jeudi 31 janvier 2008

Ancienne lecture : Parce qu'il faut parfois casser les préjugés ...

La saga Angélique
Tome 1 : Angélique, marquise des anges
Anne Golon










Je vous mets les jaquettes de mes vieux livres (1970) car je les trouve plus jolies que celle moderne avec la tête de Michelle Mercier. Mais ceci dit, je vous donne les références de l’édition actuelle qui existe en un seul tome : J'ai lu, Paris, 2001.


Les tomes sont souvent signés Anne et Serge Golon, mais c’est en réalité Anne seule qui en est l’auteure. Elle a du rajouter le nom de son mari à cause des discriminations envers les femmes écrivains. Sans ça elle n’aurait jamais pu publier. La saga Angélique comprend 13 tomes : 1 - Angélique marquise des anges ; 2 - Le chemin de Versailles ; 3 - Et le Roy ; 4 - Indomptable Angélique ; 5 - Se révolte ; 6 - Et son amour ; 7 - Et le nouveau monde ; 8 - La tentation d’Angélique ; 9 - Et la démone ; 10 - Et le complot des ombres ; 11 - A Québec ; 12 - La route de l’espoir ; 13 - La victoire d’Angélique. Dans les vieilles éditions (comme la mienne), chacun des 13 tomes sont divisés en deux voire trois tomes (comme celui que je vous présente). Ce qui fait énormément de livres, mais ils sont tous vendus à moins d’un euro (sur le web ou dans les vide greniers), sauf les deux derniers qui, par leur rareté, sont vendus à des prix exorbitants.


Avec ses longs cheveux d’or bruni et ses yeux d’émeraude, Angélique de Sancé est si belle que les paysans la regardent comme la vivante incarnation des fées. Pourtant, élevée par une nourrice qui préférait les histoires de brigands aux berceuses, elle cache sous cette gracieuse apparence une âme passionnée et avide d’aventures.Son père, ruiné, est alors obligé de la marier à un riche seigneur toulousain, le comte de Peyrac. La jeune fille est horrifiée ; son futur époux est défiguré, boiteux, et jouit auprès de la toute puissante église languedocienne de l’inquiétante réputation de sorcier. Pourtant, malgré ses disgrâces, le comte est un être fascinant, un savant et un homme de cœur. La jeune Angélique saura-t-elle surmonter l’apparence de ce mystérieux époux ?


Embarquée dans cette aventure malgré moi (cadeau d'une amie totalement fan!), j'y allais plutôt à reculons et au final ma réaction a été : Zut alors! J'ai aimé! Pour plusieurs raisons d'ailleurs ... Déjà, l'écriture. Anne Golon est une magnifique conteuse. Ses phrases enchantent, ses mots bien choisis. Tout dans l'écriture est parfait. J'ai été étrangement surprise de découvrir un style si beau navigant à la fois entre simplicité et rigueur. Deuxième point de satisfaction, le récit. C'est une belle histoire. Celle d'une jeune fille noble mais pauvre dans la France d'après Louis XIII qui s'élève jusqu'aux plus grands et qui chute ensuite dans une misère totale. Dans ce premier tome l'on parcourt son enfance, sa jeunesse, sa vie de femme, d'épouse et de mère. Il y a dans ce roman un magnifique travail psychologique. Le caractère d'Angélique évolue, se transforme au fil des pages. Oubliez l'Angélique nunuche des films! Celle des livres court dans les champs et a de la corne aux pieds. Oubliez le beau et sensuel Robert Hossein. Peyrac est laid, difforme et boiteux. Troisième point, les points historiques. C'est une VRAIE saga historique. On apprend beaucoup en lisant ces romans. C'est un véritable plongeon dans l'Histoire. On rencontre des personnages connus (il y a même de vrais citations de ces personnages dans le livre) par exemple Saint Vincent de Paul, la veuve Scarron, madame de Montespan et tant d'autres. Tout est précis au niveau de l'Histoire jusqu'à l'état d'esprit des gens de l'époque. C'est même parfois gênant pour nous, hommes et femmes, du XXIème siècle. Un si grand plongeon dans l'Histoire que les moindres détails sont retranscrits (racisme, xenophobie, incompréhension face aux difformités physiques, idéologie, obscurantisme religieux, ...). Ce livre retranscrit de véritables résumés des pensées scientifiques et idéologiques de l'époque ... A notre grand bonheur, les deux personnages principaux, le comte de Peyrac et Angélique sont très modernes pour l'époque. Ils refusent l'extrémisme religieux, se battent pour les avancées scientifiques et pour le partage avec les autres pays, les autres peuples et les autres croyances. Peyrac est splendide. Sa laideur n'a que son esprit comme égale.

Ces livres ne sont pas du tout comme les films. Par moment, ce n'est presque pas la même histoire. La forme est la même, mais le fond est totalement chamboullé. Dans le livre l'enfance d'Angélique prend 200 pages, dans le film : zéro minute ; l'affaire du coffret aux poisons est mieux comprises ; le procès de Joffrey est un vrai procès détaillé et passionnant contre lequel il est impuissant ; ... Tout y est plus développé, complexe et subtil.

Au final, je regrette les dessins naïfs des éditions, les titres pas très recherchés, l'influence néfaste des films et enfin, je regrette la mauvaise (la fausse) réputation de ce roman. Cette histoire est véritablement passionnante, sérieuse et méticuleuse. A lire!

"Aux jardins du palais, de longues tables blanches étaient disposées sous les ombrages. Du vin, coulait des fontaines devant les portes, et les gens de la rue pouvaient y boire. Les seigneurs et les grands bourgeois avaient accés à l'ntérieur.

Angélique, assise entre l'archevêque et l'homme rouge, incapable de manger, vit défiler un nombre incalculable de services et de plats : terrines de perdreaux, filets de canards, grenades au sang, cailles à la poêle, truites, lapereaux, salades, tripes d'agneau, foie gras. "

(Angélique, marquise des anges, J'ai lu (1979), p 231)

(Source de l'image : bibliorare.com)

mardi 22 janvier 2008

Défi Le nom de la rose en bonne voie ...


