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre qui lui n'aurait pas survécu. Mais Grenouille n'avait besoin que d'un minimum de nourriture et de vêtements et son âme n'avait besoin de rien. Or, ce monstre de Grenouille, car il s'agissait bien d'un genre de monstre, avait un don, ou plutôt un nez unique au monde, et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout puissant de l'univers, car " qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes ".C'est son histoire, abominable... et drolatique qui nous est racontée dans Le Parfum, un roman qui, dès sa parution, eut un succès extraordinaire et est devenu très vite un best-seller mondial. "A vue de nez, un chef-d'œuvre". Bernard Pivot. "Ici, chaque page sent, on n'a jamais lu ça. Odeur de fleurs, de tourbe et de sanie, tout est mêlé, avec une extraordinaire virtuosité..." Sylvie Genevoix, Madame Figaro.


J'ai beacoup aimé ce livre original. Le début m'a littéralement captivée, puis l'envie de savoir la fin de l'histoire m'a tenue en haleine jusqu'au bout, même si j'étais moins passionnée vers la fin. Je ne vais pas être très novatrice en disant que ce livre a plein d'odeurs, mais c'est tellement vrai que je le redis. On sent ... constamment. Que ce soit de douces odeurs ou au contraire, des senteurs immondes, tout nous passe par les narines. Ce livre se sent. Hormis cela, j'ai aimé lire une histoire complétement différente de celles que j'ai pu lire jusqu'à présent. Livre à la fois culte, policier, romantique, noir, historique, ... Tout y est! La fin aux accents mythologiques m'a foudroyée ... Très bon texte!

" Au premier coup d'oeil qu'il jeta sur M. Grimal (ou plutôt à la première bouffée qu'il inspira de son aura olfactive), Grenouille sut que c'était là un homme capable de la battre à mort à la moindre incartade. Sa vie désormais avait tout juste autant de valeur que le travail qu'il serait capable d'accomplir, elle avait pour toute consistance l'utilité que lui attribuerait Grimal. Aussi Grenouille se fit-il tout petit, sans faire jamais ne fût-ce qu'une tentative pour se rebeller."

(Le parfum, livre de poche, p 36)


(Source de l'image : vivre-sa-solitude.blogspot.com)

vendredi 12 octobre 2007

"N’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi.»

Pour qui sonne le glas
Ernest Hemingway




Folio, Paris, 1973.

Durant la Révolution espagnol, Robert Jordan, un américain, rejoint une bande d'anti-fascistes dans le but de faire sauter un pont ...

Cela faisait longtemps qu'un roman ne m'avait pas laissée aussi perplexe.

Ce livre est à la fois un roman passionnant, mais aussi une histoire difficile à lire.

Passionnant, car ce livre parle extraordinairement bien de l'esprit humain. Que peut-on penser au moment de se lancer dans une bataille? Qu'est ce que la Guerre? A la fois philosophique, historique, psychologique, ce roman regroupe plusieurs genres et en cela, il est vraiment magique. Certaines scènes sont majestueuses. Je n'ai pas de mots pour les décrire. Et puis, les dialogues sont superbement écrits, les personnages bien dessinés. Et pourtant, j'ai eu parfois beaucoup de mal. Certains passages m'ont ennuyée. Mes yeux se fermaient ... J'avais parfois hâte de finir mon chapitre ou à d'autres moments, aucune envie de l'ouvrir. Les passages politiques ou de stratégie militaire trop pointue m'ont épuisée.

Donc voilà! Je suis prise entre des images mythiques et inoubliables par leur beauté et leur prouesse d'écriture, mais aussi entre des passages longs et difficiles.

En tout cas, Robert Jordan et Maria sont deux personnages que je n'oublierai pas ... Sublimes!Un livre à lire, qui marque ... malgré tout!

" Pas d'adieu, guapa, parce que nous ne sommes pas séparés. J'espère que tout ira bien dans les Gredos.Va maintenant. Va pour de bon. Non ", il continuait à parler tranquillement, sagement, tandis que Pilar entraînait la jeune fille. " Ne te retourne pas. Mets ton pied dans l'étrier. Oui. Ton pied. Aide-la ", dit-il à Pilar. " Soulève-la. Mets-la en selle. " Il tourna la tête, en sueur, et regarda vers le bas de la pente puis ramena son regard à l'endroit où la jeune fille était en selle avec Pilar auprès d'elle et Pablo juste derrière. " Maintenant, va " dit-il. " Va. " Elle allait tourner la tète. " Ne regarde pas en arrière ", dit Robert Jordan. " Va. " Et Pablo frappa le cheval sur la croupe avec une entrave..."

