La vallée qui chante
Elizabeth Goudge
Livre de Poche, Paris, 1973
Mi-bourg mi-village, le Hard mire ses maisons dans un des plus beaux fleuves d'Angleterre. Pour savoir ce qui le fait vivre, il suffit de suivre n'importe laquelle de ses rues: toutes mènent au chantier naval que dirige Mr Peregrine, maître d'oeuvre comme le furent avant lui son père et son aïeul.Construire des bateaux étant la raison d'être des gens du pays, on juge de l'humeur de Mr Peregrine quand il reçoit de la Compagnie des Indes l'annulation d'une commande pour un long-courrier dont la carcasse est déjà achevée. Il déclare tout net qu'il va donner l'ordre de le démolir.Détruire un vaisseau qui a pris vie sous la main des charpentiers? Cela semble un crime à Tabitha, fille du forgeron Silver. Ses dix ans espiègles, plus enclins à fréquenter l'école buissonniére que celle de dame Threadgold, imaginent très bien que toutes les forces visibles et invisibles de la Terre et du Ciel puissent se liguer pour aider à finir le navire - et tel est le pouvoir magique des coeurs purs que cela se produit effectivement: le voilier prend la mer, car c'est au temps de la marine à voile que se situe cette histoire féerique un peu parente de l' Alice au pays des merveilles de Carroll, où le rêve éveillé d'une petite écolière rejoint la parabole poétique.
Le petit livre d'Elizabeth Goudge est un bijou de joie, de bonheur, d'espérance et de vie.
L'histoire de cette fillette traversant des pays enchantés parsemés de sirénes, d'ogres et de gnomes est un enchantement pour le coeur et une ressource pour l'esprit. Tabitha entraîne tout le monde dans son univers merveilleux ... tout le monde ... même le lecteur.
Ce livre s'adresse à tous ceux qui ont gardés leur âme d'enfant. Quant à ceux qui l'ont perdus ... ils pourraient vite la retrouver!
" Bientôt la pénombre fit place à une merveilleuse lueur verte, opaque et dépolie, à travers laquelle s'agitaient des formes indistinctes. Le bateau s'était remis d'aplomb et naviguait avec lenteur.
" Si seulement on y voyait clair! s'écria Tabitha.
- Cela va venir, répondit Simon; nos yeux s'accoutumeront à cette lumière. La divine Mère porte un manteau d'azur, mais celui d'Aquarius le Verseau est couleur d'émeraude. Quand nous y serons habitués, nous distinguerons les étoiles aussi clairement qu'à l'ordinaire.
- On dirait que tu es déjà venu ici, observa Antoine.
- Non; mais un jour, j'ai découvert une sirène au bord de la mer et elle m'a parlé de son pays.
- Comment se fait-il que nous ne soyons pas noyés? interroga Tabitha.
- Se noyer serait mourir; il n'y a pas de mort dans l'Atelier. Il ne peut y en avoir puisque le temps n'existe pas; la mort est une paire de ciseaux qui coupe le temps par morceaux."
(La vallée qui chante, livre de poche, p 204)
(Source de l'image : linternaute.com)
4 commentaires:
J'ai essayé de commencer à lire «L'Appel du passé» de Goudge, mais moi qui suis friande de littérature de ce type, j'ai été incapable de dépasser 30 pages. As-tu lu celui-ci?
Pourtant, il n'y a que des bon commentaire pour Elizabeth Goudge!!!
Non je n'ai jamais essayé de lire "L'appel du passé" ...
Qu'est-ce qui t'a gênée?
J'avais l'impression de lire un Harlequin! :S
J'imagine que je n'étais pas dans un état d'esprit propice, je réessaierai plus tard.
Bizarre ... Bizarre! A la lecture de "La vallée qui chante" et selon d'autres lecteurs de Goudge, elle est plus considérée comme un écrivain cultivé, au style recherché et aux idées morales développées ... Elle croit plus en l'amour de la nature, en l'amour pur et vrai qu'en la passion! .... Etrange tout ça!
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