Un livre lu dans ma petite liste. Encore 5 heureusement!

- Un livre avec une couleur dans le titre : Le pays du dauphin vert - Elisabeth Goudge
- Un livre avec un nom d'animal dans le titre : Un crocodile sur un banc de sable - Elizabeth Peters
- Un livre avec un prénom dans le titre : La passion selon Juette - Clara Dupont-Monod
- Un livre avec un nom de lieu géographique dans le titre : Impératrice de Chine - Pearl Buck
- Un livre avec un phénomène météorologique dans le titre : La planète aux vents de folie - Marion Zimmer Bradley
- Un livre avec un nom de plante dans le titre : La colline aux gentianes - Elisabeth Goudge

Parce que l'on a pas toujours envie de dire oui ....

La passion selon Juette
Clara Dupont-Monod
(Défi Le nom de la rose 2008)


Grasset, 2007.




Juette est née en 1158 à Huy, une petite ville de l'actuelle Belgique. Cette enfant solitaire et rêveuse se marie à treize ans dans la demeure de ses riches parents. Elle est veuve cinq ans plus tard. Juette est une femme qui dit non. Non au mariage. Non aux hommes avides. Non au clergé corrompu. Violente et lucide sur la société de son temps, elle défend la liberté de croire, mais aussi celle de vivre à sa guise. Elle n'a qu'un ami et confident, Hugues de Floreffe, un prêtre : à quelles extrémités arrivera-t-elle pour se perdre et se sauver ? Car l'Eglise n'aime pas les âmes fortes...
De ce Moyen Age traversé de courants mystiques et d'anges guerriers, qui voit naître les premières hérésies cathares, Clara Dupont-Monod a gardé ici une figure singulière de sainte laïque. Elle fait entendre enfin la voix de Juette l'insoumise. Peut-être l'une des premières féministes.

Une merveille que ce petit livre! Ecrit dans un style simple mais très érudit, cette histoire d'une sensibilité incroyable m'a émue. Ce roman a double voix (Juette et Hugues) a une façon unique de nous faire entrer dans l'esprit des personnages. Clara Dupont-Monod arrive à nous faire croire que c'est nous-mêmes qui parlons, pensons, ressentons. On devient tour à tour Juette, la passionnée, la révoltée et Hugues, le sage, l'introverti.
Cette histoire aurait pu donner une véritable saga, un gros roman à sentiments, à rebondissements, mais non, Clara Dupont-Monod a décidé de faire dans le pudique, dans l'essentiel, quitte à réduire son lectorat.
230 petites pages de plaisir littéraire où l'on entend la voix de Juette, la voix de la Femme, nous murmurer ses combats, ses interrogations, ses désirs d'être humain vivant et libre.
Un livre facile, intelligent et émouvant.

" Ce vacarme ressemble à une fête dont je me sens exclue. La joie me rend triste. Je n'ai pas ma place. La bibliothèque de Hugues me manque. On m'y accueille sans effusion, alors qu'ici, je ne reconnais plus rien. Ma petite ville ressemble à une fille laide qui se laisse aller. Des remparts, des ponts, des beffrois : Huy est épaisse et dorlotée. "

(La passion selon Juette, Grasset, p 50)


(Source de l'image : uni.ulm.de)

dimanche 20 janvier 2008

Heureusement qu'il y a Arsène Lupin pour passer les dimanches pluvieux ...

Arsène Lupin, gentleman cambrioleur
Maurice Le blanc



Livre de poche jeunesse, 2007.



Arsène Lupin est arrêté : l'aventure est-elle donc finie pour lui ? Erreur ! Elle ne fait que commencer. C'est quand il est sous les verrous que la police devrait se méfier. Lupin change de domicile, de costume, de tête et d'écriture, connaît tous les passages secrets et prend rendez-vous avec ses victimes avant de les cambrioler ! C'est le plus gentleman de tous les cambrioleurs.

Les neuf chapitres de ce livre sont en fait quatre nouvelles mettant en scène Arsène Lupin parfois elles se suivent, ou alors l'odre chronologique n'est pas respecté et les narrateurs sont différents selon les nouvelles.
1 - L'arrestation d'Arsène Lupin
2 - Arsène Lupin en prison
3 - L'évasion d'Arsène Lupin
4 - Le mystérieux voyageur
5 - Le collier de la reine
6 - Le sept de coeur
7 - Le coffre-fort de Mme Imbert
8 - La perle noire
9 - Herlock Sholmes arrive trop tard


Comment ne pas tomber sous le charme de ce gentleman d'Arsène Lupin? Quelle ingéniosité, quelle classe! J'ai adoré découvrir l'écriture si fine de Maurice Leblanc et lire les premières aventures du cambrioleur le plus célèbre d'Europe. Des petites nouvelles à plusieurs voix qui s'enchaînent vite et qui ne nous laissent pas une seconde de répit. Tout est bien ficellé. Un régal! De l'humour (il fallait y penser, parodier Sherlock Holmes en Herlock Sholmes), de l'aventure, de la séduction, du génie ... Tout y est pour nous faire passer des moments de délices. Un personnage à la fois mystérieux et intime ; des énigmes superbes ...

Du pur bonheur!

" Au moment où Arsène Lupin, son repas achevé, tirait de sa poche un beau cigare bagué d'or et l'examinait avec complaisance, la porte de la cellule s'ouvrit. Il n'eut que le temps de le jeter dans le tiroir et de s'éloigner de la table. Le gardien entra, c'était l'heure de la promenade." Je t'attendais, mon cher ami", s'écria Arsène Lupin, toujours de bonne humeur. Ils sortirent."

(Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, livre de poche, p 69)

(Source de l'image : blog.france2.fr)

jeudi 17 janvier 2008

Ancienne lecture : A travers le monde ...

Blaise Cendrars. La vie, le verbe, l’écriture
Miriam Cendrars



Denoël, Paris, 2006.



