dimanche 23 octobre 2011

" ... le jouet des vagues et des vents."

De grandes espérances
Charles Dickens

Livre de poche, 1959.

Élevé, à la mort de ses parents, par sa sœur et son mari, Pip semble promis à l'existence obscure d'un jeune villageois sans fortune.

Dès les premières pages, le destin de Pip bascule lorsqu'il se voit obligé d'aider un forçat évadé, Abel Magwitch, à se libérer de ses chaînes. Puis son existence est bouleversée une seconde fois quand il fait la connaissance de l'étrange Miss Havisham qui vit recluse dans son manoir de Satis House en compagnie de sa fille adoptive, Estella, au nom prédestiné, dont la froide beauté exalte et désespère tout à la fois le jeune garçon.

Lorsqu'une série de circonstances exceptionnelles permet à Pip de recevoir l'éducation d'un gentilhomme et d'espérer entrer en possession d'une immense fortune, le jeune homme y voit l'occasion rêvée de conquérir l'inaccessible Estella.

(wikipedia.org)


Si des doutes, concernant la place de Dickens dans ma vie, persistaient, il n'y en a aujourd'hui plus aucunes traces.
Dickens vient de prendre une grande place dans mon coeur au côté de Dumas, Zweig, Zola, Balzac, Buck, Austen et tous les autres écrivains composant mon petit Panthéon.
Mon seul regret? Ne pas avoir eu le coup de coeur dès ma première découverte de l'auteur il y a trois ans avec Oliver Twist. Mais je compte bien redécouvrir cette oeuvre et l'aimer comme j'ai aimé De grandes espérances.
J'ai tout simplement tout aimé dans ce roman. Je me demande comment j'ai pu mettre autant de temps à le lire.
J'avais peur d'ouvrir ce texte. Je m'attendais à un grand roman assez exigeant et difficile. Mais il n'en ai rien. C'est passionnant, palpitant, euphorisant, ...
J'ai, bien évident, adoré l'histoire. On ne s'ennuie pas une minute. Dès les premières lignes (Ah! Cette scène d'ouverture au cimetière!), on retient notre souffle ... et ça dure jusqu'au mot "fin" (j'ai souvent tremblé lors des nombreux rebondissements et révélations de ce texte). L'histoire de Pip est touchante. J'ai souvent entendu des lecteurs disant qu'ils n'avaient pas aimé Pip, sans pour autant le détester. Pour ma part, j'ai aimé ce personnage et j'ai été touchée par ses mésaventures. C'est un être sensible, partagé entre ses envies et sa morale, apprenant de ses erreurs. Il prend souvent le mauvais chemin, se perd tout seul ... mais il est émouvant et j'ai aimé ses réflexions, ses regrets, sa détermination dans le bien (comme dans le mal parfois ... Après tout, il ne pouvait pas savoir ce qui arriverait!). En plus de cette intrigue parfaite et d'un héros attachant, Dickens nous offre des personnages secondaires géniallissimes et inoubliables. Il y a les détestables, les émouvants, mais il y a surtout des êtres humains, tous essayant de survivre avec leurs espoirs et leurs malheurs. Joe et Miss Havisham sont mes deux personnages favoris. Ce que j'ai aimé, c'est la complexité des caractères que crée Dickens (Estella, Mr Jaggers, Wemmick en sont de beaux exemples). Il ne se borne pas à la simplicité. Tout n'est pas tout blanc ou tout noir. Les personnages se cherchent, se trompent, s'aiment, se détestent, se retrouvent. Ils apprennent. Ils sont humains.
Hormis, une histoire fantastiquement prenante, des personnages tout simplement renversants de vie, de couleurs, de passions et j'en passe, ce qui m'a durant toute ma lecture le plus scotchée, c'est l'écriture de monsieur Charles Dickens. Quelle plume! Quel talent! Autant d'émotions, d'humour, de poésie, d'engagement, de qualités à décrire l'attitude d'un personnage, ... Tout ça dans un seul homme, c'est un miracle. Comme j'ai ri! Comme j'ai pleuré! Je crois qu'un seul écrivain autre que Dickens a réussi à me faire passer du rire aux larmes en deux pages, Alexandre Dumas, autre grand monsieur. Je crois que j'ai quasiment corné toutes les pages de ma vieille édition (tombant en lambeaux) tant il y a de phrases cultes, des scènes émouvantes ou drolatiques (Ah! Monsieur Pumblechook et sa bêtise ... Mrs Gargery et son "chatouilleur" ... et Joe et sa naïveté!).
J'ai retrouvé mon âme de jeune lectrice en lisant cette oeuvre, j'ai plongé dans les mots de Dickens comme une enfant.
C'est officiel, je veux TOUT lire de Dickens. Je pense que je mettrai certains titres de la Pléiade dans ma liste de Noël.
Je reste encore imprégnée de ce roman ... Pip m'accompagnera longtemps.
A lire absolument!

" Dans le conte oriental, la lourde dalle qui doit tomber sur la couche d'apparat dans l'ivresse de la victoire est lentement extraite de la carrière, le tunnel où courra la corde destinée à maintenir la dalle à sa place est lentement creusé dans le roc pendant des lieues, la dalle elle-même est lentement soulevée et ajustée à la voûte, la corde est assujettie à la dalle, et va rejoindre à plusieurs milles de là le grand anneau de fer. Tous les préparatifs achevés à grand-peine, lorsque l'heure est venue, on éveille le sultan au milieu de la nuit, on lui met dans la main la hache aiguisée qui doit détacher la corde du grand anneau de fer; il frappe, la corde se rompt, disparaît dans le tunnel et la voûte tombe. De même pour moi; tous les travaux proches et lointains qui tendaient au même but étaient achevés; en un instant le coup fut frappé et le toit de ma forteresse s'écroula sur moi!"
(De grandes espérances, Dickens, Livre de poche 1959, p 319)

(Source image : frisbeebookjournal.wordpress.com)

4 commentaires:

Allie a dit…

J'ai adoré ce roman, découvert à l'adolescence. Depuis, je me promets de le relire et je devrais le faire! Ton billet me redonne envie de m'y plonger à nouveau!

Anonyme a dit…

Le récit de ce roman donne envie ...!
Bonne idée la liste pour Noël !!!

Romanza a dit…

Allie : J'en suis heureuse!

Anonyme : Merci père Noël!

maggie a dit…

C'est amusant car Oliver T m'a passionnée alors que pip me laisse assez perplexe et ... indifférente ! Je me suis arrêtée au milieu roman et j'espère que je le reprendrai plus tard...