mercredi 27 mars 2013

De l'océan et sa musique

Novecento : pianiste
Alessandro Baricco

Folio, 2002.


Né lors d'une traversée, Novecento, à trente ans, n'a jamais mis le pied à terre. Naviguant sans répit sur l'Atlantique, il passe sa vie les mains posées sur les quatre-vingt huit touches noires et blanches d'un piano, à composer une musique étrange et magnifique, qui n'appartient qu'à lui : la musique de l'Océan dont l'écho se répand dans tous les ports.Sous la forme d'un monologue poétique, Baricco allie l'enchantement de la fable aux métaphores vertigineuses.

Il m'est toujours difficile de parler des romans au nombre de pages réduit. Est-ce que j'ai eu le temps de m'attacher aux personnages? Est-ce que l'immersion dans l'histoire était totale? Ne vais-je pas trop vite oublier ce tout petit roman? Des questions qui me trottent parfois dans la tête lorsque je referme de courts récits. Alors la plupart du temps, j'essaie de prendre  le roman comme il vient, je le laisse me murmurer son histoire en me disant "on verra bien" et, tout comme on vit au jour le jour, j'essaie de lire une page après l'autre sans penser à la suite, à l'après. 
Novecento est une jolie histoire, une sorte de conte intemporel très poétique et émouvant. En me laissant aller, j'ai réussi à voguer sur l'océan auprès des personnages de ce monologue. Un texte mêlant une histoire d'une simplicité enfantine à une analyse complexe de l'Homme et de ses désirs. 
Je pense que c'est un récit que l'on doit imaginer au théâtre, que l'on doit imaginer voir jouer sur une scène. 
Un petit roman à ouvrir accompagné d'un thé durant une petite heure. Une jolie écriture très humaine et sensible .... Un joli moment .... Sans être transcendant. 

Bon Dieu, je t'avais une pierre là dans la gorge, vraiment, comme une pierre, ça me tuait de l'entendre parler comme ça, je déteste les adieux, et je me suis à rire du mieux que je pouvais, assez mal d'ailleurs, et à lui dire que bien sûr j'irais le voir, et on ferait courir son chien dans les champs, et sa femme nous mettrait une dinde au four, et je ne sais plus quelles conneries encore, et lui, il riait, et moi je riais aussi, mais à l'intérieur on savait bien tous les deux que la vérité était différente, que la vérité c'était que tout serait fini, et qu'il n'y avait rien à y faire, ça devait arriver, et ça arrivait maintenant."
(Novecento : Pianiste, A. Baricco, Folio, 2002, p65)

(Source image : mabellephoto.com)

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