Un jeune homme à l'allure bohème se fait remarquer à Paris, en 1912, parmi les " montparnos ", peintres, poètes, écrivains. Il apporte un souffle nouveau qui surprend, dérange. Ses premiers poèmes, " Pâques à New York " et " Prose du Transsibérien " font scandale, ils mettent un point final au symbolisme. Il a vingt-cinq ans, il s'appelle Blaise Cendrars, un nom qu'il s'est inventé, évoquant le feu qui le brûle. Il a derrière lui une enfance douloureuse en Suisse, en Italie, en Allemagne ; une adolescence ardente mêlée à la révolution de 1905 dans une Russie d'apocalypse ; un apprentissage d'homme et d'écrivain dans un milieu d'esthètes en Belgique, puis dans un Paris de misère qui l'ignore, et enfin dans le Nouveau Monde. Libre de toute attache, il sillonne les routes, les océans, passe d'un continent à l'autre, du dedans au dehors. L'aventure est sa matière première. Engagé volontaire dans l'armée française, son bras droit est emporté par un obus en 1915. C'est un bouleversement profond : tout est changé, sa main d'écrivain et sa vision du monde. " L'Or " (1924), " Moravagine " (1926), " Le Plan de l'aiguille " et " Les Confessions de Dan Yack " (1929) transforment le concept du roman. De 1944 à 1949, " L'Homme foudroyé ", " La Main coupée ", " Bourlinguer ", apportent une forme nouvelle au récit autobiographique. En 1984, sa fille Miriam, s'appuyant sur ses souvenirs, ceux transmis par sa mère, et sur un fonds de documents et d'archives, publiait un essai biographique sur Blaise Cendrars. Nouant un dialogue étroit entre la vie et l'œuvre de l'écrivain, elle tentait de pénétrer le secret de cet homme hors du commun. La récente découverte de manuscrits, correspondance et documents inédits ont permis d'établir cette nouvelle édition, revue et augmentée.

Je sors tout juste de cet énorme roman. Quel voyage! De Blaise Cendrars, je n'avais lu que L'or avant de recevoir ce livre pour noël. L'or m'avait plu. Cette histoire était bouleversante. Je ne connaissais rien de son auteur. Juste le nom. Maintenant ... je sais! Sa fille Miriam a tiré un texte fabuleux où s'entremêlent narration et récit authentique de Blaise. On a la sensation que c'est lui même qui nous raconte son histoire.Cet homme a eu une vie incroyable. Il a visité tous les continents, connu tant de monde (Le peintre Modigliani, le photographe Doisneau et d'autres que je tairai, je vous laisse la surprise ... ), traversé les deux guerres mondiales ... On est essouflé tant cet homme a vécu. Cette biographie est une précieuse source historique, littéraire, géographique. On apprend à chaque page.

Ma préférence va à la première partie du livre : l'enfance suisse de Cendrars (Freddy Sauser de son vrai nom), ses premiers amours littéraires, son avancée dans la vie, sa passion pour l'écriture. Tout cela m'a passionnée.

Je suis restée aussi bouleversée par le personnage de Fela, la polonaise, femme courageuse, militante qu'on ne peut qu'admirer. Je vous laisse la découvrir. Elle m'a marquée ... Je n'ai qu'un mot : Lisez! Même si vous n'avez jamais lu Cendrars, ce livre est une mine d'information sur le XXème siècle. Et puis ... sa lecture vous donnera envie de connaître son écriture et de vous précipiter sur ses textes.

" Certains jours Marie-Louise est prise de vertige. Que faire? S'occuper des enfants. Petite Marie-Elise, aux sourires rares, on peut l'oublier pendant des journées entières : elle joue dans un coin du salon, avec ses chiffons, ses coloriages, ses perles de couleur. Jean-Georges, lui, est vif, bavard, curieux de tout, il vous harcèle de questions, trottine dans toute la maison. Mais toujours obéissant, raisonnable et, finalement, bien sage.

Freddy, le dernier, voilà le tracas.

Comment une mère peut-elle mettre au monde des enfants si différents? Freddy fait des cauchemars, toutes les nuits. Marie-Louise se lève, va le réveiller, le prendre dans ses bras, lui donner à boire, le reborder, lui caresser le front, ce front bosselé trop large pour ce petit menton pointu. Dors, dors mon enfant! Et elle retourne se coucher auprès de Georges qui grogne, ronfle, roule au milieu du lit. Elle soupire, mon Dieu, mon Dieu ... elle se fait petite, et l'inquiétude la ronge. Elle ne dormira plus cette nuit."

(Blaise Cendrars. La vie, le verbe, l'écriture, Denoël, p 37)


(Source de l'image : blogs.guardian.co.uk)

"Vivre est gloire"

Le message
Andrée Chédid



J'ai lu, 2002.


En été, dans un pays en guerre, une jeune femme est blessée par une balle alors qu'elle essayait de rejoindre Steph, qui habite de l'autre côté de la ville. À vingt minutes à pied d'ici, Steph l'attend. Dans sa dernière lettre, il lui demande de laisser de côté leurs vieilles querelles et de vivre l'indéfectible amour qui, depuis toujours, les unit. Arrêtée dans sa course par la balle d'un franc-tireur, Marie n'a qu'une seule idée en tête : lui faire parvenir un message pour lui dire qu'elle venait... qu'elle l'aime.

Cette seconde découverte de l'écriture d'Andrée Chédid (J'ai déjà lu L'enfant multiple) me conforte dans l'idée que j'adore cette auteure.Un petit livre magnifique, poétique et envoûtant. Quelle écriture! Unique, puissante, douce. Un style qui ne tombe pas dans le larmoyant et la mièvrerie. Une histoire d'amour, certes, mais délicate, pudique. Un pur régal qui mêle la plus cruelle des réalités à des images et des scènes des plus poétiques.
Ce pays en guerre n'a pas de nom. Il n'y a aucunes indications. Ce pays en guerre peut être le nôtre. Il est à la fois passé, présent et même futur. L'histoire de Marie et Steph est l'histoire d'une femme et d'un homme qui pourraient être nous. Nous sommes tous enfants, parents de ces deux personnages si bouleversants. Mais il y a aussi les autres : le vieux couple, Anya et Anton, miroir de ce que Marie et Steph sont par delà la mort ; Giorgio, le franc-tireur ; les ambulanciers ; le chauffeur de bus ; le gendarme ... Tous vivent la guerre à leur manière. Cette guerre qui manipule, qui détruit, qui brise ... qui aveugle surtout.
Un roman manifique.
Je ne peux que vous recommander d'ouvrir un roman d'Andrée Chédid pour comprendre la beauté de son écriture et de son univers ...

