mercredi 23 février 2011

" J'ai l'impression que quand ils font ça, cela ne fait pleurer que les enfants."

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
Harper Lee

LGF, Le livre de poche, 2006.


Dans une petite ville d'Alabama, à l'époque de la grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au coeur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis -, connut un tel succès. Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier? C'est que, tout en situant son sujet en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman iniatique.


Gros gros coup de coeur!

Je suis une véritable inculte en littérature classique américaine (états-unienne, devrais-je dire!). J'en ai étudié un peu à l'université, mais rien de très fouillé. Combler ce manque était l'une de mes résolutions. Je viens d'achever Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur et je peux dire que je suis plus que déterminée à continuer dans cette lignée. Je ne suis pas vraiment attirée par les Etats-Unis, comme je peux l'être de certains pays asiatiques ou de la brumeuse et mystérieuse Angleterre victorienne ou encore de la froide Russie. Et pourtant, j'ai adoré l'univers de Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur! Cela m'a rappelée Les aventures de Tom Sawyer que j'ai lu il y a une éternité (je n'avais pas 10 ans!) durant l'été. J'aime ces récits d'enfants du Sud découvrant le monde, vadrouillant, partant dans leurs délires incroyables, leur imaginaire inépuisable, mais s'ouvrant également aux réalités de la vie, au racisme, à l'intolérance, ... ! J'ai vraiment embarqué tout de suite. Je me suis laissée aller dans les jeux de Scout, de Jem et de Dill avec un infini bonheur. Ce livre se lit d'une traite. Simple, prenant, merveilleusement bien écrit, passionnant, touchant, il a toutes les qualités. Comme j'ai aimé le personnage d'Atticus. Un bijou cet homme! Ses réflexions, ses actes, ses attitudes, ses doutes, ses questionnements, j'ai dévoré les lignes parlant de lui. Tous les personnages sont incroyablement humains, même dans leurs faiblesses, leurs horreurs. De magnifiques portraits que je ne suis pas prête d'oublier. J'ai eu du mal à quitter Scout. Quelle petite fille superbe! J'aimerai avoir une fille aussi passionnée, vagabonde, franche et vive. J'ai aimé Jem également avec sa sensibilité, ses révoltes, ... C'est un livre que l'on ne lâche pas, les courts chapitres s'enchaînent, l'intrigue est palpitante, les personnages touchants et si vivants, on tremble d'indignation, on rit des réflexions de Scout, on s'écoeure, on se réjouit, on se questionne, ... Tout simplement un MAGNIFIQUE roman! Les dernières pages m'ont totalement happée, elles m'ont tenue en haleine, tout mon corps tremblait pour Scout et Jem ... Mon coeur s'est serré en imaginant la colère retenue d'Atticus! Beaucoup d'émotions en quelques pages ...

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur m'a donnée envie de lire d'autres classiques américains sur les états du Sud et sur le racisme. J'ai envie de lire La case de l'oncle de Tom, La couleur pourpre, Beloved, de relire Tom Sawyer ...

A part vous ordonner (pas moins) de vous précipiter sur ce bijou de roman, je n'ai plus rien à rajouter!

" Cela avait un rapport avec le fait que je portais en permanence une salopette. Le problème de mes vêtements rendait tante Alexandra fanatique. Je ne pourrais jamais être une dame ei je portais des pantalons ; quand j'objectai que je ne pourrais rien faire en robe, elle répliqua que je n'étais pas censée faire des choses nécessitant un pantalon. La conception qu'avait Tante Alexandra de mon maintien impliquait que je joue avec des fourneaux miniatures, des services à thé de poupées, que je porte le collier qu'elle m'avait offert à ma naissance - auquel on ajoutait peu à peu des perles ; il fallait en outre que je sois le rayon de soleil qui éclairait la vie solitaire de mon père. Je fis valoir qu'on pouvait aussi être un rayon de soleil en pantalon, mais Tatie affirma qu'il fallait se comporter en rayon de soleil, or, malgré mon bon fond, je me conduisais de plus en plus mal d'année en année. "

(Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee, Livre de poche, 2006, p130-131)

(Source image : blaine.org)

5 commentaires:

choupynette a dit…

j'ai moi aussi beaucoup aimé cette lecture. des personnages attachants et malheureusement, un sujet toujours d'actualité.

Morgouille a dit…

Quel billet tentant ! Je ne l'ai toujours pas lu, il faut que j'y remédie très vite ! :)

Suzanne a dit…

Tes mots rendent vraiment ce qu'on ressent à la suite de ce magnifique roman. Merci

Ingannmic a dit…

Un récit que j'avais moi aussi trouvé très touchant..
Je l'ai lu il y a longtemps, et j'en garde un très bon souvenir..

Anonyme a dit…

Il y a un moment que j'ai envie de le lire et comme toi je ne connais rien à la littérature américaine ... il faut que je me le procure :)