jeudi 23 janvier 2014

Naufrage et autres tracas

Le marin américain
Karsten Lund

Babel, 2011.

En l'an 1902, un trois-mâts fait naufrage au large de Skagen, à l'extrême nord du Danemark. Le seul survivant, un marin américain, aux cheveux et aux yeux noirs, est hébergé chez un jeune couple.

Le marin disparaît à l'aube, sans laisser de trace. Neuf mois plus tard naît un enfant qui ne ressemble pas aux autres. Tout au long de sa vie, Anthon sera surnommé Tonny, ou l'Américain, et devra supporter les rumeurs persistantes sur ses origines. Mais sa réussite en tant que patron-pêcheur de haute mer lui permettra de surmonter ce qui est un véritable handicap dans cette petite ville du nord, où chacun est blond et sait d'où il vient. 
Un siècle plus tard, au cours duquel Skagen est passé d'un gros bourg de pêcheurs aux maisons basses à une ville riche de ses pêcheries industrielles et célèbre par les peintres qui s'y sont installés, un homme roule de nuit le long des dunes, dans le paysage lunaire, balayé par les sables. Il se sent investi d'un obscur devoir de réhabilitation et veut élucider le mystère qui plane sur les origines de son grand-père, ce secret qui pèse sur la famille depuis quatre générations. Avec une douce ironie scandinave, Le marin américain raconte le destin d'hommes et de femmes ordinaires et remarquables, d'une époque révolue à la vie de nos jours, tout au nord du sauvage Jutland.


L'esprit accaparé par un tas de réflexions existentielles, j'ai été très très lente à lire ce roman. Impossible de dépasser 20 pages de lecture par jour ... Comme quoi, tout arrive!
J'ai tout de même tourné la dernière page de ce roman danois tout à l'heure et je vais tenter de vous donner mon avis ... Ce qui risque d'être assez compliqué!
Je ne sais pas si le coupable est mon esprit un peu trop vagabond ces derniers temps ou si c'est le récit en lui-même, mais malgré de grandes qualités, j'ai trouvé ce roman trop long. C'est une belle histoire, les sujets choisis (tels que la maternité, la lignée, la vie de marin, le poids du secret, etc ...) sont passionnants. L'écriture est également belle et travaillée (bien que parfois manquant de simplicité pour ma part), l'ambiance envoûtante des côtes danoises réussit le pari de nous faire voyager ... Mais j'ai eu la sensation d'un trop plein. La même histoire, la même atmosphère, la même intrigue, ... tout ça en 200 pages aurait été parfait. L'ouverture du roman est captivante, le dénouement aussi. Par contre, certaines scènes au milieu du roman sont un peu longues. Et c'est vraiment dommage!
Il y a du très bon dans ce roman que je conseille malgré ses faiblesses. Il est particulier, unique et touchant. Mais c'est aussi un récit un peu long et bavard qui aurait mérité de se concentrer davantage sur l'essentiel et préférer la simplicité. 
Dans le même genre, un roman parlant aussi d'une famille sur plusieurs générations et de l'amour de la mer, La chaîne d'amour de Daphné du Maurier m'a davantage émue.


" […] Un jour, il lui acheta un morceau de chocolat.

- Tiens ! dit-il en le lui tendant, et ce mot et cet acte étaient sans doute ce qui se rapproche le plus d’une promesse d’amour et de fidélité en jutlandais du Nord.
[…] Il y a tant de choses qu’on ne peut pas dire en jutlandais du Nord. "

(Le marin américain, Karsten Lund, Babel, 2011)

(Source image : cathysgallery.canalblog.com)

2 commentaires:

Lilly a dit…

C'est un livre qui me tente beaucoup. C'est vrai qu'on trouve souvent les livres qu'on lit de façon hachée trop longs, du coup je ne sais pas sur quel pied danser...

Romanza a dit…

Lilly : Vu que je l'ai lu dans une mauvais période, je te conseille de te faire ta propre opinion. Il y a du très bon dans ce roman. Je regrette juste son côté bavard.