" Les voisins de la veille vous égorgent. Les amis de toujours vous poignardent. Les uns comme les autres n'ont plus ni compassion, ni réflexion, ni amour. L'horreur est partout. Le goût du sang les rend ivres. En qui, à quoi croire désormais ? "

(Le message, J'ai lu)


(Source : belinda.blog.fr)

mercredi 16 janvier 2008

Comme tu es belle!

De la beauté
Zadie Smith



Editions Gallimard, 2007.



Rien ne va plus pour le très britannique Howard Belsey, spécialiste de Rembrandt et gauchiste convaincu, qui végète en fin de carrière dans la petite université de Wellington, près de Boston : son épouse vénérée, l'Afro-Américaine Kiki, lui bat froid depuis qu'elle le sait coupable d'infidélité. Leur fils aîné, Jerome, s'est réfugié chez Monty Kipps, l'ennemi juré de Howard, un intellectuel anglo-antillais ultra-conservateur. Enfin, voilà que Monty lui-même débarque à Wellington comme professeur invité. Il est accompagné de sa famille et notamment de sa troublante fille Victoria. Le chassé-croisé sentimental va commencer. Tandis que fait rage un débat sur la discrimination positive, les épouses des deux rivaux se lient d'amitié, Zora Belsey s'entiche d'un jeune slammeur du ghetto, son frère Levi d'un groupe de réfugiés haïtiens...
Zadie Smith aborde ici de front les enjeux les plus brûlants du XXIe siècle : le métissage culturel, l'héritage colonial, les rapports de classes, l'opposition entre Europe et Amérique. Mais cette fresque foisonnante et tragi-comique, d'une invention verbale sans cesse renouvelée, offre aussi une méditation tendrement ironique sur ce qui unit les êtres et donne un sens à leur vie : la quête de la beauté, l'effort pour s'ouvrir à l'autre, les liens affectifs en tous genres. Car De la beauté pourrait tout aussi bien s'intituler De l'amour.

Un roman très intelligent et très riche que j'ai vraiment apprécié. L'histoire de cette famille tenaillée entre ces deux cultures, américaine et africaine, m'a vraiment intéressée. Les personnages prennent vie, s'agitent, s'aiment, se détruisent, se mentent. Des caractères auxquels on s'attache très vite malgré leurs défauts. Mais leur humanité n'en est que plus grande.
Une analyse, un questionnement sur la beauté. Comment se définit-elle? Notre vie, notre parcours, notre état d'esprit du moment influencent-ils notre vision de la beauté?
Un père, universitaire reconnu, bataillé entre l'amour fou, mais différent du premier jour, qu'il porte à sa femme et l'envie de toucher des corps plus jeunes et plus "beaux"(?) ; Une mère voulant se libérer du mal que provoque l'infidélité de son mari ; Un fils aîné, élevé dans une famille athée, découvrant la religion ; Une fille n'assumant pas son corps qui tombe amoureuse d'un jeune homme exceptionnellement beau et un petit dernier qui cherche ses origines africaines.
Toutes ces figures m'ont émue, bousculée, bouleversée ... si bien qu'une petite larme est venue se perdre sur ma joue lors du magnifique dénouement de ce roman ...

"Elle riait avec jubilation, et Kiki fut émerveillée de voir à quel point cela éclairait ses yeux et détendait sa peau. Elle semblait plus jeune, et mieux portante. Elles rirent ensemble pendant un moment, de choses tout à fait différentes, pensa Kiki. Finalement, l'allégresse retomba des deux côtés, et elles en virent à une conversation plus conventionnelle. Ces petites réflexions mutuelles leur rappelaient tout ce qu'elles avaient en commun, et cela leur permit de discuter en toute liberté, évitant tout ce qui pouvait constituer un obstacle à leur liberté d'expression."

(De la beauté, Gallimard, p 224)


(Source de l'image : daniel.trinkwell.en.site.voila.fr)

samedi 12 janvier 2008

Ancienne lecture : "Cette terre sera mienne!"

La terre
Emile Zola


Livre de poche, 2006.


De retour de la bataille de Solférino, le Provençal Jean Macquart s'est installé dans un village de la Beauce où il est devenu le valet du fermier Hourdequin. Mais quoiqu'il s'éprenne bientôt de Françoise, la nièce du vieux père Fouan, Jean reste ici un étranger à la communauté villageoise : car le vrai drame qui va se jouer est celui de la terre que Louis Fouan a décidé de partager entre ses trois enfants. Qu'il s'agisse en effet de la terre ou de la sexualité, c'est le désir de possession brutale qui est au cœur de ce quinzième roman des Rougon Macquart. Mais ce que souhaite surtout Zola, lorsqu'il fait paraître son livre en 1887, c'est brosser aussi complètement que possible un tableau de la campagne et de la paysannerie, décrite comme une sorte d'humanité primitive. Et parce qu'il n'écarte pas les formes les plus vives ni les plus frustes de cette vitalité élémentaire, son roman a heurté la critique. Mais le public ne l'a pas écoutée et, à la mort de l'écrivain, La Terre demeurait l'un de ses romans les plus lus.

Le meilleur des Zola que j'ai pu lire. Une histoire passionnante que j'ai lu en deux jours. Je ne m'arrêtais que pour dormir et manger. Chaque chapitre appelle le suivant, impossible de décrocher.Une intrigue palpitante sur les problèmes de possession à la campagne. Vente de terres, successions, ... Les paysans de cette Beauce angoissante se battent pour une poignée de terre. Un livre violent, dur, cru mais passionnant, prenant et si vrai. Un bijou à lire!

