dimanche 15 juin 2008

De l'importance des chandelles durant la nuit

Pauline
Alexandre Dumas
(Lectures gothiques 2008)

Folio, 2008.



Pauline (1838) est un des premiers romans de Dumas, où Monte-Cristo se trouve en germe. C'est un livre qu'il a écrit seul, et qui se déroule de son temps. La fiction brode sur les thèmes du roman gothique, en « noir », nuit, cottage en ruine, sentes perdues, passages secrets, brigands impitoyables, héroïne enterrée vivante, substitution de cadavres.
Pauline fait face à un bourreau mystérieux, « homme fatal». C'est le roman d'une jeunesse déboussolée qui tente de se faire une place dans une société mesquine.
...
C'est la première fois que je lis mon cher Dumas dans un style comme celui-ci. Et bien, je dois avouer que cela m'a enchantée. Bien que la plume mordante et pleine de fraîcheur des Trois mousquetaires ne soit pas encore présente dans cette oeuvre de jeunesse, j'ai tout de même dégusté ce petit bijou gothique à souhait.
Une histoire bien ficellée où chaque narrateur (trois exactement) prennent à tour de rôle le fil du récit sans jamais lasser ou perdre le lecteur. Une intrigue très prenante qui nous pousse à refermer le roman que difficilement. Une écriture intelligente et vive qui nous entraîne dans un tourbillon de prouesse narrative. Une ambiance noire majestueuse qui m'a faite, malgré moi et malgré le fait que je sois une jeune femme du XXIè siècle, trembler de peur à certains passages. Les nombreux lecteurs de ce roman sauront desquels je parle. J'ai lu certains romans dits gothiques durant mes années fac' et j'avais déjà beaucoup apprécié l'univers.
Bref, un très bon roman qui s'avale sans que l'on s'en rende compte. Une atmosphère qui m'a beaucoup plu et qui me donne plus que jamais envie de continuer les petites découvertes gothiques de Lou et Malice.
...
« Vous vous réveillerez dans un caveau où nul n'est descendu depuis vingt ans, et dans lequel, d'ici à vingt ans peut-être, nul ne descendra encore. N'ayez donc aucun espoir de secours, car il serait inutile. Vous trouverez du poison près de cette lettre: tout ce que je puis faire pour vous est de vous offrir une mort prompte et douce au lieu d'une agonie lente et douloureuse. Dans l'un et l'autre cas, et quelque parti que vous preniez, à compter de cette heure, vous êtes morte. »
(Pauline, Folio, 2008, p161)

(Source image : lunettesrouges.blog.lemonde.fr. Peinture de Desains, Femme asphyxiée.)

4 commentaires:

Praline a dit…

Eh oui, ce petit roman donne envie de gothiciser encore :)
J'aime beaucoup l'illustration qui accompagne ton billet !

Anonyme a dit…

Ton enthousiasme est contagieux : Pauline va rejoindre ma liste de livres souhaités ; ce qui me permettra de mieux connaître Dumas, par la même occasion ! Merci Romanza :)

Romanza a dit…

Praline : Je l'ai trouvé par hasard sur internet. Elle m'a tout de suite faite penser au roman.

Aelys : "Pauline" est, je trouve, un bon début pour commencer Dumas. C'est simple, rapide et passionnant. Cela permet de se lancer plus confiant dans "Les trois mousquetaires" ou un autre.

Anonyme a dit…

Hi hi ! ravie de voir que toi aussi tu as succombé au charme d'Alexandre alors qu'il cherchait à te protéger d'un odieux personnage :o) De mon côté je ne peux pas lire autant que je le voudrais en ce moment, comme je passe mes exams, mais ça ne saurait tarder... j'ai tout un tas de romans gothiques sous la main (Blixen, Hoffmann, Lewis, Scott...):)