(Pour qui sonne le glas, Folio)


(Source de l'image : premiere.fr)

Petite réflexion

L'automne


... Je suis ravie que l'on soit en automne et que le froid commence à arriver. Les couleurs, la fraîcheur piquant les joues, les pulls douillets. Rien de tel qu'un bon thé près d'un feu de cheminée enroulée dans un plaid, une tasse de thé et un bon roman.

Aaah! L'automne ... les balades dans les bois, la chasse aux champignons et aux châtaignes ...
Le plaisir de rentrer chez soi au chaud après une bonne promenade dans les bois.

L'automne ... La saison de la créativité. Doux gâteaux pour le goûter, broderie dans la soirée et plein d'autres petites activités ...


(Source de l'image : aiguebrun.adjaya.info)

vendredi 5 octobre 2007

Pause BD

Tintin et le lotus bleu
5

Casterman, 2006.


Toujours aux Indes, Tintin reçoit la visite d'un chinois qui se fait piquer par une fléchette empoisonnée avant de pouvoir dire la raison de sa venue. Notre reporter n'a compris que deux mots : Mitsuhirato et Shangaï. Il s'embarque donc pour la Chine où il va découvrir l'un des plus grands réseaux d'opium chinois.

Un de mes préférés. Fan inconditionnelle du monde asiatique (et surtout chinois) : cinéma, littérature, ... Je me souviens que petite, je gardais toujours cette BD sous le bras et je tentais de recopier les idéogrammes chinois des dessins d'Hergé sur une feuille de papier.L'intrigue est très bien construite et même si je le connais par coeur, je me laisse toujours prendre au jeu. Les dessins sont fabuleux. Hergé nous embarque dans Shangaï et on se laisse voguer.

Une très bonne BD ...

jeudi 4 octobre 2007

Quand un secret nous empêche d'avancer

Un secret
Philippe Grimbert


Le livre de poche, 2006.


Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents. Le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste, et des millions de disparus sur qui s'est abattue une chape de silence. Psychanalyste, Philippe Grimbert est venu au roman avec La Petite Robe de Paul. Avec ce nouveau livre, couronné en 2004 par le prix Goncourt des lycéens et en 2005 par le Grand Prix littéraire des lectrices de Elle, il démontre avec autant de rigueur que d'émotion combien les puissances du roman peuvent aller loin dans l'exploration des secrets à l'œuvre dans nos vies.

Je viens de le dévorer en 2 heures. Ce livre est magnifique!
Philippe Grimbert nous parle de ses parents et du lourd secret qui pesait sur eux. L'écriture est belle, poétique, simple, fine ... si émouvante. Une histoire à la fois proche et complexe, parfaitement bien écrite. L'image de Maxime et Tania me hantera longtemps ...
J'ai eu envie de lire ce roman en entendant parler de son adaptation cinématographique qui passe en ce moment au cinéma en France. L'histoire m'intriguait, l'époque m'attirait, l'atmosphère aussi. Apprenant que ce film était tiré d'un roman, je me suis précipitée dessus ... Et je ne le regrette pas.
Une histoire passionnante, magnifique et une écriture bouleversante.
A lire absolument!

" Chaque début d'année je me fixais le même objectif : attirer l'attention de mes maîtres, devenir leur préféré, monter sur l'une des trois marches du podium. De cette seule compétition je pouvais prétendre être le vainqueur. Là était mon domaine, à mon frère j'avais abandonné le reste du monde : lui seul pouvait le conquérir."

(Un secret, livre de poche, p 59)

(Source de l'image : photosvolees.canalblog.com)

Elémentaire, mon cher Watson

Le chien des Baskerville
Arthur Conan Doyle


Folio junior, 2004.