"Un an se passa, et cette première année de possession fut pour Buteau une jouissance. A aucune époque, quand il s'était loué chez les autres, il n'avait fouillé la terre d'un labour si profond : elle était à lui, il voulait la pénétrer, la féconder jusqu'au ventre. Le soir, il rentrait épuisé, avec sa charrue dont le soc luisait comme de l'argent. En mars, il hersa ses blés, en avril, ses avoines, multipliant les soins, se donnant tout entier. Lorsque les pièces ne demandaient plus de travail, il y retournait pour les voir, en amoureux. Il en faisait le tour, se baissait et prenait de son geste accoutumé une poignée, une motte grasse qu'il aimait à écraser, à laisser couler entre ses doigts, heureux surtout s'il ne la sentait ni trop sèche ni trop humide, flairant bon le pain qui pousse."

(La terre, Livre de poche)


(Source de l'image : encyclopedie-gratuite.fr)

Ancienne lecture : Dans les couloirs du Louvre

La reine Margot
Alexandre Dumas


Le livre de Poche, Paris, 1998



1572. La France des guerres de religion est devenue le champ clos des grands seigneurs et des prétendants au trône. A Paris, le jeune roi protestant de Navarre, le futur Henri IV, vient d'épouser Marguerite de Valois, dite Margot; mariage politique qui n'empêche pas les Guise et le roi Charles IX de fomenter les horreurs de la Saint Barthélemy.Sur les pas du jeune comte de La Mole, dont s'éprend éperdument la belle Margot, et de son compagnon, le tonitruant Annibal de Coconnas, nous entrons dans ce labyrinthe d'intrigues, d'alliances, de trahisons. Les poignards luisent sous les pourpoints. René le florentin fournit les poisons à l'implacable Catherine de Médicis.Le vieux Louvre avec ses fêtes brillantes, ses passages secrets, son peuple de soldats et de jolies femmes, est le théâtre où se déploient en mille péripéties les jeux de l'amour, de la politique, de la haine. Le père des Trois mousquetaires nous donne une passionnante chronique, où sa pétulante bonne humeur survit aux plus sanglants épisodes.

Amour, intrigue, aventure, trahison, amitié,... et au final...Adoration.
Dumas est un maître du roman historique. Il est le seul à savoir mêler humour et drame.
La reine Margot, c'est le roman qui a vu naître ma passion pour Dumas. Je n'avais jamais lu Dumas.
Après avoir vu La reine Margot dans la bibliothéque de ma tante, ce roman m'a intrigué, j'ai voulu connaître ... je n'avais pas 15 ans!! En l'achetant, la libraire m'a dit : "Tu sais c'est violent comme roman!!!". Une amie m'a dit "C'est un livre porno!!" Tant pis, j'étais envoûtée, il fallait que je le lise. Résultat ... Bouleversée ...J'ai palpité jusqu'à la dernière page, La Môle est devenu l'amour de ma vie, je tremblais de me faire empoisonner ou poignarder dans un couloir du Louvres...
La libraire avait raison, plusieurs scènes sont violentes, mais ce n'est pas la majorité et de toute façon, tout est si bien écrit que tout passe ... On ne lit pas ... On vit!! Par contre, je reste persuadée que mon amie n'a jamais lu La reine Margot, elle a sûrement vu le film mais pas lu le livre. Ce n'est en aucun cas un livre "porno". Il y a des suggestions charnels, c'est vrai, mais pas une seule scéne érotique directe. Ne vous fiez donc pas au film. Il a bien illustré l'ambiance et les décors mais il a pris beaucoup de liberté. Regardez-le... mais avec distance.Sinon (Et là, croyez-moi), ne vous effrayez pas de la grosseur des romans de Dumas. Ils se lisent tellement facilement, c'est si bien écrit que c'est du pur bonheur à chaque page.

"Le lundi, dix-huitième jour du mois d’août 1572, il y avait grande fête au Louvre.Les fenêtres de la vieille demeure royale, ordinairement si sombres, étaient ardemment éclairées ; les places et les rues attenantes, habituellement si solitaires, dès que neuf heures sonnaient à Saint-Germain-l’Auxerrois, étaient, quoiqu’il fût minuit, encombrées de populaire."

(La reine Margot, Livre de poche, p 13)



(Source de l'image : upload.wikimedia.org)

Ancienne lecture : Vous êtes laid, Mr Rochester!

Jane Eyre
Charlotte Brontë

Livre de poche, 1964.


Jane, petite orpheline anglaise, vit chez sa tante, une femme cruelle et impitoyable. La fillette voit comme un paradis son départ pour le pensionnat de Lowood. Mais l'étude est dure et cette pauvre pension sans moyen rendra la vie de Jane, certes plus heureuse, mais pas moins difficile. Ses deux dernières années à Lowood se font en tant qu'institutrice dans cet établissement. Rêvant d'autres horizons, d'autres espèrances, Jane quitte Lowood pour devenir institutrice dans le domaine d'Edward Rochester ... et sa vie commence enfin ...

Que dire?L'écriture de Charlotte Brontë m'a envahit au plus profond de moi. Des mots simples, forts et bouleversants. Quel talent! Je pense que cette écriture si sublime est de famille. On reconnaît Charlotte dans Emily, Emily dans Charlotte. Leur plume est véritablement merveilleuse. Ce même mélange de réalisme et de description fantastique, cette même volonté d'écrire des textes différents. La haine pour Emily, la laideur pour Charlotte. Pour une fois que des héros ne sont pas beaux et bons. Ses soeurs me bouleversent. Je n'ai plus qu'à découvrir la petite dernière des soeurs Brontë, Anne.

Revenons à Jane. L'histoire de cette orpheline est émouvante ... inoubliable. Tout m'a plus dans ce chef d'oeuvre. Je suis tombée folle amoureuse de Mr Rochester et Jane est la plus belle et la plus merveilleuse femme du monde. Toutes leurs paroles sont figées en moi.Les scènes, les paysages ... Tout reste imprimé éternellement dans ma mémoire.
Merci Charlotte Brontë pour ces heures de lectures incroyables et cette plume unique!
Vite ... Lisez-le! Faites la connaissance de Jane et Edward ...

Sans conteste, un de mes romans favoris!


