"Ne reprenez, Dames, si j'ai aimé,
Si j'ai senti mille torches ardentes,
Mille travaux, mille douleurs mordantes.
Si, en pleurant, j'ai mon temps consumé,
Si j'ai senti mille torches ardentes,
Mille travaux, mille douleurs mordantes.
Si, en pleurant, j'ai mon temps consumé,
Las ! que mon nom n'en soit par vous blamé.
Si j'ai failli, les peines sont présentes,
N'aigrissez point leurs pointes violentes :
Mais estimez qu'Amour, à point nommé,
N'aigrissez point leurs pointes violentes :
Mais estimez qu'Amour, à point nommé,
Sans votre ardeur d'un Vulcain excuser,
Sans la beauté d'Adonis accuser,
Pourra, s'il veut, plus vous rendre amoureuses,
En ayant moins que moi d'occasion,
Et plus d'étrange et forte passion.
Et gardez-vous d'être plus malheureuses !"
Louise Labé
1 commentaire:
Compliment à une dame d’antan
-----------------------------------
Louise, à te lire, on ne peut que t’aimer ;
Goûter, du moins, ta jolie plume ardente
Qui, au besoin, peut se montrer mordante ;
Et les galants qui se sont consumés
En te servant, je ne les veux blâmer :
Un homme à qui telle amour se présente
Est excusé d’une ardeur violente,
Qu’il soit fort humble, ou seigneur renommé.
Enregistrer un commentaire