mercredi 28 février 2018

Lecture partagée : Des écailles sous ma peau

L'enfant-dragon
1er cycle
Trilogie d'Eric Sanvoisin et Jérémie Fleury

Auzou, 2014.

Ervaël et Léna vivent dans le monde d'Organd. Un royaume où humains et dragons se livrent une bataille sans merci depuis des siècles. Si Léna fait partie du clan des chasseurs de dragons, Ervaël, lui est fasciné par ces créatures extraordinaires... Et si le monde tel qu'ils le connaissent pouvait changer?

Mon grand bonhomme (de 7 ans depuis quelques jours) a reçu cette trilogie pour Noël. Même s'il sait lire, nous avons lu ces trois romans ensemble. Le vocabulaire est très riche et, pour une première fois, ça aurait été trop difficile à lire seul. Mais maintenant qu'il connaît l'histoire, il en grappille seul des passages. 
Ces trois romans sont une bonne première approche du style fantasy. Tous les ingrédients y sont : un héros qui s'ignore, de la magie et une quête pleine de dangers. Le début ressemble beaucoup à l'histoire de l'excellent film d'animation Dragons de Dreamworks, puis l'intrigue s'installe et prend un tournant original. 
Pour un adulte, l'ensemble est un peu trop simple et téléphoné, mais cette trilogie est vraiment bien pensée pour des lecteurs en herbe. Lors de la lecture de certains passages, nous avions tous les deux la gorge serrée. 
Ces romans sont soignés et intelligents, les illustrations très belles, les chapitres dynamiques. Une jolie lecture partagée. 
Je laisse le clavier à Romanzino :
J'ai aimé cette histoire. Quand Ervaël apprend qu'il est un dragon, ça m'a beaucoup plu. Sa transformation en dragon bleu, comme Nocturne, est impressionnante. Je n'ai pas aimé le papa de Léna, Drako, parce qu'il tue les dragons. Mon personnage préféré est le bébé dragon qu'Ervaël sauve. J'aurai bien aimé qu'il lui donne un nom. Je veux connaître la suite et lire L'île aux dragons et La colère des dragons. 
" Après trois jours de marche, Organdi leur apparut quand ils franchirent le sommet de la dernière colline. Le mur d'enceinte qui la protégeait des attaques dessinait une étoile dans la plaine. Tout autour s'étendaient des champs à perte de vue. Et, s'élevant au-dessus des créneaux, de nombreux bâtiments s'élançaient à l'assaut du ciel, sans pourtant parvenir à toucher les nuages ".(L'enfant-dragon, cycle 1, tome 2 Le grand livre de la Nuit, Auzou, 2014, p13/14)

(Romanza2018)

mardi 27 février 2018

Un hiver avec Anna ... On fait le point!

Il y a quelques mois, j’annonçais ma relecture prochaine d'un de mes romans favoris, Anna Karenine, tout en invitant quelques volontaires à découvrir (ou redécouvrir) eux aussi cette oeuvre magistrale. 

Deux amies lectrices ont déjà terminé leur lecture et je voulais partager avec vous leurs passionnants avis :  Lilly et Fanny. Je vous invite à les lire. Lilly et Fanny posent, toutes les deux, un regard spontané et intéressant sur l'oeuvre de Tolstoï. 


De mon côté, j'ai commencé depuis plusieurs jours ma relecture d'Anna Karenine. J'attends la fin du roman pour vous parler de mes impressions. Sachez simplement que la sensation de relire un roman qui a tant marqué ma vie de lectrice est indescriptible. Je savoure chaque mot, chaque phrase. C'est un réel bonheur de relire ces passages qui m'ont tant marqués ou d'en découvrir d'autres que j'avais complètement oublié. J'aurais pu craindre d'être déçue. Je l'ai lu il y a presque 15 ans après tout. Mais non, dès que je l'ai ouvert, j'ai su que j'aimerai cette oeuvre davantage que la première fois. Avec 15 ans de plus, je découvre la puissance de ce roman, sa complexité, sa justesse.
Anna Karenine m'accompagne même lorsque le roman reste fermé : les étendues blanches, les palais impériaux, les isbas et le samovar brûlant. Je me rappelle ma passion pour la Russie qui a accompagné ma première lecture, l'envie d'apprendre cette langue aussi ... et ma joie lorsque j'ai pu enfin aller dans ce pays en 2006. Je regarde les photos de mon voyage à Saint Petersbourg et je m'évade auprès d'Anna, Levine et Kitty. 

dimanche 25 février 2018

Brumes londoniennes

Un intérêt particulier pour les morts
Ann Granger

10/18, 2013











Nous sommes en 1864 et Lizzie Martin accepte un poste de dame de compagnie à Londres auprès d'une riche veuve qui est aussi une propriétaire de taudis.
Lizzie est intriguée d'apprendre que la précédente dame de compagnie a disparu, apparemment après s'être enfuie avec un inconnu.
Mais quand le corps de la jeune fille est retrouvée dans les décombres de l'un des bidonvilles démolis récemment autour de la nouvelle gare de St Pancras, Lizzie commence à se demander ce qui s'est passé.
Elle renoue avec un ami d'enfance, devenu l'inspecteur Benjamin Ross, et commence à enquêter avec son aide, au péril de sa vie, pour découvrir la vérité sur la mort de la jeune fille dont le sort semble étroitement lié au sien.

J'ai terminé ce roman depuis quelques semaines déjà. Même si j'ai passé un moment agréable, j'avoue être assez déçue par cette lecture. 
Il est vrai que ce roman est plaisant et facile à lire. Cependant, je ne lui ai pas trouvé le charme que j'attendais. J'ai trouvé le texte très superficiel et assez cliché. Les personnages, en commençant par Lizzie, sont très caricaturaux. Je ne me suis pas attachée à cette héroïne, car je ne l'ai pas trouvé vraiment crédible et humaine. La modernité et le féminisme de Lizzie sont forcés. L'auteur veut tellement qu'on y croit qu'elle nous accable de tous les clichés possibles. Cela pourrait donner un soupçon d'ironie et d'humour au roman, mais non, ça le rend simplement maladroit. Le roman, dans son ensemble, manque de naturel. L'écriture, comme l'intrigue, ne possèdent pas les qualités nécessaires pour que le lecteur y croit. 
En écrivant, je me rends compte que je suis assez rude avec ce roman qui m'a pourtant fait passer un moment agréable. Mais je n'ai pas réussi à m'empêcher de comparer Lizzie et Ben à Amelia et Radcliffe de la série d'Elizabeth Peters. Je pensais trouver un texte aussi malin et maîtrisé que la série des Peabody, un mélange judicieux d'ambiance victorienne et de modernité. Finalement, non. La série d'Elizabeth Peters n'a pas son égal. 
Je peux conseiller ce roman à ceux qui désirent lire un roman facile à l'ambiance victorienne agréable. Cependant, ce livre reste assez superficiel, dans son fond comme dans sa forme. Je conseille davantage la série Amelia Peabody afin de faire la rencontre d'un couple atypique, mais aussi pour rire et s'évader. Pour les intrigues victoriennes et les frissons, choisissez Sir Wilkie Collins
"Telle une vieille dame desserrant son corset, la locomotive émit un long soupir, puis elle enveloppa tout et tout le monde dans un linceul de vapeur et de fumée. La nuée tourbillonna autour du quai et monta jusqu'au plafond de la gare où elle resta piégée. L'odeur de soufre me ramena à mon enfance, dans la cuisine de Mary Newling un matin où j'étais chargée d'écaler des œufs durs".
(Un intérêt particulier pour les morts, Ann Granger) 

(Photos : Romanza2018)