" Une semaine se passa sans nouvelles de Mr Rochester. Après dix jours il n'était toujours pas revenu; Mrs. Fairfax me dit qu'elle ne serait pas étonnée s'il se rendait directement des Leas à Londres, et, de là, sur le continent, sans reparaître à Thornfield avant l'année suivante; il avait bien souvent quitté le manoir d'une façon aussi brusque et inattendue. En entendant cela, je sentis un froid étrange m'envahir; mon coeur défaillait. Je ne pus m'empêcher d'éprouver une sensation de désappointement qui me faisait mal; mais, me ressasissant, je fis appel à mes principes, et remis de l'ordre dans mes sensations."


(Jane Eyre, Livre de poche (1967), p 231)



(Source de l'image : paperdolls.com)

vendredi 11 janvier 2008

Pause BD

Tintin et le crabe aux pinces d'or
9

Hergé - Casterman, 2006.

Tintin apprend qu'un homme a été retrouvé noyé. Ce dernier portait sur lui un morceau de papier représentant un crabe. Cet indice amène notre jeune détective sur les traces d'un important trafic d'opium.

Un Tintin que je connaissais par coeur par le dessin animé tiré de la BD, mais que je n'avais jamais lu. J'ai beaucoup aimé et ce fut un plaisir pour moi de voir l'arrivée du capitaine Haddock dans les aventures de notre journaliste préféré. J'ai constaté que le dessin animé a amoindri considérablement l'alcoolisme du capitaine. Dans la BD, ce dernier boit énormément et de plus, fait beaucoup de bêtises sous l'emprise de la boisson.
Une bonne aventure, donc, qui nous emmène du milieu des mers jusqu'au pays de la soif, le Sahara, où se dessine une amitié incassable entre un jeune homme enthousiaste et un vieux loup de mer au passé trouble ...

mardi 8 janvier 2008

Petit défi 2008


Je n'ai jamais essayé de me lancer des défis car je trouve ça trop contraignant et pour moi, la lecture est tout d'abord quelque chose de spontané. Mais j'ai trouvé celui-ci chez Grominou et je le trouve sympathique et assez facile. Donc c'est parti!

Voici les catégories proposées avec les titres que j'ai choisi :

- Un livre avec une couleur dans le titre : Le pays du dauphin vert - Elisabeth Goudge

- Un livre avec un nom d'animal dans le titre : Un crocodile sur un banc de sable - Elizabeth Peters

- Un livre avec un prénom dans le titre : La passion selon Juette - Clara Dupont-Monod

- Un livre avec un nom de lieu géographique dans le titre : Impératrice de Chine - Pearl Buck

- Un livre avec un phénomène météorologique dans le titre : La planète aux vents de folie - Marion Zimmer Bradley

- Un livre avec un nom de plante dans le titre : La colline aux gentianes - Elisabeth Goudge


Voilà! Tous ces livres étaient dans ma pile à lire alors ... ce défi ne bouleverse pas trop mes prévisions. Au contraire ... ça le stimule!

lundi 7 janvier 2008

Laissez-vous aller ...



La presqu'île
Julien Gracq

José Corti, 1989.


- La route : description d'un chemin sans réels début ni fin. Images de paysages.
- La presqu'île : L'errance d'un homme qui attend l'arrivée (pas sûre) de sa compagne par le train.
- Le roi Cophetua : Un homme est invité dans un château étrange par une ancienne connaissance. Son hôte ne vient pas. Il observe la demeure.

Prendre ce roman nécessite un calme et une détente absolue. Tout dans ce livre nous transporte. Si on lutte contre cette prose, que notre esprit s'évade, qu'on pense à autre chose, alors pas la peine d'aller plus loin. Laissez-vous faire! Vous n'avez qu'à imaginer ... c'est tout! Julien Gracq s'occupe du reste. Paysages envoûtants, frôlant le paranormal ; images étranges ; éveil des cinq sens ; mélange de la prose et de la poésie ; ... Tout dans ce roman est une détente du corps et de l'esprit. Presque pas d'action, que des images, des sensations. Pour apprécier ce roman, il faut se laisser aller et déguster chaque mot. Roman sur l'attente, le questionnement. Roman à savourer, à réfléchir, à penser.
Un roman de paix qui ne souffre pas une âme trop agitée.

"De la pénombre qui baignait le coin droit, au bas du tableau, je vis alors se dégager peu à peu un personnage en manteau de pourpre, le visage basané, le front ceint d’un diadème barbare, qui fléchissait le genou et inclinait le front dans une posture d’un roi mage. Devant lui, à gauche, se tenait debout – très droite, mais la tête basse – une très jeune fille, presque une enfant, les bras nus, les cheveux noués. Le front penché très bas, le visage perdu dans l’ombre, la verticalité hiératique de la silhouette pouvaient faire penser à quelque Vierge d’une Visitation, mais la robe n’était qu’un haillon blanc déchiré et poussiéreux, qui pourtant évoquait vivement et en même temps dérisoirement une robe de noces. Il semblait difficile de se taire au point où se taisaient ces deux silhouettes paralysées. Une tension que je localisais mal flottait autour de la scène inexplicable : honte et confusion brûlante, panique, qui semblait conjurer autour d’elle la pénombre épaisse du tableau comme une protection – aveu au-delà des mots – reddition ignoble et bienheureuse – acceptation stupéfiée de l’inconcevable."

(Le Roi Cophetua in La Presqu'île, José Corti, pages 223-224)

(Source de l'image : malcontenta.blog.lemonde.fr)

dimanche 6 janvier 2008

Vie de lectrice

Le jeu des quatre livres
Même si 4 c'est peu, je me risque à ce petit jeu ...