Les circonstances dramatiques de la mort de Sir Charles ont réveillé le souvenir de la malédiction qui pèse sur la famille des Baskerville : en effet, dès que l'heure de la mort a sonné pour l'un d'eux, un démon lui apparaît sous la forme d'un chien monstrueux. Sherlock Holmes, mis au courant de l'affaire, envoie son fidèle compagnon, le docteur Watson, veiller sur Sir Henry Baskerville, dernier héritier de la famille, tandis que lui-même, décidé à faire la lumière sur cette énigme, mène son enquête à l'insu de tous ...

J'ai beaucoup aimé cette histoire. La lande, cette histoire de malédiction, tout est très bien mené. C'est vrai que l'énigme n'est pas très complexe et se trouve assez vite ou du moins se laisse deviner rapidemment, mais il n'en reste pas moins que cette histoire donne des frissons et de grands moments de surprises. Certaines scènes m'ont beaucoup marquée.

Sinon, j'ai beaucoup aimé le personnage de Watson. Il est humain, intelligent et simple contrairement à Holmes plus complexe et parfois un peu trop "fort", il trouve toujours tout! C'est un peu énervant ...
Un très bon moment littéraire. Un livre qui se lit vite et qui nous emmène très loin dans des paysages qui ne sont pas sans rappeler les décors des soeurs Brontë ...

" Voilà l'histoire, mes enfants, de l'origine du chien dont on dit qu'il a été depuis lors le sinistre tourmenteur de notre famille. Si je l'ai écrite, c'est parce que ce qui est su en toute netteté cause moins d'effroi que ce qui n'est que sous-entendu, ou mal expliqué. Nul ne saurait nier que beaucoup de membres de notre famille ont été frappés de morts subites, sanglantes, mystérieuses. Cependant nous pouvons nous réfugier dans l'infinie bonté de la Providence, qui ne punira certainement pas l'innocent au-delà de cette troisième ou quatrième génération qui est menacée dans les Saintes Ecritures."

(Le chien des Baskerville, Folio junior, p 27)


(Source de l'image : galatea.univ-tlse2.fr)

lundi 1 octobre 2007

Etre libre!

Chinoises
Xinran

Picquier poche, 2005.



Un dicton chinois prétend que " dans chaque famille il y a un livre qu'il vaut mieux ne pas lire à haute voix ". Une femme a rompu le silence. Durant huit années, de 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission au cours de laquelle elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes, sans tabou. Elle a rencontré des centaines d'entre elles. Avec compassion elle les a écoutées se raconter et lui confier leurs secrets enfouis au plus profond d'elles-mêmes. Epouses de hauts dirigeants du Parti ou paysannes du fin fond de la Chine, elles disent leurs souffrances incroyables : mariages forcés, viols, familles décimées, pauvreté ou folie... Mais elles parlent aussi d'amour. Elles disent aussi comment, en dépit des épreuves, en dépit du chaos politique, elles chérissent et nourrissent ce qui leur reste. Un livre bouleversant, " décapant, à lire de toute urgence pour voir l'importance du trajet que la femme chinoise a dû et doit encore accomplir " (Diane de Margerie, Le Figaro littéraire).

Mon dieu, quel livre! Sans hésiter ... un de mes préférés. Xinran nous livre, avec une émotion indescriptible, la situation des femmes chinoises des années 90. Ce roman est dur, très dur. J'ai pleuré. Mon coeur s'est soulevé en lisant certains passages, mais tout est raconté avec une telle sensibilité que l'on a aucune sensation de voyeurisme. Un témoignage nécessaire, sublime qui ne laisse pas indemne. J'en ai encore la chair de poule. Toutes les femmes de ce roman sont nos soeurs, nos mères, ...

A lire absolument!

" Dans le train du retour, je n'ai cessé de pleurer tout le long du trajet. J'ai recommencé à pleurer quand j'ai pris mon stylo pour consigner le drame de ces mères. J'ai beaucoup de mal à imaginer leur courage. Elles continuent à vivre. Le temps les a portées jusqu'au présent, mais chaque minute, chaque seconde, il leur a fallu se battre avec des scènes de mort ; et jour après jour, nuit après nuit, elles ont porté la douleur de la perte de leurs enfants. C'est une douleur que personne ne peut leur enlever : le plus petit objet domestique - une aiguille et du fil, une paire de baguettes et un bol - peut leur ramener les visages souriants et les voix des âmes mortes."

(Chinoises, picquier poche, p 130)


(Source de l'image : clabedan.typepad.com)