lundi 17 novembre 2008

" Je penserai à tout cela demain "

Autant en emporte le vent
Magaret Mitchell





Tome 1 et 2, Livre de poche, 1968/1969
Editions récentes : Tome 1, 2 et 3, folio, 1976


Scarlett O'Hara est une jeune fille fougeuse et passionnée. Menant une existence heureuse en Georgie, dans le sud des Etats-Unis, elle passe ses journées entourées de nombreux soupirants bien que son coeur ne rêve qu'à Ashley Wilkes, un homme timide et vertueux. Sa vie est bouleversée par l'annonce de la guerre de Secession. L'heureux monde qu'elle a connu s'effondre et plus rien ne sera jamais pareil ... Tout ce qu'elle croyait éternel et inébranlable prend fin brutalement.

Il y a tant de choses à dire que je ne sais pas vraiment par quoi commencer.

Au début, j'étais anxieuse. Je craignais d'être déçue par ce roman qui a tant passionnés de lecteurs. J'avoue même avoir fortement freiné des deux pieds pour retarder le moment d'ouvrir ce roman. Mais dès que j'ai lu la première ligne, c'est un violent vent romanesque qui m'a emportée pour me reposer au sol qu'aux derniers mots de ces 1 400 pages.

Ce que j'ai préféré dans ce roman : la nostalgie. La nostalgie de mes années d'adolescente qui ont subitement ressurgi dans mon esprit. Les couvertures un peu vieillottes (mais si envoûtantes) de mes éditions et leur odeur de bibliothèque ; l'histoire de cette jeune fille désappointée par la vie et les hommes ; les bals ; les scènes romanesques et si belles (mais pas nian-nian ...); ... J'ai eu la sensation de revivre mes lectures d'adolescente lorsque je lisais Les quatre filles du Dr March et que je me prenais pour Joe March ou encore les Sissi ou les romans de la comtesse de Ségur. Tout le roman a chamboullé mes souvenirs et mes rêves de petite fille : crinoline, bal, soupirant, ... Un vrai moment de fraîcheur!

La seconde chose que j'ai aimé : la richesse du roman. Richesse des personnages (magnifique Rhett avec ses répliques croustillantes ; Une Mélanie dont je suis littéralement tombée en amour ; ...), des descriptions (Ah! Tara ... et Atlanta!), des ambiances surtout (La garden party aux Douze Chêne ; L'arrivée des Yankees ; Le bal de bienfaisance où la veuve Scarlett ose danser avec Rhett Butler ; ...) ... Margaret Mitchell a le don de nous faire voyager comme jamais. Elle nous prend par la main et nous transporte loin, dans un monde qui n'est pas le nôtre et pourtant que l'on semble connaître par coeur.

Je ne me suis pas ennuyée un seul instant malgré l'épaisseur de ce roman. C'est fort, intelligent, bien écrit et j'ai véritablement passé un magnifique et splendide moment. A la fois romanesque, facile et agréable, mais tout aussi complexe, violent et dur.

Si seulement Margarel Mitchell n'était pas si profondement sudiste. Un gros bémol! Les remarques racistes et pro-esclavagistes m'ont particulièrement choquée. Je voulais crier et dire :"Pourquoi? Ton roman aurait pu être si parfait!"; J'ai essayé de prendre cet aspect là du livre comme un témoignage historique ou les pensées de l'époque et cela m'a beaucoup aidée et j'ai réussi à relativiser. Mais ce ne fut pas simple ...

En tous les cas, ce roman m'a appris beaucoup et surtout m'a faite rêver comme une jeune fille de 15 ans et ça, j'avoue, ça ne m'était pas arrivée depuis longtemps ... Comme j'ai pleuré, tremblé, espéré, ... Comme j'ai ressenti cette nostalgie, cet attachement au passé que Scarlett ressent si violemment! ... La fin m'a bouleversée ...

Un grand merci à ce roman pour ce grand moment d'émotion et de souvenirs ...

Les avis d' Erzébeth, Charlotte, ...

" Elle avait les yeux rivés sur son assiette et croquait un biscuit avec une élégance et un manque d'appétit qui lui eussent attiré les félicitations de Mama. Elle avait beau avoir plus de soupirants qu'il ne lui en fallait, elle ne s'était jamais sentie aussi désemparée. Sans qu'elle ait pu comprendre pourquoi, les plans qu'elle avait élaborés au cours de la nuit avaient complètement échoué, tout au moins en ce qui concernait Ashley. Elle avait attiré dans ses filets des admirateurs à la douzaine, mais pas Ashley, et toutes ses craintes de la veille lui revenaient. Tour à tour son coeur s'affolait et cessait presque de battre, ses joues s'empourpraient et blémissaient."

(Autant en emporte le vent, tome 1, 1968, p140)



(Source image : cinemovies.com)

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Je me tais et je fouille dans mes cartons afin d'en ressortir ce roman que j'ai lu il y a fort longtemps. Ton avis est magnifique et me pousse à me replonger le nez dans ce superbe roman.

Anonyme a dit…

Je le sais pas coeur ce roman... il a vraiment, vraiment marqué mon adolescence! Grâce à cette histoire, j,ai lu des pages et des pages sur la guerre de Sécession!

Anonyme a dit…

J'ai tout simplement ADORE ce roman !!! Un véritable coup de coeur ! Je vais certainement m'y replonger un de ces jours...

Anonyme a dit…

Je n'ai jamais lu le livre. Par contre, qu'est-ce que j'ai pu regarder le film des dizaines et des dizaines de fois sans m'en lasser. Du coup, ça me donne envie de me plonger dans le bouquin !

Anonyme a dit…

Noooon ? Tu ne l'avais pas encore lu? Tu passais à côté de quelque chose , n'est ce pas ?
Et j'aime beaucoup les 2 tomes vieillots, c'est là dedans que j'ai découvert ce livre, il y a fort longtemps !

Romanza a dit…

Suzanne : N'hésite pas! Un merveilleux moment!

Karine : C'est tout a fait ça! Ce roman est tout simplement passionnant ...

Karine : Moi aussi!

Belledenuit : Cours-y ma belle! Même moi qui n'était pas une fan absdolue du film, j'ai tout de même adoré le roman!

Keisha : Hein qu'ils sont beaux mes vieux tomes??

Anonyme a dit…

Toujours pas lu et pourtant je suis une inconditionnelle du film. J'ai une petite question : je suppose que tu as vu le film. Est-ce que le livre se termine de la même manière ? le départ de Rhett ?
Ton avis est un bel hommage à cette oeuvre.

Anonyme a dit…

J' ai pris beaucoup de retard .
Je voulais absolument te recommander la lecture de 'Jubilé' de Margaret Walker . C' est vraiment un très beau livre . 'Autant en emporte le Vent' mais côté cuisine .
A découvrir .