4 livres de mon enfance
- Ronya, fille de brigand - Astrid Lindgren
- Les petites filles modéles - La comtesse de Ségur
- Cabot-Caboche - Daniel Pennac
- Le chevalier au bouclier vert - Odile Weulersse
4 livres de mon adolescence
- Le rêve - Emile Zola
- Une vie - Guy de Maupassant
- La mère - Pearl Buck
- Les dames du lac - Marion Zimmer Bradley
4 livres de ma vie étudiante
- Anna Karenine - Léon Tolstoi
- Eugénie Grandet - Honoré de Balzac
- Belle du seigneur - Albert Cohen
- La reine Margot - Alexandre Dumas
4 collections de BD que j'adore
- Tintin
- Yoko Tsuno
- Astérix et Obélix
- Boule et Bill
4 écrivains que je relirais encore
- Pearl Buck
- Elisabeth Goudge
- Andrée Chédid
- Marion Zimmer Bradley
4 premiers livres de ma pile à lire
- De la beauté, Zadie Smith
- La passion selon Juette, Clara Dupont-Monod
- Le message, Andrée Chédid
- Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, Maurice Leblanc
4 livres que j'emporterais sur une île déserte
- La mère, Pearl Buck
- Belle du seigneur, Albert Cohen
- Anna Karénine, Léon Tolstoï
- L'histoire sans fin, Mickaël Ende

Bilan littéraire 2007


Mes coups de coeur 2007

Il y en a beaucoup! Ce fut une très bonne année littéraire ...

- La vallée qui chante, Elisabeth Goudge. Ce premier livre de cette grande dame progressivement oubliée ne sera sûrement pas le dernier.
- Les deux premiers tomes de L'assassin royal de Robin Hobb. Je n'ai pas encore lu les suivants, mais ça ne saurait tarder. J'hésite entre les lire tous d'une traite ou en lire 3 ou 4 par an ...
- La maîtresse des épices, Chitra Banerjee Divakaruni. Un petit bijou de poésie.
- Jane Eyre, Charlotte Brontë. Un roman qui m'a totalement bouleversée et qui restera un de mes coups de coeur à vie.
- Blaise Cendrars - La vie, le verbe, l'écriture, Miriam Cendrars. Un magnifique voyage dans le XIXème siècle. Riche et passionnant.
- Les trois mousquetaires, Alexandre Dumas. La confirmation de mon immense amour pour Dumas.
- Vingt quatre heures de la vie d'une femme, Stefan Zweig. Une plume que j'aime depuis bien longtemps et qui a encore su me toucher.
- La petite dame en son jardin de Bruges, Charles Bertin. Un beau texte plein de tendresse.
- Le crime de l'Orient-express, Agatha Christie. Ma découverte de l'univers de Madame Christie. Pur bonheur!
- Pêcheur d'Islande, Pierre Loti. Quelle poésie! Un classique de chez classique.
- Chinoises, Xinran. Un témoignage dur mais nécessaire.
- Une femme, Anne Delbée. Une histoire fabuleuse qui m'a bouleversée. Une plume unique.
- L'enfant multiple, Andrée Chédid. Un monde magique à l'esprit saltimbanque que j'ai adoré.
- Les dix petits nègres, Agatha Christie. Toujours aussi passionnant.
- Chroniques du Plateau-Mont-Royal, Michel Tremblay. Du pur bonheur! Ma découverte de la littérature québécoise, riche, tendre et passionnante. A lire d'urgence!


(source image : mongrenieralivres.hautetfort)

samedi 5 janvier 2008

Pause "Beaux livres"

L'herbier des plantes sauvages
Pierre et Délia Vignes



Références :
Larousse, 2007
Quatrième de couverture :
Un ouvrage exceptionnel pour découvrir la beauté des plantes de nos régions d'une manière attractive et vraiment originale.
275 plantes (fleurs sauvages, arbres et arbustes) de nos régions, représentant la totalité des 137 familles botaniques que l'on trouve en Europe. Chaque espèce est décrite sur une double page.

Pour chaque double page :
Une planche en couleur présentant, sur une pleine page, 5 à 10 vues des différents organes de la plante (tiges et feuilles, fleurs, fruits et graines) ; Une fiche descriptive complète de la plante comportant notamment :L'origine du nom français et la signification du nom latin de la plante ; Une description des principaux caractères botaniques pour une parfaite identification, avec renvoi aux différentes parties de la plante illustrées sur la planche ; Une petite photographie en vignette illustrant un détail ou, au contraire, la plante en pied, ou encore une espèce voisine pour compléter la description ; Des informations étonnantes sur les adaptations développées par la plante pour survivre et se reproduire ; Une rubrique consacrée aux rapports de la plante avec l'homme (ses usages en cuisine, en cosmétique ou au jardin, ses vertus médicinales).

Le charme d'un herbier sans ses inconvénients : grâce aux montages photographiques, réalisés sur des spécimens fraîchement cueillis, on a vraiment l impression d'avoir la plante sous les yeux.Les gros plans soulignent les moindres détails et restituent avec une précision inégalée la subtilité des formes et la beauté des couleurs. Un herbier riche et documenté, qui illustre toutes les familles botaniques représentées en Europe.
Mon avis :
Un ouvrage magnifique pour les amoureux des plantes et ceux qui veulent en apprendre plus sur la botanique. Un livre qui ressemble à un vieux grimoire plein de secrets. Un livre d'herboriste qui donne envie de créer des onguents. Un beau cadeau à faire ou à se faire pour le plaisir des yeux et de l'esprit.

... Emmené par un traîneau de neige ...

Contes choisis
Andersen

Folio, 2001.



Un grand-père fou, une mère servante, un père qui est le plus pauvre des cordonniers d'Odense, où il naît en 1805. A quatorze ans, il arrive à Copenhague, vit dans le quartier des prostituées, s'essaie au chant, à la danse, à l'art dramatique, tombe amoureux d'une petite bossue, plus tard d'une prestigieuse cantatrice, sans d'ailleurs avoir avec elles ni avec aucune autre femme le moindre rapport. Des romans, des poèmes, des pièces de théâtre. Puis les merveilleux contes. Très vite, le fils du plus pauvre des cordonniers d'Odense devient un des hommes les plus célèbres et fêtés d'Europe : traduit en quinze langues (et jusqu'en bengali !), il est invité par les souverains dans leurs châteaux, accueilli à Weimar comme un mitre Goethe et, lorsqu'il va à Londres, c'est chez Dickens qu'il descend. Le Conte de ma vie s'achève en 1875, au moment où " le vilain petit canard " va rejoindre au pays de " la reine des neiges " " la petite marchande d'allumettes " et " la fée au sureau ".

