Bienvenue sur mon blog littéraire. Mes lectures, mes bonheurs, ...
mercredi 22 octobre 2008
Ô rage! Ô désespoir!
samedi 18 octobre 2008
L'automne s'en vient petit à petit ...

vendredi 17 octobre 2008
"Je lui faisais la lecture"
Folio, 2006.
A quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant. Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix. Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain. Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de des études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles. Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais. Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : "Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ? "
Ah! Quel beau roman que celui-là! L'histoire de Michaël est très émouvante.
Jeune, Mickaël va s'éprendre d'une femme de 20 ans son aînée, Hanna. Toute sa vie dépendra de cette relation. C'est un roman sur la tolérance. Hanna en devient le symbole. Certains passages sont même assez durs psychologiquement, car on pardonne sincérement Hanna pour ses fautes, mais tout en condamnant profondément ces actes. Ambivalence que le narrateur nous explique : "Je voulais à la fois comprendre et condamner le crime d'Hanna. Mais il était trop horrible pour cela. Lorsque je tentais de le comprendre, j'avais le sentiment de ne plus le condamner comme il le méritait effectivement de l'être. Lorsque je le condamnais comme il le méritait, il n'y avait plus de place pour la compréhension." (p177). Un livre anti-manichéisme qui nous montre que les choses sont beaucoup plus profondes qu'on le croit et que l'on n'a pas le droit de juger les gens sans savoir.
Même si j'ai, dés les premières pages, trouvé le secret d'Hanna, j'ai été touchée par son histoire. Cela ne m'a pas empêchée de plonger dans le récit.
Nous portons tous en nous des blessures, cette part de drame. Ces secrets tracent d'eux-même notre chemin dans la vie, décident presque pour nous.
Des scènes de lecture que j'ai adoré, un livre qui fait parti de ceux qui donnent envie de lire. Amour des mots, amour des gens. Un magnifique roman, humain et vrai, qui nous offre une belle leçon de tolérance ...
A lire absolument!
Les avis de Sybilline et Suzanne ....
"C'était une auditrice attentive. Son rire, ses soupirs de dédain et ses exclamations indignées ou enthousiastes ne laissaient aucun doute : elle suivait l'action avec passion, et considérait les deux héroïnes comme de petites dindes. L'impatience qu'elle mettait parfois à me demander de continuer tenait à ce qu'elle espérait que ces personnages allaient enfin, nécessairement, arrêter leurs bêtises. "Non, mais c'est pas possible!" Quelquefois, j'avais moi-même très envie de poursuivre la lecture."
(Le liseur, Folio, p 54-55)
(Source image : votre-biographie.info)
mercredi 15 octobre 2008
Plus qu'un ... et pas le moindre!
C'est pô juste!
" Oliver Twist et ses camarades supportèrent la torture d'une lente inanition trois mois durant : à la fin, ils devinrent ... si enragés de faim, que l'un deux... laissa entendre d'un air sombre à ses compagnons qu'à moins de recevoir une écuellée supplémentaire per diem, il craignait bien d'en arriver quelque soir à devorer son voisin de lit, un chétif freluquet d'âge tendre. Il avait l'oeil égaré et avide, et tous le crurent sans hésitation. On tint conseil et on tira au sort pour désigner celui qui le soir même, à la fin du dîner, irait trouver le surveillant pour lui demander un supplément; le sort tomba sur Oliver Twist."
(Les aventures d'Oliver Twist, Folio, 2005)

(Source image : illustration de 1846. Wikipedia.org)
lundi 13 octobre 2008
Oh! Dear ... You love me! I love you too!

