Tsubaki
Le poids des secrets Tome 1
Aki Shimazaki
Babel, 2005.
Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko raconte le quotidien d’une adolescente pendant la Seconde Guerre mondiale, son déménagement à Nagasaki avec ses parents, le travail à l’usine, les amitiés et les amours naissantes avec son voisin. En révélant peu à peu une trame familiale nouée par les mensonges de son père, elle confesse les motifs qui l’ont poussée à commettre un meurtre, quelques heures avant que la bombe atomique tombe sur sa ville.D'abord surprise par une écriture extrêmement simple et brute, je me suis laissée aller dans ce récit d'une grande humanité.
Le poids des secrets est une série de 5 tomes que je désirai lire depuis longtemps. J'étais attirée par ses titres mystérieux et ses couvertures envoûtantes.
Tsubaki (camélia en
japonais) est un roman qui va à l'essentiel. Avec
pudeur et une certaine distance, Aki Shimazaki nous raconte
l'histoire de Yukiko. A sa mort, elle laisse une lettre pour sa fille
Namiko. Dans cet écrit, Yukiko se confesse. Jamais l'auteur ne tombe
dans le patos. Yukiko évoque son passé avec beaucoup de retenue, de
détachement. Il est difficile de s'attacher aux personnage de ce
texte tant ils ne se livrent pas. Pourtant,
chaque ligne est d'une grande sensibilité.
Aki Shimazaki arrive avec des phrases épurées et un rythme saccadé
a nous emmener dans son monde. Yukiko n'analyse ni ses sentiments, ni
ses gestes. Aki
Shimazaki nous laisse choisir nos émotions, ne nous impose rien.
Mais soudain au détour d'une page, il y a une image d'une grande
poésie qui reflète tout ce qui est dit, tout ce qui est tu.
(Source image : Camelia de S.H.T Koitsu)" Le rouge des camélias est aussi vif que le vert des feuilles. Les fleurs tombent à la fin de la saison, une à une, sans perdre leur forme : corolle, étamines et pistil restent toujours ensemble. Ma mère ramassait les fleurs par terre, encore fraîches, et les jetait dans le bassin. Les fleurs rouges au cœur jaune flottaient sur l'eau pendant quelques jours. "
(Tsubaki, Aki Shimazaki, Babel, 2015, p7)
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