Quel voyage! J'ai adoré parcourir ces contes tous plus beaux les uns que les autres. En se promenant sur les lignes de ce livre l'on croise des sorcières, des reines, des elfes ou encore des sirènes. Un bijou à dévorer.Le temps n'existe plus, le monde n'existe plus. La magie, le rêve envahit notre quotidien. Décors somptueux, atmosphéres irréelles ... un voyage inoubliable. Quel plaisir ce fut pour moi de retrouver La reine des neiges, conte que j'avais tant lu et aimé dans mon enfance. Je ressents quelque chose d'indéfinissable à la lecture des aventures de Gerda et Kay. A chaque fois, la même émotion.

Plongez vous aussi dans cet univers magique. Ouvrez la porte du pays des contes et laissez-vous aller ...
"Voilà ! Nous commençons. Lorsque nous serons à la fin de l'histoire, nous en saurons plus que maintenant, car c'était un bien méchant sorcier, un des plus mauvais, le «diable» en personne. Un jour il était de fort bonne humeur : il avait fabriqué un miroir dont la particularité était que le Bien et le Beau en se réfléchissant en lui se réduisaient à presque rien, mais que tout ce qui ne valait rien, tout ce qui était mauvais, apparaissait nettement et empirait encore.
Les plus beaux paysages y devenaient des épinards cuits et les plus jolies personnes y semblaient laides à faire peur, ou bien elles se tenaient sur la tête et n'avaient pas de ventre, les visages étaient si déformés qu'ils n'étaient pas reconnaissables, et si l'on avait une tache de rousseur, c'est toute la figure (le nez, la bouche) qui était criblée de son. Le diable trouvait ça très amusant. Lorsqu'une pensée bonne et pieuse passait dans le cerveau d'un homme, la glace ricanait et le sorcier riait de sa prodigieuse invention."

(La reine des neiges in Contes choisis, Folio, p157)

(Source de l'image : expositions.bnf.fr)

vendredi 4 janvier 2008

CD du moment ...


... Hisaishi Meets Miyazaki Films par Joe Hisaishi.
Tous les plus grands classiques de Hisaishi repris d'une sublime façon. Telles les plus grands airs de musique classique, cet album donne des frissons du début à la fin ... Un bijou! Bonheur, joie, tristesse, anéantissement, toutes les faiblesses de l'âme humaine sont retranscrites dans ce pur moment d'émotion ...

Agissons ...

Un jour sur terre

Film documentaire d'Alastair Fothergill et Mark Linfield
Musique de Georges Fenton


C'est dans un magnifique cinéma bordelais que j'ai eu la chance de voir ce somptueux film.
Images à couper le souffle, musiques extraordinaires, tous mes sens étaient en éveil durant la projection. On rit par moment, on sourit, on rêve ... mais on pleure surtout. La fin est bouleversante. Une indescriptible envie de pleurer s'empare de nous, mais aussi la terrible sensation de ne rien pouvoir faire pour sauver notre planéte.
Un film documentaire sur la beauté de notre monde. Un monde qu'il faut tenter de préserver.
L'ours polaire, tel un symbole de la lutte de notre planéte, nous envoie un message de détresse. La banquise se fend. Si l'on ne fait rien, les ours polaires auront disparu de notre planéte en 2030.
C'est vrai que l'on se sent, nous, personnes anonymes, terriblement impuissants. Et pourtant si chacun de nous faisait un petit geste pour la nature chaque jour ... peut-être que les choses bougeraient. La nature est si belle. Elle est notre mère. Ne nous battons pas avec elle ...



(Sources images : cdurable.info ; diatre.fr ; cine.ados.fr)

jeudi 3 janvier 2008

Troie ne tombera pas!

La trahison des dieux
Marion Zimmer Bradley

Le livre de poche, 1989.

Le récit légendaire de la guerre de Troie ressuscité par l'auteur des Dames du Lac. La princesse Cassandre, fille du roi Priam, prêtresse du temple d'Apollon, a vu l'inexorable avenir : Hector tué par Achille, les Grecs vainqueurs après des années de siège, la ville à feu et à sang, en expiation de l'enlèvement d'Hélène. Mais comment détourner la marche du destin, comment surmonter l'aveuglement et l'inconséquence des hommes ? Écartelée entre l'obéissance aux dieux et ses liens avec les humains, Cassandre assistera désespérée à l'accomplissement de la volonté divine. Passions amoureuses, fracas des batailles, héroïsme et violence des combats singuliers, intrigues de palais : l'épopée ancienne devient ici un fabuleux roman historique au rythme haletant, aux couleurs somptueuses…..

Comme j'ai aimé me replonger dans l'écriture de Marion Zimmer Bradley. J'ai retrouvé cette sensibilité féminine, cet amour du merveilleux et de la magie que j'avais tant aimé dans Les dames du lac. Je suis une amoureuse de l'Antiquité et surtout de la mythologie. Ce fut donc un réel plaisir de me plonger dans l'histoire de la chute de Troie. Cassandre m'a beaucoup émue, ainsi que tous les autres personnages de cette épopée. Marion Zimmer Bradley a, c'est vrai, pris des libertés avec le texte original d'Homére, mais sa version est, à mon goût, très intéressante. La fin de ce texte m'a faite trembler d'horreur et j'ai pleuré devant Troie en feu. Ces humains, pauvres jouets dans les mains des dieux, parfois victimes, parfois instruments de terreur, ils m'ont tous bouleversée et envoûtée. Une très belle aventure à lire!

"L'étroit croissant de lune disparaissait peu à peu dans les premières lueurs de l'aube. Dans sa chambre, Cassandre se tenait immobile près de sa mère qui finissait de remplir un sac de cuir contenant des tuniques, une paire de sandales neuves et un chaud manteau d'hiver.

- Ce n'est pas encore les grands froids, s'étonna la princesse.

- Tu sais, il fait plus froid qu'ici dans les plaines, répondit affectueusement Hécube. Tu en auras besoin, crois-moi quand tu monteras à cheval.

- Je ne veux pas te quitter, souffla l'enfant les larmes aux yeux."

(La trahison des dieux, Livre de poche, p 54)


(Source de l'image : mythologica.fr)