Et la louve hurla ...
Antigone revient à Thèbes après la «disparition» de son père, Oedipe. Elle se doit d'empêcher la nouvelle tragédie qui se dessine. Etéocle et Polynice, ses deux frères, les deux jumeaux, l'un Nuit l'autre Jour, se détruisent pour le trône d'Athènes, ou alors est-ce pour avoir le droit d'exister. Tuer l'autre pour enfin vivre? C'est ce qu'ils croient et ce qu'Antigone veut empêcher ... Peut-on arrêter la machine infernale?
La version d'Henri Bauchau m'a encore un peu plus rapprochée de cette Antigone si passionnée et si humaine. Surtout que l'histoire commence bien avant celle de Sophocle ou d'Anouilh. Du coup, on apprend à la connaître plus en profondeur, de façon plus intime. On pleure avec elle, on rit, mais surtout on crie. Ce cri majestueux et douloureux qu'elle lance telle une louve privée de ses petits. Antigone, elle, est privée de sa vie, de sa liberté. Son tempérament la retient du côté du gouffre, inexorablement.
Une fin que j'ai trouvée sublime. Le parallèle Io/Antigone m'a beaucoup touchée. Un dénouement, certes attendu lorsqu'on connaît l'histoire, mais que j'ai trouvé original et magnifiquement poétique dans sa façon d'être transmis.
Un bien beau et passionnant moment qui mérite les frissons, les larmes intérieures et les sourires émus qui m'ont parfois échappée.
L'avis de Chiffonnette ...
«Il y a une colère, une étrange et brusque fureur qui grandit en traversant mon corps et va produire un cri. Le cri d'un enfant malingre, enfermé, abandonnée dans une cave et qui entrevoit, à travers les millénaires ténébreux, l'espérance, l'existence de la clarté. C'est le cri vers la lumière de ceux qui sont nés pour elle et qui en ont été indéfiniment exilés. Le cri progresse sauvagement en moi, il me déchire, il me brise sur un sol sans devenir et me force à verser les larmes les plus dures. Le cri, le crime, plane au-dessus de la ville et il n'est plus question de le retenir mais seulement de l'expulser en douleur et en vérité pendant tout le temps qu'il exigera pour naître.
Je suis perdue, plus perdue que jamais dans l'obscurité de mon existence mais je sens que je ne suis plus seule. Des gens, beaucoup de gens sont accourus à mon appel, certains pleurent avec moi, d'autres m'apportent une part de ce qu'ils croyaient à eux et ne peuvent plus garder.»
(Antigone, Bauchau, Babel)

(Source image : papouche.com)
Sur les routes de la Vérité ...
Oedipe, celui qui-se joue des dieux- a tué son père et épousé sa mère, quitte Thèbes aveugle et accablé par le poids de sa faute. Avec sa fille Antigone, il s'engage dans une longue errance qui le conduira à Colone, lieu de sa «disparition» ... et de la clair-voyance.
Car ce livre est un voyage intérieur dans lequel un homme affronte les ténébres qu'il porte en lui, jusqu'à atteindre la connaissance de soi.
Dans cette quête, Henri Bauchau convoque tour à tour le chant, la danse, le rêve et le délire comme moyens de libération de son héros ... Et c'est par la sculpture, au flanc d'une falaise, d'une vague gigantesque, symbole des épreuves déjà franchies ou encore à franchir, que ce délire trouve son expression la plus achevée et la plus visionnaire.
Oedipe sur la route, roman d'aventures, roman initiatique, est avant tout une somptueuse interrogation sur l'individu et son destin.
Sérénité. Calme. Paix. Ressource. Voilà les mots que j'emploierai pour qualifier les sensations qui m'ont traversée durant la lecture de ce roman. Bien que le récit soit dur, l'histoire d'Oedipe est violente et tragique, Bauchau ne nous brusque pas. Son écriture, comme le cheminement général du livre, est fluide. Un mélange de violence et de plénitude, tout comme la vague que sculpte nos trois héros dans la roche.
Amoureux d'art, Henri Bauchau nous fait découvrir au fur et à mesure du récit la passion présente dans la musique, ou encore la liberté de la danse ou la jouissance du modelage et de la sculpture. Un roman qui se ressent autant qu'il se lit.
Ce roman n'est pas dur à lire et pourtant il est extrêment complexe. Etude de l'Homme, philosophie, traité d'art, on sent la profondeur et l'étendu intellectuel de ce roman mais sans que cela pèse. Je pense qu'il y a énormément de choses à dire et à débattre sur ce livre. J'ai parfois regretté de ne pas avoir de notion de psychologie ou encore d'histoire de l'art. Mais tout cela ne pas empêchée d'embarquer pleinement dans ce roman.
Une histoire à la fois passionnante par sa pure tradition mythologique (Labyrinthe du mynotaure, brigands du désert, pestiférés et histoire des Hautes Collines), mais aussi poétique grâce à la belle plume de Henri Bauchau.
Un beau roman à lire.
«Elle descend dans l'ombre de la falaise et sa froide lumière. Elle voit la barque qui jaillit, très blanche, de l'énorme roche et comment, pendant ces deux jours, ces deux nuits, Oedipe a incarné sa fille Antigone dans la pierre. Autour du front et des longs cheveux que le vent déroule, le mouvement de la pierre a formé une couronne d'écume. C'est donc ainsi qu'Oedipe la pense, qu'il la fait voir, animée d'une beauté qui n'est pas celle de Jocaste ni celle d'Ismène. Une beauté active, résolue, acharnée dans la confiance. Ce visage connaît la menace de la vague, son écrasante pesanteur, mais il ne s'abandonne pas à l'effroi.»
(Oedipe sur la route, Babel, 1992, p 143)

ENFIN!!!
vendredi 10 octobre 2008
Toujours pas de connection internet ....
Je reviens bientôt dans la blogosphère avec deux avis Oedipe sur la route et Antigone d'Henri Bauchau.
Je réponds à vos gentils commentaires très très vite (dés que j'ai internet en fait!!)
A très bientôt ... j'espère!